Il s’agit de répondre à une question fondamentale, corrélative à la redéfinition de la relation salariale fordiste : la flexibilisation du travail peut-elle sauver le capitalisme?.
Cette interrogation prend forme autour de la rupture que constitue la crise. Il y a l’avant : un modèle de relation salariale qui avait « figé » les points de vue des salariés et du patronat : l’acceptation par les premiers de conditions de travail relativement pénibles en échange de salaires relativement importants (assortis d’une garantie de progression annuelle).
La crise économique, due principalement à la concurrence internationale (et à la baisse corrélative des prix de marché) ne peut être surmontée sans une compression des salaires. À défaut d’une progression significative de la productivité du travail, la compétitivité des entreprises est recherchée par une pression directe sur les salaires nominaux (de manière à comprimer les prix de production). Cette double stratégie prend le nom de « flexibilisation du travail ».
Les pressions radicales sur les salariés (loi sur la flexibilité en France et accords d’entreprises) deviennent l’enjeu central du débat sur la « compétitivité », présentée comme une réponse à la concurrence et comme seule susceptible d’éviter des pertes de parts de marché pour les entreprises nationales.
Le colloque vise à répondre à plusieurs questions de recherche :
1) Quels sont les textes réglementaires encadrant la flexibilisation du travail? Effets sur l’organisation (et l’innovation) du travail.
2) Quelles sont les formes de flexibilité mises en place par les entreprises?
3) Qu’y-a-t-il derrière l’idéologie de la flexibilité du travail?
4) Quelle place pour la RSE dans ce débat sur la flexibilité du travail?
5) Comment la GRH appréhende-t-elle la flexibilisation du travail?
6) L’arbitrage temps de travail / temps libre est-il une véritable liberté nouvelle pour les salariés?
7) La flexibilisation du travail a-t-elle une incidence significative sur les risques psychosociaux?