Héritée de la valorisation des sciences explicatives au détriment des sciences compréhensives (Apel, 1979), la dichotomie entre méthodes qualitatives et méthodes quantitatives est courante en sciences sociales. Cette dichotomie fait ombrage aux apports et à la pertinence des méthodes mixtes, soit aux démarches méthodologiques combinant qualitatif et quantitatif. Pourtant, dès l’ouvrage fondateur de la méthodologie de la théorisation enracinée MTE, Glaser et Strauss affirmaient : « Dans de nombreuses situations, les deux formes de données sont nécessaires » (Glaser et Strauss, 2010 [1967] : 104).
L’augmentation des recherches multidisciplinaires et des recherches institutionnelles encourage l’usage des méthodes mixtes. Par contre, ces méthodes soulèvent de nombreux questionnements épistémologiques, méthodologiques et académiques. Les méthodes mixtes relèvent-elles des approches inductives ou déductives? Comment les deux formes de données se combinent-elles, les données qualitatives ne sont-elles que des préludes aux validations statistiques? Les corpus de formations universitaires actuels favorisent-ils l’usage et la reconnaissance des méthodes mixtes?
Sous forme de forum, ce colloque interdisciplinaire réunira des chercheurs universitaires et institutionnels qui utilisent les méthodes mixtes. Il sera également l’occasion d’échanges méthodologiques entre chercheurs et étudiants.