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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Les communications dans ce domaine se penchent sur la mondialisation, les défis pour améliorer l’efficacité de l’aide internationale, et le besoin d’internationaliser les contenus et les approches des programmes universitaires dans un monde changeant. Plusieurs communications identifient le besoin de nouveaux concepts et moyens pour réaliser une meilleure prise de décision en développement international. Les communications couvrent plusieurs pays, une session portant sur des pays africains, une autre sur des questions liées au droit, une autre sur la collaboration internationale et une dernière sur la place des universités face à la diversité des savoirs produits dans divers contextes culturels et civilisations.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications par affiches

Session d'affiches

  • Transporter des gens ou des arbres? Optimisation des opérations dans un projet de puits de carbone communautaire à San Juan de Limay, Nicaragua.
    Kahlil BAKER, David BAUMANN, Félix Vincent (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'adaptation aux changements climatiques est un enjeu important dans la littérature scientifique, notamment en géographie. Mark Pelling et Frederico Caprotti montrent la pertinence des technologies propres comme les puits de carbone et leurs crédits générés. Toutefois, la structure de ces programmes reste problématique. C'est pourquoi, dans notre recherche, nous étudions le projet communautaire de carbone Limay afin de vérifier si la centralisation des opérations d'ensemencement aura des effets sur sa qualité. Nous posons l'hypothèse que la centralisation augmentera les revenus communautaires et réduira les émissions de co2 des activités. Méthodologiquement, les effets de la centralisation sont examinés selon trois concepts: main-d'oeuvre, transport et matériel. Grâce à une grille de données commune aux deux modes de distribution (terreaux de tourbe compressée en plantation centralisée et sacs de terre de polyhéthylène actuellement), nous remarquons des différences dans les trois aspects. D'après les données, la méthode centralisée demande moins de manutention, ce qui influence les coûts de main-d'oeuvre à la baisse. De plus, le transport des techniciens diminuerait, car le suivi des jeunes pousses serait effectué directement à la pépinière centrale, au lieu de nécessiter des visites sur les parcelles de plantation. Cette étude en cours contribuera au savoir sur les structures de projet propre tels que les puits de carbone, afin de mieux s'adapter aux changements climatiques.

Communications orales

Convergence et divergence en développement et politiques internationales

  • Nouvelles réalités du capitalisme responsable en Chine : réflexions sur la géométrie variable des concepts de nouveau capitalisme et de responsabilité sociale des entreprises
    Etienne Girouard (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’analyse de la transition chinoise vers une économie libéralisée embrassant la mondialisation
    permet d’alimenter une réflexion sur les termes de plus en plus en vogue de nouveaux types de capitalisme et de responsabilité sociale des entreprises dans un cadre particulier : ici celui d’une ancienne économie planifiée ayant mis de l’avant des réformes visant à introduire des doses successives de libéralisme dans son économie. En premier lieu, cet article s’attarde à esquisser une brève sociologie de cette transition vers le capitalisme. La responsabilité sociale des entreprises est ensuite abordée dans une perspective comparative en s’interrogeant sur les mutations d’une telle responsabilité sous l’action corrosive des réformes. Enfin, à la lumière de cette réintroduction autoritaire du marché à la suite de plusieurs décennies de collectivisme communiste, une réflexion sur le sens à donner à l’expression « nouveaux types de capitalisme » est articulée. En conclusion, se trouve réinterprétée la responsabilité sociale des entreprises dans un contexte culturaliste, sociologique et idéologique. Il apparait alors que cette responsabilité porte en elle les clefs de la légitimité d’un ordre politique et est toujours traversée par les structures de la domination sociale qui prévalent dans un régime politique donné. En Chine, l'autoritarisme développmentaliste patriotique se distingue ainsi du compromis démocratique gramscien qui prévaut dans les démocraties libérales.

  • Partage de connaissances et développement international : processus relationnels entre volontaires expatriés et membres locaux
    Marie-Pierre Leroux (UdeM - Université de Montréal)

    Notre recherche s’inscrit dans le débat concernant les défis pour améliorer l’efficacité de l’aide internationale. Nous contribuons à une meilleure compréhension des mécanismes relationnels en œuvre dans le contexte de la mise en œuvre des initiatives de coopération technique visant le renforcement des capacités. La présente recherche vise un triple objectif : 1) mettre en lumière les divers facteurs relationnels (entre les expatriés et leur partenaire local) qui produiraient une influence sur les résultats de transfert de connaissances dans le contexte de la coopération en développement international. 2) Explorer, au niveau des résultats de transferts, les multiples dimensions de résultats et voir comment ils contribuent, le cas échéant, au renforcement des capacités. 3) compléter les modèles théoriques existants en intégrant les composantes institutionnelles et de gestion des ressources humaines tout en précisant les effets sur les résultats de transfert et de partage de connaissances en développement international. Nous avons développé un devis qualitatif, avec une stratégie d’étude de cas pour recueillir la majorité de nos données au Sénégal, en Haïti, puis au Canada. Quarante entrevues, provenant de huit cas et réparties entre quinze expatriés volontaires et vingt-trois membres d’organisation locale, constituent notre échantillon. Les résultats préliminaires indiquent que les liens entre les facteurs cognitifs et relationnels s’influencent de part et d’autres.

  • La politique étrangère de l’État intermédiaire : une réflexion conceptuelle illustrée par le cas du Canada et de l’Argentine
    María Soledad Diotto (ÉNAP - École nationale d'administration publique)

    La présente analyse traite de la politique étrangère de l’État intermédiaire, plus connu en Relations internationales sous le nom de puissance moyenne. Le concept d’État intermédiaire désigne une catégorie de pays caractérisés par un style de politique étrangère, c'est-à-dire des conduites particulières au niveau international.

    Recherchant le raffinement et l‘approfondissement de l’étude de l’État intermédiaire, ainsi qu’à le définir de manière impartiale et au-delà de la rhétorique politicienne, je réalise une réflexion théorique-analytique, complétée par une application préliminaire empirique en ayant recours à l’analyse documentaire qualitative.

    Se questionner sur la reconnaissance ou l’identification d’États comme intermédiaires dans le système international en fonction de l’adoption d’un comportement similaire, d’un comportement propre et distinctif d’État intermédiaire, m’a amené à concevoir une proposition conceptuelle. Il s’agit de la conception d’un « modèle type » ou « patron type » de comportement d’État intermédiaire en politique étrangère aidant à structurer ou opérationnaliser l’étude de ce type d’État, notamment en offrant un cadre analytique à son étude comparée. L’application préliminaire est ensuite réalisée à l’aide du cas du Canada et de l’Argentine dans le domaine de la sécurité et de la défense démontrant l’applicabilité ou portée réelle de cette reconceptualisation théorico-analytique proposée à l’égard du comportement de l’État intermédiaire.

  • La fin du Sud? Le Mouvement des non-alignés et la persistance de l’identité collective issue de « l’esprit de Bandung »
    Simon Bertrand (UdeM - Université de Montréal)

    Depuis la fin de la guerre froide, nombreux sont ceux qui soulèvent des doutes sur la pertinence du concept de « Sud » dans l’analyse des relations internationales, voire rejettent son emploi. Selon eux, les pays du Sud formeraient un ensemble de plus en plus hétérogène et difficile à identifier. De nouveaux concepts seraient donc nécessaires pour rendre compte de leur différenciation croissante. Peut-on proclamer aussi rapidement la fin du Sud? Cette communication répond à cette question par la négative en montrant que la notion de Sud conserve encore aujourd’hui une grande pertinence. Plus qu’une simple catégorie analytique, le Sud est une identité collective portée par de nombreux États et constamment reproduite par leurs pratiques diplomatiques. En procédant à une étude historique de la construction de l’identité collective du Sud, il est ensuite possible de mieux situer ses changements récents. L’analyse qualitative de documents produits par le Mouvement des non-alignés (MNA) permet ainsi une comparaison entre l’identité collective des pays du Sud durant la période dominée par l’« esprit de Bandung » (1955-1973) et la période qui suit la fin de la guerre froide (1989-2012). Il appert que les continuités l’emportent largement sur les ruptures : les pays du Sud portent encore une identité collective qui s’articule autour de la défense de leur auto-détermination face aux tentatives de subordination politique qu’emploient les pays du Nord.

  • Typologie de l’insertion de l’expertise dans les processus de prise de décision en développement international
    Dimitri Della Faille (UQO - Université du Québec en Outaouais), Valérie LA FRANCE-MOREAU, Laurent PARADIS-CHARETTE

    Cette conférence amorce une réflexion sur le rôle de l’expertise dans les processus de prise de décision en développement international à partir d’une synthèse critique de la littérature contemporaine en sciences sociales, principalement en français et en anglais. Dans cette conférence, nous montrons que la plupart des réflexions à propos de l’expertise la placent en relation avec une tendance générale à la technicisation des prises de décisions ainsi qu’en relation avec une hiérarchisation des connaissances. Ensuite, nous proposons une typologie de classification des différentes positions à l’égard de l’expertise, de son inscription institutionnelle, de sa participation à des processus décisionnels et de son rôle. Nous avons classé les positions en fonction des cinq visions suivantes du rôle de l'expertise qui ont été dégagés de la littérature 1) Expertise comme outil de légitimation, 2) Expertise comme autorité prépondérante, 3) Expertise comme guide et interprétation, 4) Expertise comme normativité et contrôle désincarné, 5) Expertise comme élément d’une institution irrationnelle et rituelle. La typologie que nous présenterons dans notre conférence tâche de proposer des pistes de réflexion afin d’amorcer une critique ou une problématisation de l’expertise, des processus de prise de décision et du développement international.


Communications orales

Opportunités et conflits dans un contexte africain

  • Bush wives et « mariage forcé » : analyse comparée du mariage et de la conjugalité au Sierra Leone et en droit international
    Stephanie Hill (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En 2002, après une dizaine d’années de conflit, le gouvernement sierra léonais, avec les Nations Unies, a établi le Tribunal spécial pour la Sierra Leone pour juger les crimes commis sur le territoire du Sierra Leone en vertu du droit interne et international.

    En 2004, le procureur Crane plaida un « nouveau » crime de droit international pénal, le « mariage forcé », dans le dossier Armed Forces Revolutionary Council.

    Y avait-il lieu de créer un tel crime? Quels sont les impacts potentiels de cette création?

    Voici les questions auxquelles nous nous sommes efforcées de répondre en analysant les concepts sous-jacents aux éléments constitutifs de ce crime : le mariage et la conjugalité.

    Pour ce faire, nous avons procédé à une analyse tant du droit national qu’international par le biais des dispositions juridiques pertinentes ainsi que des témoignages des victimes et des accusés devant le tribunal.

    Il ressort de cette dernière que le procureur a élaboré le crime de « mariage forcé » en se fondant sur une perception culturelle locale de la conjugalité et que cette conception ne correspond pas à celle véhiculée par le droit international.

    Il en découle que ce nouveau crime de droit international pénal est hautement problématique car il incorpore des stéréotypes sexistes, ouvre la porte à une possible reprise par d’autres procureurs et tribunaux de cette qualification et ce faisant peut nuire à la promotion en droit interne et international des droits fondamentaux des femmes.

  • Conditionnalité de l’aide au développement et bonne gouvernance des migrations : portrait du Sénégal
    Mylène Coderre-Proulx (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication présente l’émergence de l’enjeu migratoire comme critère de bonne gouvernance pour l’obtention de l’aide internationale européenne au Sénégal. D’une part, l’aide au développement est brandie comme facteur incitatif à la collaboration du Sénégal dans la gestion des flux d’émigration subsahariens vers l’Europe. D’autre part, le Sénégal utilise sa position géostratégique dans les circuits migratoires comme instrument de marchandage pour obtenir de l’aide au développement. Le caractère instrumental de cette coopération euro-sénégalaise a pour effet de détourner l’aide internationale et reconfigurer les politiques migratoires sénégalaises.

    Nous approfondirons comment la gestion migratoire est devenue un critère d’évaluation de bonne gouvernance pour les bailleurs de fonds européens depuis 2000. Des exemples seront tirés des Fonds européen pour le développement et des Plans Afrique de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement.

    Nous explorerons deux principales mutations dans les politiques migratoires du Sénégal depuis 2000 : 1) une gestion externalisée des frontières européennes entrainant la primauté des questions d’émigration vers l'Europe au détriment des migrations intra-africaines 2) une diminution des mécanismes de libéralisation pour consolider l’espace de libre-circulation, droit de résidence et d’établissement en Afrique de l’Ouest parallèlement à une augmentation des mécanismes restrictifs de mobilité intercontinentale.

  • La consolidation de la paix religieuse dans la région des Grands Lacs : le rôle de trois églises chrétiennes dans la transformation des conflits à Goma
    Roger Alfani (UdeM - Université de Montréal)

    La guerre en République Démocratique du Congo (RDC) a causé plusieurs millions de morts depuis 1997. L’est de la RDC en général et la province du Nord-Kivu en particulier sont les parties qui paient le lourd tribut. L’attention médiatique sur cette province a atteint son sommet dernièrement à la suite de la défaite des rebelles du M23, une année après leur prise de la ville de Goma le 19 novembre 2012. Plusieurs ont fait de l’édification de l’État une priorité aux dépens des acteurs non-étatiques et religieux en particulier. Je présenterai au cours de cet exposé les résultats de ma recherche empirique faite à Kinshasa et à Goma. Deux questions étaient à la base de cette recherche : (1) quel rôle les églises catholique romaine, protestante et de réveil jouent-elles dans la consolidation de la paix religieuse en RDC en général, et dans la ville de Goma en particulier? (2) comment s’approprient-elles le programme de la paix selon leurs confessions respectives? Cette recherche a pour objectif général d’analyser l’organisation des trois églises citées plus haut dans la consolidation de la paix religieuse. Plus précisément, elle vise à explorer les approches et activités liées à la paix de trois églises et leur mise en pratique dans diverses applications socio-politiques dans la ville de Goma. Trois sources d’informations m’ont servi à la collecte des données : (1) des entrevues individuelles semi-dirigées; (2) l’analyse documentaire; et (3) des observations non-participantes.

  • De réconciliation en crise en réconciliation : pourquoi les accords signés ne débouchent jamais sur une paix durable au Mali?
    Yalla Sangaré (Université Sainte-Anne)

    De réconciliation en crise en réconciliation : Pourquoi les accords signés ne débouchent jamais sur une paix durable au Mali?

    La crise malienne semble à première vue se résorber. L’intervention des troupes françaises et tchadiennes a permis au pays de recouvrer partiellement son intégrité territoriale. La région de Kidal est encore contrôlée par toutes sortes de mouvements armés aux motivations plus ou moins claires. L’organisation des élections présidentielles et législatives en 2013 a permis le retour à l’ordre constitutionnel. Le nouveau pouvoir a comme priorité la réconciliation nationale. Une commission et un ministère ont été créés à cet effet. Quelle que soit l’issue des négociations, la question se pose de savoir si les accords signés seront respectés.

    L’objet de la présentation est de passer en revue de façon approfondie les différents accords de paix (Tamanrasset, Alger) qui ont été signés depuis l’indépendance. Au-delà des analyses du sens commun qu’est-ce qui explique leur échec? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que les accords les plus récents (signés à Ouagadougou) ont été violés, ce qui n’est pas le cas au Niger voisin où les accords signés entre le gouvernement et les rebelles Touaregs ont amené une paix durable. En somme, il s’agit de savoir quels enseignements il y a lieu de tirer de la mise en œuvre des accords entre l’État malien et les mouvements rebelles.

  • L’impact de la qualité des institutions du développement sur le degré de pauvreté en Afrique subsaharienne : étude de cas entre le Botswana, le Ghana, l’Angola et la Guinée
    Abdoulaye Badiane (Université Laval)

    Avec l’avènement du programme d’accra (2003), de la déclaration de Paris (2005) et de la conférence du millenium sur le développement (2010), la gouvernance a été placée au cœur des problématiques du développement et des programmes de lutte contre la pauvreté. Fort de ce constat, notre projet cherche de manière spécifique à savoir la qualité des institutions de développement conduit-elle à la réduction de la pauvreté dans les pays d’Afrique subsaharienne

    Notre hypothèse est que les réformes portant sur la qualité des institutions , soutenues par une approche de l’évaluation de l’environnement institutionnel, contribuent à la réduction de la pauvreté.

    A partir de la base de données de la Banque Mondiale, qui fournit des indicateurs désagrégés sur chaque pays d’Afrique subsaharienne de 1996 à 2012, et afin de soutenir notre hypothèse, nous nous sommes employés à créer des séries chronologiques interrompues des reformes institutionnelles pour observer l’effet des reformes sur la pauvreté entre 4 pays ayant engagés ou non des reformes : l’Angola, le Ghana, le Bostwana et la Guinée équatoriale.

    Nos premiers résultats de cherches tendent à montrer que la réduction de la pauvreté est la résultante d’une meilleure qualité des institutions, et non l'inverse. Ainsi, renforcer la bonne gouvernance dans les pays d’Afrique subsaharienne, pourrait conduire à une responsabilisation plus importante des acteurs de développement et donc à un processus de développement plus soutenu .


Communications orales

La rôle de l'université avec l'internationalisation et la démocracie

  • Développer l’esprit cosmopolite à l’université par la mobilité virtuelle : cas de la coopération numérique étudiante Rennes-Québec
    Angélique Montuwy (Université Rennes 2)

    La mondialisation invite à repenser l’enseignement universitaire pour préparer à un marché fluctuant tout en gardant une identité face aux altérités globalisées. Les étudiants doivent devenir mobiles, ouverts d’esprit et adaptables pour comprendre un monde hybride (Latour) et y trouver une place culturelle et économique. C’est cet esprit cosmopolite (Cicchelli) que l’université doit aider à développer via les mobilités physiques et aujourd’hui virtuelles (Fisher, Boonen).

    Nous cherchons à identifier les facteurs explicatifs de la construction identitaire cosmopolite des étudiants de second cycle de quatre filières numériques participants à une coopération virtuelle entre Rennes et Québec.

    Nous procéderons par enquête ethnographique en France et au Québec, combinant observations participatives longues et entretiens cliniques (Yelnik). Une analyse anthropologique permettra de mobiliser tant les variables socio-culturelles que subjectives, conscientes ou non, afin de saisir au mieux les motivations étudiantes dans leur contexte.

    Les premiers matériaux recueillis (début 2013) tendent à monter qu’un haut degré de liberté d’initiative dans l’université ainsi qu'une forte hétérogénéité socio-professionnelle dans le groupe étudiant préexistant au dispositif numérique favorisent la construction cosmopolite médiatisée.

    Cette contribution vise à mieux accompagner les universités dans leurs politiques de mobilité au regard des publics, disciplines, et territoires considérés.

  • Enseignement de la sociologie dans les universités montréalaises : quelle ouverture à la diversité des savoirs pour quelle internationalisation?
    Émilie Tremblay (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La présente communication pose la question de l’ouverture à la diversité des savoirs produits dans divers contextes culturels et civilisationnels, et de l’internationalisation des contenus éducatifs transmis au sein des programmes universitaires montréalais de sociologie. Un mouvement appelant à l’internationalisation de la sociologie émerge depuis quelques décennies (Sohoni et Petrovic, 2010 ; Tiryakian, 1986). Certains auteurs soulignent que l’enseignement de la sociologie est peu internationalisé et demeure « eurocentré », notamment parce que les théories et les auteurs non occidentaux sont peu présents (Alatas et Sinha, 2001), et appellent à l’indigénisation et à la décolonisation de la sociologie, et au développement de traditions nationales autonomes (Alatas, 2006 ; Akiwowo, 1988). On peut se demander à quoi correspond cette internationalisation? Quelle place est faite aux intellectuels et aux courants de pensée non occidentaux dans les programmes de sociologie? Les résultats préliminaires de notre analyse comparative de l’enseignement universitaire de la sociologie au premier cycle dans quatre universités montréalaises seront présentés. Alors que le manque de données sur l’enseignement de la sociologie a été soulevé récemment (Keim, 2010), notre étude contribuera à accroître nos connaissances sur les contenus transmis dans l’enseignement formel et à la réflexion sur les conceptions de l’internationalisation des universités et des programmes d’études.

  • L’efficacité des clauses démocratiques : le cas du Paraguay
    Nicolas Falomir Lockhart (Université Laval)

    Qu’est-ce que fait qu’une clause démocratique soit efficace? Depuis la fin de la guerre froide, plusieurs organisations régionales ont inclus la défense de la démocratie dans leurs objectifs. Mis à part les études sur l’Union européenne, cette problématique est rarement traitée. Pourtant, dans les Amériques plusieurs organisations régionales ont adopté des clauses démocratiques. Ce type de clauses exige aux États membres le respect des principes de gouvernance démocratique. En cas de violation, l’organisation régionale doit réagir en imposant une sanction qui entraine des coûts matériels et/ou politiques pour l’État. Ainsi, les sanctions peuvent consister en une suspension (ou expulsion) du pays, ou en mesures moins punitives, telle qu’une déclaration de désapprobation ou une médiation. Or, quels facteurs rendent une sanction efficace. Dans d’autres termes : qu’est-ce que détermine qu’une de ces mesures redresse le cours institutionnel du pays sanctionné. Les auteurs identifient trois variables explicatives principales : l’intérêt de la puissance régionale, l’existence de pression externe et l’internalisation des normes de droit de l’homme et de la démocratie. En analysant les sanctions appliquées au Paraguay de 1996 et de 1999 –qui ont évité un coup d’État- et celle de 2012 –qui n’a pas réussi à faire révoquer une destitution controversée-, nous allons démontrer que, toutes les variables étant les mêmes, l’efficacité repose sur le type de sanction choisie..


Communications orales

Le droit international en action

  • Le rôle du droit dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels
    Taline Menedjian (Université Laval)

    Les biens culturels sont de plus en plus menacés: entre destructions et vols, ces biens deviennent les objets d’un trafic contre lequel il faut lutter. Cela passe par la mise en place d'une protection efficace.

    Depuis quelques années, en même temps que s’accroît le trafic de ces biens, se dessine à l’échelle internationale un vaste panorama juridique visant à endiguer ce problème et à protéger le patrimoine culturel. De même, des mesures pratiques (codes de déontologie, listes des biens menacés ou recherchés) voient le jour et des organisations non gouvernementales ou internationales tiennent une place de premier plan dans la lutte, comme l'Organisation mondiale des douanes, etc.

    Pour connaître le rôle que joue le droit dans la lutte contre ce trafic illicite, il est important de répondre à la problématique suivante: le droit international est-il l’instrument le plus efficace pour lutter contre le trafic illicite des biens culturels?

    Nous posons l’hypothèse que le droit international est bien sûr indispensable, mais qu’il se heurte à d’importantes limites (manque d’harmonisation des droits nationaux, hausse du trafic, etc.), auxquelles se heurtent moins les mesures pratiques, qui visent surtout à éduquer et moraliser les populations (formation des professionnels, publicité).

    Ces dernières serraient selon nous des remèdes plus efficaces, et constitueraient la clé de la réussite pour les États qui désirent une vraie politique de lutte contre le trafic illicite des biens culturels.

  • Légitimer ou subvertir le colonialisme? Une analyse structurale d’autobiographies palestiniennes
    Michaël Séguin (UdeM - Université de Montréal)

    La domination coloniale israélienne sur la nation palestinienne prend non seulement une dimension locale et matérielle (le contrôle des corps sur territoire donné), mais aussi une dimension discursive et internationale. Le nombre d’autobiographies d’Israéliens et de Palestiniens publiées en édition originale anglaise entre 1993 et 2012 (62 palestiniennes, 319 israéliennes et deux en partenariat) témoigne de l’intensité de cette lutte discursive pour légitimer ou modifier cet état de fait. Ces matériaux sont particulièrement riches puisqu’écrire une autobiographie en anglais, plutôt qu’en hébreu (langue d’usage en Israël) ou en arabe (langue d’usage en Palestine), est un geste d’une grande portée politique.

    L’analyse de ces autobiographies permet donc de mettre en lumière une construction narrative de l’identité (Jenkins 2008 [1996] ; Somers 1994), et en particulier de l’identité nationale (Smith 1991; 2009), propre à la localisation socio-idéologique de chacun de ces acteurs. Plus précisément, l’analyse structurale du discours (Houle 1979 ; Piret, Nizet et al. 1996) de trois autobiographies palestiniennes largement diffusées – Izzeldin Abuelaish (2010), Mosab Hassan Yousef (2010) et Edward Said (1999) – permet de dégager des formes distinctes de construction du soi et de rapport à l’altérité. C’est à ces construits identitaires et à la façon dont ils viennent légitimer ou subvertir le rapport colonial entre Israéliens et Palestiniens que s’attarde cette communication.

  • Le droit de participation de l’enfant à l’aune du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications
    Thierno Souleymane Barry Barry (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Le droit de participation de l’enfant à l’aune du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications.

    L’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant stipule la consulation de l'enfant. C'est une innovation majeure. Elle fait de la participation de l’enfant un principe de protection. Cependant, ce principe ne s’est pas traduit sur le terrain: réserves des États, réticence des tribunaux, mandat limité aux rapports étatiques du Comité des droits de l'enfant...

    S’établit ainsi un constat entre l’affirmation de bâtir la protection de l’enfant sur le respect de ses droits dont celui de participer et la réalisation concrète de ce principe. Grâce à l’action des ONGs, de la doctrine fondée sur l’approche basée sur les droits de la personne et de la voix des enfants, un Protocole a été adopté pour corriger cette lacune, c’est leProtocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant établissant une procédure de présentation des communications.

    Notre étude examinera l'adéquation de ce protocole à l’article 12 de la Convention (I). En se fondant sur les mécanismes similaires (Charte africaine des droits et de bien-être de l’enfant, Convention européenne sur l’exercice des droits de l’enfant,...) nous soulignerons ses limites et potentialités (II) et les moyens pour le rendre plus efficient (III). Notre méthodologie sera comparativiste et porté sur le droit prospectif.

  • Les déterminants de la politique africaine du Brésil sous la présidence Lula (2003-2011)
    Mamadou Lamine Sarr (Université Laval)

    Après la décennie des années 1990 pendant laquelle le Brésil et l’Afrique se sont politiquement et économiquement éloignés, la coopération afro-brésilienne a connu un essor fulgurant avec l’arrivée au pouvoir du président Lula en 2003. En effet, la présidence Lula a été marquée par un renforcement de la présence du Brésil en Afrique avec une hausse significative des échanges commerciaux et par une action diplomatique sans précédent illustrée notamment par les nombreuses ouvertures d’ambassades en Afrique et par les 11 visites officielles de Lula dans 25 pays africains.

    Si la littérature revient généralement les grandes dimensions stratégiques (la diplomatie, le commerce, l’aide au développement, les investissements) de la politique africaine du Brésil durant la présidence Lula, elle s’est en revanche peu intéressée au processus décisionnel de cette politique étrangère afin d’en montrer les principaux déterminants.

    En nous basant sur l’idée de la multicausalité de la politique étrangère, nous proposerons une étude de la politique africaine du Brésil entre 2003 et 2011 en exposant l’influence de facteurs internationaux, nationaux. Il s’agira précisément de présenter nos conclusions préliminaires sur la manière dont l’état du système international (avec la fin de la guerre froide), la réalité de la politique intérieure brésilienne (avec la pluralité des acteurs sociaux) et la personnalité du président Lula ont simultanément été déterminants dans la politique africaine du Brésil.