Informations générales
Événement : 82e congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :En philosophie contemporaine, en sciences humaines et cognitives et en intelligence artificielle, le langage, la communication et l’action sont inséparables. Le langage sert à exprimer et communiquer les pensées des interlocuteurs. Par le discours, les humains agissent dans le monde. Notre colloque réunira des logiciens, linguistes, philosophes et informaticiens éminents. Les membres et collaborateurs de l’équipe de recherche sur la logique et l’informatique du discours, subventionnée par le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture et dirigée par le professeur Daniel Vanderveken de l’UQTR, ainsi que des chercheurs indépendants feront des présentations critiques des hypothèses fondamentales de la théorie des actes de discours dans l’analyse de la communication humaine. Certains présenteront des analyses qui sont des applications de nos modèles théoriques. On parlera des développements récents en théorie des actes de discours et de la communication, théories à l’élaboration desquelles travaillent activement les conférenciers. Les communications seront regroupées selon trois axes : le premier axe, actes de discours et philosophie, regroupe des communications en philosophie du langage et de l’esprit; le second axe, informatique, analyse des langues naturelles et communication, concerne la modélisation informatique de l’usage du langage en interaction; le troisième, analyse du discours et des interactions discursives, concerne le traitement des langues naturelles.
Dates :- Michel Paquette (Collège de Maisonneuve)
- Jamal Bentahar (Université Concordia)
Programme
Grande conférence I
-
Mot de bienvenue
-
Retour à la pertinenceNuel Belnap (University of Pittsburgh)
Les notions de la logique pertinente d'Anderson-Belnap ont été formulées il y a près d'un demi-siècle et exposées dans notre ouvrage Entailment (1975). Étant d'avis que ces idées demeurent valables, je discuterai certains thèmes de ces travaux, en répondant notamment à des critiques qui ont cours depuis longtemps.
-
Pause
Actes de discours et philosophie I
-
Les permissions fortes sans le principe du libre choixOlivier Roy (Universität Bayreuth)
L'interprétation forte des permissions (PF) veut qu'un type d'action A est permis si et seulement si toutes les occurrences de A sont permises. Le principe du libre (LC) choix transforme permissions de disjonctions en conjonctions de permissions: Si P (A ou B) alors P (A) et P (B). PF est intuitivement plausible. LC est l'un des principes les plus critiqués en logique déontique. Je montrerai que PF implique LC. Mauvaise nouvelle pour PF? Je soutiendrai que non. Le passage de PF a LC suppose une théorie naïve des actions de type (A ou B). Je présenterai trois arguments généraux pour rejeter cette théorie naïve, et montrerai deux exemples de théories de l'action qui bloquent l'implication de PF vers LC. On peut donc avoir PF sans LC. (En collaboration avec Albert Anglberger (Munich) et Huimin Dong (Bayreuth))
-
La délibérationStorrs Mccall (Université McGill)
La délibération (la Bouleusis d'Aristote) est le processus par lequel on décide quelle action parmi deux ou plusieurs actions on veut performer. Elle se divise en étapes de la façon suivante: (1) dresser la liste des options, (2) les évaluer et (3) choisir l'action que l'on va performer. Comme toutes les options sont “ouvertes” au sens où chacune peut être choisie au départ, la délibération n'est pas un processus déterministe. Néanmoins, la délibération est sous le contrôle étroit du délibérateur. La délibération est un processus rationnel, contrôlé et indéterministe. D'autres exemples de telles actions sont de faire un coup roulé au golf, de skier, de marcher sur un trottoir bondé et de jouer aux échecs. Dans la délibération, il faut distinguer soigneusement les raisons et les causes. On appelle “raison-délibération” une raison pour ou contre le fait de faire telle action, raison qui se voit accorder un certain poids par le délibérateur dans le processus d'évaluation. Ce qu'on appelle une “raison-explication” est bien différent: C'est la raison pour laquelle une option fut choisie plutôt qu'une autre. Ces deux types de raisons ne peuvent pas être considérées comme des causes de l'action qui a été décidée. Ainsi, bien que la décision éventuelle cause l'action, la décision elle-même n'a pas de cause.
-
Les actes de discours comme fonctions biologiquesSofia Ines Albornoz Stein (Unisinos - Université de la vallée du Rio dos Sinos)
Selon Millikan, il faut adopter une perspective téléologique pour développer une théorie sur la nature du langage. Selon elle, le facteur primordial dans la communication est qu'un système naturel, en plus de produire une représentation sous la forme d'un signe linguistique qui correspond au monde, s'assure également que le consommateur se construit une représentation intérieure de cette relation au monde. Millikan appelle « pushmi-pullyu » la représentation communicative la plus primitive car les deux participants sont destinés non seulement à se comprendre mais à coopérer. Ce discours est à la fois descriptif et directif. Le consommateur doit se représenter de façon interne l'élément directif i.e. il doit avoir une représentation interne qui est isomorphe à l'événement externe représenté par l'énoncé, et au même moment, elle doit saisir ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire en fonction de cet événement. En plus des notions d'intentionnalité et de représentation, Millikan (2004) utilise l'expression « tracking a natural domain ». Être capable de discerner un domaine naturel, c'est interpréter ce que le signe représenterait normalement et savoir ce qui doit être observé dans un contexte d'énonciation : qui parle ? d'où vient-il ? à quel domaine appartient-il ? qu'est-ce qu'il regarde? etc. Je vais discuter le point de vue pragmatique de Millikan et proposer une analyse critique de ses présupposés d'une compréhension commune et d'un isomorphisme entre signes et objets.
-
Dîner
Informatique, analyse des langues naturelles et communication I
-
Vers un modèle formel applicatif pour une nouvelle ingénierie de la langue et de l'informationIsmaïl Biskri (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
En termes informationnels un module informatique dédié au traitement de l'information a des inputs et des outputs spécifiques. Il permet la mise en œuvre d'une opération particulière contrainte par des règles spécifiques. Une chaine de traitement peut être une combinaison en série ou en parallèle de tels modules. Ainsi, dans une architecture de l'ingénierie de la langue et de l'information, chaque chaine de traitement devient une instanciation de l'ensemble des chemins possibles dans de telles combinaisons. Dans notre communication, nous présenterons un modèle théorique pour la représentation logique des chaines de traitement et leur validation syntaxique. Il fera appel au modèle des grammaires catégorielles et applicatives ainsi qu'à la logique combinatoire
-
La communication médiatisée par ordinateur peut-elle réduire l'anxiété langagière?Adel Jebali (Université Concordia)
L'anxiété reliée à l'apprentissage des langues secondes et étrangères a un impact négatif sur la performance des apprenants (Sheen, 2008; Horwitz, 2001; Horwitz et al., 1986). Pour réduire cette anxiété, certains chercheurs proposent d'utiliser la communication médiatisée par ordinateur (Abrams, 2003; Warschauer, 1996; Kern, 1995) alors que d'autres estiment que les effets de ce mode de communication sont comparables à ceux de la communication face à face (Baralt et Gurzynski, 2011; Arnold, 2007). Ces recherches n'accordent généralement pas d'intérêt à la mesure systématique de la performance des apprenants lors d'interactions orales effectuées à travers ces deux modalités, alors que la comparaison ne peut s'effectuer sans cette mesure. Nous présenterons une étude préliminaire auprès d'apprenants du français langue seconde dont nous avons mesuré le degré d'anxiété au préalable grâce à l'échelle de Horwitz et al. (1986). Ces apprenants ont accompli une tâche de communication par l'entremise de l'outil Skype et ont également répondu à un questionnaire post-tâche sur leurs perceptions de l'anxiété, de la communication face à face et de la communication médiatisée par ordinateur. Nous avons mesuré leur performance linguistique durant la réalisation de la tâche médiatisée pour vérifier les effets de l'anxiété langagière et l'apport de la communication médiatisée. Nous présenterons les résultats de cette étude préliminaire dans notre communication.
-
Des grammaires formelles pour l'apprentissage de la langue françaiseChristophe Jouis (UPMC - Université Pierre et Marie Curie (Paris 6))
Dans cet exposé, nous nous focalisons non pas sur la parole, mais sur l'apprentissage du français écrit. Il importe tout d'abord de distinguer deux types de traitements automatiques des langues naturelles. Il s'agit, d'une part, de mécanismes visant à décrire et à valider la forme et la structure de la langue étudiée (analyse morphologique, analyse grammaticale, analyse syntaxique, etc.), et, d'autre part, de mécanismes reproduisant le (supposé) fonctionnement de la langue, tels que la stratégie d'exploration contextuelle, notée EC (Jouis, 1993, Desclés, 2009). En particulier, l'EC peut être vue comme une façon d'interpréter un texte par un lecteur qui lit un texte sans analyse morphologique ni analyse syntaxique. Le lecteur se focalise seulement sur des mots ou des expressions linguistiques continues ou discontinues identifiables à la surface d'un texte et des indices linguistiques pour se faire une idée sur un point de vue (noté pvd) dans le texte. Par exemple, le pvd des localisations entre entités nommées dans un récit peut constituer une partie non négligeable de la représentation sémantique que le lecteur se fait du récit.
Grande conférence II
-
Actes de discours et pragmatique formelleDaniel Vanderveken (Universidade Federal do Rio Grande do Norte)
Comment enrichir la théorie des actes de langage pour traiter du discours ? Wittgenstein (1968) et Searle (1992) ont signalé des difficultés importantes. Selon notre programme de recherche, l'objectif principal de la pragmatique du discours est d'analyser la structure et la dynamique des jeux de langage à but purement conversationnel. Pareils jeux de langage à but descriptif, délibératif, déclaratoire ou expressif sont indispensables à tout genre de discours. La logique peut analyser leurs conditions de félicité car leur poursuite obéit à des règles constitutives. Beaucoup d'énonciations ne sont pas littérales ou sérieuses. Les unités du discours sont les actes illocutoires tentés, qu'ils soient littéraux, sérieux ou non. Comme Montague (1974), je préconise l'usage de formalismes en pragmatique. J'expliquerai comment réviser les logiques intensionnelle, illocutoire, des attitudes et de l'action afin de modéliser notre compétence dialogique. Je comparerai mon approche à d'autres sur le plan de la méthodologie, des hypothèses et des enjeux.
-
Pause
Actes de discours et philosophie II
-
Signification et actes de discoursCandida De Sousa Melo (Universidade Federal da Paraíba)
Dans cette communication, nous procéderons à l'analyse de la signification dans la théorie des actes de discours. Les locuteurs peuvent signifier et communiquer en poursuivant un discours sans pour autant réussir à accomplir les actes illocutoires qu'ils tentent de réaliser. Selon nous, signifier et communiquer c'est d'abord et avant tout tenter de performer des illocutions dans le discours. Contrairement aux intentions qui sont des attitudes, les tentatives sont des actions intentionnelles spéciales dont nous ferons l'analyse. Dans les conversations, les locuteurs accomplissent leurs illocutions individuelles capitales afin d'atteindre un but conversationnel commun. Les illocutions de premier niveau exigent des tentatives et des attitudes individuelles de leurs locuteurs au moment de l'énonciation. Les illocutions de second niveau requièrent des
tentatives et des attitudes collectives de tous les protagonistes durant la poursuite du dialogue en cours. -
Normativité et symétrieAdriano Naves De Brito (Unisinos - Université de la vallée du Rio dos Sinos)
Habituellement, on comprend la moralité et le gout en termes épistémiques comme l'objectivité et la subjectivité en reliant la moralité au premier terme et le gout au second. La maxime latine, de gustibus non est disputandum, repose clairement sur cette séparation qui est pourtant systématiquement contredite par les comportements humains et leurs interactions. Dans la vie quotidienne, il n'est pas inusité de demander l'assentiment d'autrui sur des questions de gout ou de réagir à des jugements moraux en termes relativistes, comme si la moralité était dépendante de la culture et relative à elle. Toutefois, peu importe comment on analyse ces jugements, il est clair que les deux sont en partie évaluatifs et que, comme tels, ils sont normatifs. La normativité a été une pierre d'achoppement pour les philosophes et peut-être encore plus pour les scientifiques. En métaéthique, la normativité est souvent analysée en termes de vérité des jugements moraux. On présuppose alors un lien étroit vérité et motivation au sens ou nous avons (et nous devrions avoir!) des raisons d'agir qui sont indépendantes de nos désirs. Dans ma présentation, je vais contester cette manière d'aborder le problème en montrant comment rendre compte des préférences morales normatives. Je m'intéresse particulièrement à la préférence pour la symétrie morale entre les individus – un trait de notre espèce qui semble être crucial pour le fonctionnement des groupes humains et possiblement des groupes non-humains aussi.
-
Dialogue, sémantique des jeux et antilogique éléatiqueMathieu Marion (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les philosophes éléates, dont Zénon, ont régimenté le dialogue pour instituer une sorte de joute oratoire à deux appelée "antilogique" ou "dialectique", dont sont issus les paradoxes de Zénon et dont la deuxième partie du "Parménide" de Platon est l'exemple le mieux préservé. Je présenterai une analyse de ces joutes à l'aide de la sémantique de jeux pour conclure sur les questions qu'elle soulève sur l'origine de la logique dans l'interaction propre au dialogue.
-
Dîner
Informatique, analyse des langues naturelles et communication II
-
L'altérité dans un dialogue homme-robotJean Caelen (Université Joseph Fourier Grenoble 1)
La question de l'éthique dans l'interaction homme-robot est une question d'actualité si on considère l'usage militaire qui est fait de certains drones sur les lieux d'opération. Or ces engins sont bel et bien des robots qui tendent à devenir de plus en plus autonomes et partant, à déresponsabiliser l'opérateur qui est pourtant censé les opérer. Le robot doit-il donc se substituer à l'homme et être "éthique" ? Ceci a peu de sens dans la mesure où il reste une machine, et ce bien que certaines commissions d'éthique (en Corée notamment) cherchent à lui donner une "morale" sous forme de droits et de devoirs. En revanche on peut songer de manière plus réaliste à garantir une certaine éthique de l'opérateur et à garantir une éthique de l'interaction homme-robot. Ce sont ces questions que nous examinerons à la lumière des théories philosophiques actuelles et nous en proposerons une solution pour la relation homme-robot.
-
Logique des engagements sociauxJamal Bentahar (Université Concordia)
Durant les 10 dernières années, les engagements sociaux ont modifié la façon de concevoir et développer les systèmes multi-agents communicatifs. Contrairement aux états mentaux privés, les engagements sont publics, donc peuvent être observés et vérifiés. Il est donc préférable de définir la sémantique des protocoles de communications sur la base de ces engagements. Dans cette présentation, un nouveau traitement logique des engagements sera présenté. Une logique computationnelle du temps ramifié et son modèle formel qui perfectionne le formalisme des systèmes interprétés seront discutés. Une nouvelle relation d'accessibilité computationnelle sera définie et utilisé pour élaborer la sémantique formelle des engagements sociaux et les actions associées.
-
Vérification computationnelle des engagements sociauxMohamed Mohamed El-Menshawy (Université Concordia)
La vérification des engagements sociaux est un problème complexe dans les systèmes multi-agents ouverts et hétérogènes. La vérification vise à déterminer si un protocole de communication conçus en termes d'engagements satisfait des propriétés computationnelles fondamentales telles que le non-blocage, l'évolution, l'accessibilité, etc. Durant, cette présentation, la vérification du modèle des engagements sera discutée. Cette vérification nécessite la définition du modèle formel, la spécification des propriétés sur la base de la logique formelle des engagements, et les algorithmes de vérification. La complexité computationnelle de ces algorithmes sera également calculée. Une étude de cas réelle sera finalement présentée
Analyse du discours et des interactions discursives
-
Les règles constitutives dans le jeu de langage des négociationsMichel Paquette (Collège de Maisonneuve)
À la suite de Searle (1992), nous pensons que seuls les jeux de langage qui possèdent des règles constitutives peuvent être décrits de façon systématique. Nous proposerons une interprétation nuancée de cet avis. De même, à la suite de Vanderveken (2001) nous établissons que les interactions dialogiques qui sont analysables en termes d'actes de discours possèdent un but discursif interne. Avec ces postulats, il devient possible de décrire formellement certains jeux de langage. En ce sens, l'objet de cette contribution est de donner une description formelle de la structure d'une négociation entre deux agents selon deux approches, la théorie des actes de discours et la théorie des jeux. Du point de vue de la théorie des actes de discours, une négociation est un discours de type délibératif dont on peut présenter les conditions de succès et de satisfaction. Du point de vue de la théorie des jeux, une négociation est une interaction rationnelle entre des agents dont les choix sont interdépendants. Bien que ces descriptions soient formelles et a priori, nous défendrons notre approche contre l'objection du cas paradigmatique (paradigm case argument).
-
Le succès et la satisfaction en logique du discours : une étude pragmatique des discours (non)défectueuxSimon Fournier (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Mon intervention vise à rendre compte de notre aptitude cognitive à identifier le statut logico-linguistique des discours à partir des séquences d'actes verbaux qui s'y déploient en réponse aux critiques qui ont été adressées à la théorie des actes de discours quant à sa capacité d'expliquer adéquatement la compétence pragmatique des usagers du langage ordinaire à produire des effets d'entendement illocutoire à ce propos auprès de leurs récepteurs. Plus précisément, je cherche à faire la lumière sur notre aptitude singulière à nous orienter dans l'univers des discours défectueux ou non d'un point de vue illocutoire à partir des résultats d'une série d'études réalisées dans le cadre de la logique du discours de Vanderveken (1997 ; 1999) conçue précisément pour analyser les séquences d'actes de discours qui doivent être accomplies pour réussir à produire avec succès et satisfaction des discours à but linguistique. Au terme de mon intervention, je serai à même d'identifier l'un des défis d'une pragmatique linguistique ou cognitive qui entend poursuivre l'étude la signification entière des participants à la communication verbale sur la base de l'hypothèse théorique selon laquelle les propriétés linguistiques des discours sont irréductibles à la somme des propriétés linguistiques des énoncés qui entrent nécessairement dans leur composition (Moeschler et Reboul, 1998).
-
La prise en charge énonciative dans les sentences judiciairesMaria Das Graças Soares Rodrigues (Universidade Federal do Rio Grande do Norte)
Une sentence judiciaire est un genre discursif qui sert à faire la clôture d'un procès criminel. C'est, par conséquent, un ensemble d'informations véhiculées par les narrations des énonciateurs (locuteurs) qui sont les témoins dans le procès ou alors dans les bulletins de la police, également des voix de la loi, des normes, et en plus des voix sous-jacentes à d'autres instances comme des auteurs de livres juridiques, par exemple, qui orientent la décision du juge. Dans cette perspective, nous avons établi l'objet de notre étude par la question suivante: comment les voix de différents locuteurs (les narrateurs et témoins d'un procès) et d'autres instances énonciatives (lois, auteurs de livres ...) orientent la sentence judiciaire faite par un juge? Pour répondre à cette question, nous avons besoin d´analyser, à partir des marques de la langue (des marqueurs linguistiques), la prise en charge énonciative dans une sentence judiciaire. Pour cela, nous allons considérer les voix des énonciateurs (la polyphonie constitutive des sentences judiciaires) qui composent la catégorie d'analyse de notre étude. Bref, pour atteindre notre but, nous allons suivre des approches de la linguistique énonciative ou de la linguistique de l'énonciation.
-
Plan de texte et séquences textuelles : une étude sur la sentence judiciaireJoão Gomes Da Silva Neto (Universidade Federal do Rio Grande do Norte)
Dans ce travail on discute des aspects d'une étude préliminaire portant sur le discours juridique, à partir de l´analyse de textes de sentences judiciaires. La problématique implique des questions de généricité et de textualisation, appréhendées en fonction de situations et de faits sociaux bien précis, identifiés dans le discours judiciaire – dans ce domaine, les litiges relatifs aux droits de propriété. On présuppose que la sentence judiciaire doit présenter un plan textuel normalisé établi par le système juridique déterminant sa configuration générique. Ainsi nous partons de l'hypothèse que, en suivant la formule processuelle prévue dans le code brésilien de procédure civile, les éléments de la composition de ce genre ont tendance à être structurés dans un plan de texte comportant trois parties distinctes, repérées par l´analyse selon leurs fonctions discursives, fortement liées à différents volumes textuels et à l´incidence récurrente d´opérations de textualisation narratives et argumentatives. Nous nous concentrons sur l'analyse de la configuration compositionnelle de ce genre de texte, tout en mettant l'accent sur le plan du texte et les séquences narratives et argumentatives. La méthodologie repose sur la linguistique textuelle et l´analyse textuelle des discours et le corpus se compose de sentences de l'État de São Paulo, au Brésil
-
Pertinence et communicationAna Leda De Araujo (UFPB - Universidade Federal da Paraiba)
L'objectif de notre travail est d'apporter quelques raffinements à l'analyse descriptive de la signification proposée par Paul Grice (Meaning, 1957), (Utterer's Meaning, Sentence Meaning, and Word-Meaning, 1968), en ce qui concerne la définition de signification non-naturelle et de la communication, comme étant un processus inférentiel de reconnaissance des intentions du locuteur, ainsi que à son programme normatif de la coopération (Logic and Conversation, 1975) - principe de coopération et maximes conversationnelles -, en ce qui concerne, particulièrement, sa maxime de pertinence, pour laquelle il y manque une explication. Nous voulons y apporter quelques raffinements en proposant une reformulation de toutes ces définitions, laquelle finira par unifier l'approche conceptuelle de l'analyse gricéenne de la signification et son programme normative de la coopération. Notre idée est de présenter d'abord une bonne définition de la notion de pertinence dans la pragmatique en général, notamment en théorie de la conversation, tout en proposant un traitement formel pour cette maxime: leurs degrés de pertinence et sa généralisation a tous les types d'actes de discours. Ensuite, nous proposerons quelques raffinements aux définitions gricéennes de signification non-naturelle et de communication.
-
Dîner