Le programme des habitations à loyer modique (HLM) de la Société d’habitation du Québec (SHQ) vise principalement à améliorer les conditions de vie des personnes et des familles socioéconomiquement défavorisées en représentant pour celles-ci un moyen d’indépendance économique (Leloup et Germain, 2008). Praticiens et chercheurs ont constaté au cours des dernières années des changements majeurs dans la composition de la clientèle des HLM, ce qui contribue à en complexifier les pratiques en matière de gouvernance, de gestion et d’intervention sociocommunautaire. Plusieurs bouleversements démographiques ont contribué à ces changements : 1) le vieillissement de la population; 2) l’arrivée massive de nouveaux immigrants à Montréal, mais aussi dans d’autres villes; 3) la présence de ménages familiaux souvent hors du marché du travail pour une longue période, augmentant la durée de résidence en HLM; et 4) l’ampleur des problèmes de santé mentale reliée fréquemment à la désinstitutionnalisation. De plus, la surreprésentation des jeunes de moins de vingt ans dans certains HLM à vocation familiale mérite d’être soulignée (Centre Métropolis du Québec, 2007). De surcroît, l’importante précarité économique dans ce milieu, de même que la très grande promiscuité vécue (grand nombre d’occupants et architecture enclavée) font des HLM un milieu hautement stigmatisé. Leloup et Germain (2008) écrivent : « Nulle part ne rencontre-t-on une concentration de problématiques sociales aussi variées, en volume aussi importants […] ». Dans ce milieu se juxtaposent fréquemment des problématiques psychosociales importantes (p. ex. violence, intimidation, racisme, délinquance, consommation, etc.). Malgré ce portrait préoccupant, très peu de chercheurs québécois et canadiens s’intéressent au milieu des HLM, contrairement à ce que l’on retrouve dans d’autres pays. Ce colloque réunira des chercheurs et praticiens qui portent intérêt à ce milieu de vie et aux enjeux qui lui sont propres.
Le lundi 12 mai 2014