Informations générales
Événement : 82e congrès de l'Acfas
Type : Domaine
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Les communications présentées dans ce domaine s’intéressent d’une manière générale à nos relations à l’espace, qu’il soit ubain ou rural, passé ou présent, protégé ou menacé. Ces relations sont étudiées à l’échelle de l’institution, du quartier, de la communauté, de la ville ou du pays. Elles sont abordées sous des angles variés privilégiant aussi bien les approches historiques et politiques que les perspectives environnementales et sociales. Ces communications offrent un échantillon varié et représentatif des principaux défis qui nous attendent, aussi bien en tant que chercheurs qu’en tant que citoyens.
Dates :- Andrée De Serres (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
- François Racine (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Priscilla Ananian (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Programme
La ville théorique et politique
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Les habits neufs du colonialisme : aménagement urbain des communautés autochtones et persistance des politiques coloniales, le cas de WendakeGuillaume Desjardins-Dutil (UdeM - Université de Montréal)
Cette recherche s'intéresse à la pratique de l’aménagement urbain à Wendake, en tenant compte du contexte colonial dans lequel elle s'est développée et évolue toujours.
Tissant des liens avec les études du colonialisme de peuplement (settler colonialism), elle décrit les politiques de l'État visant les territoires autochtones comme des éléments centraux d’un cadre colonialiste de peuplement encore en vigueur. Cet angle théorique nouveau permet de rendre compte des similitudes entre les expériences en apparence variées des différentes nations autochtones.
La pratique contemporaine de l'aménagement à Wendake est examinée sous trois aspects: l'aménagement du territoire, les politiques d'habitation, et les projets d'agrandissement en contexte de croissance démographique.
Par une analyse documentaire et des entrevues avec les responsables de l'aménagement de Wendake et des Affaires autochtones, la recherche montre le pouvoir très limité du conseil de bande sur la planification du territoire et les contraintes importantes imposées par l'État, qui limitent les choix de la nation huronne-wendate et s'inscrivent dans la continuité des politiques en vigueur depuis 150 ans. Elle décrit de plus les initiatives mises de l'avant par la nation pour y répondre.
En identifiant ces limites à la pratique contemporaine de l’aménagement urbain en milieu autochtone, nous souhaitons aussi alimenter la réflexion sur la place des aménagistes dans les projets coloniaux passés et présents
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La transformation des bidonvilles péruviens en nouvelles villes émergentes : de la solidarité sociale à la création de marchésDario Enriquez (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Au cours des dernières 50 années la croissance vertigineuse et chaotique des villes latino-américaines a été fortement alimentée par la migration à partir de la campagne habitée par des paysans appauvris et en chômage. Aucune ville n’était préparée à recevoir un tel nombre de paysans cherchant à survivre. Tous les services sont tombés en ruines. La faible planification d’origine n’a pas été respectée.
La paysannerie qui arrivait aux villes et les plus pauvres de citadins ont occupé illégalement les terrains disponibles, généralement dépourvus de services de base et dans la périphérie de la ville. Ce sont les premières bidonvilles, l’expression frappante d’une population pauvre cherchant les opportunités que le système économique légal leur refuse.
Notre recherche analyse l'expérience des bidonvilles à Lima (Pérou) comme étant l'émergence d’un «savoir-faire» parmi les groupes de la population les plus défavorisés, en utilisant desétudes de cas pour quatre bidonvilles liméniens, avec des diverses sources d’information: des documents gouvernementaux et d’autres sources, des observations sur place, des photographies et surtout des entrevues semi-dirigées et des entretiens de groupes avec des informateurs clés.
Au début, les pobladores ont développé beaucoup d’expériences solidaires collectivistes en réponse à la pauvreté associée aux premières années; après, dans un contexte d’urbanisation progressive, c’est une économie populaire très proche de l’économie demarché qui s’impose
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Les artistes latino-américaines à Montréal : le défi de l’intégrationEnoïn Humanez Blanquicett, Reina Victoria Vega (Centre International de Documentation et d'Information Haïtienne, Caribéenne et Afro-canadienne (CIDIHCA))
Cette communication se penche sur les difficultés rencontrées par les artistes d’origine latino-américaine dans leur processus d’intégration à la société québécoise. À cause de l’absence d’espaces permettant leur visualisation, un pourcentage considérable d'artistes latino-américains s’éloigne de leur profession. Afin de contribuer à leur insertion, LatinArte, organise des activités et rencontres interculturelles permettant leur visualisation par le public.
Selon Florida (2002, 2005, 2008), les villes qui visent leur succès économique et culturel doivent attirer la classe créative, à laquelle appartient les artistes et faciliter leur insertion. Dans leur processus d’insertion socioprofessionnelle, les créateurs culturels ne peuvent agir seuls. La reproduction, l’attraction et l’insertion de la classe créative demandent des réponses novatrices qui favorisent leur capacité de construire des liens sociaux (Klein et Tremblay, 2010).
Cette communication aborde l’analyse du rôle joué par LatinArte dans la promotion de l’art, faite à Montréal par les artistes d’origine latino-américaine afin de contribuer à leur insertion socioprofessionnelle. L’étude, qui analyse les témoignages des artistes et des personnes impliquées dans les activités de promotion de leur art, met en valeur l’apport de cet organisme à l’enrichissement de la culture québécoise, à partir de l’intégration des artistes issus du milieu immigrant.
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La Ville-sans-organes : Gilles Deleuze et le pont Jacques-Cartier à MontréalMarie-Sophie Banville (UdeM - Université de Montréal)
Ma recherche porte sur l’apport de la pensée du philosophe Gilles Deleuze pour la théorie et la pratique de l’urbanisme en prenant comme étude de cas le pont Jacques-Cartier à Montréal. La pensée deleuzienne s’intéresse à la façon dont les choses fonctionnent plutôt que de s’attacher à comprendre ce qu’elles sont, elle cherche à mettre en évidence les diverses connexions qui produisent les lieux et les gens. Depuis quelques années, la pensée deleuzienne s’immisce dans l’urbanisme par le biais de l’assemblage thinking, une version revisitée et améliorée de l’approche systémique qui s’est imposée au cours des années 60. Cette approche émergente met en évidence les processus (formels et informels) qui façonnent la ville et la façon dont ceux-ci sont dans un état perpétuel de glissement et d’instabilité.
Par le biais de marches exploratoires avec des riverains, de recherches documentaires et d’observations terrains, je propose une analyse deleuzienne du pont Jacques-Cartier. Cette analyse cherche à comprendre ce lieu à travers les différentes connexions qui le produisent et insiste sur sa nature dynamique et imprévisible. À ma connaissance, cette recherche est la première contribution francophone à cette approche émergente en planification urbaine. Pour que l’urbanisme au Québec se renouvelle sans cesse et maintienne sa pertinence, il est important de le revigorer avec de nouvelles perspectives et de favoriser l’essor d’approches émergentes.
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Des mots du corps humain aux maux du corps urbain : les métaphores corporelles comme enjeux de la caractérisation ou de la négation patrimonialeCéline Verguet (UNS - Université Nice Sophia Antipolis)
Cette étude porte sur l’utilisation récurrente et partagée de métaphores corporelles dans les discours de citadins anonymes confrontés à l’aménagement du quartier de la Libération à Nice, comme transpositions dans la ville d’éprouvés physiques subjectifs. La grande capacité d’évocation de ces énoncés connote des éléments comme la Gare du Sud, leur conférant une authentique valeur ajoutée. Une échelle du corps référentielle et appréciative apparait, renvoyant à la ville comme être social. Ces mises en échos corporelles et émotionnelles sous-entendent l’investissement affectif qui régi la relation topophile/topophobe aux objets incarnés. Les figurations du corps relevées sur le terrain, notamment celles de ses souffrances (défiguré, ventre ouvert), semblent s’imposer comme des renvois contribuant à indiquer à celui qui les entend une position vis-à-vis de l’aménagement et parfois un sentiment patrimonial. L’hypothèse est faite que ces figurations annoncent une posture empathique au regard des éléments incarnés, révélant l’impossible adhésion à leur disparition et leur naturalisation patrimoniale. Inversement, projeter sur eux la mort ou la maladie (squelette, cancer, lèpre) reviendrait à nier tout caractère patrimonial et à affirmer celui assainissant des travaux. Entre matière urbaine mutilée et déchets architecturaux carnés, la figuration anthropomorphique du corps urbain serait un indicateur des processus de caractérisation ou de négation patrimoniale de lieux de ville.
Pratiques spatiales et questions environnementales
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Le choix de la proximité dans les pratiques des agriculteurs biologiques du QuébecBenjamin Boissonneault (UQAR - Université du Québec à Rimouski)
L’agriculture biologique, outre ses exigences agroenvironnementales, comportait à ses origines des principes éthiques qui privilégient une économie locale. Toutefois, l’association que l'on retrouve fréquemment entre le « local » et l’agriculture biologique ne fait pas l’unanimité. Si certains chercheurs prétendent à une plus grande adaptabilité chez les biologiques, qui leur permettrait entre autres choses de participer à des circuits courts, d’autres sont plutôt arrivées à la conclusion que les pratiques de ces agriculteurs n’étaient guère plus « locales » que celles des conventionnelles.
Au regard de ce débat concernant l’inscription territoriale de l’agriculture biologique, cette proposition de communication souhaite présenter les résultats préliminaires d’une recherche empirique portant sur ce secteur au Québec. Cette communication libre rendra compte des données recueillies lors d’enquêtes approfondies auprès d’agriculteurs biologiques dans trois Municipalités régionales de comté (Portneuf, La Matapédia, Arthabaska). Au-delà des données relatives à la distance de leurs pratiques, ces enquêtes mettent à jour les motivations et contraintes qui expliquent leurs comportements.
Cette communication permettrait ainsi d’informer d’autres chercheurs d’horizons multiples sur les tendances actuelles chez les agriculteurs biologiques québécois et d’en comprendre les orientations.
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Politiques extractivistes et développement géographique inégal : le cas de l’industrie minière en ArgentineAnnie Lamalice (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication abordera le développement minier à grande échelle et ses impacts socio-territoriaux dans la province argentine de Catamarca où une partie importante de la population s’oppose à ce type de projet extractif. L’hypothèse de recherche soutient que ce type de développement contribue à accroître les inégalités au sein des communautés locales. Un intérêt particulier est porté aux inégalités de genre. Lors d’un séjour de recherche de quatre mois dans le nord-ouest de l’Argentine, une étude de cas a été réalisée à Andalgalá, petite ville de 15 000 habitants située à proximité des deux plus grands projets de mines à ciel ouvert du pays. Des entrevues ont été réalisées avec différents acteurs de ce conflit socio-environnemental. Il s’en dégage que les retombées du méga-projet sont faibles et mal redistribuées, les inégalités s’étant renforcées à différentes échelles (Harvey, 2006; Machado Araoz, 2011). Malgré les profits record dégagés par le secteur minier, Catamarca demeure l’une des provinces dont les indices de sous-développement sont les plus alarmants. Le mouvement social qui s’organise à travers une assemblée populaire au fonctionnement horizontal est largement porté par les femmes qui y exercent un leadership important dans une société pourtant particulièrement machiste. Pour conclure, la présentation souhaite contribuer à la réflexion plus globale quant aux conséquences sexospécifiques des grands projets extractifs qui se multiplient à l’échelle mondiale.
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Manger « local » à Québec : accessibilité urbaine, profil d’usagers et pratiques d’utilisation des lieux de mise en marché de produits locauxManon BOULIANNE, Carole DESPRÉS, Carolan RENAUD, Marie-Joëlle Tétreault (Université Laval)
Cette recherche s’intéresse aux systèmes de distribution alimentaire en «circuit court» dans la CMQ. Plus spécifiquement, elle met en relation le profil et les habitudes des usagers avec l’accessibilité physique des lieux d’approvisionnement en produits locaux.Pour ce faire, une méthodologie de recherche quantitative corrélationnelle, divisée en deux volets, est employée. Elle se penche d’abord sur l’analyse de l’accessibilité urbaine de 80 points de vente de produits locaux aux trois échelles de la ville (automobile), du quartier (transport en commun et actif) et du bâtiment (accès direct). Les lieux étudiés sont sélectionnés à partir des résultats de l’enquête Demain Québec (2011) du GIRBa, dans laquelle plusieurs centaines de répondants ont affirmé acquérir des aliments via des dispositifs de proximité en circuit court. Afin de cerner l’influence de l’accessibilité sur la fréquentation de ces lieux d’achat, le second volet se penchera sur le profil et les pratiques d’utilisation (fréquence, transport, etc.) de leurs usagers. La recherche pose comme hypothèsequel’accessibilité engendrée par la forme urbaine influence les habitudes de cette consommation dite «alternative». Pour cette raison, une meilleure accessibilité et une meilleure offre de proximité encourageraient la consommation locale, une pratique associée à un mode de vie sain. La recherche permettra de définir des pistes d’aménagement de ces dispositifs afin d’en améliorer l’accès et le recours.
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Sécurité alimentaire et conservation de la Forêt des Marais Tanoé-Ehy en Côte d’IvoireHonoré Yao Doh (Centre d'études nordiques - Université Laval), Françis ROY
La déforestation est réelle en Côte d’Ivoire. Pour protéger les forêts, l’État ivoirien a adopté une politique de création de parcs nationaux qu’il gère de manière exclusive. Les résultats de cette gestion ont été mitigés, car les populations arrivent souvent à s’installer au cœur de ces espaces protégés. Aujourd’hui, l’État change son fusil d’épaule pour associer la population dans la gestion des forêts par le classement de forêt en Réserve Nationale Volontaire (RNV). C’est le cas de la Forêt des Marais Tanoé-Ehy (FMTE) qui passe par un processus de transformation en RNV. Dans une approche «forces et faiblesses», cet article analyse les retombées de la transformation de la FMTE en RNV sur le plan de la sécurité alimentaire. En termes de forces, le maintien de la FMTE permettra à cette dernière de toujours jouer un rôle prépondérant dans la sécurité alimentaire. En effet, la FMTE fournit d’importants produits forestiers non ligneux comme les plantations agricoles aménagées, les produits de chasse et de pêche. Elle favorise également la pluie pour une bonne productivité agricole et de pêche. En termes de faiblesse, cette transformation engendre des problèmes d’accessibilité alimentaire pour certaines familles dont les plantations se trouvent à l’intérieur de la zone à protéger de la FMTE. En réponse à cette faiblesse, un usage du plan foncier rural dans l’indemnisation en terre de ces familles pourra leur permettre d’avoir une accessibilité alimentaire durable. -
Fonctionnaires et chercheurs : les scientifiques du ministère de l’Agriculture du Canada et le DDT (1945-1960)Yves Tremblay (Ministère de la Défense nationale)
Le DDT est employé massivement pour la première fois en 1943 pour prévenir le typhus et la malaria par les armées alliées en Italie. Les premiers indices d'une résistance au DDT acquise par des moustiques datent de 1945, mais il faut une décennie avant que le phénomène attire l'attention. Entretemps, les entomologistes fédéraux ont collaboré à la diffusion du DDT dans les milieux agricoles et forestiers via les ministères provinciaux et la grande entreprise privée. Ils ont aussi une part de responsabilité dans l'utilisation du DDT pour la protection personnelle, usage que de nombreux fabricants poussent de l'avant dans des réclames publicitaires des années 1940 et 1950. Il faut aussi savoir que le ministère fédéral de l'agriculture homologue les pesticides depuis les années 1920. Au milieu des années 1950, il est confronté à la multiplication d'incidents d'arrosage aérien qui contaminent des pisicicultures et où de précieux saumoneaux périssent. Les doutes sur l'efficacité et l'inocuité du produit pour la faune et la flore s'accumulent donc, de sorte que, à la fin des années 1950, le consensus sur les bénéfices du DDT fléchi significativement parmi les scientifiques fédéraux. Je montrerai que c'est le cas à peu près cinq ans avant que le débat public ne démarre dans la foulée de la publication fin 1962 du Silent Spring de R. Carson. Cette communication est la cinquième d'une série sur l'émergence de la sensibilité écologique lancée au Congrès de l'Acfas de 2011.
Développement rural et régional : perspectives historiques et géographiques
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De métropole imaginée à capitale régionale instituée : la trajectoire particulière de Rimouski dans l’histoire de l’aménagement urbain et du développement régional (1935-1970)Philippe Gagnon (Université Laval), Dominique MORIN
Au milieu des années 30, l'économie de Rimouski s'appuyait sur l'exploitation agricole et forestière de sa région. Ses élites espéraient en faire une métropole, la "reine du Bas St-Laurent", par sa position centrale pour la colonisation et le commerce dans le golfe. Elle était alors la plus grande ville du Bas St-Laurent, mais les atouts de son économie pré-industrielle ne la prédisposait pas à devenir une capitale régionale dans le Québec d'après la Révolution tranquille. Son statut de centre régional fut même remis en question dans les années 50, alors que le Bas St-Laurent connaissait plusieurs difficultés et apparaissait en retard dans son développement économique.
Cependant, la planification du développement entreprise par les élites locales, d'abord urbaine, puis rurale et régionale, a mis en place des infrastructures, des industries et un appareil administratif qui ont progressivement restauré l'évidence de choisir Rimouski comme capitale régionale pour le gouvernement provincial en 1966.
Cette communication retrace la trajectoire unique de Riouski dans l'histoire des villes du Québec, comme carrefour de population préindustriel converti en métropole de commerce et de services puis en capitale régionale, en s'appuyant sur l'examen de la presse locale d'époque et de documents d'archive du gouvernement provincial. Ces sources indiquent que ce particularisme est grandement lié aux initiatives de planification des élites locales des années 30 aux années 60.
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La fragilisation du tissu de peuplement en Atlantique au cours la période 1981-2011 : enjeux et perspectives pour un aménagement harmonieux du territoireMajella Simard (Université de Moncton)
Le tissu de peuplement représente une composante fondamentale de l’aménagement du territoire. En constante évolution et influencé par de multiples facteurs, il synthétise de nombreux aspects de la vie socio-économique. Cette évolution soulève des enjeux déterminants au chapitre de la démographie, de l’offre de services, de l’économie et du développement territorial. Doit-on privilégier la concentration des services dans les principales agglomérations urbaines où ils seront susceptibles de créer des effets d’entraînement et générer des économies d’échelle ou faut-il plutôt favoriser leur éparpillement spatial dans une perspective d’équité territoriale? L’objectif de cette contribution est double. Il consiste, d’une part, à dégager les principales caractéristiques de la structure de peuplement en Atlantique et, d’autre part, à identifier les principaux changements qui se sont produits dans sa configuration spatiale notamment en ce qui concerne l’évolution démographique au cours des trente dernières années à diverses échelles géographiques. Au plan méthodologique, notre analyse sera effectuée sur la base des données officielles des différents recensements de Statistique Canada en considérant notamment la taille démographique des localités. Il se dégage de notre analyse une fragilisation inquiétante du tissu de peuplement en Atlantique autant de l’armature urbaine que des municipalités de petite taille démographique en particulier de celles sises en marge de l’écoumène.
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Vers une accessibilité universelle de l’expérience de plein airEstelle Nauroy (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Le Québec est reconnu pour ses activités de plein air (PA). Toutefois, l’exclusion d’une certaine partie de la population est constatée, notamment par le manque d’accessibilité de celles-ci. Lorsque l’on parle d’accessibilité, il faut aller au-delà de l’accessibilité physique, mais bien, prendre en considération le fait que les activités de PA sont des expériences. Elles permettent aux pratiquants de s’y épanouir voire d’y vivre une « expérience optimale » (Csikszentmihalyi, 2004), source de satisfaction personnelle, de bien-être, bien-vivre. En vertu du rôle joué par les activités physiques, récréatives dans la contribution au mieux-être des individus (ICME, 2010), il apparaît comme primordial de contribuer au développement de pratiques libres et autonomes. Les pourvoiries sont peu accessibles. C’est pourquoi la Fédération des pourvoiries du Québec, en partenariat avec Kéroul et l’UQTR, veut aider les pourvoyeurs à développer une offre de services adaptés à ces clientèles particulières. Je désire présenter les premiers résultats de cette recherche qui visent à : qualifier les caractéristiques de l’offre de services actuelle en pourvoirie en terme d'accessibilité ; identifier les besoins et les attentes des personnes aînées (en début de perte de capacités), et des personnes avec une LF en regard des activités de PA en pourvoirie; proposer des pistes d’action et de recherche pour maximiser l’accessibilité de l’expérience de PÄ.
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Approche intégrée pour évaluer la capacité adaptative des ménages de la vallée de l’Artibonite (Haïti)Nathalie BARRETTE, Pricette Dovonou-Vinagbe (Université Laval)
La question de l’eau se pose en terme de disponibilité, d’accessibilité et d’usages. Dans un premier temps il faut savoir si l'eau est disponible, ensuite si elle est accessible aux personnes qui en ont besoin et enfin, si elle est suffisante et de qualité pour les différents besoins.
Dans le bassin versant de l’Artibonite l'eau est au centre des principales activités économiques et est déterminante pour la survie des ménages. Il s'agit de la plus grande réserve d’eau en Haïti, l'eau y est donc disponible. Cependant, des conditions socioéconomiques, la mauvaise gestion et les mauvaises habitudes humaines rendent l’eau inaccessible et non utilisable. Dans le bas-Artibonite, les problèmes sont les inondations et le manque d'eau potable. L’Organisation pour le Développement de la Vallée de l'Artibonite y a réalisé un réseau d’irrigation pour la production de riz, mais dont la population riveraine dépend également pour l'eau de boisson. Dans la partie haute, la sécheresse et l'érosion sont les principaux problèmes qui se posent.
En résumé, l’eau est disponible mais très peu accessible et utilisable par les populations. Dans ce contexte, les changements climatiques ne feront qu'accentuer les pressions et les vulnérabilités déjà existantes. La présente étude se propose d'évaluer la capacité d'adaptation des ménages de la vallée. Un premier séjour de deux semaines a été effectué et nous a permis de prendre contact avec les principaux acteurs concernés par la question d'étude.
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Mondes en mouvement : dimensions sociales et politiques de la diversité bioculturelleVanessa COTINEAU, Dimitri Della Faille (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Depuis les années 1990, on note une importante croissance de la littérature présentant des études de cas qui traitent de la relation entre l’être humain et la nature sous l’angle la diversité bioculturelle et des pratiques agricoles. Il existe également une littérature théorique récente à propos des projets globaux de définition de mondes alternatifs au modèle dominant appelé « ontologie occidentale-libérale-moderniste ». Cette littérature théorique appelle ces projets « ontologies politiques » ou « mondes en mouvement ». Nous avons examiné plusieurs études de cas à la lumière de cette littérature théorique, plus précisément dans le cadre des dimensions de la société, du politique, du savoir et de la culture. Lors de cette présentation, nous nous attarderons aux dimensions sociales et politiques qui ont été analysées dans le cadre de notre recherche. Nous en venons à la conclusion que certains aspects de ces ontologies politiques ou mondes en mouvement sont utilisés de manière à répondre à des problèmes portés par l’ontologie dominante sans toutefois chercher à la remettre en cause.
Développement urbain : la place des citoyens et des groupes communautaires
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La concertation citoyenne et le processus de codesign dans les projets patrimoniaux : le cas de la reconversion des lieux de culte catholiques excédentaires à MontréalSamuel Mathieu (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La situation du patrimoine religieux bâti de Montréal, majoritairement catholique, vit une période de crise pour sa survie. Ce patrimoine immobilier, important en nombre, devient un lourd poids à gérer en raison de cesfermetures accélérées. D’un autre côté,le manque de leadership politique de la part des élus dans ce dossier est particulier à la métropole. Nous assistons donc à un décalage entre le modèle souhaitable et la capacité institutionnelle à gouverner son territoire.
Notre intervention consiste à démontrer comment un projet de reconversion d’un bâtiment patrimonial ou à intérêt patrimonial, dont les églises catholiques romaines monumentales de Montréal, a des difficultés à trouver un nouvel usage.Nous souhaitons comprendre et analyser les phénomènes qui entourent la reconversion du patrimoine religieux dans les quartiers péricentraux montréalais en phase de revitalisation.
Pour ce faire, nous i) analyserons un échantillon des projets de reconversion et les grandes tendances au Québec ; ii) étudierons le cas du projet de co-design de l’église Saint-Marc à Montréal et iii) présentons des hypothèses sur des pistes de modèles de gestion prometteurs orientés vers les besoins sociaux et culturels des résidents et vers le consensus lié à une utilisation pérenne du lieu.
Cet exposé apportera ainsi un éclairage sur la contribution potentielle des interventions sur le cadre bâti dans les débats se rapportant au devenir de ce patrimoine religieux.
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La revitalisation urbaine et les stratégies culturelles de développement local à MontréalDiane-Gabrielle TREMBLAY , Wilfredo Angulo (UQAM - Université du Québec à Montréal), Juan-Luis Klein, Marguerite Mendell
Cette communication portera sur une recherche qui vise à étudier le rôle de la culture dans les démarches de revitalisation urbaine basées sur l’action communautaire et la participation citoyenne. Les villes à vocation industrielle ont été fortement affectées par le processus de mondialisation de l’économie et par la crise du fordisme. Ces villes ont connu une crise économique majeure qui a causé une importante perte d’actifs en matière d’entreprises et d’emplois industriels. Nous étudierons la stratégie mise en œuvre par les acteurs locaux dans le but de contrer les effets de cette crise, notamment les stratégies de base culturelle qui ont été déployées par les leaders locaux à Montréal. Nous verrons ainsi comment ces stratégies ont orienté le développement local et nous nous intéresserons à la place des citoyens dans leur mise en œuvre. Nous aborderons les cas des CDEC de Rosemont-la-Petite-Patrie (le cinéma Beaubien) et du Centre-Nord (la TOHU). La communication répondra à la question suivante : quelles sont les actions de nature culturelle mises en œuvre localement susceptibles de favoriser les interactions sociales à l’échelle locale et dans quelle mesure ces actions ont favorisée le processus de revitalisation urbaine?
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Le verdissement montréalais : quel renouvellement des pratiques d’aménagement par les organismes communautaires?Catherine Chabot (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
La forte présence de matériel minéral absorbant les radiations solaires engendreraient des températures plus chaudes en ville (Smith et Levermore 2008). Une réflexion doit donc être engagée sur la manière de verdir la ville en ramenant des végétaux au cœur des espaces plus minéraux. Plusieurs organismes communautaires montréalais s’attaquent au surplus d’éléments minéralisés en conduisant des projets de verdissement visant à lutter contre les îlots de chaleur urbains.
Les différentes démarches des organismes sont étudiées afin de mieux connaître les projets mis en œuvre et de voir s’ils font preuve de créativité, renouvellant ainsi les pratiques d’aménagement de l’espace. Celles-ci sont orientées par un corpus de normes, notamment réglementaires et sociales, qui balisent et bloquent parfois les initiatives.
Des entrevues sont en cours avec des chargés de projet en verdissement d’organismes communautaires montréalais afin de répertorier les pratiques, normes et blocages rencontrés. Ensuite, des entrevues axées sur le vécu des situations seront réalisées avec les divers acteurs impliqués dans deux projets choisis. L’analyse des résultats aura été réalisée lors du congrès.
Cette recherche trouve sa pertinence dans la création d’un pont entre la littérature sur les bienfaits du verdissement et les manières d’en favoriser la propagation mais aussi dans l’éclairage amené sur les limites d’action des groupes communautaires dans la réalisation de projets de micro-aménagement.
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Terrain d’entente : l’urbanisme tactique comme source d’inspiration pour les processus d’aménagement collaboratifsAlexandre Boulianne (Université Laval)
Cette recherche-action s'inscrit dans le courant des collaborations en aménagement. L’urbanisme tactique, action citoyenne qui se glisse dans des interstices spatiaux, règlementaires et économiques, peut inspirer le processus d’aménagement où l’expert de la conception se retrouve face à l’expert de l’usage. Comment favoriser une pratique d’aménagement alternative in situ, basée sur des échanges et des réciprocités entre tous les acteurs intéressés -designer, décideur politique, citoyen-, afin de saisir l’apport potentiel de l’urbanisme tactique pour complémenter les processus collaboratifs d’aménagement? L’essai en design urbain met en lumière le rôle que peuvent avoir les designers [urbains] dans la pratique de l’urbanisme tactique, spécifiquement par l’observation active de cas québécois, en temps réel : l’observation de l’implication du designer avant, pendant et après l’intervention in situ. Ces observations avec prise de notes in situ prennent la forme d’entrevues semi-dirigées, de questionnaires et même de la participation active du chercheur. La recherche examine l’action du concepteur, l’action du citoyen participant et l’effet de l’expérience tactique sur la stimulation et la prise de conscience des participants. Les résultats permettent d’évaluer comment l’urbanisme tactique peut contribuer à l'amélioration des méthodes participatives actuelles ou vers de nouvelles façons de faire.
Migration et mobilité
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Pratiques d’un espace en reconstruction : le cas du camp de réfugiés palestiniens de Nahr el-Bared (Liban)Dounia Salamé (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
En 2007, le camp de réfugiés Palestiniens Nahr el-Bared au nord du Liban est le lieu d’une guerre entre l’armée libanaise et un groupe islamiste Fatah el-Islam. C’est une véritable ville, établie depuis plus de 60 ans et lieu de vie de 30000 habitants, qui est ainsi détruite. Ayant développé leur espace dans une relative autonomie de l’autorité de l’État, les habitants du camp luttent pour leur droit de retour au camp et pour participer au processus de sa reconstruction, dont environ le quart a aujourd’hui été réalisé.
La recherche ethnographique menée sur le terrain cherche à opérer un croisement de la littérature sur les espaces d’exceptions et des travaux sur le sense of place, tout en restant ancrée dans le quotidien des personnes concernées. La théorie autour des espaces d’exception (camps, ghettos et autres espaces d’exclusion) définit les géographies de ces espaces et les manières dont le politique s’y exprime. Le sense of place, à la fois l’esprit et l’attachement du lieu, est souvent au cœur des études de reconstruction d’espaces détruits et invoque souvent la mémoire du lieu perdu. L’objectif de la recherche est de comprendre comment se reconstruit Nahr el-Bared dans le contexte politique et culturel particulier que constitue un camp de réfugiés. Ainsi, à travers l’observation participante et les entrevues semi-dirigées apparait la manière dont les pratiques spatiales quotidiennes des habitants du camp participent à la reconstruction du camp.
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La contribution des « déplacés de guerre » au développement local en Côte d’Ivoire : le cas du pays rural de ZaliohouanChantal Dali (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
L’étude de la contribution des «déplacés de guerre » au développement local, renvoie à la problématique générale de l’impact de la migration sur le développement territorial. Des études ont montré qu’il y a un lien entre le mouvement interne des populations et le développement des territoires d’accueil. Carel, Coffey et Polèse (1989) regroupent en deux courants de
pensée les études de l’impact de la migration sur le développement régional : l’approche néo-classique et l’approche du développement local.L’objectif de cette communication est de mettre en évidence la contribution des personnes déplacées, suite à la crise militaro-politique qui s’est déclarée en Côte d’Ivoire en septembre 2002, au développement de leur zone d’accueil, notamment en milieu rural, à travers le cas du pays rural de Zaliohouan dans la collectivité territoriale de Daloa. L’étude, ici présentée,
est avant tout un travail de réflexion même si l’analyse empirique y occupe une place non négligeable. Les données concernant le cas à l’étude ont été recueillies, essentiellement, à partir d’observations réalisées sur le terrain de l’étude et aussi à partir d’analyse documentaire. Il ressort de l’étude de ce cas, que les personnes déplacées de guerre ont, essentiellement, participé au développement local ou territorial par un apport net de capital humain.Mots-clés : Migrations, Développement territorial, Participation, Capital humain.
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Manifeste pour une politique de mobilité durable : réalité et enjeux, cas de la ville d’Annaba, AlgérieRéda Said Amarouchéne (Aucune institution d'attache), Khellil MEHENNAOUI
Les villes algériennes ont connus ces dernières décennies une croissance multisectorielle (économique, démographique, spatiale….), qui a fait accroitre par voie de conséquence les besoins en matière de mobilité urbaine des citadins. Le taux de motorisation a augmenté considérablement ,dû essentiellement l’amélioration relatif du revenu moyen des foyers ainsi qu’aux facilités bancaire et du crédit à la consommation.
Ce phénomène d’accroissement des moyens de transports que subissent ces etablissements humains a généré : dérégulation, congestion urbaine, perte de temps et surtout pollution de l’air. Devant la gravité de ce phénomène et de ces conséquences, les autorités se sont vues dans l’obligation d’instaurer et de mettre en œuvre des politiques de planification des transports dans l’optique d’une durabilité et de réduction de la pollution. Ce choix se traduit par le retour vers le rail : Métro, tramway, et la mise en dispositif de mesures de la qualité de l’air (SAMASAFIA) et taxation sur véhicules neufs (TVN).
Notre travail se veut une interprétation de l’évolution de la mobilité et de l’analyse des politiques des transports conditionné par les outils mis en œuvre, en vue d’apprécier la pertinence de ces politiques en matière de mobilité durable et leurs concrétisation, sur les principales villes Algériennes et surtout sur la ville d’Annaba ,notamment sur la qualité de l’air.
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La politique de mobilité durable du Québec face à la participation publique : un nouveau paradigme de politique publique en émergence?Florence Paulhiac (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication évalue la constitution d’un nouveau paradigme de l’action publique dans le domaine des transports et de la mobilité urbaine au Québec, à partir du projet politique de Mobilité durable présenté au printemps 2013 par le Ministère des transports du Québec. Précisément, elle analyse le rôle de la participation publique dans la co-production d’une politique innovante. Cette recherche s’appuie sur trois corpus documentaire : le projet de politique lui-même (porté par le MTQ), les mémoires déposés lors des périodes de consultation publique sur ce projet (tenues durant l’été 2013) et, à terme, la politique du MTQ qui devrait voir le jour durant l’hiver2014. Cette nouvelle politique est l’occasion de mesurer l’évolution des référentiels sous-tendant la vision et l’action du gouvernement et de mesurer l’évolution des instruments de l’action publique dans ce domaine spécifique. Si on embrasse d’un même regard, le projet et le contenu des mémoires, on peut aisément saisir ce nouveau paradigme. La participation publique met en lumière les multiples dimensions et enjeux d’une telle politique et amorce un processus de co-construction de l’action publique. La démarche participative permet de définir le contenu d’une plus grande intégration des politiques en matière d’aménagement des territoires, de développement des réseaux de transport et de gestion de la demande de mobilité. D’ici le printemps, nous confronterons cette co-construction aux choix définitifs du MTQ.
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Mobilité inter et intraprovinciale et changements dans le bien-être économique : résultats basés sur les années 2000Christine Laporte (Statistique Canada), René MORISSETTE
L’adaptation au marché du travail s’effectue souvent à travers la migration des travailleurs. La perspective d’emplois disponibles attire les individus vers de nouveaux lieux de travail ou de résidence. Bien que l’information sur la mobilité interprovinciale puisse être obtenue des enquêtes et des sources administratives, l’information sur la mobilité intraprovinciale demeure limitée.
Le but de cette étude est de combler cette lacune. À l’aide de nouvelles données administratives uniques comprenant l’ensemble des fichiers d’impôt T1 et T4 ainsi que des données sur les entreprises, l’étude mesurera, dans un premier temps, l’ampleur de la migration interprovinciale et intraprovinciale (entre régions économiques) pour le Canada de 2003 à 2010.
Dans un deuxième temps, l’étude quantifiera les changements dans le revenu d’emploi et le taux de couverture par un régime de retraite qui sont associés aux mouvements migratoires. Puisque les coûts (monétaires et non-monétaires) associés à la mobilité interprovinciale sont possiblement plus élevés que ceux associés à la mobilité intraprovinciale, l’étude examinera spécifiquement les changement dans le bien-être économique chez les migrants interprovinciaux, intraprovinciaux comparativement à ceux des non-migrants.
Finalement la décision de migrer étant possiblement une décision familiale, l’analyse examinera également si l’amélioration du bien-être économique observé au niveau familial diffère de celle observée au niveau individuel.
Revitalisation urbaine et défis démographiques
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Aménager en faveur d’un vieillissement actif : les enjeux de la prise en considération des personnes âgées dans un projet urbain à MontréalMarie BELLEMARE, Lisa BORNSTEIN, Isabelle Feillou (UdeM - Université de Montréal), Juan TORRES
L’aménagement de milieux urbains favorables au vieillissement actif est une problématique importante à explorer compte tenu de l’urbanisation croissante, du vieillissement des populations et de leur vulnérabilité face à la montée des exclusions urbaines (UN-Habitat 2008).
L’étude de cas présentée souligne les principaux enjeux liés aux usagers aînés et à leurs usages lors d’un projet de raccordement d’un complexe hospitalier à une station de métro. Le matériel recueilli provient de plusieurs sources (documentation, observations de rencontres entre parties prenantes, entretiens avec informateurs clés) et a fait l’objet d’une analyse qualitative.
Les résultats préliminaires montrent que ces enjeux sont difficiles à saisir par les parties prenantes et qu’aucune préoccupation spécifique envers les personnes vieillissantes ne semble se dégager dans le projet, lors d’une phase en amont de la réalisation d’interventions urbaines d’envergure, soit l’étude de faisabilité. Sur le plan théorique, ceci peut révéler que ces enjeux ne seront traités que dans des étapes ultérieures des projets d’aménagement urbain, alors que d’importants paramètres formels sont déjà établis. Quelques pistes explicatives à ces résultats seront avancées et permettront de nuancer les premières analyses. En conclusion, nous soulignerons via cette étude l’importance de comprendre et d’influencer les processus d’aménagement, afin de créer des environnements urbains favorables à la santé et à l’inclusion de tous.
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Transformation des quartiers centraux et évolution du droit des femmes à la ville : étude de cas de la revitalisation urbaine intégrée de Sainte-MarieMarie-Ève Desroches (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Les aléas du développement des quartiers ouvriers ont engendré de nombreuses déstructurations sociales et spatiales qui affectent, encore aujourd’hui, les populations locales. À Montréal, Sainte-Marie est un des quartiers les plus touchés par la désindustrialisation et où des injustices sociospatiales persistent. Cette recherche vise à déterminer si la stratégie de revitalisation urbaine intégrée (RUI) permet d’accorder un droit à la ville aux femmes de ce quartier (Lefebvre, 1968; Fenster, 2005). Pour ce faire, nous étudions l’expérience de Sainte-Marie pour vérifier s’il y a amélioration de la qualité de vie des résidantes, inclusion des femmes dans une citadinité commune et transformation de l’urbanité du quartier, ce qui instaurerait une forme de justice sociospatiale.
Cette recherche adopte une approche méthodologique féministe afin d’étudier la gouvernance empruntée et les améliorations engendrées. La collecte de données se fait par une analyse documentaire, un questionnaire et une observation participante auprès d’un groupe de femmes.
Nos résultats préliminaires révèlent que la gouvernance insufflée par la RUI ne correspond pas à une approche ouverte et participative désirée par les femmes du quartier. Toutefois, cette stratégie a permis d’adresser la majorité des enjeux identifiés par celles-ci. D’ici la tenue du colloque, nous serons en mesure de vous dévoiler nos résultats concernant les impacts de la stratégie de RUI sur le droit à la ville des femmes du quartier.
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La dispersion résidentielle des familles ayant de jeunes enfants dans l’aire métropolitaine de repeuplement de Rimouski-Neigette et la MitisHubert Armstrong (Université Laval), Dominique MORIN
Depuis 2006, la MRC Rimouski-Neigette profite à la fois d’un boom de naissances et de soldes migratoires interrégionaux positifs chez les 0 à 14 ans, les 15 à 24 ans et les 25 à 44 ans. Les estimations par municipalités de la croissance du groupe des 0 à 4 ans dessinent quant à elles une aire de croissance qui longe le littoral et traverse cette MRC et sa voisine à l’Est, celle de la Mitis. Pendant que les domiciles des familles québécoises avec de jeunes enfants en région métropolitaine tendent à se concentrer en périphérie d’agglomération, les préférences résidentielles de celles qui vivent avec des enfants de 0 à 4 ans dans une aire métropolitaine de plus petite taille, formée de deux villes et de villages, se manifestent différemment. Le nombre des 0 à 4 ans y croît dans les quartiers les plus centraux de Rimouski, dans Mont-Joli, ainsi que dans les localités les plus près de ces villes. Cette communication s’appuie sur les données des recensements de 2006 et 2011, analysées par localités (SDR) et par quartiers (AD), en tenant compte de leur morphologie et des différences selon les formes des familles, le nombre des enfants et la présence ou l’absence d’enfants plus âgés ou d’adolescents à la maison. Ces résultats suggèrent une extension originale de la dispersion métropolitaine des familles québécoises qui convertit les environs d’un centre urbain régional en espace offrant une variété de lieux adoptés pour élever ses enfants à proximité de la ville et de la nature.
Session d'affiches
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Arabisance et néo-mauresque : rapport de l’architecture moderne au Maghreb à tradition et au patrimoine; Philippeville, l’autre face de la ville coloniale européenneRéda Said Amarouchéne, Dounia Laouar (laboratoire LACOMOFA Biskra)
Nous allons essayer Vérifier si le style architectural travers les ouvrages édifiés à Philippe ville dans le style néo-mauresque rendent vraiment hommage à l’architecture arabo-musulmane? et si leurs style s’inscrit réellement dans une politique de protectorat? Par la compréhension d’une part le langage classique dans l’architecture néo- mauresque et d’autre part l’apport de l’architecture arabo-islamique dans ces ouvrages références .
Si la première période de la colonisation française en Algérie se caractérisait par l’emploi du style néo- classique, interprétant ainsi la force du style du vainqueur. Le style adopté dans la seconde période semble être celui de la réconciliation avec les populations indigènes. C’est le style néo-mauresque, ou le style protecteur.
La directive de l’administration coloniale qui consistait à adopter le style néo-mauresque comme style de l’Etat est officialisée par plusieurs circulaires pendant le gouvernement de Charles Célestin Jonnart à partir de 1905. Ce style se veut une tentative de réinterprétation des valeurs du patrimoine architectural et urbain traditionnel dans les constructions coloniales, une manière d’arabiser le cadre bâti. Les architectes français ont puisés largement dans le vocabulaire maghrébin. En Algérie, on compte un nombre important de bâtiments arabisés et qui répondent à des besoins moderne, tels que : les gares, postes, hôtels de ville, des fonctions qui n’existaient pas dans la ville traditionnelle.
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Sélection des modèles de partenariat public-privé les plus appropriés pour les projets d’immobilisationsOsama MOSELHI, Zorana Popic (Université Concordia)
Le partenariat public-privé (PPP) est une catégorie des modes de réalisation des projets d’immobilisations qui transfère au secteur privé non seulement les responsabilités pour conception et construction, mais aussi une ou plusieurs autres responsabilités comme financement, entretien ou exploitation. Les différentes combinaisons des responsabilités transférées représentent les différents modèles PPP. Afin d’entreprendre un projet selon l’un des modèles PPP, les agences publiques doivent démontrer qu’une valeur ajoutée pour les fonds publics investis pourra être obtenue. Cela exige que le mode traditionnel le plus approprié pour le projet soit comparé au mode PPP le plus approprié. L’objectif de cette recherche est de développer une méthode pour sélectionner le mode PPP le plus approprié pour le projet. La méthodologie comprend l’analyse d’une base des données de 205 projets PPP Canadiens et 11 études de cas détaillées. Les explications par rapport aux raisons de choisir certaines modes PPP, autant que les liens entre les caractéristiques des projets et les modes PPP ont été analysées. La méthode proposée comprend deux niveaux. Le premier niveau permettra de filtrer les alternatives non applicables, s’il y a lieu, et le deuxième niveau consistera en analyses qualitative et quantitative des alternatives. Cette méthode fait partie d’un système d’aide à la décision pour sélectionner les modes de réalisation des projets et elle pourrait aussi être appliquée indépendamment.
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Visualiser les adaptations aux changements climatiques : interpréter l’information scientifique pour imaginer des solutions de design et favoriser l’émergence d’un savoir localEtienne COUTU SARRAZIN, Marie-Noël Chouinard (Université Laval), Maxime ROCHETE, Geneviève VACHON
Cette affiche présente une stratégie visuelle visant à traduire de l’information scientifique issue d’un projet de recherche-action en des scénarios concrets d’adaptation urbaine aux changements climatiques. Servant de base à une validation dans le cadre d’une consultation en ligne, les dessins doivent communiquer des principes efficacement afin de susciter des commentaires sur la faisabilité et l’acceptabilité sociale des adaptations. Le design et les stratégies visuelles de communication se sont développés en trois phases itératives de conception, ajustement et validation. Le développement d’un environnement urbain de référence au caractère générique a permis de localiser les scénarios d’adaptation pour que les participants à la consultation les situent facilement. Aussi, des images ‘avant/après’ réalisées au moyen de représentations abstraites (diagrammes, plans, axonométries) se sont avérées utiles pour transmettre de l’information sur des secteurs urbains à grande échelle. Le caractère réaliste des dessins s’est montré efficace pour faire émerger le savoir implicite des participants. Enfin, des fiches sur les mesures d’adaptation combinant dessins et information factuelle ont aidé la compréhension des aspects techniques des scénarios. Validés lors d’une consultation en ligne, ces scénarios et mesures illustrés constituent des outils utiles pour les acteurs intéressés par l’élaboration de stratégies de résilience urbaine aux changements climatiques à l’échelle locale.
Pratiques spatiales et aide à la décision
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La saisie du territoire par l’urbaniste professionnel dans la pratique contemporaine au Québec : vers une approche géographique structurale (recherche financée par le CRSH 2012-2015)Isabelle Laterreur (UdeM - Université de Montréal)Dans sa pratique professionnelle, l’urbaniste réalise des études du territoire qui lui permettent de connaître un milieu dans le but d’y intervenir. Le problème, provenant de mes observations sur dix ans comme urbaniste, est que cette saisie du territoire semble partielle. Elle atteint difficilement ses dimensions les plus profondes. L’oblitération (Choay 1970) se transmet jusqu’au projet qui aurait avantage à tenir compte du «fond territorial» (Corboz 2001) pour s’inscrire dans la longue durée. La géographie structurale (Desmarais et Ritchot 2000) propose une approche théorique qui permet d’accéder à ces dimensions, mais n’a jamais été appliquée à l’urbanisme. Cette recherche vise d’abord à cerner le problème de la saisie à partir du cas de la pratique urbanistique au Québec. L’objectif est de comprendre l’étape de l’étude du territoire en urbanisme où la connaissance est produite dans le but d’agir. La question est: comment la notion de territoire de la géographie structurale opère ou non, peut opérer ou non, à cette étape de la pratique? Des études d’urbanisme réalisées dans le cadre d’opérations de planification à Montréal seront interrogées pour accéder au territoire de l’urbaniste qui sera comparé à celui de la géographie structurale ayant produit également des études sur le même espace. Cette communication vise à présenter la problématique de recherche, sa stratégie par étude de cas ainsi que les résultats théoriques attendus.
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Un système d’aide à la décision à plusieurs niveaux permettant la sélection des modes de réalisation les plus appropriés pour des projets d’immobilisationsOsama MOSELHI, Zorana Popic (Université Concordia)
Un mode de réalisation de projets détermine la structure des relations entre les principaux intervenants et le moment de leur implication dans le projet. Le choix du mode de réalisation peut avoir une incidence quant au succès du projet, en termes de coûts, d’échéancier et de qualité, peut minimiser les différends et maximiser la valeur. L’objectif de cette recherche est de développer un système d’aide à la décision (SAD) pour sélectionner le mode de réalisation le plus approprié pour le projet. Les SAD existants à cet effet ne considèrent pas tous les modes de réalisation utilisés aujourd’hui. La méthodologie de recherche comprend la revue de littérature et l’analyse des études de cas. La méthode proposée s’appuie sur le système développé par le Construction Industry Institute (CII) en 2003. Le processus proposé comprend quatre niveaux décisionnels. Le premier niveau consiste en la décision s’il y a lieu ou non de partager le projet en plusieurs parties ayant des modes de réalisation différents. Le deuxième niveau s’applique aux projets publics seulement et consiste à examiner les modes de réalisation en Partenariat public-privé. Le troisième niveau comporte les données d’entrée qui permettent de filtrer les critères et les alternatives non applicables. Le quatrième niveau consiste en l’analyse multicritères en utilisant le processus de hiérarchie analytique, afin de sélectionner le mode de réalisation le plus approprié. Le système est automatisé par un outil informatique.
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Qualité de l’environnement urbain et localisation des écoles primaires de l’île de Montréal : les jeunes sont-ils à risque?Philippe APPARICIO, Dan CROUSE, Mathieu Carrier (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société), Anne-Marie SÉGUIN
L’analyse de l’air et du bruit routier ambiant de l’environnement limitrophe aux écoles primaires représente un enjeu puisque les enfants y sont présents une grande partie de la journée. L’objectif de cette présentation est double. Il s’agit de comparer la longueur d’axes majeurs de circulation, des niveaux de concentrations de NO2 et de l'intensité du bruit routier en décibels (dBA) dans un rayon de 200 mètres autour des écoles par rapport au reste de l’île de Montréal; puis de vérifier s’il existe des différences significatives à l’égard de ces indicateurs de polluants en fonction du niveau de défavorisation socio-économique des écoles.
Les 319 écoles primaires ont été localisées dans un SIG. Trois types d’indicateurs de polluants basés sur la typologie routière, la concentration de NO2 et du bruit routier ont été calculés à 200 mètres des îlots urbains de l’île de Montréal et des écoles primaires.
Les écoles primaires montréalaises, sans égard à leur niveau de défavorisation socio-économique, se localisent dans des îlots urbains où il y a moins d’axes majeurs de circulation et sont caractérisés par des concentrations similaires de NO2 comparativement au reste de l’île de Montréal. Toutefois, la concentration de NO2 près des écoles primaires est positivement et significativement associée avec leur niveau de défavorisation, ce qui traduit une situation d'iniquité environnementale.
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La révision des cartes électorales : délimitation et dénomination des circonscriptionsYaïves Ferland (Université Laval)
La révision périodique de cartes électorales nécessite des redécoupages et des fusions de parties du territoire politique. Les circonscriptions (ou «comtés») et districts (ou «quartiers») électoraux préexistants se voient amputés, augmentés ou recomposés, ou bien disparaissent, afin que chacun compte un nombre équivalent d’électeurs (avec un écart maximum établi par la loi) en assemblant des unités de recensement. Pour leur délimitation cartographique, on prétend tenir compte de limites de séparation significatives au plan socio-économique, autant que d’entités géographiques: rivière, falaise, route, voie ferrée, aire industrielle ou inhabitée, limite cadastrale ou municipale. Le problème: cet exercice éreintant, confronté à la grogne politique et aux référents identitaires, donne des résultats consternants car l’étendue spatiale des toponymes reconnus n’y est plus essentielle. Simples étiquettes, on déplace celles-ci sur un espace différent ou créé, ou on maintient des noms connus par leur énumération (jusqu’à six termes!) dans des limites disproportionnées. Une étude d’analyse cartographique comparative et critique des aberrations posées par ces tendances à divers niveaux politiques (municipal, québécois, fédéral) mène à proposer quelques règles de délimitation et dénomination électorales visant la simplicité de représentation identitaire, afin d'éviter ces noms commémoratifs avec prénoms ou les vagues génériques remplaçant de jolis noms authentiques, uniques et typiques.
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En temps et lieux : l’utilisation de TIC mobiles dans les déplacements quotidiens de résidents de la CMQMichel Després (UdeM - Université de Montréal), Andrée FORTIN, Dominique MORIN
De récentes études sur la mobilité quotidienne et l’usage de TIC (Technologies d’Information et de Communication) suggèrent que le recours aux technologies mobiles viserait notamment à mieux arrimer activités et temps de transit. Cette communication s’intéresse aux liaisons entre l'utilisation de TIC mobiles et les déplacements effectués au quotidien. La base de données utilisée est celle d'une enquête Internet du GIRBa "Demain Québec" menée en 2011 auprès des habitants de la CMQ, dont 1647 individus ont répondu à des questions sur leur utilisation des TIC, leurs stratégies de transport quotidiennes et leur organisation du temps. Après classification des répondants selon leur profil socioéconomique et leur profil d'utilisateur des TIC mobiles, des analyses statistiques et cartographiques montrent que les individus utilisent leur TIC mobiles afin de fragmenter leurs activités de travail ou d'étude en divers lieux de manière "légère" ou "stationnée", selon les espaces de flexibilité laissé par leur gestion de l’aller-retour entre le domicile et leur lieu d’occupation principale. Les lieux commerciaux tels que les cafés et restaurants sont ainsi des lieux de travail ou d’études populaires dans la plupart des groupes socioéconomiques, mais chez des types d’utilisateurs de TIC particuliers au sein de chacun, notamment des femmes "TI" en emploi, propriétaires et automobilistes, des hommes étudiants "Ordi Port" habitant le Centre-ville, etc. que nous analysons sociologiquement.
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Incompréhension géospatiale chez l’élève : dépasser le seuil critique par les jeux sérieux éducatifs mobilesYaïves Ferland (Université Laval), Margot KASZAP
Certaines technologies passives (GPS, Google Maps) remplacent et déclassent les habiletés cognitives traditionnelles pour se repérer sur le terrain, déterminer un trajet propre et constituer une connaissance géospatiale. Cela amplifie une déficience en lecture et usage de la carte géographique (tous formats et échelles) que le programme scolaire du primaire ne comble pas. Notre pratique d’enseignement puis des recherches exploratoires faisaient déjà le constat que vers 11-12 ans, les élèves atteindraient un seuil critique quant à leur compréhension des structures géospatiales et de leurs représentations cartographiques. Si insuffisantes, leurs faibles compétences acquises déclineraient puis ne se redévelopperaient que difficilement à l’âge adulte, leur motivation devenant problématique. L’étude considère l’impact d’appareils interactifs mobiles (ex.: iPad) sur les habiletés géospatiales employées lors de jeux sérieux éducatifs sur le terrain, utilisant la carte et la saisie autonome de données géoréférencées (il ne s’agit donc pas de « géocaching »). La méthodologie combine des scénarios thématiques en situation d’apprentissage et d’évaluation (SAÉ) avec des trajectoires à géométries variables dans un quartier, structurés par degrés croissants de complexité géospatiale. En prolongeant les phases théoriques d’appréhension de l’espace, l’objectif est de définir de façon opératoire ce fossé développemental en géographie scolaire afin d’en dépasser les faiblesses fonctionnelles.