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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

Depuis les années 1980, le mentorat comme mode d’accompagnement spécifique gagne en popularité. Des programmes de mentorat sont mis en place dans diverses organisations en vue de faire face à de multiples enjeux : attraction, rétention, départ à la retraite, rupture du lien intergénérationnel, insertion et intégration professionnelle, gestion du savoir, etc. (Cuerrier et al., 2003; Lafranchise, 2012). Or, lorsqu’on les examine de plus près, ces programmes n’offrent pas toujours un accompagnement aux attributs spécifiques du mentorat. La confusion entre le mentorat et d’autres modes d’accompagnement, en particulier le coaching, peut engendrer de l’insatisfaction dans les pratiques mentorales (Cuerrier et al., 2003). Dans la littérature scientifique, les conceptions et définitions du mentorat se multiplient. Mentorat traditionnel, mentorat réciproque ou mutuel, mentorat relationnel, mentorat inversé, réseau mentoral... Il devient ardu de bien cerner les contours et les limites du mentorat, ce qui constitue un problème conceptuel, mais aussi pratique pour les organisations qui souhaitent mettre en place un programme de mentorat ainsi que pour les personnes qui y participent. D’autres problèmes concernent les limites du mentorat, comme les conditions personnelles, relationnelles et organisationnelles nécessaires pour établir et maintenir une relation mentorale de qualité (Eby, 2007; Fletcher et Ragins, 2007). Un autre problème réside dans les limites inhérentes aux méthodologies utilisées pour évaluer les retombées du mentorat chez les mentors, les mentorés et pour les organisations (Dougherty et Dreher, 2007). En outre, il serait important de se questionner sur les compétences des mentors et les limites de la formation. Quels sont les contours et limites du mentorat? Quels sont les écueils relationnels possibles du mentorat? Quelles sont les limites des retombées du mentorat? Ce colloque pose un regard critique sur ce mode d’accompagnement qui peut être perçu par plusieurs personnes comme une panacée.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Bloc du matin

  • Mot de bienvenue
  • Conférence d'ouverture du colloque
    Renée Houde (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dans les années `90, des chercheurs se demandaient si le mentorat qui s'instaure de manière formelle est aussi profitable que le mentorat spontané et primaire, soulevant ainsi certaines questions : faut-il mettre sur pied des programmes de mentorat ? L'institutionnalisation de la relation mentor-mentoré peut-elle mettre à risque sa véritable nature, miner ses effets bénéfiques (Reich, 1986), et, entraîner une alliance superficielle et dès lors ne pas produire les effets recherchés ? Vingt cinq ans plus tard, les formes d'accompagnement se sont multipliées. Cependant, des programmes de mentorat existent en grand nombre : nous pouvons les regarder de plus près et réfléchir sur la qualité des relations mentor-mentoré qui en ont émergé. La présentation d'ouverture va ouvrir la question des limites et des contours du mentorat telle qu'elle se pose pour les différents intervenants de la journée, ce qui devrait aiguiser notre regard critique et faire place à la co-construction d'un mentorat fécond.

  • Pause
  • Le mentorat professionnel au profit des personnes issues de l'immigration : mythes et limites
    Isabelle Prévost (Espace carrière)

    Dans le cadre de l'entente du service d'aide en emploi pour personnes immigrantes, Emploi Québec et l'organisme Espace Carrière ont décidé d'implanter un programme de mentorat visant à jumeler des professionnels et des nouveaux arrivants issus du même domaine. Après une première année de mise en oeuvre du programme de mentorat, la conférencière est en mesure de nous fournir une première analyse des résultats de l'évaluation du programme de Mentorat. Elle abordera les mythes et les limites d'un programme de mentorat. Elle clôturera en nous proposant des possibilités de recadrage.

  • Un recadrage de l'apprentissage de la pratique du mentorat chez les mentors en milieu de travail selon la théorie des communautés de pratique
    Denis Ross (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À l'instar de Webb et coll. (2007), nous considérons qu'apprendre à devenir un mentor en milieu de travail n'est pas qu'affaire de maîtrise de techniques de communication aidante pouvant être acquises par quelques activités de formation. Il s'agit aussi d'un processus d'interprétation de soi et de sa communauté professionnelle d'appartenance. Dans le cadre de cette présentation, nous explorerons comment une démarche de co-construction des savoirs s'inspirant de la théorie des communautés de pratique de Wenger (1998,2005) est une voie à développer pour la formation des mentors.

  • Synthèse
  • Dîner

Communications orales

Bloc de l'après-midi

  • L'« autonomie professionnelle » : visée essentielle de l'accompagnement mentoral et concept clé d'une recherche doctorale en cours
    Isabelle Vivegnis (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    De plus en plus de programmes de mentorat se déploient, et ce, notamment pour faciliter l'insertion professionnelle des enseignants débutants (Martineau et Mukamurera, 2012). Si leurs bénéfices potentiels sont nombreux, plusieurs effets néfastes peuvent apparaitre (Martineau, Vallerand, Portelance et Presseau, 2011). Le conformisme en est un. Celui-ci conduirait le débutant à se soumettre aveuglément au milieu scolaire ambiant et l'empêcherait de développer son propre style d'enseignement (Boutin, 1999). Le manque d'autonomie qui en découle représenterait un frein à l'innovation, la prise de responsabilités, la pratique réflexive et le développement de sa personnalité professionnelle (Martineau, Vallerand, Portelance et Presseau, 2011). Le développement de l'autonomie professionnelle devient crucial pour l'insertion et le développement professionnels de l'enseignant, et ultimement pour garantir une instruction de qualité aux générations à venir. Qu'entend-on par « autonomie professionnelle » et qu'est ce qui la caractérise ? Ce concept-clé fera l'objet de cette communication à caractère théorique.

  • Mentorat et pratique réflexive : comment aider le mentoré à réfléchir ?
    François Guillemette (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie-Claude LAPOINTE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Jason LUCKERHOFF (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La mode est au lien entre le mentorat et la pratique réflexive. Ainsi, le mentorat est souvent présenté comme une manière d'accompagner quelqu'un dans sa pratique réflexive afin qu'il puisse développer son autonomie. Mais, il y a de nombreux malentendus sur ce qu'est la pratique réflexive. Souvent, le mentor est invité à aider le mentoré à réfléchir, c'est-à-dire à se poser telle ou telle question dont le mentor a évidemment les réponses. Ou le mentor aide le mentoré à « penser » à telle ou telle chose, en autant de suggestions dont l'initiative ne se trouve que chez le mentor. Cette relation est davantage caractérisée par l'hétoronomisation que par l'autonomisation. Dans notre communication, nous voudrions proposer un questionnement sur la forme que peut prendre le mentorat s'il se veut fondé dans les résultats de la recherche autour du concept de praticien réflexif et si l'on veut dépasser le sens commun qui ne fait que rappeler que tout être humain réfléchit… Qu'est-ce qu'accompagner la pratique réflexive autonomisante? Quel est l'essentiel des moyens déployés dans les résultats des recherches d'Argyris et de Schon qui portaient principalement sur la réflexion dans l'action? Et que peut-on tirer des propositions de John Dewey sur la réflexivité résolument orientée dans la résolution de problèmes et la transformation des pratiques? Quels liens peut-on faire avec la théorie de l'apprentissage expérienciel de David Kolb?

  • Les relations et les interactions d'apprentissage intergénérationnel : les indices qui laissent entrevoir des situations de mentorat informel
    Marie-Claude Poliquin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Dans le contexte démographique actuel, caractérisé notamment par le départ à la retraite des Baby-boomers, plusieurs organisations s'intéressent à la question de la transmission intergénérationnelle des savoirs et mettent en place des projets de partage des connaissances entre les générations. L'objectif poursuivi par ces initiatives est de faire en sorte que le bagage de savoirs et compétences des anciens, principalement non formalisés, ne soit pas perdu à leur départ. La recherche initiée par la conférencière s'est penchée sur l'apport de personnes d'une autre génération lors de situations d'apprentissage en cours de pratique syndicale chez des officiers syndicaux, ainsi que les conditions qui les permettent. Un des objectifs était de décrire et qualifier les relations et les interactions qui alimentent le processus d'apprentissage. Les résultats de la recherche laissent voir qu'il existe différentes configurations de relations et d'interactions d'apprentissage intergénérationnel dans les milieux. Cependant, les résultats diffèrents d'un site à l'autre, permettant d'entrevoir l'effet du contexte. Par ailleurs, la contribution et les apprentissages peuvent aussi être distingués selon les configurations de relation et d'interaction.

  • Pause
  • Le mentorat dans le cadre du transfert des connaissances entre générations en organisation : possibilités et limites contemporaines
    Kerstin Kuyken (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)

    En raison des changements démographiques et des défis qui en découlent pour les entreprises, il est aujourd'hui crucial de comprendre les relations entre les générations et de les encadrer par des pratiques managériales. Le mentorat figure parmi les pratiques prometteuses pour développer et bâtir des relations entre les générations en entreprise et pour assurer un transfert des connaissances (Hildreth et Kimble, 2002). En effet, lors de la transmission du savoir des seniors, un accent particulier est mis sur des pratiques qui permettent de partager le savoir tacite qui est en lien avec les expériences subjectives (Leonard et Swap, 2004). Le mentorat s'inscrit dans telles pratiques, puisqu'il permet de partager un savoir sur les routines organisationnelles et le système managérial (Swap et al., 2001). De plus, par le biais de cette relation, le mentor peut mettre à profit sa générativité et se sentir utile au développement de futures générations (Houde, 2009). Cependant, plusieurs limites à cette pratique s'imposent. À l'ère du capitalisme financier, le mentorat ne peut souvent pas avoir lieu, en raison d'un manque de temps et d'appui organisationnel (Seitz et Wagner, 2009). Cette communication s'inspire d'une recherche doctorale en cours et propose une recension d'écrits récents sur le mentorat en contexte de la gestion des connaissances. Le mentorat est comparé à d'autres pratiques de transfert des connaissances, tout en soulignant ses possibilités et ses limites.

  • Accompagner les dyades de mentorat : le coordonnateur est-il la bonne personne?
    Nathalie Lafranchise (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les programmes de mentorat en milieu organisé sont, habituellement, coordonnés par une personne ou une équipe de personnes. Cette personne est souvent choisie en fonction de sa disponibilité, de son intérêt et de sa capacité à gérer un projet. Mais s'assure-t-on toujours que cette personne a construit des connaissances et a développé des compétences relatives à l'accompagnement? La coordination d'un programme de mentorat implique non seulement des compétences en coordination ou en gestion de projet, mais aussi des connaissances et des compétences relatives à l'accompagnement. La personne qui coordonne un programme de mentorat est souvent aussi celle qui a la tâche de soutenir les mentors et les mentorés, et ce, tout au long du processus mentoral. Or la personne qui coordonne un programme de mentorat est-elle toujours la bonne personne pour accompagner les dyades? Sous quelles conditions? À partir de résultats de recherche, cette communication veut éclairer un aspect peu abordé, soit la fonction d'accompagnement chez la personne qui coordonne un programme de mentorat.

  • Activité interactive réflexive
    Nathalie Lafranchise (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette activité proposera aux différents participants d'échanger, de discuter et de réfléchir ensemble sur les thématiques abordées tout au long de la journée.

  • Mot de clôture

Cocktail

5 à 7