Informations générales
Événement : 82e congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :De plus en plus d’institutions sociales et de chercheurs s’intéressent à la transition vers la vie adulte et aux conséquences colossales que cette période développementale peut avoir dans le cycle de la vie (Gorter et al., 2011). En effet, la conjoncture des transitions développementales, éducationnelles, résidentielles, parentales et situationnelles (par ex. adolescence vers l’âge adulte, secondaire-postsecondaire, communauté-milieu urbain, adolescent-parent, milieu familial-appartement) vient complexifier les recherches et l’intervention auprès des jeunes en transition. Aussi, la majorité des chercheurs, des équipes de recherche et des institutions qui participent au développement des connaissances sur les jeunes en transition ciblent une population particulière, un milieu de vie (p. ex. scolaire), une problématique précise pour arriver à fragmenter cette complexité et développer des interventions ciblées. Ce colloque veut précisément contribuer à mettre en commun les connaissances cumulées de part et d’autre, susciter les échanges, inspirer les collaborations de recherche et développer des partenariats entre les milieux de la recherche et de l’intervention sur le thème des jeunes en transition.
Date :- Julie Marcotte (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Programme
La conjoncture transition scolaire et transition à la vie adulte
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Mot de bienvenue
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Principaux facteurs de risque de la dépression chez les jeunes adultes effectuant la transition secondaire-collégialDiane Marcotte (UQAM - Université du Québec à Montréal), Alexandra POTVIN (Cégep de Sorel-Tracy), Aude Villatte (UQO - Université du Québec en Outaouais)
La santé mentale des étudiants collégiaux constitue une préoccupation centrale en Amérique du Nord et en Europe. Ce sont plus de 85% des directeurs qui rapportent une augmentation des problèmes psychologiques sévères dans les dernières années (Dadonna, 2011). Il semble que les difficultés d'adaptation et les problèmes de santé mentale soient plus particulièrement présents lors de l'entrée au post-secondaire (Boujut, Koleck, Bruchon-Schweitzer & Bourgeois, 2009). Compte tenu de ces éléments, il s'avère essentiel d'identifier les facteurs de risque des difficultés de santé mentale, et plus particulièrement de la dépression qui constitue aujourd'hui le diagnostic le plus présent chez les nouveaux arrivants au Cégep (Marcotte, 2013). Notre échantillon se compose de 389 étudiants en 1ère année de Cégep, âgés de 16 à 35 ans (âge moyen = 18,9 ans), inscrits en programmes préuniversitaires ou techniques. Afin de rendre compte des multiples facteurs susceptibles d'influencer la dépression des cégépiens, de nombreuses mesures ont été sélectionnées, relatives aux sphères personnelle, familiale, scolaire et sociale. Les résultats des analyses de régression logistiques que nous présentons peuvent aider à éclairer l'élaboration de programmes de prévention et de traitement pour les étudiants vulnérables à la dépression pour lesquels jusqu'à présent encore trop peu de ressources sont disponibles au sein des établissements postsecondaires.
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Effets des objectifs personnels sur le décrochage scolaire chez les étudiants présentant des symptômes de dépressionDiane Marcotte (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Laurence Paré (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le décrochage scolaire constitue actuellement une priorité pour le Québec (MELS, 2013). D'ailleurs, Marcotte (2013) rapporte que les jeunes déprimés observent un taux de décrochage plus élevé que les étudiants non déprimés. Cet effet semble encore plus important lors de la transition secondaire-collégiale, puisque cette période concorde avec l'émergence habituelle de la dépression, située entre 15 et 25 ans (Patten et al., 2006). Par ailleurs, la recherche démontre qu'avoir des objectifs personnels a un effet bénéfique sur la réussite académique (Lese et al., 1994). Cette étude pose l'hypothèse que les jeunes déprimés ayant des objectifs présenteront plus de résilience que les étudiants déprimés n'ayant pas d'objectifs. Les participants proviennent d'une collaboration universités-collèges financée par le MELS et dirigée par Dre Marcotte. Les résultats révèlent que les étudiants déprimés persévèrent moins à l'école (r= -0,122*). On note également que l'intensité de la dépression est associée avec le fait d'avoir moins d'objectifs (r= -0,652**). De plus, avoir des objectifs est associé à la résilience scolaire (r= -0,649**), telle que définie par Marcotte. Des analyses de régressions multiples sont en cours afin de pouvoir mieux expliquer l'interaction entre la dépression, les objectifs personnels et le décrochage. Cette recherche met de l'avant l'impact des objectifs personnels sur le décrochage et sur la résilience scolaire chez les jeunes présentant des symptômes de dépression.
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Pause
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Étude de l'impact de la cohésion familiale sur la relation entre l'adaptation au cégep et les symptômes anxieuxCynthia Lamarre (UQAM - Université du Québec à Montréal), Diane Marcotte (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La transition aux études collégiales génère un stress important qui sollicite de bonnes capacités d'adaptation chez le jeune adulte (Vezeau & Bouffard, 2007). Dans ce contexte, le soutien social et familial agit comme un facteur de protection contre les difficultés d'adaptation. Les étudiants collégiaux cumulent parfois un ensemble de facteurs de risque les rendant plus vulnérables à des problèmes d'adaptation et psychologiques comme de l'anxiété (Houle, 2005). De plus, les troubles anxieux sont en augmentation chez les étudiants de niveau postsecondaire (Eisenberg et al. 2007). L'objectif de l'étude est d'évaluer l'impact de la cohésion familiale sur le lien entre l'adaptation au Cégep et les symptômes anxieux. Les données de cette étude proviennent d'une étude sur la transition secondaire-collégiale réalisée auprès de 389 participants âgés de 16 à 35 ans inscrits en première année au Cégep. Les résultats préliminaires montrent qu'une meilleure adaptation au Cégep est corrélée à un niveau d'anxiété plus faible (r =-0,35, p=0,01) et une cohésion familiale plus grande (r =0,23, p=0.01). Aussi, une cohésion familiale plus grande est corrélée à un niveau d'anxiété plus faible (r =-0,32, p=0,01). La cohésion familiale est donc liée à une meilleure adaptation au Cégep et moins de symptômes anxieux. Des analyses de régression en cours permettront de vérifier l'effet modérateur de la cohésion familiale sur le lien entre l'adaptation au Cégep et les symptômes anxieux.
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Raccrochage scolaire : qui sont ces jeunes femmes qui se donnent une seconde chance?Geneviève Lévesque (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Julie MARCOTTE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Au Québec, la formation générale des adultes constitue un dispositif de seconde chance hautement fréquenté par les jeunes adultes qui s'inscrivent dans une démarche de raccrochage scolaire. Parmi ces apprenants en quête d'un premier diplôme, les jeunes femmes forment un groupe particulièrement vulnérable considérant leur niveau élevé de détresse psychologique ainsi que les conditions qui particularisent leur cheminement (maternité, pauvreté, difficultés passées et présentes, etc.). Cette étude veut répondre à un manque de connaissances au sujet des caractéristiques sociodémographiques, psychologiques et scolaires des raccrocheuses en comparant deux échantillons de femmes âgées de 18 à 25 ans qui fréquentent des contextes éducatifs différents, soit la formation générale des adultes et l'université. À partir de données quantitatives, cette étude permet de vérifier si ces deux groupes se distinguent sur le plan du développement identitaire, de la détresse psychologique et de l'implication scolaire. En outre, cette étude met en évidence les caractéristiques des jeunes femmes qui jouent un rôle médiateur dans le lien entre le contexte éducatif et la détresse psychologique. Les savoirs scientifiques issus de ce projet de recherche permettront de formuler des pistes d'intervention qui s'adressent spécifiquement aux réalités familiales, psychosociales et éducatives des jeunes femmes inscrites dans une démarche de raccrochage scolaire.
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Dîner
La transition à la vie adulte et la famille
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La discontinuité intergénérationnelle de la maltraitance : une autre façon de penser la résilienceF. DÉRY, Marie-Claude Richard (Université Laval), Marie-Claude Richard
La transmission intergénérationnelle (TI) est un phénomène étudié depuis plusieurs années dans le champ de la prévention de la maltraitance. Bien qu'il soit difficile de dégager un consensus scientifique sur sa prévalence, des études prospectives indiquent que la majorité des personnes victimisées n'adoptent pas de comportements maltraitants envers leurs enfants. Si le développement d'habiletés parentales est l'un des indicateurs les plus importants de résilience à long terme, il reste que plusieurs incompréhensions demeurent quant aux facteurs associés à la discontinuité intergénérationnelle de la maltraitance (DIM). La communication proposée traitera des facteurs associés à la DIM, et notamment du contre-modelage, c'est-à-dire de la décision d'une personne ayant un vécu de maltraitance d'agir de manière inverse de celle du ou des parents maltraitants. Cet élément susceptible d'expliquer en partie la DIM a émergé d'une recherche s'intéressant à mieux comprendre l'expérience du passage à la vie adulte de personnes ayant été placées jusqu'à la majorité. Les données recueillies auprès des participants ont souligné l'importance d'un « point tournant » dans le devenir adulte, un événement de vie charnière entraînant une rupture dans le parcours de vie de la personne. Or, pour certains participants, cette rupture procède d'une décision, celle de s'éloigner de modèles de comportements vécus pendant l'enfance afin de « devenir quelqu'un de bien ».
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La parentalité à l'adolescence : est-ce qu'une stratégie d'intervention pourrait améliorer le développement de l'enfant?Leslie ATKINSON (Ryerson University), Claire Baudry (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Audrey ST-PIERRE, George Tarabulsy (Université Laval)
Au Canada en 2011, le taux de natalité chez les adolescentes était de 13 pour 1000. Un grand nombre des enfants de ces jeunes mères, exposés à des facteurs de risques proximaux et distaux sont placés sur une trajectoire développementale problématique. Afin d'aider ces familles, différentes interventions leur sont offertes. Ces interventions peuvent être classées en trois catégories. La première cible l'amélioration de l'adaptation parentale en offrant du soutien aux mères (Interventions Soutien Maternel, ISM). La seconde est orientée vers l'amélioration des interactions mère-enfant (Intervention Interaction Mère-Enfant, IME). Et la troisième, mixte, associe les deux premières stratégies (ISM+IME). Certaines d'entre elles sont évaluées quant à leur efficacité pour améliorer le développement de l'enfant, rapportant des résultats variables d'une étude à l'autre. L'objectif de cette méta-analyse est d'évaluer l'efficacité des interventions sur le développement cognitif de l'enfant en considérant comme variables modératrices les trois stratégies d'intervention. Les 23 études répertoriées sont codifiées selon leur appartenance à l'une des catégories. Les résultats montrent que les trois stratégies sont efficaces pour améliorer le développement cognitif de l'enfant (ISM d=.24; IME d=.67; ISM+IME d=.52) mais différemment selon l'approche. Les deux stratégies impliquant un volet ciblant les interactions mère-enfant favorisent davantage le développement cognitif de l'enfant.
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Implantation pilote du programme « Enjeux liés à la parentalité précoce et à la sexualité »Mélissa Côté (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Julie MARCOTTE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
La littérature établit clairement le lien entre les comportements sexuels à risque, la parentalité précoce, les milieux socioéconomiques défavorisés, l'ethnie ainsi que les services de protection de la jeunesse. Les études portant sur les jeunes femmes provenant des services de la protection de la jeunesse montrent qu'elles adoptent des conduites sexuelles à risque et qu'elles deviennent mères précocement dans des proportions plus importantes que les jeunes filles de la population générale. Le programme «Enjeux liés à la parentalité précoce et à la sexualité» a été implanté en mars 2011 au sein du Centre jeunesse de Québec - Institut universitaire. Le projet est inspiré de programmes élaborés pour prévenir la sexualité à risque en centres jeunesse, de caractéristiques liées à l'efficacité de programme d'éducation sexuelle ainsi que du programme «Baby think it over!». Il vise le développement de connaissances en vue d'exercer des choix éclairés découlant d'une pensée critique chez les jeunes filles susceptibles de vivre une sexualité à risque et une parentalité précoce. Les entrevues menées auprès de cinq adolescentes ont montré que la participation au programme a suscité une prise de conscience plus concrète de la réalité d'être parent. Toutefois, elles mentionnent que leur expérience avec le bébé simulateur n'est pas représentative de la réalité et que leur attitude serait différente avec un vrai nourrisson.
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Pause
Ethnicité, communauté, identité et adaptation
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Mieux comprendre la vision des jeunes autochtones pour mieux les soutenirArlène Laliberté (UQO - Université du Québec en Outaouais), Georgia Vrakas (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Les communautés des Premières Nations font face à des désavantages socioéconomiques qui entraînent souvent, surtout pour les adolescents et les jeunes adultes, une précarité psychosociale qui affecte leur bien-être et leur développement. Malgré les statistiques choquantes relativement aux conséquences négatives vécues par ces jeunes, peu d'information scientifique a été recueillie afin de cerner, directement des principaux concernés, pour permettre une meilleure compréhension de la vision spécifique et des besoins des adolescents autochtones. L'objectif de cette présentation est de partager des données préliminaires d'une recherche participative basée sur la communauté (RPBC) visant à mieux connaître la perception qu'ont les jeunes autochtones du bien-être en utilisant la méthodologie de Photovoice. La présentation veut également aborder la pertinence, particulièrement auprès jeunes autochtones, des RPBC et des initiatives «grassroots» des communautés qui misent sur le développement des capacités afin d'amorcer les changements structuraux et durables.
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L'adolescence, période emblématique de confrontations de modalités biculturelles pour des descendants de migrants vietnamiensSophie Hamisultane (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La communication se veut apporter un éclairage sur le rapport social, interculturel vécu et entretenu par des descendants de migrants vietnamiens. Des processus socio-psychiques de constructions identitaires de l'enfance à l'âge adulte, en passant par l'adolescence ont été examinés pour avoir accès aux sens de leurs conduites individuelles tout en considérant leur histoire généalogique, le contexte socio-historique et politique du pays d'accueil. Des entretiens ont été réalisés en France et au Québec. La méthodologie présentée est celle de l'histoire de vie sur trois générations, adaptée du Roman familial et trajectoire sociale. Nous avons mis au jour en quoi le passage de l'adolescence en tant que période significative de l'altérité, est le lieu de confrontations de modalités biculturelles pour ces descendants de migrants; en quoi l'individu s'inscrit en tension entre des valeurs vietnamiennes où l'assujettissement à l'autorité familiale et générationnelle est centrale et des valeurs occidentales où l'axe de l'autonomie est perçu comme majeure par la société d'accueil. Dans cette période se joue également des problématiques liées à la reconnaissance et l'appartenance qui seront actualisées à l'âge adulte. Nous avons travaillé avec de jeunes adultes dans une approche clinique de co-construction du sens. Dans leur histoire, la période de l'adolescence racontée devient emblématique d'un mal-être vécu à l'âge adulte en tant que personne issue de l'immigration née dans le pays d'accueil.
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Mot de clôture