Informations générales
Événement : 82e congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :
Réduction des risques naturels, quel bilan pour le Québec?
Les risques naturels ont un coût économique et humain sans cesse croissant. L’Organisation météorologique mondiale s’est fixé comme objectif de réduire de moitié, à l’horizon 2019, la mortalité moyenne causée par les risques naturels d’origine météorologique, hydrologique et climatique par rapport à la moyenne de dix ans, en prenant comme référence la période 1994-2013.
Au Québec, si le nombre de victimes à déplorer est certes substantiellement moins élevé que dans d’autres régions du globe, il n’en reste pas moins que les efforts de prévention devraient prendre en compte cet objectif. Rappelons-nous le Saguenay en juillet 1996!
C’est également du point de vue des pertes économiques que des efforts supplémentaires devraient être réalisés. L’OMM établit un constat fort intéressant en chiffrant le coût des opérations de rétablissement après un sinistre par rapport à celui d’une meilleure préparation pour un même événement. Ainsi, elle estime que « chaque dollar investi dans la préparation aux catastrophes naturelles permet d’économiser les sept dollars qu’il aurait fallu dépenser pour remédier aux pertes économiques occasionnées ». C’est bien la première fois qu’une telle comparaison est mise de l’avant.
Le Plan national sur la sécurité civile au Québec (PNSC), issu de la Loi sur la sécurité civile publiée en 2001, est continuellement mis à jour à la lumière des événements qui se sont produits, mais aussi des expériences en matière de gestion de risques. Une nouvelle mouture de la Loi sur la sécurité civile s’impose-t-elle pour tenir compte d’objectifs nouveaux et d’une réalité changeante? Dans ce contexte, la pertinence des recherches sur les risques et sur leur gestion dans une optique de réduction des impacts apparaît d’autant plus grande, et ceci autant à la lueur des expériences et expertises québécoises que de celles provenant de l’international.
Dates :
- Mustapha Kebiche (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Yann Roche (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
Connaissance des risques (Partie 1)
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Mot de bienvenue
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Estimation de l'évapotranspiration à partir des images satellitaires dans la Communauté métropolitaine de MontréalYves BEAUDOIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Imad Lekouch (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Ce travail a pour objectif le développement d'une approche permettant de combiner des mesures satellites et un modèle de flux de surface pour cartographier l'évapotranspiration dans la ville de Montréal, dans une perspective de modéliser le phénomène des ilots de fraîcheur. La méthodologie adoptée repose sur le modèle proposé par Penman (1948), qui résulte de la combinaison du bilan d'énergie avec le transfert aérodynamique. La résolution de l'équation du bilan énergétique fait intervenir, en entrée, le rayonnement net (Rn), le flux de chaleur par conduction dans le sol (G), le flux de chaleur sensible dans l'atmosphère, la température de surface, l'émissivité et l'albédo. Le jeu de données est constitué de sept bandes spectrales du capteur Landsat-8 et des mesures météorologiques. Cette étude a montré que l'estimation de l' l'évapotranspiration par télédétection permet d'offrir une couverture spatiale plus satisfaisante que les données ponctuelles.
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Apport de la correction atmosphérique de l'imagerie Landsat 5 et 7 pour l'identification des îlots de chaleur de surface à MontréalYves BAUDOUIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Arouna Berthe (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette recherche porte sur l'apport des corrections atmosphériques qui s'imposent de nos jours comme une étape critique dans le traitement des images satellitaires, particulièrement pour la détection des îlots de chaleur urbains de surface (ICU). Elles visent à soustraire du signal mesuré au capteur, celui induit par les effets de l'atmosphère afin d'obtenir un signal « vrai ». Les six images Landsat 5 et 7, corrigées dans cette étude avec les logiciels REFLECT et PCI (Geomatica), indiquent que les corrections atmosphériques rehaussent systématiquement les températures de surface. Le gain moyen obtenu est de : +8°C sur les surfaces très minéralisées, +5°C sur les secteurs résidentiels, et +4 °C sur les espaces végétalisés. Des mesures de validation réalisées sur le terrain au moment d'un passage satellite le 14 juillet 2011 indiquent que les résultats de l'imagerie corrigée sont sensiblement plus proches des observations in situ. Des surfaces de gravier sont passées de 32°C à 42°C après corrections, ce qui correspond davantage aux mesures manuelles. L'importance des gains restitués soulève la question d'une sous-estimation systématique de l'intensité des ICU de surface de Montréal en période estivale dans les études antérieures des climats urbains qui n'appliquaient pas de correction atmosphérique.
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Exposition des infrastructures routières de l'est du Québec à l'érosion et à la submersion côtièrePascal Bernatchez (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Susan Drejza (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Stephanie Friesinger (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Dans l'est du Québec un tiers de la population et près de 60 % des routes nationales sont situées à moins de 500 m des côtes. Cette étude menée pour le ministère des Transports du Québec (MTQ) a pour but de mieux connaitre, comprendre et quantifier la vulnérabilité des 2258 km de leurs routes de l'est du Québec à l'érosion et à la submersion dans un contexte de changements climatiques. Nous avons créé une base de données géoréférencées pour les 3867 km de côtes à l'étude. Elle inclut la numérisation de la ligne de rivage, la caractérisation de la dynamique hydrosédimentaire, des principaux types de côtes, de leur état et des structures de protection. Ensuite, l'exposition de la route à l'érosion, soit le nombre potentiel d'années avant qu'elle ne soit affectée, a été déterminé à partir de la sensibilité de la côte à l'érosion et de la distance entre l'infrastructure et la côte. Puis, l'exposition à la submersion, soit l'épaisseur d'eau potentielle sur la route, a été déterminée avec les niveaux d'eau atteints sur le terrain comparés à l'altitude de la route. Les résultats indiquent que plus de 33 km de route sont exposés de manière imminente à l'érosion (un seul évènement érosif peut les affecter), alors que 623 km supplémentaires seront exposés d'ici 2100. Actuellement, durant les tempêtes, 96 km sont potentiellement submersibles. Les bases de données et les recueils de cartes ont été remis au MTQ afin de contribuer à l'amélioration de la gestion des routes côtières.
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Pause
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La dynamique spatiotemporelle des embâcles de glace sur la rivière Mistassini : analyses hydroclimatiques et dendrochronologiquesEtienne BOUCHER (UQAM - Université du Québec à Montréal), Daniel GERMAIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Annie Lagadec (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette étude vise à documenter les variations spatio-temporelles dans l'intensité et la fréquence des embâcles de glace sur la rivière Mistassini au Lac-Sait-Jean et à mieux comprendre le contexte hydro-climatique dans lequel se forment ces événements extrêmes. Les embâcles de glace entrainent des bouleversements importants de l'écoulement de l'eau, causant des inondations en amont du front glaciel et par conséquent, représentent des géorisques importants pour les populations riveraines. En mai 2011, ce phénomène a d'ailleurs inondé et endommagé plusieurs résidences et chalets. Dans le cadre de cette étude, la rivière Mistassini a été divisée en six secteurs différents sur le plan géomorphologique, permettant ainsi d'établir la variabilité spatio-temporelle du phénomène selon des morphologies fluviales différentes. Les six secteurs ont été analysés à l'aide de la dendrochronologie, soit la datation de cicatrices d'abrasion glacielle prélevées sur 85 arbres échantillonnés. Couplées aux données hydriques et climatiques disponibles pour la rivière Mistassini, ces dernières permettent d'obtenir des informations pertinentes sur la fréquence et l'intensité des évènements passés, comme ceux survenus en 1990 et 2011, et d'identifier les conditions et seuils hydro-climatiques favorables à la formation des embâcles. Enfin, l'amélioration des connaissances devrait permettre une meilleure gestion et prévention de ce risque à forte capacité de destruction.
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Modelisation de la distribution de la hauteur et de la hauteur maximale des vagues en gestion de risques maritimes avec les distributions Rayleigh et empiriqueSmail Mahdi (University of West Indies)
La hauteur significative de vague (HS) est un paramètre important dans la modélisation de la distribution des hauteurs et des valeurs extrêmes d'un spectre de vagues marines consécutives. Les valeurs extrêmes de ces hauteurs peuvent constituer un risque majeur pour les navires, par exemple.
Le paramètre HS est communément estimé par la moyenne du tiers des plus grandes hauteurs. Il est étroitement lié au paramètre fondamental de la distribution de Rayleigh généralisée qui est recommandée, dans la littérature, comme modèle adéquat pour la distribution de ces hauteurs.
Étant donné un échantillon de taille N de hauteurs de vagues, on peut donc modéliser la distribution de ces hauteurs par la loi de Rayleigh généralisée et par conséquent celle du maximum par la loi des valeurs extrêmes. Cependant, selon une étude récente, le modèle de Rayleigh perd sa validité lorsque N est très élevé. Nous suggérons donc de tester d'abord la validité de l'ajustement par le modèle Rayleigh avec la méthode « Anderson-Darling » ou « Fonction Caractéristique Empirique » et avec un choix judicieux de l'estimateur du paramètre HS.
Le calcul de la probabilité de risque sera alors basé sur la distribution de Rayleigh dans cas où l'ajustement est acceptable. Autrement, nous utiliserons la distribution de quantile empirique obtenue par ré-échantillonnage. Les résultats de cette méthodologie seront discutés et illustrés dans cette présentation.
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Évaluation des risques des débits extrêmes dans le bassin versant Petite NationEtienne Jarry-Boileau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Berraja Mohamed (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette présentation vise à comprendre, dans le contexte québécois de la GIEBV, la ressource en eau dans le bassin versant Petite Nation, comprenant l'analyse ainsi que la caractérisation des paramètres physiographiques, hydro-climatiques, ainsi que l'utilisation du sol dans ce bassin versant. Des traitements statistiques des données hydrologiques sont appliqués dans l'optique de comprendre les changements éventuels au niveau de la ressource en eau dans ce bassin versant. Des interpolations ainsi que des extrapolations de données sont effectuées dans le but d'évaluer les variations des débits extrêmes ainsi que les risques qui leur sont associés dans le bassin versant Petite Nation. L'application du logiciel HYFRAN pour l'évaluation des débits extrêmes selon les différentes lois statistiques ainsi que leurs validations avec les différents tests statistiques permet d'obtenir la loi d'ajustement la plus fiable.Suite à l'application du logiciel HYFRAN, certains problèmes de représentations graphiques furent rencontrés, principalement au niveau des débits extrêmes d'étiages. Les résultats obtenus permettent d'aider à l'application d'une politique de gestion des risques face aux débits extrêmes dans le bassin versant Petite Nation et même l'utilisation de celle-ci dans les bassins versants avoisinants.
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Période de questions
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Dîner
Connaissance des risques (Partie 2)
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Variabilité spatiale des impacts et des facteurs prédisposants à la formation des embâcles de glace sur la rivière MistassiniÉtienne BOUCHER (UQAM - Université du Québec à Montréal), Thomas Buffin-Bélanger (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Stéphanie Morin (Université Concordia)
La présente étude s'intéresse à la variabilité spatiale des impacts géomorphologiques et écologiques qui sont associés à la formation d'embâcles de glace en rivière, ainsi qu'aux principaux facteurs de sites aggravant ces phénomènes extrêmes. L'étude se déroule sur la rivière Mistassini, sur laquelle un embâcle majeur est survenu en mai 2011. La rivière a été segmentée en 4 unités morphodynamiques, où des données hydrographiques et fluvioglacielles échantillonnées, ont permis d'élaborer un modèle théorique de prédisposition aux embâcles. Comme les probabilités d'occurrence d'embâcles issues du modèle risquaient de surestimer le risque d'embâcles, le modèle a été croisé à une description morphologique des berges, ainsi qu'à des données dendrogéomorphologiques, afin de valider le modèle en fonction de l'occurrence d'embâcles réels. Certaines corrélations ont pu être dégagées entre la géométrie hydraulique et la présence d'un couvert de glace, ainsi qu'entre l'intensité/fréquence de ces évènements. En effet, la présence de berges glacielles, caractéristiques des rivières à fréquence élevée d'embâcles de glace, confirme que ces aléas ont un effet érosif sur la morphologie des berges, et ce, de façon pérenne. À long terme, les conséquences sur la géométrie hydraulique se traduisent en des élargissements ponctuels du lit majeur et en une augmentation de la profondeur, et ce, en amont de sites aux caractéristiques hydrographiques spécifiques qui limitent le transport de la glace.
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Analyse de la dynamique des avalanches extrêmes au mont Washington (New Hampshire, États-Unis)Daniel GERMAIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean-Philippe Martin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Puisqu'il s'agit du sommet le plus élevé à moins d'une journée de voiture pour 70 millions de personnes, le mont Washington dans les montagnes Blanches (New Hampshire, USA) est une destination récréative importante où on pratique le ski hors-piste et l'alpinisme sur les versants raides propices au déclenchement d'avalanches de neige. En moyenne, 25 personnes s'y blessent par année en hiver mais on note encore peu d'intérêt de la part des scientifiques. Les objectifs de notre recherche sont de déterminer les années de forte activité avalancheuse au mont Washington, de mieux comprendre les conditions météorologiques propices à l'occurrence des grosses avalanches de neige et de comparer cette dynamique avec celle de la Gaspésie. Plus de 400 arbres ont été échantillonnés dans huit couloirs d'avalanche. Une chronologie a été réalisée à partir des perturbations de croissance identifiées dans les cernes, ce qui a permis de développer un indice régional d'activité avalancheuse. Des scénarios météorologiques expliquant l'occurrence d'avalanches extrêmes ont été établis. Les résultats préliminaires jettent un premier éclairage sur les scénarios expliquant l'activité avalancheuse de forte intensité à l'échelle micro-locale (couloir), locale (mont Washington) et régionale (comparaison avec la Gaspésie). Ceci accroîtra la compréhension de la dynamique avalancheuse et par conséquent augmentera la précision et l'échelle du bulletin du risque avalancheux du mont Washington.
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Bois mort et risques fluviaux : étude hydrogéomorphologique de la dynamique des embâcles de bois mort de la rivière Neigette, Bas-Saint-LaurentThomas Buffin-Bélanger (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Simon Massé (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Les embâcles de bois mort (EBM) constituent une problématique commune à de nombreuses rivières de l'Est-du-Québec. Dans la rivière Neigette, les EBM sont très nombreux et suscitent des inquiétudes pour l'intégrité des infrastructures dans les municipalités de St-Donat et de St-Anaclet-de-Lessard. Les EBM entraînent des problèmes majeurs d'érosion et exacerbent les débordements en période de crue. Pour mieux comprendre le rôle hydrogéomorphologique des EBM, un suivi des paramètres physiques de chaque EBM et une caractérisation morphologique du corridor fluvial ont été réalisés sur une période de 2 ans. L'étude souligne le rôle des paramètres hydrogéomorphologiques du chenal (pente, largeur, puissance spécifique) sur la distribution longitudinale des EBM. Le contexte morphosédimentaire de la rivière Neigette semble expliquer la diminution de l'amont vers l'aval du nombre d'EBM. L'analyse comparative des données extraites des inventaires des EBM met en évidence leur variabilité spatio-temporelle. En l'espace d'une année, on constate que 37 nouveaux EBM ont été formés et que 21 ont été évacués du système fluvial. L'ensemble des résultats suggère une forte variabilité spatiale et temporelle des EBM de la rivière Neigette. À la lumière de ces connaissances, il est nécessaire d'opter pour une approche de gestion qui considère le dynamisme des EBM et leur rôle hydrogéomorphologique afin d'atténuer les risques d'inondation et d'érosion dans le corridor de la rivière Neigette.
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Gestion des risques
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Le développement d'une stratégie de support pour la réduction des risques de catastrophes au Service météorologique du CanadaMaryam GOLNARAGHI (Organisation Mondiale de la météorologie), Jacinthe Lacroix (EC - Environnement Canada)
Avec plus de 85% des catastrophes qui sont d'origines météorologique/climatique/hydrologique, le Service météorologique du Canada (SMC) joue un rôle de support majeur dans la gestion des risques de catastrophes au sein du gouvernement fédéral. À la suite de la 3e Conférence mondiale sur le climat (Genève, 2009), l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) et ses partenaires nationaux, dont le SMC, ont mis de l'avant l'instauration d'un cadre mondial des services climatiques (CMSC) dans lequel la réduction des risques de catastrophes (RRC) est un des domaines prioritaires. Au SMC, le développement d'une stratégie de support pour la RRC est au cœur de nos préoccupations. Cette stratégie comporte des éléments clés: le renforcement de nos liens avec nos partenaires gouvernementaux et privés; la coopération internationale et régionale; la réingénierie des alertes dans un contexte multi-échelles et multi-risques; le renouvellement des infrastructures de surveillance; une nouvelle génération de prévisionnistes; un modèle renouvelé de services météorologiques et environnementaux pour mieux répondre aux besoins de nos partenaires, de nos usagers cibles, notamment les organisations de mesure d'urgence et, bien sûr, du public canadien. Le ciment de cette stratégie de support : une approche concertée qui assure une cohérence entre nos activités dans toutes les grandes sphères de la réduction des catastrophes, ceci à tous les niveaux de concertation, de l'international au régional.
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Vers une plateforme nationale d'évaluation du risque sismiqueAhmad Abo El Ezz (ÉTS - École de technologie supérieure), Jonathan Francois (ÉTS - École de technologie supérieure), Miroslav Nastev (Commission géologique du Canada), Marie-José Nollet (ÉTS - École de technologie supérieure), Alex SMIRNOFF (Commission géologique du Canada)
Bien que les aléas naturels ont le potentiel de causer d'importantes pertes en termes de vies humaines et ont une incidence économique considérable, les gestionnaires d'urgences au Canada n'ont toujours pas accès à des outils standardisés pour entreprendre de manière adéquate des évaluations rigoureuses des risques associés aux aléas naturels. Les connaissances traditionnelles d'un aléa donné, comme l'intensité et la fréquence pour une région donnée, ne sont pas suffisantes pour prendre des décisions éclairées. Des mesures d'atténuation et d'intervention d'urgence doivent être adaptées en tenant compte des conséquences de l'aléa en question. En collaboration avec Défense Canada et l'École de technologie supérieure, la Commission géologique du Canada a entrepris récemment un projet d'évaluation du risque sismique. À cette fin, la méthodologie Hazus de l'US FEMA a été adaptée pour son utilisation au Canada. En parallèle, un outil d'évaluation des risques sismiques nommé EvaRISK a été développé. La prochaine étape sera d'équiper EvaRISK avec les couches d'information sur l'aléa sismique, le bâti et les autres infrastructures exposées à l'échelle nationale. Une plateforme web interactive sera mise en place qui permettra aux utilisateurs de sélectionner d'une façon visuelle leur zone d'étude et de lancer les simulations pour un des aléas sismiques proposés. Pour une évaluation du risque plus précise, les utilisateurs pourront également modifier les données suggérées.
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Regard international sur les stratégies d'adaptation des infrastructures routières aux risques côtiers : du statu quo aux portefeuilles de solutions, des leçons pour le Québec?Pascal Bernatchez (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Ursule Boyer-Villemaire (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Guillaume MARIE (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
L'analyse montre que les tracés routiers alternatifs et le recul stratégique apparaissent comme les stratégies les plus durables à long terme pour les routes, alors que le statu quo engendre des impacts indirects importants, tant pour l'environnement que pour les populations. Des techniques pour agir sur plusieurs dimensions spatiales et temporelles en même temps, ou « portefeuille » de solutions, ont le potentiel maximal de réduction de la vulnérabilité du réseau routier.
Le réseau routier dans l'Est-du-Québec est très exposé aux aléas côtiers (érosion, submersion) et la littérature manque d'une synthèse internationale des stratégies d'adaptation visant cet enjeu. Cette recherche, financée par le MTQ, visait à réaliser une typologie des stratégies d'adaptation afin d'orienter les politiques publiques vers une gestion durable des routes côtières. Une recherche documentaire a été effectuée dans plusieurs pays européens et en Amérique du Nord, combinée à des entrevues et visites de terrain en France, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.
Les solutions ont été classifiées selon le degré d'adaptation du réseau routier aux aléas : 1) la réduction de l'aléa (ex. la protection technique de la route), 2) la réduction de l'exposition des infrastructures (ex. le réalignement routier), et 3) la réduction de l'exposition des personnes aux aléas (ex. la modification de la circulation). À ces solutions s'ajoutent des stratégies de réduction de la vulnérabilité à l'échelon national.
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Le Système de surveillance de la rivière Chaudière : un outil harmonisé pour une communication efficace lors d'inondationsVéronique Brochu (Comité de bassin de la rivière Chaudière)
À l'automne 2006, la crue des eaux s'est produite dans l'espace de quelques heures le long de la rivière Chaudière, ne laissant à peu près pas de temps aux instances municipales pour réagir et avertir la population. À la lumière de cet événement, il s'est avéré que bien qu'il n'était pas possible d'éviter l'inondation, l'importance des dommages aurait pu être diminuée, si un système d'alerte et de communication efficient reliant les municipalités riveraines avait été en place.
Accessible au grand public par Internet, le Système de surveillance de la Chaudière (SSRC) permet de connaître le niveau ou le débit de la rivière à des endroits stratégiques et d'observer le comportement de cette dernière à l'aide de caméras. Le Système possède également un accès réservé pour les personnes responsables des mesures d'urgence au sein de diverses organisations et municipalités.
Cette section privée affiche les communications pertinentes pour orchestrer les actions des intervenants et faciliter le transfert d'information de façon automatisée par l'envoi de messages d'alerte. Le Système est directement relié au Centre d'opération gouvernementale du Ministère de la Sécurité publique. Le SSRC permet, entre autres d'obtenir des données en temps réel; de dépersonnaliser et automatiser le système de communication et d'améliorer le temps de réaction. Il est le fruit d'un travail de concertation entre les municipalités, l'organisme de bassin versant, les ministères et entreprises privées.
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Synthèse
Gestion des risques à l'international
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Impacts de la transition vers les mesures non structurelles sur la réduction des vulnérabilités en zones à risques d'inondations : étude de cas, estuaire de la GirondeNabil Touili (UVSQ - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
En France, la gestion des risques s'articule autour d'une combinaison de mesures structurelles et non structurelles. Néanmoins, ce sont les mesures non structurelles qui sont aujourd'hui privilégiées en zones à risques au détriment des mesures structurelles. Cette transition trouve partie de son origine depuis les impacts de la tempête Xynthia. En effet, au-delà de la combinaison classique entre mesures structurelles et non structurelles, la gestion des risques connaît une transition qui s'achemine vers le remplacement, même, des mesures structurelles par l'application des mesures non structurelles. Les zones à risques, jadis, reconnue par l'existence de mesures physiques de défense, sont à présent reconnues par l'application de mesures non structurelles telles que les Plans de Prévention des Risques d'Inondations (PPRI) ou les Plans Communaux de Sauvegarde (PCS). Cet article offre une analyse croisée des mesures associées à la prévention, à la réponse à la crise et à la reprise post-crise. Dans cette transition, la répartition des mesures, structurelles et non structurelles, et leur assimilation dans une approche intégrée soulèvent plusieurs interrogations quant à la réduction des vulnérabilités en zones à risques.
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Aléas naturels et changements climatiques : évolution d'un cône polygénique exposé aux influences maritimes en contexte subalpin paléovolcanique, Cantal, FranceLouis Bouchard (UQAM - Université du Québec à Montréal), Daniel GERMAIN (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le Massif Central français est un milieu où l'organisation géographique du relief fait des sommets du sud-ouest de la région le premier obstacle continental rencontré par les masses d'air Atlantique, occasionnant ainsi d'abondantes précipitations orographiques (>2000 mm/an) dans les vallées. Souvent associées à de brusques variations de température, le régime des précipitations est en proie à certaines modifications, notamment dans la perspective des changements climatiques en cours et appréhendés, lesquels seraient à même d'importantes conséquences sur la dynamique géomorphologique des versants de la région, où plusieurs aléas naturels singuliers sont déjà reconnus (i.e. avalanches de neige, glissements de terrain, éboulis). La présente étude dendrogéomorphologique propose divers scénarios quant à la nature, la fréquence et l'intensité des aléas susceptibles de survenir dans la vallée de la Santoire (Cantal). À priori, il semble que la nature des processus géomorphologiques ait évolué au cours des dernières décennies et que la fréquence des évènements ait augmenté depuis le début du troisième millénaire. L'interaction de processus en continuum est aussi considérée afin d'expliquer les événements survenus en novembre 2010, lesquels demeurent jusqu'à ce jour encore peu documentés et mal compris. Au final, cette étude fournit certaines pistes de réflexion pour un aménagement territorial régional plus éclairé, particulièrement en regard d'un tourisme récréatif en plein essor.
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Ali Tur (1889-1977) et les risques cyclonique et sismiqueMichele Robin Clerc (EURL ROBIN CLERC)
Ali Tur (1889-1977) est un architecte français qui fut chargé par le gouvernement de la reconstruction en Guadeloupe après le cyclone de 1928. De 1929 à 1936 il réalise ainsi environ 120 bâtiments gouvernementaux et communaux sur l'archipel guadeloupéen. Ces constructions, édifiées en structure de béton armé, seront conçues par l'architecte pour être à la fois parasismiques et paracycloniques. Il faut remarquer que, comme pour toute science parfaitement maîtrisée, les dispositions structurelles n'apparaissent pas dans ces bâtiments qui semblent très simplement conçus et réalisés. Ils ont pourtant résisté à tous les cyclones et les tremblements de terre, aux incendies, à l'humidité, aux termites et aux champignons, sans perdre un seul élément de leur structure ou de leur décor depuis presque 100 ans. Ils sont constitués donc d'une structure de béton armé et de remplissages en parpaings de ciment. Leurs dalles sont en poutrelles-hourdis de ciment (procédé Hennebique). Après les multiples tremblements de terre subits depuis les années 30 par la Guadeloupe (1935-Montserrat, 1951, 1952, 1964, 1966, 1969, 1974-Antigua, 1976, 1978, 1982, 1985, 1997, 2004) pas une fissure n'apparaît dans ces magnifiques bâtiments aux plafonds à caissons, colonnes cylindriques et claustras de béton, dans le plus pur style Arts Déco. De même, les cyclones qui ont concerné la Guadeloupe ne les ont affectés en aucune manière (Betsy, 1956 ; Helena, 1963 ; Cléo, 1964 ; Inez, 1966 ; Hugo, 1989).
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Les risques d'inondation dans le bassin versant du Karakash (Xinjiang, Chine)Maihepireti Wulamu (Xinjiang university)
le bassin versant du Karakash est situé au Sud du Xinjiang, sur le piedmont Nord du Kunlun et du Karakorum et au Sud du désert du Takla-Makan. Dans ce bassin, les inondations représentent le risque naturel le plus fréquent et le plus dommageable. L'étendue et la diversité géographique du territoire déterminent l'existence des types d'inondation qui l'affectent, qu'ils soient liés à la fonte des neiges et des glaciers, aux pluies torrentielles ou aux deux combinés. Le cadre géographique, de la haute montagne aux collines, au piémont et au désert rend compte des perceptions et des intérêts différents de la population face aux inondations de l'amont à l'aval de la rivière. Les inondations qui se produisent l'été, presque tous les ans, détruisent les récoltes, principales sources de revenus pour la population essentiellement agricole et entravent le développement socio-économique.
C'est dans la vallée du Karakash que nous avons voulu tester la méthode hydrogéomorphologique dont l'application a été généralisée en France depuis quelques années en raison de son efficacité et de son faible coût.
La cartographie hydrogéomorphologique fournit des informations suffisantes pour permettre aux aménageurs de cette région de réaliser une planification spatiale efficace pour prévenir et réduire les risques d'inondation.
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Redéploiement des concepts de vulnérabilité et de résilience dans le monde scientifique à travers les théories de systèmes déterministes et non déterministesIdrissa Oumar Kane (UVSQ - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Jean-Paul VANDERLINDEN (UVSQ - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)
La remise en question, par le public, de la représentation linéaire du risque nécessite un changement d'approches de la part des scientifiques. La flexibilité, la réflexivité et la systémique sont devenus désormais les principaux dispositifs pour aborder les systèmes dans le contexte des changements climatiques. Ainsi, le redéploiement dans le monde scientifique des concepts de vulnérabilité et de résilience s'effectue à partir d'une relecture critique des paradigmes déterministes et non déterministes. Ces théories constituent le soubassement sur lequel repose l'analyse scientifique du risque ainsi que les options de mitigation.
Deux types de matériaux sont utilisés : l'un, empirique provenant de la théorisation ancrée des corpus d'entrevues, l'autre théorique dérivé de la littérature scientifique servant d'appuie substantiel. La méthode consiste à un codage systématique du matériau empirique via ATLAS.ti 6. Ceci a permis une exploitation de la théorisation ancrée visant le codage des concepts en fonction des paradigmes. A l'issue de cette démarche, les résultats montrent que 1) les systèmes déterministes constituent le fondement des théories sur la vulnérabilité et 2) les systèmes non déterministes comme fondement des théories sur la résilience. Alors, cet article explore les limites du modèle déterministe et les perspectives vers une modélisation de la complexité axée sur les aspects de sensibilité aux conditions initiales et de conditions aux limites des systèmes côtiers.
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Mot de clôture