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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

La créativité est souvent associée à l’idée d’œuvre artistique, d’imagination, d’inventivité, de talent et de virtuosité propre au secteur culturel. Mais qu’est-ce qu’être créatif au travail, au bureau, dans l’« open space », dans l’atelier ou devant sa caisse de supermarché? En quoi les TIC renouvellent ce questionnement? Nous proposons d’interroger cette thématique en explorant les parallèles entre le monde du travail (l’entreprise, l’usine, l’institution publique) et le monde culturel (compagnies théâtrales, écrivains, plasticiens, associations culturelles d’amateurs) en analysant plus particulièrement le rôle joué par les TIC.

Dans le champ culturel, les grandes figures de créateurs sont des peintres, sculpteurs, acteurs, danseurs, créateurs de mode, etc. L’artiste est également celui qui se joue des frontières et recombine les supports; les technologies numériques le permettent mais exigent de nouvelles compétences (plasticien-vidéaste, conception de jeux vidéo, etc.). Comment s’articulent savoir-faire technique et production artistique? Comment s’organisent les « collectifs d’artistes »? En quoi se distinguent-ils ou non des organisations du monde professionnel? En quoi ces productions collectives et polyvalentes reconfigurent-elles le métier d’artiste et la figure du créateur?

Dans le cadre de l’entreprise on évoque plutôt l’innovation, les brevets et les ateliers créatifs (« brainstorming »), des mots qui mettent l’accent sur la méthode ou le résultat. L’impératif gestionnaire impose toujours plus de règlements, normes, exigences comptables et évaluations. Comment concilier ces impératifs avec l’exigence de créativité? Peut-on créer sous contrainte? Quelle relation entre l’injonction à l’innovation, l’impératif de changement et la créativité dans les entreprises? La figure du créateur, mise en avant dans le champ culturel, peut-elle exister et être reconnue dans le monde du travail plus normatif?

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Ouverture du colloque

Présidence : Yanita Andonova (Université Paris-Nord (Paris 13))

Communications orales

Atelier 1A − L'injonction de création : une idéologie?

Présidence : Carsten Wilhelm (Université de Haute Alsace)
  • Management des activités créatives et management dans le monde du travail conventionnel : enjeux et risques d'une attirance réciproque entre ces secteurs
    Marc Lecoutre (FBS - France Business School)

    Au-delà des transformations induites par les TIC, deux mouvements parallèles se font jour autour des pratiques de management se développant d'un coté dans le secteur conventionnel, de l'autre dans le secteur culturel et créatif. En recherche de formes nouvelles de management plus compatibles avec les contraintes de créativité et d'innovation permanente, le monde du travail traditionnel s'empare des compétences "créatives" du secteur culturel, et institue l'artiste créateur - ex-saltimbanque - en modèle, tout en permettant de nouvelles formes de contraintes managériales douces. Parallèlement, en France, le secteur culturel, en perte de repères dans son évolution, s'intéresse aux formes traditionnelles de management, non sans risque pour les formes spécifiques qu'il a développées par ailleurs. Nous développons les évolutions et mécanismes de cette attirance réciproque, puis interprétons et clarifions les effets de ces deux processus en radicalisant les logiques à l'œuvre.

  • L'artiste et le travailleur dans le monde postfordiste : deux jongleurs de la vie?
    Lilian Marques (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société)

    Cette étude établit un comparatif entre la sécurité illusoire du travailleur postfordiste et l'insécurité avérée due aux conditions de travail de l'artiste. Après des siècles de changements socio-économiques, l'artiste est devenu un exemple de flexibilité, de créativité et d'adaptabilité au monde du travail ; qualités essentielles à la vie au XXIème siècle. La fin de l'État-Providence a modifié notre rapport à la carrière, aux modes de production et à la retraite. Ainsi, est-il possible qu'au XXIème siècle le statut de l'artiste soit même « enviable », dans un monde d'imprévus où la seule certitude est le changement?

  • Technicien, auteur, salarié et entrepreneur : le statut juridique multiple du réalisateur en France, un modèle pour le créateur numérique de demain?
    Frédéric Blasi (INA - Institut national de l'audiovisuel)

    Bertrand Gille définit la notion de système technique comme un ensemble cohérent entre un groupe de techniques fondamentales et un groupe de systèmes humains (juridique, politique, économique). La politique de l'exception culturelle française a institutionnalisé dans ce secteur l'existence d'un système technique parallèle à celui des entreprises « classiques ». Mais en redéfinissant le paquet de technologies fondamentales, le numérique bouleverse les deux systèmes en même temps. Or si l'entreprise élève maintenant elle aussi la créativité au rang de ressource essentielle, elle va devoir apprendre à gérer son personnel créatif. Dans ce domaine l'expérience acquise par le secteur culturel peut s'avérer utile mais à quelles conditions peut-on imaginer transposer ces solutions ?

  • Le « Customer Empowerment » : entre injonction à la créativité du consommateur et dispositif de cadrage?
    Fabien Bonnet (Université de Haute Alsace)

    Cette communication propose d'interroger la place et le rôle attribués à la créativité dans les pratiques de consommation. Partant du constat d'une émergence récente de la thématique « relationnelle » dans les discours et les pratiques marketing, elle vise tout particulièrement à questionner les processus de stimulation et de cadrage de la créativité des consommateurs par les entreprises. Notre objectif sera de dépasser une simple opposition entre travail du consommateur et possible renforcement du pouvoir de ce dernier pour chercher à caractériser l'affirmation de la créativité comme thème central des discours marketing contemporains.

  • Dîner

Communications orales

Atelier 1B − L'injonction à la création : une possible mise en œuvre?

  • Financement participatif : de l'ébranlement de la division du travail à la reconfiguration de la figure du créateur?
    Marine Jouan (ENST - L'école Télécom ParisTech)

    Dans un contexte de mutation des industries culturelles liée au développement d'Internet, les plateformes de financement participatif reconfigurent la figure du créateur. Les caractéristiques du travail de collecte recoupent celles de la cité par projet décrite par Boltanski et Chiapello, à savoir une nouvelle forme de capitalisme basé sur l'organisation en réseau, connexionniste, mobile et flexible, avec des acteurs autonomes, créatifs et aux compétences variées. Nous développons cette thèse à partir de l'analyse des épreuves rencontrées par les artistes qui se lancent dans une collecte. Nous montrons que ces plateformes court-circuitent la chaîne de valeur de la production artistique. Cela a pour conséquence un ébranlement de la division du travail en reportant sur l'artiste diverses tâches induites par le processus de collecte, dont la difficile gestion de la demande d'argent.

  • Injonction à la créativité et innovation sous contrainte dans l'enseignement musical
    Xavier Levoin (Université Paris-Nord (Paris 13))

    Cette communication mettra en regard des discours d'injonction à l'innovation pédagogique et des pratiques d'appropriation de dispositifs numériques dans l'enseignement musical en conservatoire. L'injonction à la créativité et à l'innovation y trouve un relief particulier, dans la mesure où les pratiques pédagogiques et les formes de collaboration s'articulent étroitement avec la création artistique. En associant l'analyse d'entretiens compréhensifs et l'observation de dispositifs numériques, nous montrerons que des profils distincts d'utilisateurs et d'innovateurs se dégagent en fonction de leur position dans le champ des enseignements artistiques spécialisés.

  • Créer des activités pédagogiques pour accompagner les élèves à la lecture du cinéma et à la production de vidéos
    Michael Bourgatte (Centre Edouard Branly - Institut Catholique de Paris)

    Avec les technologies du numérique et Internet, les films et les vidéos circulent de plus en plus massivement, notamment sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, il est de plus en plus aisé d'en réaliser avec les smartphones, les petites caméras et, bien sûr, des appareils plus sophistiqués. Or, les acteurs sociaux produisent des images sans nécessairement se poser de questions sur le sens qu'ils souhaitent donner à leurs réalisations. Cette circulation accrue et intensifiée de vidéos sur Internet interroge les acteurs de l'éducation. Ils cherchent donc des solutions pour mieux se former et accompagner les élèves à la compréhension, ainsi qu'à la lecture des images animées. Dans ce contexte, nous avons imaginé, créé et mis en place des activités pédagogiques à l'aide d'un logiciel d'analyse de films pour favoriser la découverte, la sensibilisation et la compréhension du cinéma.

  • Pause
  • La montée en puissance des plates-formes thématiques : l'émergence de la créativité dans l'éducation?
    Yolande Combès (LabSic), Laurent Petit (UPMC - Université Pierre et Marie Curie (Paris 6))

    Dans cette communication, nous nous proposons à partir d'une analyse de deux cas, d'illustrer la montée en puissance des plates-formes d'intermédiation dans les domaines de l'éducation et de la mise en valeur du patrimoine. Le parallèle fait entre ces deux cas permet d'abord de montrer la porosité croissante des frontières entre des secteurs naguère bien distincts. De plus, le « design organisationnel » qui caractérise ces deux plates-formes marque l'émergence de la notion de créativité dans ces secteurs et la volonté de les inscrire dans l'ensemble controversé des industries créatives.

  • Cultures et créativité, cultures de créativité
    Carsten Wilhelm (Université de Haute Alsace)

    La créativité entretient des liens étroits avec la culture environnante. Qu'il s'agisse d'une visée individuelle ou d'une œuvre collective, que la recherche de la créativité vienne d'une tradition ou bien du dépassement de celle-ci, qu'il s'agisse d'une stratégie de survie ou bien d'une création culturelle, le faisceau de signification qui entoure ce terme nous renseigne sur son emploi et son sens culturel. Le point de départ de notre interrogation est un exemple de création de graphiques illustrant les attitudes occidentales et orientales et qui ont fait le tour du globe grâce à leur puissance explicative. Leur force vient de leur apparente simplicité et de la clarté de leur dessein. Il se trouve que ces graphiques ont pour origine une exposition artistique à Berlin et sont maintenant fortement utilisés dans le contexte de formations interculturelles. Le chemin que cette création a pris et la créativité de son appropriation illustre avec force l'interaction entre créativité et culture. Nous élargissons ensuite dans notre texte l'exploration des significations culturelles de la créativité en se basant sur l'emploi dans plusieurs pays et dans différents contextes sociétaux afin de comprendre le lien entre créativité et culture. Notre exemple initial nous conduit à s'interroger particulièrement sur les fondements culturels qui opposent les théories et les visions occidentales de la créativité à des pendants asiatiques.


Panel / Atelier

Table ronde

Communications orales

Conférence

  • Déconstruire la notion de créativité : problèmes et enjeux d'une triple conversion
    Philippe Bouquillion (Université de Vincennes Saint Denis (Paris 8)), Bernard MIÈGE (Gresec), Pierre MŒGLIN (MSH Paris Nord)

    Par delà les domaines des arts, de la mode, du design, de l'artisanat ethnique, etc. la référence créative est très présente dans ceux des industries culturelles, des industries de la communication ainsi que dans beaucoup de domaines faiblement industrialisés tels que le spectacle vivant, le tourisme ou la gastronomie. En outre, cette référence a gagné les milieux de l'innovation et du développement industriel au point de marquer fortement les politiques d'aménagement territorial et de clusters industriels. Il nous semble que la prévalence de cette injonction repose idéalement sur une triple conversion : celle de l'artiste en entrepreneur ; celle du travailleur culturel en artiste ; celle de l'usager en auto-producteur culturel. Cependant, aucune de ces trois conversions ne nous paraît aller de soi. A fortiori observons-nous que leur enchaînement pose de si gros problèmes que le paradigme créatif ne parvient jamais à s'imposer vraiment.


Communications orales

Atelier 2 − Organiser la création : un paradoxe?

Présidence : Anne-France Kogan (Université de Rennes 2)
  • La création sous contrainte : le cas de la rationalisation du « game design » chez Ubisoft
    Davis Masse, Thomas PARIS (HEC Paris, GREG HEC – CNRS)

    Cette étude de cas explore le cas d'une formation lancée par Ubisoft qui vise à rationaliser la pratique du game design dans l'entreprise. Dans le contexte d'une industrie en train de se structurer (le jeu vidéo), et des équipes de développement de plus en plus importantes, Ubisoft tente par le biais d'une formation de proposer ses propres conventions en termes de création et d'assurer des standards de qualité sur l'ensemble de ses jeux. La formation qui offre une clarification du vocabulaire du game design, une méthodologie commune de conception, des concepts pour comprendre l'interaction avec le joueur s'avère plus difficile que prévu à implémenter. Cette étude s'attarde sur l'analyse des facteurs de la formation qui incitent les employés d'Ubisoft à être créatifs et le déploiement d'outils de création qui se traduisent par des contraintes.

  • Pause
  • La régulation de la créativité par YouTube?
    Vincent Bullich (Université Paris-Nord (Paris 13)), Thomas GUIGNARD (LabSic)

    Face à un environnement économique en pleine mutation, Youtube, héraut du Web collaboratif, de la production de contenus réalisée par des usagers, est en train de modifier en partie sa stratégie. Si le site continue de proposer une multitude de vidéos réalisées hors de toutes considérations commerciales, la firme cherche désormais à maximiser la valorisation des productions en amateur les plus plébiscitées. Pour ce faire, elle a mis en place une régulation spécifique qui résulte de la conjonction de trois moyens : la mise en visibilité et l'application de normes socio-esthétiques (produites en interne mais également par des internautes), le design et l'architecture technique du site, des discours d'accompagnement censément performatifs. Il s'agit ainsi de favoriser la professionnalisation d'amateurs « prometteurs » et donc la marchandisation de leurs contenus.

  • Ambivalence des TIC et injonction de créativité en entreprise : la génération d'idées nouvelles par les pratiques artistiques?
    Hélène Jeannin (Orange Labs), Mathilde Sarre-Charrier (Orange Labs P&S)

    Afin de mettre ses atouts et son apport en perspective, nous expliciterons dans un premier temps les différents niveaux d'analyse (individuel, de groupe, et organisationnel) de la créativité. Nous tenterons notamment de déterminer les conditions favorables à la créativité dans le domaine de l'innovation en entreprise.

    Nous détaillerons dans une deuxième partie le caractère ambivalent des TIC, et la relation qu'elles entretiennent avec les démarches de créativité.?Nous passerons en revue dans une troisième partie les actions et les dispositions permettant, d'une part : d'exploiter et de libérer les esprits imaginatifs et inventifs des salariés de l'organisation pour générer des idées nouvelles, et d'autre part : de mobiliser et de combiner efficacement au sein d'un groupe, le potentiel créatif d'un individu dans un univers caractérisé par des contraintes.

  • La cocréation : l'art comme champ d'expérimentation pour l'entreprise?
    Isabelle Choquet (Ichec Management School Bruxelles)

    L'art en ouvrant l'espace de l'action comme expérimentation permet d'envisager de nouvelles modalités de l'agir. L'homme peut quitter son rôle de producteur (homo faber) pour se découvrir « expérimentateur de lui-même ». L'art contemporain exerce une fonction anticipatrice et est révélateur de ce qui interroge notre société. Grâce aux nouvelles technologies il s'intéresse de plus en plus aux modalités de co-création. Au travers de différentes œuvres, dans des disciplines diverses nous interrogerons le type de co-création utilisé, créerons une typologie et établirons ensuite un parallèle avec certaines pratiques de co-création observées en entreprise. Nous convoquerons aussi le concept d'économie de la relation pour voir de quelle(s) manière(s) celle-ci peut être un garde-fou lors de la mise en place de systèmes de co-création.

  • Du management créatif, eurêka!
    Yanita Andonova (Université Paris-Nord (Paris 13)), Béatrice VACHER (École des Mines d'Albi-Carmaux)

    Comment devient-on créatif ? La créativité n'étant pas innée, comment dès lors l'acquérir et la développer ? Quels sont les contextes qui la stimulent ? Y a-t-il de cultures plus créatives que d'autres ? Les questions sont multiples. Nous avons choisi ici d'en décortiquer une : celle du management créatif, prôné par les grandes écoles aux futurs cadres de demain. Comment enseigner la créativité aux futurs ingénieurs français, l'élite du pays ? Au-delà les critères traditionnels : maitriser plusieurs langues (dont l'anglais et le chinois), comprendre la finance qui nous gouverne, être virtuose en markéting, le futur ingénieur devra être créatif. La créativité serait-elle le futur de l'enseignement, le management créatif l'avenir de l'économie ? Dans cette contribution nous proposons de réfléchir sur les problématiques d'innovation, de créativité et d'inventivité qui traversent le champ des organisations et qui s'imposent de plus en plus dans le champ pédagogique.

  • Dîner

Communications orales

Atelier 3 − Le statut et le travail d'artiste revisités par le numérique

Présidence : Yanita Andonova (Université Paris-Nord (Paris 13))
  • Culture créative de l'art de la rue (« Street Art ») et innovation technologique : circulation et remixage dans l'œuvre de l'artiste de rue Bansky et du blogueur ABVH
    Hela Zahar (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

    Par sa conduite autant créatrice que critique, la démarche artistique des Street artistes questionne l'initiative individuelle à la fois comme paradigme et comme appel au partage. Nous prendrons l'exemple du Street artiste Bansky considéré comme une icône du Street Art ayant réussi à multiplier ses démarches artistiques pour graver sa marque sur le mur urbain (New-York, Londres, etc.). À partir de cet exemple, nous nous interrogerons sur le remixage du matériau urbain par les Street artistes. Nous prendrons l'exemple de réappropriation ou remixage sur le web entrepris par l'artiste ABVH sur l'œuvre du Street artiste Bansky : cette comparaison de la démarche artistique du Street artiste et du bloggeur peut conduire à des différences de capacité expressive entre la figure individuelle du créateur et la dimension collective de l'organisation innovante du Net Art (Vidal, 2008) : en quoi les usages de ces technologies renouvellent-ils ce questionnement de l'acte créateur

  • Cyberart, création et créativité : entre autoproduction artistique et critique numérique?
    Jean-Paul Fourmentraux (Université Lille), Geneviève VIDAL (Université Paris-Nord (Paris 13))

    Considérant le Net art comme un domaine de création artistique, nous faisons l'hypothèse qu'il relève également d'une culture de la critique, en ce qu'il diffuse une pensée alternative des réseaux informatiques et du numérique, tout en propageant l'idée selon laquelle la créativité peut faire l'objet d'une appropriation sociale. Pour tester cette hypothèse, nous étudions quatre projets Net art, dont s'emparent, de manière diversifiée, des acteurs économiques et politiques en faveur du marché de l'art et du numérique. Nous nous appuyons en particulier sur les résultats d'une étude des modes d'autoproduction, éclairant l'ambivalence des processus à l'œuvre entre autoproduction et engagement dans des formes renouvelées d'industrialisation de la création numérique.

  • Créativité et figure contemporaine de l'artiste : résultats d'une enquête sur les conditions de pratique en arts visuels
    Pascale Bédard (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Alors que la créativité se présente de plus en plus comme une exigence aux professionnels travaillant hors du monde artistique, les artistes vivent, quant à eux, une redéfinition de la spécificité de leur pratique créative. Cette communication présentera les conclusions, sur cette question particulière, d'une enquête récente sur les conditions de pratique des artistes en arts visuels (thèse de doctorat en sociologie, 2013). Cette enquête a permis de mettre en évidence l'émergence d'une figure de l'artiste créateur d'aujourd'hui, influencée par les transformations du contexte des pratiques artistiques contemporaines, dont la multiplication des nouvelles technologies. Comment s'articulent, dans la pratique artistique, créativité et savoir-faire? Comment qualifier le rapport que ces artistes entretiennent avec la créativité, en quoi cette posture actuelle se distance-t-elle de la figure traditionnelle, ou mythique, du « créateur »?

  • Pause
  • Photographes : la carte blanche, une liberté sous condition?
    Jérémy Joseph Vachet (Université Paris-Nord (Paris 13))

    L'artiste est souvent présenté comme l'archétype du travailleur contemporain. Les caractéristiques propre à cette activité que sont l'autonomie, la création, la flexibilité sont présentés comme des modèles pouvant se généraliser à l'ensemble de l'économie. Cette communication s'attache à présenter le travail de commande culturelles, et plus spécifiquement les «cartes blanches» laissés aux artistes photographes. Au travers une ethnographie de ce type d'activité nous nous demanderons ce qu'il reste de créatif et d'autonome dans ce type d'activité. En quoi les TICs participent de formes de contrôle inédites dans l'acte de création?

  • L'art de jouer sur les mots… et son industrie : à propos de la créativité des agences de référencement et de leur contraintes
    Jonathan Roberge (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société)

    Les moteurs de recherche de type Google sont des « infomédiaires » de plus en plus importants non seulement dans la transmission de l'information, mais également dans le renouvèlement perpétuel de la culture. Gatekeepers ou prescripteurs numériques, ils sont à même d'influencer ce qui est vu sur le Web. À ce titre, ils sont aussi influencés par une série d'autres infomédiaires, dont aujourd'hui les agences de référencement. Cela passe entre autres par un complexe et changeant travail sur les mots-clés et les contenus indexés des sites. L'écriture du Web est alors façonnée par ce rapport entre moteurs de recherche et agences de référencement dans ce qui est une sémantique nouveau genre étant certes créative, mais aussi fortement contrainte par des impératifs techno-économiques.


Communications orales

Conclusion et perspectives

  • Synthèse des ateliers
    Anne-France Kogan (Université de Rennes 2)
  • Mot de clôture