Informations générales
Événement : 82e congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Le thème du colloque porte sur la diversité des communautés d’expression anglaise du Québec et les défis que cela représente en termes d’inclusion à la société québécoise et de mobilisation des ressources. Ces communautés doivent, en effet, œuvrer dans un contexte politique changeant tout en faisant face elles-aussi à la diversité ethnique, religieuse, linguistique et géographique de leurs membres. Elles sont aussi traversées par des problématiques de différenciations en termes de classe sociale et de genre. Ce colloque entend rassembler des communications portant sur divers aspects de la diversité chez ces communautés. Il sera aussi l’occasion de réfléchir sur les écarts existants entre les caractéristiques sociodémographiques des anglophones du Québec, les représentations sociales des anglophones chez la majorité francophone et les définitions issues des cadres législatifs provincial et fédéral qui les définissent tantôt en termes de minorité, de communauté(s), d’individus de langue maternelle anglaise ou de première langue officielle parlée. Il abordera la façon dont les membres des communautés anglophones sont continuellement amenés à renégocier leur(s) identité(s) et leur inclusion au sein de la société québécoise. Enfin,il tentera d’identifier les enjeux qui se dessinent autour des ressources qu’il faut mobiliser pour continuer à offrir et adapter des services à ces communautés tout en contribuant au développement de la société québécoise et de ses propres défis d’inclusion et de francisation.
Nous souhaitons remercier le comité scientifique qui a participé à l’élaboration du programme, soit Lorraine O’Donnell, Ph. D.; Anne Robineau, Ph. D.; Cheryl Gosselin,Ph. D.; et Paul Zanazanian, Ph. D.
Dates :- Lorraine O' Donnell (Université Concordia)
- Anne Robineau (ICRML - Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques)
- Patrick Donovan (Université Laval)
Programme
Interrogations identitaires et sentiments d'appartenance
-
Mot de bienvenueBrian Lewis (Université Concordia)
-
Partir ou rester au Québec : attitudes et orientations d'acculturation des Québécois anglophonesRichard Bourhis (UQAM - Université du Québec à Montréal), Rana Sioufi (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette étude porte sur les attitudes intergroupes et les orientations d'acculturation de Québécois anglophones de la région de Montréal ayant complété un questionnaire de type Likert en 2012. Étant compétents en français presqu'autant qu'en anglais, nos répondants Québécois anglophones (QA) s'identifiaient fortement comme bilingues, canadiens, anglo-québécois et montréalais. Leurs sentiments de sécurité économique et culturelle étaient plus forts que leur sécurité linguistique et politique. Bien qu'ils se déclaraient personnellement peu victimes de discrimination, ils avaient le sentiment que les anglophones au Québec étaient deux fois plus victime de discrimination que les francophones. Les QA ont surtout endossé l'orientation d'acculturation séparatiste en déclarant vouloir maintenir leur propre culture d'origine plutôt que d'adopter la culture québécoise francophone. Les QA ont exprimé autant le désir de s'installer dans le reste du Canada anglais que de rester au Québec, mais étaient peu enclins à vouloir s'expatrier aux États-Unis. Les QA étaient plus fortement motivés à se mobiliser pour augmenter la vitalité de leur propre communauté anglophone établie au Québec que de s'investir en faveur de la vitalité de la majorité québécoise francophone. Nous discutons des implications de ces résultats pour l'harmonie et la cohésion sociale entre la minorité québécoise anglophone et la majorité dominante québécoise francophone.
-
Les anglophones et leur inclusion dans la société québécoiseDiane Gérin-Lajoie (University of Toronto)
Ma communication porte sur l'expérience d'anglophones qui disent partager un sentiment d'exclusion quand on en vient à discuter de leur rôle à titre de citoyens et citoyennes du Québec. Même dans le cas où les Anglophones parlent le français, ils continuent à se sentir exclus, comme si les membres du groupe majoritaire leur refusaient l'accès à leur groupe, à partir de pratiques langagières différenciées, que ce soit à partir de l'accent ou du type de langue parlée. Ces règles implicites créent ainsi un fossé entre les deux groupes. Il est important de noter cependant que ce sentiment d'exclusion ne veut pas dire que les Anglophones au Québec se sentent pour autant minorisés, c'est-à-dire, qu'ils se sentent dépourvus de tout pouvoir, comme c'est le cas pour la plupart des minorités linguistiques et plus particulièrement de la minorité francophone hors-Québec.
Ma réflexion se fonde sur les résultats d'une étude récemment complétée qui a porté sur le rapport à l'identité chez des enseignantes et enseignants travaillant dans les écoles de la minorité anglophone dans diverses régions du Québec. De cette étude qualitative a découlé une série de récits de vie. De plus, lors de la collecte des données, des entretiens de groupes ont également été effectués avec les membres de la famille, ainsi qu'avec les amies et amis des enseignantes et enseignants.
-
Période de questions
-
Pause
Diversité des expressions identitaires
-
Les choix identitaires et les discours de jeunes qui s'associent à une minorité forteCynthia GROFF, Annie PILOTE, Karine Vieux-Fort (Université Laval)
Compte tenu de nos intérêts très vastes pour les questions de linguistique, d'éducation et d'identité chez les jeunes, nous examinerons, ici, les expériences et les discours de jeunes de minorités évoluant dans le contexte franco-dominant de la ville de Québec. Notre analyse repose sur des entrevues semi-dirigées menées auprès de 10 jeunes qui, à la maison, parlent une langue autre que le français et qui ont choisi de faire leurs études postsecondaires en anglais. Au-delà d'une exploration de l'impact local des politiques linguistiques, nous porterons un regard sur le contexte sociolinguistique de ces jeunes à travers leurs choix identitaires et leurs discours. Les résultats montrent que les tensions entre les groupes linguistiques au Québec se perpétuent à travers des discours qui éloignent les groupes les uns des autres et qui renvoient à des questions de « supériorité » et d'« étroitesse d'esprit ». Aussi, ces jeunes tiennent des discours où ils rejettent une identité minoritaire, francophone, en évoquant des sphères nationale et internationale au sein desquelles l'anglais est dominant.
-
L'exclusion, le façonnement identitaire et l'identité montréalaiseAndy Catalano (Université d’Ottawa)
Il arrive fréquemment, dans la documentation spécialisée sur Montréal, que les auteurs décrivent la ville et son identité en termes de sensibilité multiculturelle et cosmopolite. Toutefois, l'esprit distinct de Montréal par rapport au reste du Québec demeure une facette identitaire rarement évoquée. Lorsqu'elle est prise en compte, cette distinction entre Montréal et les régions est généralement considérée comme une marque de caractère, plutôt que de signification. Par exemple, on dit souvent que c'est la cohabitation des anglophones, des francophones et des allophones qui donne à Montréal sa saveur culturelle unique et sa personnalité dynamique, différente en tout point du reste de la province.
Nos recherches portent sur le deuxième sens à donner à cette différence, c'est-à-dire, quand le fait d'être distinct du reste du Québec constitue une facette de ce que cela signifie d'être Montréalais. Nous posons comme hypothèse que cette compréhension de l'identité montréalaise est ancrée dans un sentiment d'exclusion de la part des minorités au regard de l'identité québécoise. Afin de tester cette hypothèse, nous examinerons et interpréterons des lettres adressées au rédacteur en chef du quotidien montréalais The Gazette, ainsi que des articles d'opinion, en nous concentrant particulièrement sur les débats entourant la Charte des valeurs. Nous espérons ainsi que cette recherche nous permettra d'aborder sous un autre jour les questions et les débats actuels à propos de la société québécoise.
-
La scène artistique anglophone et ses réseaux au Québec : institutionnalisation et diversité culturelleAnne Robineau (ICRML - Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques)
Cette communication a pour but de montrer comment la scène artistique anglophone s'est progressivement réorganisée après l'exode d'une partie de sa population dans les années 80 et 90 et comment elle s'est diversifiée avec l'apport des communautés ethnoculturelles (Rodgers, 2011). Nous exposerons les différentes étapes qui ont mené à la création d'organismes artistiques tels que le English-Language Arts Networket Diversité artistique Montréal pour aborder la question de la diversité culturelle dans les arts des communautés d'expression anglaise du Québec. À travers les concepts de scène culturelle (Straw, 1991, 2004), de réseaux (Boltanski et Chiapello, 1999) et d'interculturalisme (Bouchard, 2012) nous nous interrogerons sur la façon dont s'articule l'identité anglo-québécoise dans une société majoritairement francophone.
En effet, la plus grande diversité ethnoculturelle de la communauté anglo-québécoise et de sa scène artistique ne s'accompagne pas systématiquement d'une plus grande fréquentation chez les francophones des œuvres et des artistes anglophones et vice-versa. Certaines représentations sociales tendent donc à se reproduire, mais à aussi à se transformer dans le cas de coproductions franco et anglo-québécoises qui attirent un public nouveau, encore mal circonscrit, c'est-à-dire un public bilingue et principalement montréalais.
-
Période de questions
-
Dîner
La diversité chez les anglophones de Québec au 19e siècle
-
L'Armée du Salut et la guerre de Québec (1886-1887)Patrick Donovan (Université Laval)
En 1886, l'Armée du Salut s'installe à Québec, qu'elle qualifie de « forteresse de Satan ». À travers un discours provocateur à résonance impérialiste et militaire, ainsi que ses nombreuses processions bruyantes, ces envahisseurs attireront plusieurs ennemis. Bien que l'Armée du Salut s'attire des détracteurs agressifs un peu partout au pays, c'est à Québec que l'opposition est la plus forte et la plus violente. L'Armée bouscule les frontières ethno-religieuses bien ancrées de la ville, éveillant les tensions latentes. Les contrecoups culmineront en 1887 avec une manifestation attirant des milliers de catholiques qui tentent de chasser l'Armée de la ville. Même l'élite anglo-protestante de Québec se montre réfractaire à ces évangélisateurs qui troublent l'ordre civique.
Je présenterai d'abord les grandes lignes de cette « guerre » en faisant ressortir la spécificité du contexte de Québec. Ensuite, j'examinerai la représentation de l'Armée du Salut dans la presse anglophone et francophone de l'époque, analysant le rôle de la religion, de la classe sociale et de l'ethnicité sur celle-ci. La saga de l'Armée du Salut fait ressortir la complexité et la diversité des communautés ethno-religieuses de Québec de l'époque, qui allaient au-delà d'une simple dichotomie « anglais-français » ou « catholique-protestant ». Pour terminer mon exposé, je propose de faire le pont entre le XIXe siècle et le moment présent afin de voir comment ce rapport à la diversité a changé.
-
Les processus d'intégration des membres des élites issus d'une union mixte à la communauté anglophone de Québec : l'exemple de James MacPherson Le Moine (1825-1912)Alex Tremblay Lamarche (Université Laval)
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, bon nombre de membres des élites issus de l'union d'un(e) franco-catholique et d'un(e) anglo-protestant(e) s'assimilent aux Canadiens français dans la ville de Québec. Au bout d'une ou deux générations, leur descendance ne parle souvent plus que le français et ne porte plus aucune trace de la mixité culturelle dont elle est issue. C'est le cas des enfants du premier ministre Félix-Gabriel, de ceux de l'écrivain Arthur Buies par exemple. Or, quelques-uns s'intègrent plutôt à la communauté anglo-protestante et y développent un large réseau. Afin de mieux comprendre ces processus d'intégration, nous nous proposons d'étudier le cas de James MacPherson Le Moine (1825-1912). Dans sa correspondance, ses mémoires et ses nombreux écrits, il appert que la religion dans laquelle il est élevé et que l'épouse qu'il choisit jouent un rôle majeur dans son intégration à la communauté anglophone de Québec. Ses origines mixtes amènent franco-catholiques et anglo-protestants à s'entrecroiser au sein de son réseau de sociabilité. Le cas de Le Moine apparaît donc particulièrement intéressant pour comprendre les dynamiques d'inclusion et d'exclusion au sein de la communauté anglophone de Québec au tournant du XXe siècle, voire au sein des élites du Québec dans une plus large mesure. Qui plus est, il est révélateur des facteurs clefs favorisant l'intégration d'individus à une communauté anglophone dans un milieu largement canadien-français.
-
Période de questions
-
Pause
Éducation et contextes communautaires
-
Au-delà du modèle unique : des solutions distinctes pour des besoins distinctsKate Le Maistre (Commission de l’éducation en langue anglaise)
En 2013, à la suite de consultations, la Commission de l'éducation en langue anglaise a rédigé un avis à l'intention de la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Cet avis décrit les situations auxquelles font face les écoles anglophones du Québec. Ces réalités, qui distinguent les écoles anglophones des établissements francophones, doivent être prises en compte lorsque le ministère élabore et met en œuvre des politiques, des directives et des règlements.
Le processus décisionnel centralisé omet souvent de prendre en compte le caractère distinct de la communauté éducative d'expression anglaise. Le milieu scolaire anglophone, qui se heurte à un « modèle unique », doit souvent adapter les conditions de mise en œuvre des politiques ministérielles à ses particularités et trouver des façons créatives de respecter le règlement.
Dans un contexte de contraintes financières, de diminution des inscriptions et de baisse de la population étudiante, l'avis décrit quelques-unes des diverses approches adoptées par les commissions scolaires du secteur anglophone et leurs établissements pour arriver à maintenir la qualité de leurs services éducatifs et à augmenter le taux de diplomation, tout en donnant à leurs étudiants l'éducation approfondie dont ils ont besoin, en français comme en anglais. En conclusion, six recommandations visant à mieux reconnaître et comprendre les besoins distincts du milieu scolaire anglophone sont adressées au ministère.
-
Évaluation des Centres scolaires et communautaires : en quête de durabilité et de pratiques exemplaires (rapport de mi-parcours)Hugh Maynard (Qu'anglo Communications & Consulting)
Le rapport de mi-parcours présente les observations issues des données recueillies durant la première année de la deuxième phase d'évaluation (2012-2014) des Centres scolaires et communautaires (CSC), dans le cadre du projet « An English-Minority Language Initiative ». Cette initiative vise à aider les écoles anglophones du Québec à devenir des CSC, lesquels serviront de pôles d'éducation et de développement communautaire et de modèles pour l'élaboration de futures politiques et pratiques. On espère également qu'à long terme, les CSC puissent participer à la revitalisation des communautés minoritaires d'expression anglaise du Québec, dans la mesure où ils contribueront à surmonter les nombreux défis qui sont le lot des diverses communautés anglophones du Québec (la position de Montréal par rapport aux régions; les communautés ethnoculturelles émergentes par rapport aux communautés d'expression anglaise traditionnelles; la quantité plus élevée que prévu d'étudiants autochtones en région; la proportion significative d'élèves dont la langue maternelle est le français dans certaines écoles anglophones; et la grande variabilité du statut socioéconomique des communautés).
-
Période de questions
-
Pause
Conférencier d'honneur
-
Le destin paradoxal des anglophones du QuébecDaniel Weinstock (Université McGill)
-
Période de questions
Événement de réseautage
Perspectives internationales sur les pratiques langagières
-
Se distinguer ou s'intégrer : l'identité sociale et la négociation de l'inclusion chez les communautés anglophones du QuébecRuth Kircher (Université McGill)
Les communautés anglophones du Québec occupent une place particulière dans la province : même si elles constituent une minorité linguistique, il n'en reste pas moins qu'elles s'expriment dans la lingua franca mondiale d'aujourd'hui. Même si le français a pris une valeur utilitaire certaine, nombre de Québécois francophones continuent de croire leur langue menacée et, par conséquent, de critiquer l'usage de l'anglais dans la province. Cette présentation a pour objectif d'explorer dans quelle mesure cette situation complexe influe sur l'identité sociale et le sentiment d'appartenance des Québécois d'expression anglaise. Les observations présentées ici sont tirées d'une étude en cours où l'on se sert d'un questionnaire pour recueillir des données pertinentes sur ces questions. Dans l'ensemble, nombre de répondants considèrent qu'ils sont traités de manière défavorable en raison de leur langue et se sentent souvent désavantagés, mal acceptés et exclus de la société québécoise. Cela explique probablement pourquoi les répondants s'identifient plus fortement comme Canadiens que Québécois, et plus de participants se considèrent comme fédéralistes, plutôt que souverainistes. En outre, les répondants qui vivent dans le centre urbain, qui est plus multilingue et cosmopolite, se disent plus Montréalais que Québécois. Cet article traite des conséquences de ces observations sur la stratégie de négociation des participants au regard de leur inclusion dans la société québécoise.
-
Répertoires linguistiques et attitudes langagières dans un échantillon québécois de locuteurs francophones et anglophonesJakob Leimgruber (Université McGill)
La recherche sur les attitudes langagières au Québec a une longue tradition. Par contre, peu d'analyses ont tenu compte du «répertoire linguistique» des répondants, donc du nombre de langues effectivement utilisées par les locuteurs, ainsi que des compétences dans ces langues – une variable non négligeable surtout pour la population allophone. Parmi les études qui font référence aux connaissances et compétences linguistiques de leurs sujets, très rares sont celles qui expliquent les corrélations entre ce répertoire linguistique et les attitudes langagières.
Dans la présente étude, un échantillon de québécois francophones, anglophones et allophones ont répondu à un questionnaire informatisé. Une analyse préliminaire des résultats suggère une corrélation possible entre les compétences linguistiques et les attitudes langagières. Cette corrélation est plus marquée dans le cas des compétences en anglais des francophones que dans le cas inverse. Ainsi, le degré d'accord avec des énoncés au sujet de l'«utilité» et de l'«importance» de l'anglais au Canada et avec l'assertion que le bilinguisme présente un «avantage» augmente chez les francophones avec la compétence autodéclarée en anglais. La tendance équivalente ne s'observe pas chez les anglophones, où la seule corrélation significative apparait dans un énoncé sur la «fierté» d'avoir deux langues officielles au niveau fédéral.
-
L'adaptation linguistique chez les anglophones du Québec : le cas de l'Ouest‑de‑l'Île de MontréalTaro Oishi (Université Kwansei-Gakuin)
En Amérique du Nord, où l'anglais est largement dominant, le Québec, dont la langue officielle est le français, est un lieu distinct. Toutefois, les anglophones ont joué un rôle important dans le développement du Québec. Depuis la fin des années 1970, principalement en raison de la politique linguistique du Parti Québécois, la population d'expression anglaise au Québec a nettement diminué. Comment réussissent-ils à conserver l'anglais comme langue maternelle tout en s'adaptant à la société québécoise?
Cette présentation examine l'adaptation linguistique des anglophones de l'île de Montréal à travers l'analyse des résultats d'une enquête par questionnaire et de certaines entrevues menées par l'auteur. L'enquête a été menée à la Bibliothèque publique de Pointe-Claire en février 2006. Au bout du compte, l'auteur aura reçu 119 réponses. Selon les résultats de l'enquête, l'anglais est la langue utilisée d'emblée à la maison par les répondants. Par contre, 26,1 p. cent des répondants parlent « parfaitement » le français, et 31,1 p. cent le parlent « bien ». Bien qu'ils aient des amis et des collègues francophones, les répondants utilisent principalement l'anglais lorsqu'ils parlent avec eux. Ils préfèrent aussi les médias anglophones. Même si la plupart disent aimer le Québec et accepter ses politiques linguistiques, ils ne veulent pas d'un Québec indépendant, et certains ne se sentent pas entièrement intégrés à la société québécoise.
-
Période de questions
-
Pause
La présence noire anglo-montréalaise d'hier à aujourd'hui
-
La double identité raciale, la nation et la communauté dans l'œuvre de Mariuth Sarsfield No Crystal StairDomenico Antonio Beneventi (UdeS - Université de Sherbrooke)
Historiquement parlant, la littérature anglophone montréalaise a été associée aux communautés anglaise, irlandaise et écossaise inscrites dans l'histoire de la ville. Or, aujourd'hui, toute étude portant sur la littérature anglophone au Québec révélera des réalités socioéconomique, linguistique et ethnique beaucoup plus riches et diverses.
Ainsi, le Montréal Noir est le berceau d'une littérature relativement méconnue. La Petite-Bourgogne et Saint-Henri abritent certaines des populations noires les plus anciennes du Canada. Les écrits qui émergent de ces deux quartiers documentent une histoire de préjugés raciaux, de ségrégation spatiale et de discrimination en matière d'emploi.
Cette présentation porte sur la politique sociale, raciale et identitaire complexe qui définit la communauté noire montréalaise, vue à travers une analyse de l'œuvre de Mariuth Sarsfield, No Crystal Stair, publiée en 1997. Campé dans le Montréal des années 1920 à 1940, le roman pose un regard fascinant sur la ville et relate la crise économique, la criminalité et la stigmatisation auxquelles se heurtaient les résidents d'un des quartiers les plus pauvres du Canada à l'époque. L'essai abordera les questions de la racialisation, de la double identité raciale, des relations interethniques, du multiculturalisme noir, du sexisme, et de l'identité noire transnationale en lien avec le discours sur la prédominance des Blancs et le concept de nation au Canada.
-
Partenariats stratégiques pour la promotion de réformes des politiques et programmes dans la communauté noire d'expression anglaiseAlicia Boatswain-Kyte (Université McGill), James CARTER, Donald De Guerre (Université Concordia), Leith Hamilton (Partnerships for Social Change in Minority Communities)
Dans le cadre de notre exposé, nous décrirons les efforts déployés pour mobiliser une large portion de la communauté noire d'expression anglaise dans le but de revendiquer une réforme dans les réseaux de services sociaux du Québec. Des représentants du Centre de recherche sur l'enfance et la famille de l'Université McGill décriront le partenariat qu'ils ont établi avec l'African Canadian Development and Prevention Network (ACDPN) pour évaluer notre programme de pratiques exemplaires en matière de prévention. L'Université Concordia présentera un partenariat universitaire-communautaire novateur qui vise à offrir aux membres de l'ACDPN une formation visant le renforcement des capacités ainsi qu'un soutien au développement, afin qu'ils puissent participer à l'élaboration et à la planification de mesures préventives. Nous ferons état des derniers développements concernant la création d'un partenariat avec Alpha Kappa Alpha Sorority Inc. (AKA), un réseau américain de femmes noires diplômées universitaires. Enfin, les Centres Batshaw décriront leur partenariat avec l'ACDPN pour développer l'esprit d'équipe inter-organisationnel et élaborer des pratiques visant à promouvoir l'adaptation de services existants en vue d'améliorer le devenir des communautés minoritaires. Le RCSSS clôturera l'exposé avec une discussion sur les conséquences d'un changement des politiques et sur la possibilité de reproduire cette démarche avec d'autres CSSS et d'autres communautés d'expression anglaise.
-
Période de questions
-
Dîner
Accommoder la diversité des besoins en santé et services sociaux
-
Les services d'interprétation dans le système de santé : enjeux et stratégies pour le CanadaRoger Farley (Santé Canada), Roger GUILLEMETTE, François Rivest
Santé Canada investira 5 millions de dollars au cours des cinq prochaines années afin d'établir le Fonds d'investissement stratégique (FIS) qui servira à financer des initiatives ciblées conçues pour aider les communautés de langues officielles minoritaires à obtenir des services de santé dans la langue de leur choix.
On compte de plus en plus de recherches scientifiques sur l'importance d'une communication efficace entre les professionnels et les patients au sein du système de santé. De nombreux Canadiens n'ont pas accès à un établissement de santé ou à un fournisseur de soins en mesure de leur offrir des services dans leur langue. Dans les cas où il n'y a pas de professionnel de la santé en mesure de servir les patients dans leur propre langue, le recours aux services d'un interprète peut constituer une solution.
Santé Canada cherche à mieux connaître ce qui se fait au pays en ce qui concerne le recours aux services d'un interprète, en anglais comme en français, afin de répondre aux besoins des communautés de langues officielles minoritaires. Les réponses apportées devraient aider les responsables des politiques et les décideurs du secteur de la santé à adapter les soins aux patients et à en améliorer la qualité tout en diminuant les risques pour la santé associés aux barrières linguistiques.
-
Les technologies de l'information et des communications : formation et maintien en poste des professionnels de la santé en milieu autochtoneMarie-Pierre Gagnon (Université Laval), Amélie LAMPRON (Université Laval)
Nous avons étudié le rôle des technologies de l'information et des communications (TIC) pour la formation et le soutien aux professionnels de la santé pratiquant dans des communautés autochtones dont la langue première ou seconde est l'anglais. Dans le cadre de cette étude qualitative à visée exploratoire, seize entrevues semi-dirigées ont été réalisées regroupant un total de vingt et un participants. Ces entrevues se sont déroulées dans deux centres de santé desservant une clientèle autochtone l'un se situant en région isolée et l'autre en zone rurale. L'échantillon se compose essentiellement de gestionnaires et de professionnels de la santé, la majorité étant infirmière.
Les données recueillies démontrent que les professionnels rencontrent des barrières linguistiques surtout au sein de la communauté isolée et plus particulièrement avec les personnes âgées. Dans la communauté non-isolée, les professionnels de la santé se heurtent plutôt à des barrières linguistiques lors de communication avec les établissements de santé avoisinant situés hors communauté, là où les services sont essentiellement francophones. Les résultats démontrent également que les professionnels de la santé ne font pas du déploiement de TIC un enjeu primordial. Les rapports entre collègues et la collectivité, les défis que représente le milieu de travail et les avantages sociaux, sont des incitatifs ayant davantage d'influence sur le recrutement et la rétention des professionnels de la santé en région éloignée.
-
Frontières linguistiques et culturelles : le cas de l'accessibilité aux services de santé mentale pour la population d'expression anglaise de la région de QuébecRichard Walling (Les Partenaires communautaires Jeffery Hale)
La présentation va tracer l'évolution des services de santé et services sociaux de première ligne en santé mentale pour la population d'expression anglaise dans la région de Québec. Une étude de cas menée par la Santé publique et soutenue par le centre Holland a été effectuée par le biais d'entrevues avec des personnes préalablement identifiées comme ayant un problème de santé mentale et provenant d'un échantillon de la population d'expression anglaise. L'étude a confirmé l'existence d'importantes barrières liées à la langue et a permis de développer une meilleure compréhension de l'isolement vécu par les individus vivant avec un problème de santé mentale. Les professionnels du domaine de la santé ont aussi souligné les barrières culturelles importantes qui existent dans certains cas, ce qui a mené à une réflexion importante sur la nécessité d'offrir plus de formation aux travailleurs de première ligne sur les façons d'identifier et de travailler avec différentes réalités culturelles. L'étude de cas a démontré que l'importance des barrières linguistiques et culturelles varie directement en fonction de l'efficacité de l'échange entre la clientèle vulnérable et le professionnel, ainsi que de la complexité des problèmes santé mentale. Cette étude a permis la mobilisation des secteurs communautaire et public dans le développement de services spécifiques et adaptés à la réalité de cette clientèle et continue d'inspirer les discussions actuelles sur un modèle de service à cette clientèle.
-
Période de questions
-
Pause
Mobiliser la diversité par le développement communautaire
-
La diversité chez les aînés d'expression anglaise au QuébecCeline Cooper (University of Toronto), Lorraine O' Donnell, Joanne POCOCK
Les communautés de langue anglaise du Québec forment une importante minorité sur le plan historique dans la province et une minorité linguistique officielle au Canada. Jusqu'à maintenant, il n'existait aucune plateforme de recherche crédible d'envergure provinciale axée sur les divers besoins et priorités des aînés d'expression anglaise au Québec.
C'est dans l'intention de combler cette lacune que le Quebec Community Groups Network (QCGN) s'est associé au Réseau de recherche sur les communautés québécoises d'expression anglaise (RRCQEA) dans le cadre d'un projet de recherche-action participatif novateur d'une durée de trois ans intitulé Building research capacity related to Quebec's English speaking seniors
Nous donnons un bref aperçu de l'approche adoptée dans le cadre du projet, des priorités de la recherche, des méthodes de collecte de données et des observations préliminaires. Nous faisons également état de résultats tirés du profil statistique.
Nous conclurons notre exposé par une présentation des données réparties en fonction des éléments suivants : région; sexe; appartenance à une minorité visible; langue utilisée; revenus; activité sur le marché du travail; regroupement par tranche d'âge à partir de 55 ans.
-
La mobilisation des connaissances sur les communautés d'expression anglaise du Québec aux fins de développement communautaire : observations sur la diversité et points communsMary Richardson (Travailleuse autonome)
Les communautés d'expression anglaise du Québec démontrent une riche diversité qui peut être envisagée sous plusieurs angles. Il peut s'agir du type d'environnement dans lequel évoluent leurs membres (milieu urbain ou rural, région éloignée), de la proportion de la population locale ou régionale qu'elles représentent, des origines ethnoculturelles de leurs membres ou de leur religion, des réalités socioéconomiques qui les caractérisent (revenus et disparités de revenus), et plus encore. Plusieurs facettes de cette diversité ont fait l'objet d'un examen dans le cadre d'un projet de développement communautaire mené par l'Institut national de santé publique du Québec, en collaboration avec le Réseau communautaire de santé et de services sociaux (RCSSS) sur six communautés. En 2011, nous avons révélé la démarche de recherche-action participative que nous avions adoptée et ses défis. En 2012, nous avons présenté quelques observations concernant les avantages du processus pour les communautés d'expression anglaise participantes, ainsi que certaines actions dans lesquelles elles s'étaient engagées. Nous avions également partagé quelques réflexions critiques, tant sur le concept de communauté qu'autour d'un idéal de participation et d'engagement citoyens. Le projet étant achevé, nous présenterons les résultats sous l'angle de la diversité en faisant ressortir certaines des différences et des réalités communes que connaissent les communautés d'expression anglaise du Québec.
-
Un modèle de mobilisation communautaire pour améliorer la santé et la vitalité des communautés d'expression anglaise au QuébecRussell Kueber (CHSSN - Réseau communautaire de santé et de services sociaux), Mary RICHARDSON
Cette étude porte sur l'analyse d'expériences et de pratiques exemplaires en matière de développement communautaire observées au cours des vingt dernières années dans les réseaux de santé communautaire qui œuvrent auprès des minorités linguistiques du Québec. À la suite de cette analyse, on a entrepris de créer un modèle pour faciliter les efforts de mobilisation et d'inclusion et répondre aux divers défis que doivent relever ces réseaux et les membres qui en font partie.
Ce modèle met de l'avant six principes en matière de développement : autonomisation communautaire; gouvernance des collectivités; développement et mise en commun des connaissances; évaluation et recherche-action; influence sur les politiques; perfectionnement du leadership. Ces principes viennent soutenir les réseaux de santé communautaire dans la mise en œuvre d'approches au développement novatrices et durables.
Enfin, trois valeurs fondamentales ont été établies par les membres des 19 réseaux de santé communautaire : la préservation de l'identité, l'inclusion sociale et l'équité. Elles serviront à guider les communautés, tant majoritaires que minoritaires, dans l'adoption de valeurs essentielles au développement de la société québécoise.
-
Période de questions