Informations générales
Événement : 82e congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Le colloque porte sur l’étude d’une nouvelle option éducative : l’apprentissage en famille (l’« école à la maison »), un sujet controversé en raison de l’amalgame de questions pédagogiques et sociales non résolues – et souvent insolubles – qu’il soulève. La recherche des trente dernières années a permis de dresser un portrait motivationnel, sociodémographique et idéologique des familles qui font ce choix éducatif et d’analyser les cadres législatifs relatifs à cette pratique. La recherche permet également d’affirmer la possibilité d’équivalence d’un parcours d’apprentissage en famille avec la fréquentation scolaire. Toutefois, elle souligne aussi l’importance d’un suivi assuré par les autorités en matière d’éducation et d'une collaboration avec les familles. À cette fin, Brabant (2010, 2012) reprend certains enjeux sociaux identifiés, en fait une lecture à la lumière de l’éthique puis élabore la proposition d’une approche de gouvernance réflexive, considérant l’engagement des parents et des intervenants scolaires qui interagissent avec eux comme une participation légitime à la gouvernance de l’éducation, par leur contribution à la réflexivité institutionnelle, à la créativité sociale et à la recherche de nouvelles solutions aux défis de l’éducation.
Dans une perspective pragmatique, les conférenciers invités, par leurs expertises spécifiques ou complémentaires à l’étude de cette pratique, pourront contribuer à en baliser les conditions d’acceptabilité et de régulation, de façon à compléter les propositions de gouvernance émises par les parents et les administrateurs scolaires (Brabant, 2013).
En tant que colloque multisectoriel, il a comme objectif de réunir des spécialistes de plusieurs grands domaines de connaissance, notamment des spécialistes en éducation, en droit ainsi que dans différentes disciplines des sciences humaines telles qu’en sociologie et en anthropologie.
De plus, ce colloque s’intéresse en particulier aux perspectives et aux enjeux de la francophonie.
Date :- Christine Brabant (UdeM - Université de Montréal)
- Marine Dumond (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Programme
Regards sur l'apprentissage en famille
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Mot de bienvenue
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Le point de vue de parents-éducateurs et d'administrateurs scolaires sur la gouvernance de l'apprentissage en familleChristine Brabant (UdeM - Université de Montréal)
Des parents-éducateurs et des administrateurs scolaires sont actuellement engagés dans un processus d'apprentissage et de travail conjoint. Il s'agit d'une recherche-formation visant à contribuer à la résolution du problème de la gouvernance de l'apprentissage en famille au Québec. Ils travailleront à proposer des solutions élaborées collectivement, à partir du partage de leurs perspectives respectives. La chercheuse et ces participants présenteront un premier portrait, construit ensemble, de la situation actuelle de gouvernance. Ses éléments irritants et facilitateurs seront décrits selon leur point de vue.
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Période de questions
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Apprentissage en famille et féminismeKellie Rolstad (University of Maryland)
Tandis que l'apprentissage en famille est traditionnellement associé au conservatisme religieux, un nombre croissant de mère-éducatrices se disent féministes laïques. D'ailleurs, un éventail de choix de vie leur est offert grâce à l'apprentissage en famille. Cette communication explore les perspectives de mères-éducatrices féministes sur leur histoire de vie et leur satisfaction de vie en général. Les résultats préliminaires montrent des différences dans la pratique de l'apprentissage en famille selon la vision féministe : certaines femmes déclarent apprécier le temps passé avec leurs enfants pendant que les pères ou d'autres personnes travaillent à l'extérieur pour soutenir financièrement la famille. D'autres, incluant les mères monoparentales, poursuivent leur carrière tout en s'occupant de l'éducation de leurs jeunes enfants, soit en travaillant à la maison, soit en retournant sur le marché du travail quelques années plus tard. Aussi, les participantes suggèrent que le « unschooling » encourage l'épanouissement du féminisme grâce au respect profond qui se développe entre les parents et leurs enfants dans le cadre de relations exemptes de contrôle des uns sur les autres. Ainsi, le féminisme semble se développer dans ces familles. Cinq familles pratiquant l'apprentissage en famille ont contribué à cette étude : deux mères en situation de monoparentalité et trois mères mariées, toutes se déclarant féministes.
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Période de questions
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Les apports d'une approche libertaire au phénomène de l'éducation à domicileThierry Pardo (AQPERE - Association québécoise pour la promotion de l'éducation relative à l'environnement)
Et si l'éducation n'était pas le résultat de l'enseignement? Et si c'était davantage à la libre participation de l'enfant à un environnement signifiant que l'on devait attribuer l'essentiel de ses apprentissages? Quelles conséquences devrions-nous en tirer en tant qu'enseignant, formateur, chercheur? L'éducation relative à l'environnement invite à regarder au-delà des murs de la classe. Se découvrent alors les espaces d'une pensée fondamentale dans laquelle l'Oïkos n'est plus une matière à étudier mais le terrain où se déploient des choix éducatifs, des postures de recherche et finalement un champ de partage apte à enrichir par son indiscipline les réflexions et les pratiques de la recherche en éducation. Thierry Pardo (Ph.D) propose dans cette communication d'exposer les principaux aspects de sa recherche doctorale sous la direction de Lucie Sauvé (2012).Utilisant une méthode de recherche innovante faîte de participation observante immergée dans une éco-anthropologie-familiale, cette étude fait ressortir les apports d'une approche éducative libertaire permettant de mesurer les difficultés mais aussi peut-être les leviers d'un éventuel dialogue entre l'éducation à domicile et l'institution scolaire.
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Période de questions
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Pause
Régulation et apprentissage démocratique
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L'apprentissage en famille et sa régulation par le groupe de soutienMarine Dumond (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Dans le cadre de l'apprentissage en famille au Québec, il revient à chacune des commissions scolaires de mettre en place des modalités d'évaluation de l'expérience éducative vécue par l'enfant. Des interactions commissions scolaires/familles très hétérogènes découlent ainsi de ces différents systèmes. Nous proposons une approche d'analyse des situations de régulation selon les combinaisons possibles entre les pouvoirs décisionnels des autorités scolaires, des parents et d'autres acteurs. De par sa position intermédiaire, la régulation à l'aide d'un tiers pourrait être mieux acceptée par les autorités scolaires et les parents. Le tiers étudié ici est l'appartenance à un groupe de soutien, très répandue parmi les familles. Ces groupes visent à permettre des activités sociales et d'entraide entre les familles. Grâce aux concepts de gouvernance réflexive et de pragmatique contextuelle développés par Lenoble et Maesschalck et adaptés au domaine de l'éducation par Brabant, nous montrerons en quoi le groupe de soutien peut être vu comme un lieu d'apprentissage collectif, permettant l'émergence de normes sociales de régulation. Nous présenterons les éléments méthodologiques de cette étude exploratoire : la conduite et l'analyse d'entretiens de groupe auprès de parents membres d'un groupe.
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Période de questions
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La gouvernance de l'école à la maison et l'apprentissage démocratique des acteursChristine Brabant (UdeM - Université de Montréal)
Cette communication présente les résultats de deux recherches-formations menées sur le terrain de l'école à la maison au Québec : une première, auprès de groupes de parents-éducateurs, puis une deuxième, auprès d'intervenants mandatés par leur commission scolaire pour interagir avec ces parents. Les recherches visaient à décrire les processus d'apprentissage démocratique de ces acteurs engagés dans une démarche de résolution du problème de la gouvernance de l'école à la maison. Elles s'appuient sur un cadre théorique tiré des hypothèses de gouvernance réflexive développées par Lenoble et Maesschalck (Démocratie, droit et gouvernance, 2011), mettant de l'avant une approche pragmatique, contextuelle et génétique face aux défis de gouvernance que représentent de nouvelles demandes sociales telles que le mouvement d'apprentissage en famille. Dans notre méthodologie de recherche-formation, la démarche de recherche est une étude de cas multiple et la démarche de formation est un programme d'autoformation accompagnée. Par leur participation à ces démarches, les acteurs ont réalisé des apprentissages pragmatiques et des apprentissages génétiques, permettant la création de nouveaux types d'acteurs, mieux à même de participer à la réflexivité institutionnelle. Les conditions de réussite de ces processus d'apprentissage ont été étudiées. Le démarrage d'une nouvelle recherche-formation visant un apprentissage conjoint des acteurs sera également présenté.
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Période de questions
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Synthèse
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Dîner
Des pistes de solution et de réflexion
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Les usages numériques éducatifs des jeunes en dehors de l'école : état de la question et pistes de réflexionSimon Collin (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le domaine du numérique en éducation s'est traditionnellement penché sur l'utilisation des technologies en contexte scolaire, notamment dans la salle de classe, dans le but de documenter et d'orienter les pratiques efficaces d'enseignement et d'apprentissage. À ce titre, les usages numériques éducatifs des jeunes en dehors de l'école, c'est-à-dire en contexte socioculturel, ont été relativement peu étudiés. Il s'agit pourtant d'une avenue de recherche pertinente dans la mesure où le contexte socioculturel, notamment le domicile, constitue le principal lieu d'usage du numérique pour les jeunes, bien avant l'école, comme l'a démontré l'enquête 2006 du Program for International Student Assessment (PISA) (OCDE, 2010). En lien avec la thématique de ce colloque, cette communication souhaite aborder les usages numériques éducatifs des jeunes en dehors de l'école. Pour ce faire, nous commencerons par donner un portrait des types d'usages numériques les plus courants chez les jeunes en contexte socioculturel. Nous aborderons ensuite plus spécifiquement leurs usages numériques éducatifs, et les variations et évolutions possibles auxquels ils sont sujets. Ces éléments, issus de la littérature scientifique, nous permettront d'esquisser quelques recommandations concernant les usages numériques éducatifs dans le cadre de l'apprentissage en famille.
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Période de questions
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La formation à distance et l'apprentissage en famille pour les jeunesRobert Saucier (SOFAD)
La formation à distance existe depuis 1948 au Québec, mais elle a toujours été réservée à la formation générale des adultes ou à la formation professionnelle des adultes. Nous présenterons un certain nombre d'initiatives prises en vue de changer cet état de fait et d'ouvrir la formation à distance au secteur des jeunes, à partir de notre point d'ancrage dans le système scolaire, soit la SOFAD (la Société de formation à distance des commissions scolaires du Québec). Nous discuterons les enjeux, les possibilités, les intervenants,… et les alliances potentielles de la formation à distance avec l'apprentissage en famille.
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Période de questions
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Pause
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L'école à la maison et la triple mission de l'école québécoiseAntoine Baby (Université Laval)
La Loi sur l'Instruction publique (art. 36) assigne à l'école la mission d'instruire, de socialiser et de qualifier les élèves, tout en les rendant aptes à entreprendre et à réussir un parcours scolaire et ce, dans le respect du principe de l'égalité des chances. Nous essaierons de voir à quelles conditions «l'école à la maison» peut réaliser cette mission. Nous verrons notamment que, pour accomplir cette tâche dans l'intérêt des enfants, la famille doit rassembler des ressources humaines et matérielles sensiblement équivalentes à celles dont l'école dispose.
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Période de questions
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Les incidences de la scolarisation illégale sur l'isolement social des enfants de sectesLorraine Derocher (UdeS - Université de Sherbrooke)
Les chercheurs de diverses disciplines en sciences humaines s'entendent pour définir la secte à partir de son degré de rupture avec la société environnante. À son extrême, certains mouvements sectaires vivront dans l'isolement quasi total prônant une idéologie manichéenne voulant que le monde extérieur soit méchant et parfois même voué à la destruction par la volonté divine. Ces mouvements tentent ainsi de créer une microsociété dans laquelle des enfants sont socialisés. Ne reconnaissant pas l'autorité étatique, certains mettront sur pied des écoles illégales, pratique justifiée par leur discours religieux, prétextant qu'ils valorisent l'apprentissage en famille.Par ailleurs, l'analyse de la jurisprudence (au Québec) en regard de décisions judiciaires en protection de l'enfance concernant des enfants en danger au sein de sectes nous révèle que l'isolement social a souvent été retenu comme motif de compromission de développement. Nos recherches ont fait un lien entre la scolarisation à la maison — qu'elle soit légale ou non — et la volonté d'isoler les enfants de sectes des membres de la société. Nous considérons donc que les modalités de la scolarisation en milieu sectaire peuvent être des indicateurs, pour les agents de la protection de l'enfance, qu'un enfant soit victime d'isolement social, au sens où la Loi sur la protection de la jeunesse l'entend.
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Période de questions
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Certains enjeux évaluatifs liés à l'apprentissage en famillePierre Lemay (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)
Dans le cadre de l'étude de l'apprentissage en famille comme nouvelle option éducative, la perspective de la présente intervention sera d'y réfléchir en lien avec certains enjeux liés à l'évaluation des apprentissages. Nous allons considérer l'apprentissage en famille comme une remise en cause de la scolarité obligatoire. Ceci nous amènera à naviguer entre deux perspectives: parvenir à de meilleures évaluations des apprentissages (expertise technique) et/ou à faire des élèves de meilleurs évaluateurs. Il sera intéressant de s'interroger sur l'expertise respective des spécialistes en évaluation, des enseignants, des parents et leurs impacts sur le vécu des élèves. La Politique d'évaluation des apprentissages reconnaît explicitement deux fonctions: celle d'aide à l'apprentissage et celle de reconnaissance de ce dernier. Nous restons fermement convaincu que les décisions les plus importantes à prendre suite à une évaluation sont celles des élèves compte tenu de ce qu'ils ressentent, pensent et veulent apprendre. Quatre perspectives seront présentées et discutées relativement aux approches de recherche en éducation et d'évaluation des apprentissages: une perspective postpositiviste, une constructiviste, une transformative et enfin, une pragmatique. Ceci devrait nous permettre de montrer que les décisions prises relativement aux méthodes et au financement des recherches sont toujours fonction du contexte social, culturel, économique et historique.
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Période de questions