Informations générales
Événement : 82e congrès de l'Acfas
Type : Domaine
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Cette section traite des plus récentes avancées dans la recherche sur les facteurs de production et leur rémunération, le commerce et la concurrence sur les marchés, ainsi que les attentes des consommateurs et des différences sectorielles.
Le capital et le travail, comme principaux intrants à la production, sont discutés dans la première session, avec un accent sur la comparaison, les causes et l’effet des disparités de revenu qui persistent entre différents groupes sociaux. Les défis de l’intégration et du développement professionnels y sont également abordés.
Des recherches concernant le commerce de détail, l’industrie agricole, l’industrie de la télévision et celle de la microfinance partagent l’affiche de la deuxième session, avec en toile de fond la question des attentes des consommateurs, de leur bien-être et de leurs comportements.
Enfin, le commerce international ainsi que la corruption et la concurrence qui y ont cours font l’objet de la troisième session de cette section.
Dates :- Andrée De Serres (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
- Komlan Sedzro (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Programme
Revenu, capital et travail
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La clé de lecture du Capital : Karl Marx et Nikolai Ivanovich SieberMathieu J. Lainé (Université Laval)
Le Capital (1867), on nous le dit sur tous les tons, est inintelligible pour qui ne connait pas la philosophie hégélienne. Or — comme nous tâcherons de le démontrer dans notre présentation —, Marx lui-même affirme explicitement l’inverse dans la postface de la seconde édition allemande du Capital (1873), rédigée en réponse aux représentants de l’école historique d’économie politique allemande (Historische Schule der Nationalökonomie) qui ont crié à la sophistique hégélienne dans leurs comptes-rendus critiques de la première édition de l’ouvrage. Exilé à Londres depuis alors vingt ans, Marx consacre en effet ce texte à se défendre contre leurs accusations et à se dissocier de Hegel. Il invoque dans son plaidoyer un témoin à décharge : l’économiste russe Nikolai Ivanovich Sieber (1844-1888), de l’université de Kiev. Marx entérine publiquement l’interprétation ricardienne du Capital qu’a offert Sieber dans son étude Téorie tsennosti i Kapitala D. Ricardo v sviazi s pozdneishimi dopolneniiami i raz’iasneniiami (1871), et il fait expressément appel à son autorité scientifique afin de convaincre ses critiques allemands qu’il a eu recours dans son ouvrage non pas à la sophistique hégélienne, mais bien plutôt à la méthode déductive de l’école anglaise d’économie politique classique. Sieber, dont les textes n’ont que récemment été traduits du russe, nous aurait-il livré la véritable clé de lecture du Capital ?
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Comparer l’inégalité et l’égalité des revenus comme composantes de la polarisation du bien-êtreAndré-Marie Taptue (Université Laval)
COMPARER L’INÉGALITÉ ET L’ÉGALITÉ DES REVENUES COMME COMPOSANTES DE LA POLARIZATION DU BIEN ÊTRE
André-Marie TAPTUE, Ph.D. Candidate. Université Laval. Département d’Économique
Email: andre-marie.taptue.1@ulaval.ca
RESUNÉ
Dans les études de la polarization du bien être, deux variables sont essentiels pour la construction de l’indice de polarization et pour les comparaisons des distributions. Il s’agit de l’alienation et de l’identification qui représentent respectivement la composante inégalitaire et égalitaire de la polarization.
Nous traitons séparément ces deux composantes dans un exercice pour comparer deux distributions du revenu. Nous montrons comment on peut dire si une distribution est pls in(égalitaire) ou non qu'une autre.
L’ordre entre deux distributions peut changer si on change la valeur d’un parametre dans l’indice de polarization. Face à cette problématique, nous développons une méthode pour des comparaisons robustes permettant de conclure si une distribution est plus inégalitaire (égalitaire) qu’une autre quelque soient les paramètres qui sont dans l’indice de polarization.
Nous appliquons cette dernière méthodologie à 22 pays avec les USA comme reference auquel sont comparés les 21 autres pays. les revenus de certains pays sont plus inégalitaires que celui des USA. Il s’agit du Mexique et du Peru et d'autres le sont moins comme le Danemark et la Finlande. Certains pays (Allemangne) sont aussi moins égalitaires que les USA et d'autres le sont plus (Estonie).
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Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes?Carole Vincent (Consultant(e))
J’examine la question de l’écart salarial entre les sexes au Canada à l’aide des recherches et analyses statistiques les plus pertinentes et rigoureuses menées au cours des 10 dernières années à partir des données d’enquêtes de Statistique Canada. Plus précisément, j’évalue le bien-fondé de quatre hypothèses souvent avancées pour tenter d’expliquer qu’encore aujourd’hui, les femmes gagnent moins que les hommes : Les femmes sont surreprésentées parmi un nombre restreint de professions et métiers; Les femmes attacheraient plus d’importance aux attributs non pécuniaires de leur emploi; Les responsabilités familiales plus lourdes des femmes les amènent à rechercher des emplois leur permettant de mieux équilibrer travail et vie personnelle; Les stéréotypes de genres dans diverses pratiques en milieu de travail tendent à récompenser un modèle de travail qui correspond davantage à celui des hommes. J’en conclus que moins de la moitié des écarts salariaux observés s’explique par les caractéristiques productives différentes des femmes et des hommes comme le domaine d’étude ou la profession ou le nombre d’heures travaillées. Ce serait plutôt les différences dans les rendements que les femmes et les hommes tirent de leurs caractéristiques professionnelles qui donnent lieu aux écarts que nous observons. Je propose des recommandations en ce qui concerne l’élaboration de politiques sociales et économiques visant l’amélioration de l’égalité économique entre les femmes et les hommes.
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L’effet de l’écart de revenu sur la participation des immigrants au travail autonome au CanadaVictor Chung (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Nong ZHU
Au Canada, les recherches montrent que les
immigrants tendent à exercer plus les activités indépendantes que les natifs. Notre
objectif est d’analyser les déterminants de cette participation chez les
immigrants ainsi que les disparités ethniques et régionales observées. Nous
testons deux hypothèses : (i) l’emploi autonome des immigrants est
essentiellement motivé par l’écart de revenu entre le travail indépendant et le
travail salarié; (ii) le capital humain, l’origine nationale, l’année
d’immigration, etc., exercent aussi un effet important.La présente étude s’appuie sur les données du recensement 2006 à
20%. Nous utilisons la méthode « switching regression and structural
probit » pour analyser l’effet de l’écart de revenu sur la
participation au travail autonome.Les premiers résultats nous montrent que la
décision des immigrants de devenir travailleur autonome dépend largement de
l’écart de revenu entre l’activité indépendante et l’activité salariée. Dans
l’ensemble, plus l’écart est grand, plus la propension à participer à
l’activité indépendante est forte. Ce résultat est particulièrement important à
Montréal, à Vancouver et à Toronto. Les caractéristiques démographiques, le
niveau d’instruction, la profession et l’appartenance ethnique sont également
des déterminants de cette participation.À Montréal et à Toronto, l’effet du niveau d’instruction est important; tandis
qu’à Vancouver, l’appartenance ethnique et l’année d’immigration sont les
facteurs plus marquants. -
Les parcours professionnels des jeunes travailleurs d’agences de placement de personnelMarie-France Richard (Université Laval), Mircea VULTUR
Depuis quelques années, les agences de placement de personnel ont acquis une importance accrue dans le processus d’accès à l’emploi des jeunes. En agissant comme intermédiaire entre les jeunes travailleurs et les entreprises, les agences contribuent à structurer leur processus d’insertion professionnelle et leurs trajectoires sur le marché du travail, celles-ci s’inscrivant de moins en moins dans un cycle de vie professionnel standardisé.
L’objectif de la communication est d’aborder la situation de ces jeunes en portant un regard plus particulier sur leur parcours et leurs modes d’insertion professionnelle. Après avoir dressé le profil des jeunes qui font appel aux agences de placement de personnel, l’attention sera portée sur la manière dont ceux-ci parviennent à s’insérer sur le marché du travail et sur le rôle des agences dans ce processus en s’intéressant, notamment, aux types d’emploi auxquels ils accèdent, aux aspects stratégiques de leurs pacours ainsi qu’aux difficultés rencontrées.
Nos analyses sont fondées sur les données empiriques recueillies en 2013, dans le cadre d’un projet de recherche financé par le CRSH par l’entremise de l’ARUC-Innovations, travail et emploi. Au total, 40 entrevues ont été réalisées auprès de jeunes âgées entre 18 et 30 ans de la grande région de Québec qui ont fait appel à une agence de placement au cours des deux dernières années précédant l’entrevue.
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L’estime de soi a-t-elle un impact sur l’intégration socioprofessionnelle des immigrants?Andreea-Madalina ARBONE, Dorina Arbone (La Cité collégiale)
Recherche d’une vie meilleure, soif d’épanouissement personnel ou tout simplement goût de changement sont des raisons qui se retrouvent à la base de la décision de s’établir ailleurs (Arbone & Moldoveanu, 2010). Malgré tous les efforts faits par le Canada pour une bonne intégration des immigrants, il reste encore beaucoup d'obstacles à surmonter. Parmi ces obstacles, l’absence de reconnaissance de l'expérience est une source de sentiments douloureux dont la frustration et la perte de confiance. Au cœur de notre recherche quantitative se trouve l’impact de l’estime de soi sur l'intégration socioprofessionnelle des immigrants dans la région Ottawa-Gatineau. Ainsi, un échantillon de 112 participants ont répondu à un questionnaire écrit construit par la chercheuse principale. En nous basant sur des suggestions des recherches antérieures, des liens directs semblent s’établir entre l’estime de soi et les relations avec les autres, la motivation ainsi que la perception du succès ou de l’échec vécu (Desruisseaux & Paulin, 2005;Duclos, 2004). Ces liens influencent l’adaptation socioprofessionnelle. Contrairement aux résultats d’autres recherches, il semble que la frustration n’affecte pas l’estime de soi des immigrants européens qualifiés, mais l’estime de soi influence l’intégration socioprofessionnelle des immigrants provenant des pays en voie de développement.
Consommateurs et commerce international
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Le commerce international de compensation à l’heure de la mondialisation des marchés, caractéristiques et difficultésKamel Khiari (Université Sainte-Anne)
En cette ère de mondialisation des marchés, parler de commerce international de compensation ce n’est plus faire référence au seul concept de troc (cette technique ancestrale qui permet d’échanger des produits sans recourir à l’usage de la monnaie), mais à une terminologie plurielle et à des formules contractuelles très complexes (troc monétisé, contre-achat, achat-en-retour, Offset, …) très bien adaptées au commerce moderne et où la monnaie est souvent bien présente.
L’objet de la communication est de présenter les résultats d’une recherche doctorale traitant des caractéristiques et des difficultés de ce mode de transactions qui, dans un marché global de plus en plus concurrentiel, constitue souvent, pour les opérateurs du commerce international, un outil efficace de marketing.
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L’écosystème entrepreneurial dans le secteur agricole au Maroc : l’état des lieux et les facteurs explicatifsMohamed Binkkour, Aboudrar Lahoucine (Université Ibn Zohr)
Le secteur agricole est l’un des secteurs phares de l’économie marocaine. Avec une contribution de 19% dans le PIB national, partagé entre agriculture (15%) et agro-industrie (4%). Améliorer l’écosystème entrepreneurial dans ce secteur est traité comme l’un des principaux axes du développement au Maroc.
Selon Moore et al. (2006) l’écosystème d’affaires est « une communauté économique fondée sur l’interaction entre entreprises et acteurs individuels ». Il s’agit des environnements élargis où les différents acteurs mettent en œuvre des initiatives coordonnés pour soutenir les entrepreneurs et transformer l’économie par l’entrepreneuriat.
Isenberg (2010) a proposé un modèle pour l'écosystème basé surles six dimensions ou domaines en interaction généralement évoqués pour décrire ce concept: Politique, finance, marchés, culture, capital humain et soutiens, chacun incluant des sous-éléments qui ont une influence sur la formation et la trajectoire des entrepreneurs.
Ce travail de recherche se fixe comme objectif de décrire l’état de l'écosystèmeentrepreneurial dans le secteur agricole marocain, tout en s’interrogeant sur les facteurs explicatifs d’une telle situation.
Pour répondre à notre problématique nous avons opté pour une recherche de terrain réalisée auprès de 117 entrepreneurs Marocains dans le secteur agricole. Ainsi, nous avons construit un guide d’entretien avec des questions qui gravitent autour des dimensions clés de l’écosystème entrepreneurial développées par Isenberg.
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Corruption et commerce international de déchetsSophie Bernard (Polytechnique Montréal), Guillaume Vergne (Polytechnique Montréal), Thierry WARIN
L’objectif de cette recherche est de mettre en évidence le lien entre la corruption et le commerce illégal des déchets. Les flux de déchets prennent une place de plus en plus importante dans le commerce international. En 2012, plus de 430 millions de tonnes ont circulé entre les pays contre 260 millions de tonnes en 2002. Pourtant, depuis la signature de la convention de Bâle en 1992 les pays sont chargés de mettre en place des mesures pour limiter le commerce transfrontalier de déchets.
Pour expliquer ces échanges, l’hypothèse des havres de pollution a été étudiée à de nombreuses reprises. Selon cette hypothèse, les flux de déchets se font à destination des pays possédant les règlementations environnementales les moins contraignantes. Outre la dangerosité liée au transport de ces marchandises, l’accumulation de déchets dans ces pays, où ils ne sont pas toujours valorisés ou détruits, pose des problèmes environnementaux.
Il existe une différence entre la sévérité des règlementations environnementales et leur mise en application. Cette étude s’intéresse aux causes de cette différence. Nous utilisons la corruption comme variable d’approximation de la faiblesse institutionnelle. En termes méthodologiques, nous utilisons un modèle économétrique fondé sur des données bilatérales sur les échanges de déchets et des données secondaires sur la performance et la corruption.
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Le phénomène de la corruption dans le commerce internationalKamel Khiari (Université Sainte-Anne)
La pratique de la corruption dans le commerce international occupe depuis quelques mois une grande place dans l’actualité économico-juridique internationale. Il s’agit d’un thème qui , surtout en cette ère de mondialisation des marchés, pose sur le plan de la recherche de multiples et importantes questions touchant notamment à l’encadrement juridique de ce phénomène, à son importance économique en passant par les moyens de sa prévention et la responsabilité des dirigeants d’entreprise qui s’y adonnent. La communication proposée traitera de ces différents thèmes à travers un exemple qui a défrayé l’actualité canadienne récemment avec les révélations qui ont été rapportées par les médias internationaux sur l’implication de la compagnie de génie-conseil SNC Lavalin dans plusieurs affaires de corruption dans différents pays. Après avoir été éclaboussée par ce type d’affaires en Lybie et en Tunisie, la firme canadienne se retrouve actuellement dans un énorme scandale de corruption en Algérie où elle a admis avoir eu recours, pour l’acquisition d’importants marchés à un intermédiaire qui est actuellement au cœur des scandales de corruption à Sonatrach, la société pétrolière algérienne.
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Réglementation de l’industrie de la télévision et bien-être des consommateurs au CanadaYves Francis Odia (ÉNAP - École nationale d'administration publique), Filip PALDA
Depuis longtemps, le gouvernement du Canada met en œuvre dans le domaine culturel en général, et celui de la télédiffusion en particulier, une politique qui impose aux entreprises du secteur des exigences strictes en termes de contenu canadien dans les productions diffusées. Ces exigences prennent essentiellement la forme de restrictions quantitatives des productions étrangères et de conformité à des règles financières imposant une certaine structure de coûts aux entreprises de radiodiffusion.
Cet article évalue l’impact de cette politique de contenu canadien sur le bien-être des consommateurs. Le papier montre que la politique entraîne une modification du système de prix tant sur le marché de la production télévisuelle que sur celui de la consommation, ce qui peut conduire les agents économiques à réviser leurs choix de consommation, d’épargne, d’offre de travail ou même encore d’investissement.
L’un des défis les plus importants pour un gouvernement est d’identifier les perdants et les bénéficiaires de la politique qu’il souhaite mettre en œuvre. Cet article propose, en s’inspirant du modèle développé par Rosen (1986) pour construire sa théorie des compensations salariales sur le marché du travail, une méthode permettant d’identifier les individus qui sont pénalisés par la politique de contenu canadien à partir de la sensibilité du bien-être des agents au changement des prix.
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Des consommateurs injustes : impact de l’injustice vécue par les employés sur leurs émotions, leur satisfaction et leurs comportements dans les commerces de détailJean-Charles CHEBAT (HEC Montréal), Benoît Gaucher (HEC Montréal)
Cette étude traite des comportements des employés dans les commerces de détail suite à un client injuste. La littérature scientifique est très importante concernant les sources d’injustices internes, comme un superviseur ou un collègue injuste. Malheureusement, peu d’études se sont intéressées à une cause externe, le client. De plus, l’impact de la distance hiérarchique individuelle sur le sentiment de justice est aussi étudié, ce qui permet de combler une lacune importante dans la littérature scientifique.
Une modélisation par équations structurelles est performée. Les résultats de l’étude faite auprès de 502 employés en contact dans les commerces de détail confirment toutes les hypothèses. Cette recherche démontre que plus l’employé a une forte distance hiérarchique, et donc une plus grande capacité d’accepter une relation d’inégalité, et plus il a l’impression d’être traité justement. Mais surtout, l’étude démontre que la stratégie du client roi, en fin de compte, fera baisser la qualité de service. En effet, les clients injustes vont mettre l’employé dans un état émotionnel tel qu’il affichera un faux sourire, sera moins satisfait au travail (ce qui augmente le taux de roulement du personnel) et enfin, fera preuve d’absentéisme ou pire, de présentéisme (employé présent, mais pas pleinement productif). Au final, l’étude suggère de traiter le client comme un prince et non comme un roi afin d’améliorer sa qualité de service reçu et la qualité de vie au travail de l’employé.
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Les déterminants de la profitabilité des institutions de microfinanceLâma Daher, Erwan Le Saout (Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1))
Placée sur le devant de la scène médiatique par l’ONU et par le comité Nobel qui ont respectivement déclaré l’année 2005 année internationale du microcrédit et attribué en 2006 le Prix Nobel de la Paix à Muhammad Yunus, la microfinance semble avoir depuis perdu quelque peu de son aura. Beaucoup y voient une crise de croissance en raison de l’afflux inattendu et excessif de capitaux.
Cet article a pour objet d’examiner les déterminants de la performance – rentabilité financière et rentabilité économique – des instituts de microfinance (IMF). A cette fin, nous avons recours à l’économétrie de panel. Ceci nous permet de tenir compte de la dimension chronologique et de la dimension spatiale de la performance. Nous développons ainsi un modèle statique à effets fixes et aléatoires et un modèle dynamique avec un effet autorégressif. Nos résultats permettent d’expliquer la rentabilité des IMFs par des variables macroéconomiques (croissance économique, variation des taux de change, proportion de la population rurale…), des variables sociétales (niveau de liberté financière, qualité de protection des droits de propriété privée…) et des variables financières propres aux IMFs (structure financière, risque de crédit, taille de l’actif, montant moyen des emprunts, coûts administratifs…). Enfin, nous mettons en exergue une persistance du niveau de la profitabilité des IMFS et une dimension temporelle de la performance.