Les enjeux entourant le deuil et la mort se sont complexifiés dans le contexte québécois contemporain avec les polémiques éthiques entourant la fin de la vie, la contribution indispensable mais trop souvent méconnue des proches aidants et la diversification des populations immigrantes souvent confrontées à des deuils non seulement locaux mais transnationaux. Dans ces nouvelles configurations, les proches aidants sont confrontés à des décisions complexes entourant la fin de la vie qui peuvent affecter leur bien-être psychologique et la qualité des relations familiales. Lorsque les proches aidants sont appelés à joindre leurs efforts à ceux des intervenants professionnels, comment faire en sorte que la dynamique qui s’installe au chevet du mourant ait pour effet non pas de disqualifier leurs pratiques d’accompagnement, mais d’enrichir les stratégies d’intervention qui sont accessibles dans le réseau de la santé? Des tensions peuvent survenir, avec des répercussions sur la santé mentale et les relations familiales et parentales. C’est notamment le cas en contexte d’immigration, alors que les proches aidants ont non seulement à gérer le rapport aux malades et aux mourants dans le contexte local, mais aussi à assurer un soutien à des individus et des réseaux familiaux situés dans d’autres pays, une situation transnationale souvent problématique à cause des conditions économiques et politiques, ce qui demande de grandes capacités de résilience. Ce colloque a pour objectif d’explorer ces dimensions à partir de réflexions théoriques et de la présentation de résultats empiriques dans ce domaine en analysant non seulement la situation des proches aidants, mais l’articulation entre leurs stratégies décisionnelles et leurs pratiques et celles des intervenants professionnels.
Le mardi 13 mai 2014