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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Dans tous les coins de la planète, les PME et le secteur public constituent les premiers pourvoyeurs d’emplois. Les bons résultats des PME et l’optimisation du secteur public sont par ailleurs d’excellents catalyseurs de croissance économique. Toutefois, ils rencontrent chacun des difficultés critiques qui hypothèquent dans plusieurs cas le dynamisme économique recherché. Alors que les PME souffrent habituellement de problèmes de financement dont le rationnement handicape leur expansion, le secteur public est souvent attaqué au sujet de son train de vie et de ses performances.

Sous une perspective internationale, le colloque aborde l’épineuse question du financement des PME et la performance dans le secteur public. Il s’agit précisément d'une comparaison des sources, pratiques et besoins de financement des PME aux quatre coins de la planète. Par ailleurs, la performance de la fonction publique, des sociétés publiques (entreprises detenues par l’État) et parapubliques sera examinée tant dans les pays développés que pour les pays sous-developpés ou émergents.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Ouverture du colloque


Communications orales

Les conditions de crédit et leur impact sur les PME

Présidence : Richard Archambault (Industrie Canada)
  • La perception de l'évaluateur principal face aux besoins de financement réels d'un projet d'investissement : l'évaluation des risques financiers dans les PME
    Jacques Bertrand (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Lorsqu'elles planifient des projets d'investissement, les PME utilisent rarement les méthodes conventionnelles d'évaluation financière. Plusieurs minimisent également l'importance des approches en coûts de revient estimatifs lors de la planification et tout au long du cycle de vie d'un projet. Par conséquent, il en résulte des montages financiers fragmentaires et souvent périlleux en cas d'imprévus. La littérature évoque que le propriétaire d'une PME est souvent le promoteur principal des projets d'investissement de son entreprise. Cette communication s'intéresse à ce promoteur et plus particulièrement sa capacité à évaluer les risques financiers de ces projets d'importance. Plusieurs perspectives pourraient être mises à contribution pour étudier les comportements du promoteur. Par exemple, l'approche des traits de personnalité en entrepreneuriat ou encore les théories de la décision. Celle que nous solliciterons relève de l'approche cognitive et vise à comprendre le phénomène de l'évaluation des risques financiers sur un projet spécifique en contexte de PME. Pour ce faire, nous dresserons un portrait de quelques spécificités des PME pour ensuite y associer le profil de l'évaluateur des risques du projet. L'étude pose l'hypothèse que ces deux facteurs façonnent en quelque sorte son jugement et sa perception sur les risques en présence. La recherche fut réalisée par l'étude de cinq projets d'investissements spécifiques dans cinq PME, dont 4 connurent l'échec et 1 le succès.

  • Le différentiel taux effectif-taux nominal dans les tontines financières : frein ou levier de financement pour les PME
    Marie Therese Ngouem Epouse Um (Université de Douala)

    Les PME sont considérées, à travers le monde, comme le type d'entreprises sur lequel les pouvoirs publics fondent de nombreux espoirs pour accroître la création des emplois et densifier le tissu économique. En temps de crise, elles apparaissent du fait de leur flexibilité, comme une bouée de sauvetage pour relancer la croissance.

    Paradoxalement, elles sont souvent exclues des circuits formels et traditionnels de financement. Elles doivent alors rechercher ailleurs, essentiellement dans les circuits de financement de proximité, les ressources leur permettant de couvrir leurs dépenses d'investissement et d'exploitation.

    L'objet de notre article est de contribuer à cette réflexion. A partir des enquêtes de terrain, de nombreux travaux de différents auteurs et groupes de recherches sur la question, nous tenterons donc de déterminer le différentiel taux effectif - taux nominal dans les tontines financières, d'analyser son impact sur le financement des PME de manière à établir si ce différentiel constitue un frein ou un levier de financement pour les PME et dans quelles conditions il leur permet de justifier les espoirs qui sont placés en elles, notamment par les pouvoirs publics.

  • Le financement des PME touristiques au Québec : besoins, accès, obstacles
    Mircea-Gabriel Chirita (HEC Montréal)

    Cette communication, basée sur les résultats d'une enquête effectuée par les auteurs, porte sur la perception qu'ont les dirigeants d'entreprises touristiques du Québec des différents aspects relatifs aux investissements et au financement de leur entreprise. À travers cette enquête, nous avons évalué : 1) les besoins de financement des PME touristiques; 2) la propension des PME touristiques québécoises à réaliser des investissements et à trouver du financement externe; 3) l'accès des PME touristiques aux différentes sources de financement, tout en mettant en lumière les principaux obstacles qu'elles rencontrent; 4) la connaissance qu'ont les entrepreneurs des différentes sources de financement disponibles; (5) la satisfaction des entrepreneurs quant au financement reçu. Enfin, à partir d'une analyse factorielle par correspondance, nous avons établi une typologie des entreprises touristiques québécoises selon trois segments : « les PME hiératiques », « les PME vulnérables », « les PME innovantes ».

  • PME et accès au crédit dans les pays de l'Afrique subsaharienne francophone
    Christian Gamaleu Kameni (UA - Université d'Angers)

    A l'image des grandes entreprises ou des établissements publics à caractère industriel et commercial, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) jouent un rôle économique et social indéniable au sein des pays francophones de l'Afrique sub-saharienne. Au-delà de ce rôle socio-économique, les PME constituent un aspect essentiel de promotion du secteur privé d'une part et du développement de ces pays d'autre part. Cette place prééminente des PME dans les économies des pays de l'Afrique sub-saharienne francophone soulève la question permanente du financement des ces entités. Très concrètement, les mécanismes de financement institués et les procédés d'octroi de crédit existants permettent-ils aux PME de contribuer efficacement au dynamisme économique de ces pays ? Bien avant, la structure des PME leur permet-elle de bénéficier aisément de crédits disponibles ?

    Les questions ci-dessus posées révèlent la pertinence de l'étude relative aux PME et de leur accès au crédit dans les pays de l'Afrique sub-saharienne. L'analyse de ces questions met en exergue l'idée suivant laquelle en Afrique francophone au sud du Sahara, il existe une réelle difficulté pour les PME d'avoir accès au crédit. Pour remédier à cette difficulté, il est nécessaire d'améliorer ou de réviser certains mécanismes d'octroi au crédit et de financement pour les PME

  • Pause
  • Les PME camerounaises face au rationnement du crédit bancaire : l'émergence de nouveaux mécanismes de financement
    Emmanuel Aimé Ii Ekonne (Université de Douala)

    Considérées par les banques comme risquées et théoriquement plus dépendantes de leur financement, les PME sont victimes du rationnement de crédit, qui influence négativement leurs perspectives de croissance. Malgré la création du Centre de Formalités de Création d'Entreprises (CFCE), la mise en place de Centres de gestion agréés (CGA) et l'adoption d'une nouvelle législation en faveur du crédit-bail pour les équipements de production, le problème d'accès au financement des PME se pose toujours avec acuité. Devant cette incapacité des pouvoirs publics à apporter une solution viable à leurs problèmes de financement, elles font recours à des sources de financement certes « peu orthodoxes », mais qui leur permettent de mobiliser des fonds et de financer surtout leurs besoins en fond de roulement ou leurs exploitations courantes. Nous nous proposons donc dans le cadre de cette communication après avoir ressorti les causes du rationnement de crédit à ces PME, de mettre en perspective les modes de financement «alternatifs » qu'elles utilisent pour résoudre leurs problèmes de trésorerie et dans une moindre mesure pour investir.

  • L'accès au crédit des entrepreneures : le continuum des femmes sénégalaises entre réussite et échec
    Aminata Sall (Université Toulouse I - Capitole)

    Au Sénégal, l'entrepreneuriat féminin se caractérise par un taux d'échec relativement important dans les premières années de leur vie. 65 %[1]des entreprises créées ne dépassent pas les cinq premières années. A partir des initiatives d'accès aux crédits, le microcrédit, proposé par les institutions de microfinance, a permis à certaines femmes d'élargir le champ du système financier et d'outiller les femmes ayant des capacités entrepreneuriales à démarrer ou à développer des micro-entreprises.

    Dans cette communication, il s'agit de mettre en lumière d'une part, les différents parcours d'entrepreneures par lesquels les femmes réussissent à accéder à un développement ou à l'échec de leurs activités. Un échec dû à la situation économique, à l'imprévisibilité et à l'instabilité de l'environnement des affaires. Et d'autre part, l'absence de garantie qui constitue un risque pour les institutions de microcrédit dans la mesure où elles ne peuvent pas récupérer ses fonds en cas de faillite. Les IMF disposent de très peu d'informations, voire pas du tout, concernant la clientèle, ce manque d'informations – avant la concrétisation du contrat de crédit – entraîne des difficultés d'établissement de la solvabilité des clientes.

  • Dîner

Panel / Atelier

Table ronde − L'accompagnement des PME à travers le monde : état des lieux

Participant·e·s : Richard Archambault (Industrie Canada), Katleen Félix (Zafen.org), Isabelle Limoges (SODIL - Société de développement international de Lanaudière)

Communications orales

Sources et mécanismes de financement

Présidence : Mircea-Gabriel Chirita (HEC Montréal)
  • Les paradoxes du financement des PME par les établissements de microfinance : quand l'argent des pauvres finance les projets des riches
    A Ngon Amang (Université de Douala)

    Les établissements de micro finance (EMF) sont souvent considérés comme les banques des pauvres. A ce titre, la micro finance est perçue comme un mécanisme alternatif de financement des PME, ces dernières étant exclues du financement du système bancaire classique, notamment dans les pays en développement, pour diverses raisons. Le développement spectaculaire de ces établissements financiers depuis le début des années 1990 au Cameroun a suscité beaucoup d'espoirs que ce soit de la part des promoteurs de PME que de celle des pouvoirs publics en manque de solutions de financement de PME suite aux fermetures en série de tous les organismes étatiques de soutien et de financement des PME.

    De nos jours, force est de constater que le modèle de la micro finance comme source de financement des PME est remis en cause par la réalité des faits dans le contexte camerounais et pire encore suscite plutôt des paradoxes. L'objet de cette communication est de mettre en évidence les paradoxes de la micro finance qui expliquent la défiance des dirigeants de PME vis-à-vis de ces sources de financement.

  • Accès à la finance pour les PME : le cas de Zafen.org
    Katleen Félix (Zafen.org)

    Zafèn est une source de financement pour de jeunes entreprises haïtiennes et pour des projets à caractère social qui ne remplissent pas les conditions d'admissibilité aux prêts bancaires conventionnels. Ces entreprises ne pourraient autrement avoir accès à du capital.
    Zafèn, qui signifie « C'est notre affaire » en Créole, a été mis sur pied pour renforcer la collaboration entre les entrepreneurs en Haïti, la diaspora haïtienne et les personnes de par le monde qui souhaitent aider à développer l'économie haïtienne. Zafèn accomplit sa mission en présentant au public des entreprises et des projets qui ont été évalués en fonction de leur viabilité et la probabilité qu'ils contribueront au renforcement de l'économie haïtienne. Les analystes d'affaires qui travaillent pour Fonkoze, une banque alternative pour les pauvres qui compte plusieurs succursales partout en Haïti, exercent une diligence raisonnable. Les analystes soumettent les propositions à un comité composé de représentants des partenaires de Zafèn, pour évaluation finale. Les projets approuvés sont publiés sur zafen.org afin d'obtenir du financement. Les utilisateurs de Zafèn sélectionnent les entreprises ou les projets qu'ils veulent appuyer et accordent des prêts ou des dons pour aussi peu que 25 $.
    La presentation portera sur les résultats des 4 dernières années du travail de Zafèn, limites, succes et projets à venir pour atteindre la pérenité. Des cas concrets d'intervention et des mesures d'impact social seront discutés.

  • Les transferts des fonds des migrants en Afrique de l'Ouest : quel impact sur le développement économique et financier de l'économie sénégalaise?
    Fatou Gueye (UCAD - Université Cheikh Anta Diop de Dakar)

    Ce papier, à partir des données des comptes nationaux de 2010, examine l'impact des envois de fonds sur la croissance économique du pays sur les principales variables macroéconomiques telle que la consommation finale des ménages, l'investissement privé, la balance commerciale, les dépenses en éducation et santé.

    Les transferts des migrants peuvent toutefois agir indirectement sur la croissance en favorisant le développement financier des pays récepteurs (Freund et Spatafora (2005)). Au Sénégal, Il existe quatre sortes d'intermédiaires de services de transfert: les intermédiaires financiers non bancaires (IFNB), les banques et les unions de crédit offrant des services de transfert, les bureaux de poste, et les intermédiaires informels tels que les courriers non formels ou même les amis qui transportent l'argent ou facilitent l'envoi de l'émetteur au receveur. Pour la plupart, du côté de l'émission, les IFNB dominent en tant qu'intermédiaires de transferts. Parmi les IFNB, les acteurs les plus importants sont les opérateurs de transfert d'argent (OTA) comme Western Union, Ria, ou MoneyGram. Ce papier fait une analyse détaillée des canaux de transmissions des envois de fonds qui soulèvent de nombreuses questions: sur le nombre et le type d'entreprises impliquées, sur le degré de la concurrence, les règlementations gouvernementales et l'environnement politique, le type et le volume des transferts, les services concernés, et la demande de services de transfert de la part des migrants.

  • L'impact de la microfinance dans l'autonomisation économique des femmes membres des groupements féminins dans le secteur des pêches au Sénégal
    Halimatou Ba (Université de Saint-Boniface)

    Cette communication aborde l'impact du financement des femmes membres des groupements économiques dans le secteur des Pêches à Dakar. Elle analyse l'encadrementde la Fédération nationale des groupements d'intérêts économiques (FÉNAGIE-pêche)auprès desvendeuses et transformatrices de poissons. Partenaire de l'État au développement, la FÉNAGIE-pêche appuie l'insertion sociale et économique des femmes par la microfinance.

    Au Sénégal, différentes réponses sont apportées à la demande d'emplois des populations, dont le financement des activités génératrices de revenus(Fall, 1997). Dans le secteur informel, l'action des ONG cible majoritairement des femmesdont les activités avoisinent 40% du PIB (Ly, 2002).L'action collective des Sénégalaisesconstitue des pratiques alternatives répondant à une double nécessité sociale et économique.

    L'étude est réalisée dans une démarche qualitative auprès de vingt-quatre groupements sélectionnés pour leur dynamisme et représentativité. Les résultats démontrent la création d'emploi, l'autonomisation économique et la liberté financière des femmes. Cependant, le manque d'équité économique, les rapports de pouvoir dans le fonctionnement des groupements et la gestion des prêts constituent de sérieuses difficultés. La microfinance a permis aux femmes de survivre sans forcément apporter de changements substantiels à toutes les bénéficiaires. Celles-ci ont développé leurs propres stratégies de gestion des prêts pour atteindre leurs objectifs fixés.

  • Les nouveaux mécanismes de financement des PME en Algérie
    Chakib Cherif (Université Abou Bekr Belkaid Tlemcen)

    L'objectif de cette communication est de nous interroger sur le rôle du système bancaire et surtout des nouveaux mécanismes de financement des PME-PMI mis en place par les décideurs politiques, car le manque de financement externe (hors fonds propre de l'entreprise) sous des formes appropriées peut un obstacle sérieux à leurs développements.

    L'économie de marché en perpétuelle turbulence et sa tendance à la mondialisation rend la concentration des entreprises – formation de groupes mondiaux – inévitable sinon nécessaire pour entretenir leurs efficacités et leurs crédibilités, faute de se voir distancée dans la compétition. Cependant, derrière ce phénomène de fusion, on constate que l'intérêt pour la PME / PMI dans le développement de la grande entreprise reste important, car une grande partie de cette dernière, dans tous les pays sont assises sur les services d'appui de réseau de PME / PMI qui leurs offrent des impacts de qualité.

    La prépondérance du financement bancaire public classique n'a pas empêché l'apparition de plusieurs nouveaux circuits de financement qui ont émerge dans l'environnement financier national, à savoir la finance islamique et le leasing, qui sont venus renforcer la diversification des sources de financement.

  • L'impact du financement par capital-risque sur la création de valeur : cas des PME camerounaises
    Claude Essomba Ambassa (Université de Douala), Dieudonné NSELAPI NOCHEH

    De nouvelles formes d'innovations financières ont été mises en place, et permettent d'accompagner les PME. C'est dans ce cadre que s'inscrit la création des sociétés de capital-risque. Cette technique de financement contrairement aux autres modes de financement se caractérise par une mise en relation pour une période déterminée entre une société de Capital-risque (SCR) et une entreprise. Celle-ci bénéficie à la fois d'un apport en fonds propres et de l'expertise financière de la société de capital risque. Ce partenariat avec la PME permet à celle-ci de produire des informations comptables et financières fiables de mieux suivre l'évolution et le développement de son activité et de conforter la confiance des partenaires vis-à-vis de l'entreprise.

    Ainsi la technique du financement par le capital risque permettrait aux PME bénéficiaires de créer de la valeur. En effet, le capital-risque reposerait sur la mise en place d un système de gouvernance centré sur le processus de création de valeur. A cet égard, l'adoption d une telle technique financière dans le contexte camerounais, permettrait de toute évidence de réduire les insuffisances en fonds propres des PME camerounaises, améliorerait leur mode de gouvernance et permettraient de créer de la valeur.

    L'objet de cette recherche portant sur les liens entre le financement par capital-risque et la création de valeur.

  • Pause

Communications orales

Structure financière et systèmes d'information au sein des PME

  • Portrait du financement des PME canadiennes
    Richard Archambault (Industrie Canada)

    Depuis le début des années 2000, plus d'une cinquantaine de rapports analytiques portant sur les PME ont été publiés sur le site de la Direction générale de la petite entreprise (DGPE) à Industrie Canada http://www.ic.gc.ca/eic/site/061.nsf/fra/h_rd01200.html. Le but de cette communication est de présenter les principales conclusions qui émanent de ces travaux selon différents sujets abordés (croissance durable, emprunteurs découragés, …) et différentes caractéristiques des PME et de leurs propriétaires (exportateurs, R&D, femmes propriétaires, jeunes entrepreneurs, …). Cette communication exposera également les orientations futures de la recherche sur les PME à Industrie Canada.

  • La qualité de l'information comptable et les coûts de financement des entreprises
    Raef Gouiaa (UQO - Université du Québec en Outaouais), Daniel ZÉGHAL (Université d’Ottawa)

    Les dernières crises financières et économiques qui ont frappé récemment l'économie mondiale ainsi que les scandales ayant touché plusieurs grandes entreprises dans le monde, ont contribué à relancer l'intérêt du public pour les débats en matière de transparence dans la divulgation et de qualité des informations communiquées particulièrement pour ce qui a trait aux données comptables. Permettant de réduire les coûts associés à l'asymétrie d'information, une meilleure transparence via notamment une information comptable de meilleure qualité constitue un mécanisme de contrôle et de suivi important pour les investisseurs ainsi que les différentes parties prenantes de l'entreprise. A cet effet, nous analysons dans le cadre de cette étude l'effet de la qualité des données comptables sur les coûts de financement des entreprises. Plus précisément, nous cherchons à examiner l'effet de la qualité des ajustements comptables "Accruals" et du niveau de conservatisme comptable sur les coûts de financement par capitaux propres et par dettes. Les résultats de cette recherche, basés sur un échantillon de 192 entreprises canadiennes durant l'année 2010, montrent que les entreprises présentant une information comptable caractérisée par de faibles niveaux d'ajustements discrétionnaires et par des méthodes comptables plus conservatrices bénéficient de coûts de financement plus réduits.

  • Problématique du financement des PME : cadre d'analyse de la qualité de l'information comptable des PME sénégalaises
    Mbengue Alioune Badara (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal), Abdoulaye CAMARA, Babacar Dieng

    Cette proposition s'appuie sur le cadre d'analyse de la qualité de l'information comptable produite par les PME, pour étudier leur problématique de financement. En clair, il s'agira de voir si l'information comptable produite par les PME sénégalaises satisfait les critères exigés par les banques pour l'octroi du crédit. La production et la pertinence des informations comptables sont relativement problématiques par rapport au formalisme des PME sénégalaises.

    De plus, les contraintes liées à l'accès au financement, principalement bancaire dans le cadre de l'UEMOA (Union Economique et Monétaire des Etats de l'Afrique de l'Ouest), sont corrélées aux difficultés à produire les informations nécessaires pour l'évaluation de leur santé financière, des conditions de solvabilité. L'importance de l'asymétrie d'information, notamment la sélection adverse, complexifie les relations entre les banques et les PME.

    La première source d'informations pour les investisseurs et les bailleurs de fonds est la documentation comptable. Néanmoins, le rejet des demandes de financement est très significatif. A cela, s'ajoute la méconnaissance des PME des conditions de financement et du fonctionnement du système bancaire, hormis les garanties nécessaires pour couvrir le risque encouru par les banques. Au travers une dialectique banque et PME, nous essayerons d'apprécier l'importance accordée à l'information comptable dans le processus décisionnel de l'octroi de financement.

  • Asymétrie d'information et limitation d'accès au financement pour les PME en Afrique
    Jonathan Talla (T. Elite Solutions Inc.)

    Cet article fait une analyse de l'asymétrie de l'information des PME en Afrique et son impact sur leur démarche de financement auprès des institutions financières qui paradoxalement sont en surliquidités. Elle propose par la suite des pistes de solutions pour résorber le problème d'asymétrie d'information en se basant sur des cas réels d'entreprises ayant effectuées leur restructuration infrastructurelle.

    Dans un environnement d'affaires dominé par l'informel, les PME ont de la difficulté à garantir la fiabilité d'informations sur leurs activités et l'état réel de leur comptabilité. Les institutions financières qui dans le processus d'octroi de crédit se basent généralement sur les informations triangulaires, à savoir risque, rentabilité, solvabilité, se retrouvent devant un dilemme difficile à résoudre. Les banques ont entre autres besoin d'informations sur la cote de crédit, les risques liés aux secteurs d'activités, les risques liés à l'entrepreneur, la gouvernance, les garanties, la rentabilité et la liquidité de l'entreprise. On remarque par ailleurs que ces mêmes institutions financières octroient facilement des crédits aux grandes entreprises qui sont mieux structurées et mieux connues, car disposant d'un système d'information mieux élaboré en plus de leur image de marque.

  • La pertinence du « Pecking Order Theory » dans l'appréhension de la structure du capital des PME dans les pays du Sud : une analyse théorique à partir du cas des entreprises au Bénin
    Birahim GUEYE, Chabi Benoît Kpassi Gobi (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal)

    Le Pecking Order Theory (POT) proposé par Myers (1984) est aujourd'hui l'approche dominante dans l'analyse de la structure du capital. Cependant, le POT ne fait pas toujours l'unanimité quant à sa pertinence dans le cas des petites entreprises (Dufour et Molay, 2010). Pour Charreaux (1993), l'analyse de la structure du capital doit émerger du comportement (stratégique) des organisations par la prise en compte des facteurs institutionnels, juridiques ou politiques.. Aussi, le présent article traite de la problématique suivante : dans quelle mesure le Pecking Order Theory de Myers est-il pertinent pour analyser la structure du capital des PME au Bénin ?

    L'objectif de cet article est de contribuer aux débats théoriques sur la structure du capital des PME. Après une revue de travaux empiriques sur le POT, nous proposons une lecture des caractéristiques historiques du financement des PME du Bénin à l'aune de cette théorie.

    L'analyse théorique suggère que le POT permet d'expliquer la structure du capital des PME (Zoppa et McMahon, 2002), et la stratégie financière (Barton et Gordon, 1987 ; 1988)mobilisée est plutôt émergente que délibérée.

  • Le financement des PME en croissance au Cameroun
    Denise Michele Ngondi Atangana (Université de Douala)

    Le travail que nous nous donnons est de constater du rôle des divers moyens de financement dans la croissance des PME au Cameroun et de mettre en évidence la structure de financement utilisée par ces entreprises. Pour cela nous nous fixons 3 objectifs. Nous distinguerons tout d'abord les diverses contraintes de financement que connaissent les PME en croissance. Nous étudierons ensuite dans quelles mesures la croissance influence le comportement financier des PME. Nous ferons également ressortir les stratégies financières qu'adoptent les PME camerounaises en croissance, en caractérisant ces dernières par rapport au mode de financement privilégié. Notre objectif final sera de déceler les raisons de cette préférence.

Communications orales

Financement et performance des PME

  • Politique de financement et performance des PME familiales en Afrique subsaharienne : réflexions à partir du cas de la SEDIMA
    Birahim Gueye (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal), Seydou SANE

    La théorie du Pecking order de Myers et Majluf (1984) suggère que les entreprises établissent une hiérarchie dans leur choix de types de financement pour assurer leur croissance: recours aux fonds propres, à l'endettement bancaire et/ou au marché financier. Cette vision hiérarchique a été fortement critiquée dans la littérature (Chang & Song, 2013). L'objectif de cette communication est d'examiner la politique de financement des investissements stratégiques des PME familiales en Afrique. Il s'agira de voir dans quelle mesure le choix d'une logique patrimoniale ou d'une logique capitalistique affecte leur performance. Nous examinons également quel est le niveau d'équilibre à trouver entre capitaux propres et capitaux extérieurs pour assurer leur rentabilité. La SEDIMA, leader dans le secteur sénégalais de l'aviculture, nous offre un cadre d'étude pour examiner toutes ces questions sur la période 2000-2012. La stratégie d'accès au réel mobilisée est l'étude de cas (Yin, 2003) dans laquelle nous combinons les démarches qualitative et quantitative (Miles & Huberman, 2003). L'analyse de contenu des données qualitatives (entretiens, documents, rapports) permettra d'identifier les modes de financement mobilisés pour les grandes décisions d'investissement ainsi que l'impact de la dilution du capital sur le management. De même, les données comptables et financières permettront d'étudier l'impact des types de financement sur la performance de la SEDIMA.

  • Décrypter la performance des PME exportatrices : 5 ans d'interventions dans un organisme de promotion des exportations au Québec
    Isabelle Limoges (SODIL - Société de développement international de Lanaudière)

    L'aide publique ou para-publique à l'internationalisation des PME québécoises est densément organisée. Au niveau régional, les entreprises se tournent fréquemment vers un conseiller de l'ombre, leur organisme régional de promotion des exportations (ORPEX). Existant depuis une quinzaine d'années, au nombre de dix-neuf (19) au Québec, les ORPEX sont mandataires d'offrir l'aide technique spécialisée à niveau régional.

    De part leur position rapprochée des entreprises, les ORPEX deviennent rapidement des alliés essentiels. Comment les PME ont-elles vécues les cinq (5) dernières années de turbulence économique ? Quelles ont été les solutions requises au niveau de la commercialisation, des opérations et du financement afin que les activités internationales soient payantes et pérennes ?

    L'auteure dressera le portrait global des trois-cent cinquante (350) entreprises exportatrices de Lanaudière, proposera une vision des quatorze (14) composantes du commerce international, présentera les besoins des PME eu égard à ces composantes et explicitera la structure d'aide à l'internationalisation dans la région. Par la suite, elle décryptera les besoins stratégiques, commerciaux, opérationnels et financiers exprimés par les entreprises de la région. Elle présentera les solutions mises de l'avant avec les entreprises et proposera, en conclusion, quelques facteurs de succès de l'internationalisation des entreprises et de l'aide offerte.

  • Contraintes financières, innovation et performance des PME du secteur industriel au Cameroun
    Emmanuel ESSAMA (Université de Douala), Eugene Mohe (Université de Douala)

    Le concept de contraintes financières a été développé à l'origine par Jaffe et Russell en 1976. Il renvoie aux difficultés de lever des fonds externes qui se traduisent par le recours aux seuls fonds internes et à l'existence d'un écart entre le coût du financement interne et le coût du financement externe. Les PME rencontrent des contraintes de financement car elles présentent des opportunités de financement risquées. C'est le cas des projets innovants. Au Cameroun le problème d'accès aux financements des PME (90% du tissu économique) constitue le premier handicap de la liste des écueils qui freinent leur vitalité. Pour mesurer l'effet des contraintes sur les investissements innovants, la plupart des auteurs utilisent des indicateurs qui reflètent la richesse de l'entreprise. La méthodologie initiée par Fazzari et al. (1988) est la plus communément utilisée. Après avoir analysé les caractéristiques de l'innovation au sein des PME de l'échantillon, l'objet de cet article est d'identifier les contraintes financières qui permettent d'articuler les comportements d'innovation et influencent la performance des PME du secteur industriel au Cameroun.

  • Proposition d'un cadre d'analyse des modes de financement : la compétitivité des PME au sein de la filière agricole de produits locaux
    Mamadou Ba (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal)

    Dans le contexte d'internationalisation de l'économie agricole et de la concurrence accrue, le développement d'un avantage comparatif d'un pays concerne désormais les PME de produits locaux d'une filière agricole, notamment celle de la filière oignon au Sénégal.

    Les acteurs de la filière oignon au sénégalais doivent par conséquent développer des mécanismes de financement pour les PME de produits locaux afin que leur filière soit la plus compétitive possible.

    Or, ces acteurs interviennent et interagissent à des moments spécifiques de cette chaîne de commercialisation et de distribution laissant supposer que leur filière soit confrontée à plusieurs écueils ; tels que des problèmes de financement et d'organisation, qui peuvent impacter directement sa compétitivité. Ce qui nous interroge : sur quels mécanismes de financement reposent la compétitivité des PME de produits locaux d'une filière agricole?

    Dans la littérature académique, un lien positif est établi entre PME compétitive et mécanismes de financement .Ces travaux mettent ainsi en évidence plusieurs mécanismes de financement. Toutefois ces travaux comportent certaines limites.

    C'est ce qui motive notre recherche, notre objectif est ici de proposer un modèle d'analyse des mécanismes de financements dans les PME de produits locaux d'une filière agricole.

  • L'entreprise africaine : quelle gouvernance pour une meilleure gestion axée sur la rentabilité et la croissance?
    Kossi Mangua Nabia (Université de N'Djaména)

    L'Afrique est aujourd'hui le continent le moins développé, mais se voit promettre un avenir meilleur, au regard des taux de croissance observés, et qui devront s'afficher à deux chiffres. Cette croissance pourra-t-elle soutenir le développement de l'Afrique sur le long terme ? A l'évidence non vu qu'elle repose essentiellement sur l'exploitation et la commercialisation des matières premières qui ne sont infinies. Existe-t-il un tissu d'entreprises viables, et sur lesquelles nos pays peuvent valablement s'appuyer pour asseoir une croissance durable ? Notre réponse serait d'emblée non, à l'exception des entreprises qui interviennent dans la finance (banques et assurances) telles que les groupes ECOBANK, AFRILAND FIRST BANK ou NSIA. Pourquoi donc n'avons-nous pas un tissu d'entreprises viables et pérennes, qu'elles soient à capitaux publics ou privées ?

  • Pause

Communications orales

Privatisations et nationalisations

  • La performance globale pour les entreprises privatisées et nationalisées
    Chakib Cherif, Dr. Jean Marie Floriant Ndzana (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Longtemps focalisées sur leurs performances financière et économique, qu'elles soient privatisées ou nationalisées, aujourd'hui, les entreprises doivent répondre à des exigences de plus en plus pressantes de la part de leurs parties prenantes. Cette nouvelle donne impose alors aux entreprises, l'adoption d'une nouvelle approche dans la conception de leurs performances, intégrant désormais, en plus de leurs résultats financiers et économiques, leurs responsabilités sociales et environnementales, leur gouvernance, et leur engagement dans la préservation des besoins de consommation des générations à venir. La performance globale, construit nouveau évoqué timidement dans la littérature en sciences de gestion, résume la nouvelle approche de l'évaluation de la performance organisationnelle. En effet, le modèle que nous proposons « le carré des cinq dimensions de la performance globale », considère comme base d'évaluation de la performance, les cinq dimensions suivantes: la performance financière, la performance économique, la performance RSE (responsabilité sociétale et environnementale), la performance DD (développement durable), et la performance GE (gouvernance d'entreprise). La présente communication a pour but de proposer aux entreprises privatisées et nationalisées, un nouveau modèle d'évaluation de leurs performances.

  • Privatisation et gouvernance d'entreprise : une étude axée sur le cas de la Société nationale des télécommunications (Sonatel)
    El Hadji Faye (UCAD - Université Cheikh Anta Diop de Dakar)

    L'objet de cet article est de voir en quoi la privatisation constitue-t-elleun système de gouvernance susceptible d'engendrer l'efficacité et l'équité.

    Pour y arriver nous nous sommes appuyé sur le cas d'une entreprise publique sénégalaise ayant été privatisée (la SONATEL) pour tenter de montrer d'abord, que la privatisation est un processus de changement organisationnel qui remet en cause la gouvernance de l'entreprise publique et de voir ensuite, dans quelle optique elle constituerait une dynamique de bonne gouvernance.

  • Performances des entreprises privatisées et perception de la qualité de services par les ménages au Cameroun
    Honoré Bidiasse (Université de Douala), Nathalie ÉLOUGOU NDINGA

    Au lendemain de la grande crise des années 1980, les programmes d'ajustement structurel proposés par les bailleurs de fonds (Banque Mondiale et FMI) avaient pour principale caractéristique la politique de déréglementation, autrement dit, le désengagement de l'Etat de la sphère productive de l'économie.

    Deux décennies après le mouvement de privatisation, les avis restent partagés quant à l'efficacité de cette politique de déréglementation, ou encore comme le souligne Eboué (1997), l'opportunité d'une politique de libéralisation en Afrique où la preuve n'est pas encore faite d'un dynamisme du secteur privé. De nombreux travaux sont à cet égard illustratifs. Sans être exhaustif, l'on peut citer : Pettrazini et Clark (1996), Wallsten (2000), Boubakri et Cosset (2002), etc.

    Par ailleurs, poser le problème de la performance des entreprises privatisées c'est s'interroger non seulement sur l'influence du mode de propriété sur les résultats, mais aussi sur la qualité de service. Or, la plupart des études existantes s'appesantissent sur le volet financier des performances des entreprises privatisées. Mais, dans le contexte des pays en développement d'Afrique notamment, les statistiques disponibles se prêtent difficilement à une évaluation de la performance, aussi bien sur le plan financier que sur celui de la qualité de services.

    L'objet de cet article est d'évaluer la perception des performances des entreprises privatisées, en termes de qualité de services par les ménages camerounais.

  • Dîner

Panel / Atelier

Table ronde − Quelle compétitivité pour le secteur public?


Communications orales

Secteur public : gouvernance et performance

Présidence : Pascal Bayl Balata (Groupe de Recherche en Economie de la Diaspora Africaine)
  • Performances des ONG et mesure de leur capacité opérationnelle
    Muriel Dufour (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    La multiplication des désastres rend criante la nécessité d'avoir des opérations d'urgence efficaces, notamment au niveau des transferts de ressources. Les ONG Humanitaires, acteurs clé, sont des organisations particulières en raison de leur mandat et de leur financement souvent à la fois institutionnel et privé. La pérennité de ces organisations dépend de leur efficacité à remplir leur mandat, d'où la nécessité de pouvoir évaluer cette efficacité. Un lien ayant été fait par les auteurs entre efficacité et capacité opérationnelle en termes de flexibilité des processus, cette recherche s'attache à mesurer la capacité opérationnelle des ONG au niveau de la flexibilité de leurs processus de transfert de ressources. Suite à 65 entrevues en profondeur auprès de 18 ONG, cinq types de processus de transferts de ressources intra organisationnels ont été identifiés puis la capacité opérationnelle de chaque ONG a été mesurée à l'aide de plusieurs indicateurs pour lesquels un score a été attribué. Enfin, un score combiné, établi pour tous les indicateurs et pour tous les processus pour chaque ONG, a permis de comparer les ONG et d'établir une typologie en fonction de leur capacité opérationnelle. L'instrument de mesure ainsi développé permet de comparer les ONG destinées à interfacer leurs processus sur le terrain et d'améliorer ultimement leur flexibilité et donc leur efficacité. Il peut permettre aussi à une ONG d'évaluer sa propre capacité opérationnelle à intervalles réguliers.

  • Impacts de la Loi 53 dans la modernisation de la gouvernance des sociétés d'État au Québec
    Barnabé Elouna (CCRAGOP - Centre Canadien de Recherche et d'Appui à la Gouvernance des Organisations Publiques)

    Depuis l'adoption par le Québec en décembre 2006 du projet de loi 53, fortement inspiré de la Loi Sarbanes Oxley, établissant des règles modernes de gouvernance ainsi que de nouvelles normes de divulgation de l'information financière et comptable, les sociétés d'État se sont en général assez bien adaptées. Toutefois, l'on se demande encore si cette nouvelle donne a réussi à créer un environnement managérial plus efficace combinant performance financière et mission sociale.

    Les sociétés d'État jouent un rôle essentiel dans l'atteinte des objectifs stratégiques des gouvernements provinciaux et fédéraux dans les secteurs clés de l'économie tels le transport aérien et ferroviaire, l'hydroélectricité, les alcools, le jeu etc. La gouvernance des sociétés d'État est d'autant plus complexe qu'elle obéit à la fois tant à des objectifs d'intérêt public, qu'à des objectifs commerciaux, ces derniers étant d'une extraordinaire diversité.

    Le but de cet article sera de faire un bref descriptif du projet de loi 53 en tentant d'y relever quelques indicateurs révolutionnaires, tout en portant une attention particulière à ses impacts les plus significatifs dans un contexte de réduction de déficits et d'atteinte d'équilibre budgétaire où les attentes du gouvernement vis à vis des sociétés d'État peuvent paraître surdimensionnées.

  • Solvabilité des États, arriérés de paiements et cycles d'affaires des PME sénégalaises
    Babacar Sène (UCAD - Université Cheikh Anta Diop de Dakar)

    Dans les périodes récentes, l'apparition d'arriérés de paiement vis-à-vis des fournisseurs de l'Etat a fait l'objet de l'actualité économique au Sénégal. Plusieurs acteurs sont concernés par cette situation : l'Etat, les fournisseurs, le Conseil National du Patronat (CNP), le Conseil National des Entreprises du Sénégal (CNES) et l'opinion publique à travers les médias. Selon le rapport 2009 de l'Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP), la commande publique des grandes entreprises et des petites et moyennes entreprises (PME) représentaient un volume de 300 milliards de FCFA. Cette commande publique pose souvent des problèmes aux entreprises sénégalaises à cause des lourdeurs administratives et des règles de dépenses publiques qui régissent le fonctionnement de la comptabilité publique.

    L'objectif de ce papier est de déterminer empiriquement l'impact de la situation budgétaire sur le cycle d'affaires des PME sénégalaises. Plus spécifiquement, il s'agit d'analyser d'une part, les effets de la discipline budgétaire sur la décision d'affaires des PME et, d'autre part, de déterminer la corrélation entre les arriérés de paiement, les phases d'expansion et de récession des activités des PME. La relation entre situation budgétaire de l'Etat et performance des grandes entreprises a fait l'objet de plusieurs études. La contribution de ce papier est d'essayer de rechercher le lien dans le cas des PME.

  • Gouvernance et performance des sociétés d'État : cas des entreprises publiques sénégalaises
    Mbengue Alioune Badara, Abdoulaye CAMARA, Babacar Dieng (Université Gaston Berger - Saint-Louis du Sénégal)

    La proposition d'étude a pour ambition d'effectuer la vérification analytique de la relation entre la gouvernance et la performance sur un échantillon d'entreprises publiques sénégalaises. La gouvernance sera étudiée sous le prisme de la structure actionnariale, majoritairement dominée par l'Etat et ses implications sur la forme et l'intensité du contrôle. A travers, le levier du contrôle, nous tenterons d'établir le lien entre la gouvernance et la performance des sociétés étatiques et d'expliquer la nature de ce lien. Ce particularisme de l'actionnariat public entraine une complexité dans l'analyse due aux spécificités de la propriété publique. Cette forme particulière est associée à un jeu d'agence complexe d'où une relation indirecte entre propriétaires et dirigeants (Charreaux, 1997). Si par une caricature, on attribue le rôle du principal aux contribuables, ces relations d'agences superposées (du contribuable aux managers en passant par l'Etat et ses démembrements) sont sources de conflits d'intérêts. Ainsi, les difficultés des entreprises étatiques pourraient se justifier par l'insuffisance ou l'inefficacité du système de gouvernance ponctuée par le recrutement des dirigeants, la nomination des membres de conseil d'administration prenant en compte des considérations politiques qui limitent les effets des mécanismes disciplinaires combinées aux faiblesses des décisions stratégiques.

  • La « corporate governance » au sein des entités publiques : de la responsabilité des administrateurs
    Ibii Otto Ibii Otto (UdeS - Université de Sherbrooke)

    A l'automne 2012, la commission Charbonneau débutait ses travaux par la question de la gestion des contrats de construction a la ville de Montréal, mettant a nu la collusion qui a fait perdre a la ville des sommes d'argent colossales suivirent alors les démissions de Gerald Tremblay ex maire, Michael Applebaum...

    Ces cas de figure témoignent de la crise profonde que connait la corporate governance dans les organismes recevant les fonds publics et des lors on s'interroge sur la responsabilité du CA. Quel est le rôle d'un administrateur dans une entité publique? En d'autres termes, face aux dérives des dirigeants, la responsabilité collective des administrateurs ne peut-elle pas être engagée? Les administrateurs des entités publiques exercent-ils souverainement leurs fonctions ou alors ils sont soumis au diktat des PDG.? Nous arrivons a la conclusion qu'il est nécessaire de revoir la corporate governance dans les organismes publics (entreprise, OSBL, municipalités...), car la responsabilisation des administrateurs entraine leur imputabilité et améliore la gouvernance, les CA étant désormais portés a rendre compte de leurs missions de contrôle, de surveillance et d'orientation d'ou selon nous la nécessité de partage des sanctions entre les administrateurs.

  • Pause

Communications orales

Secteur public : gestion et innovation

  • L'innovation ouverte dans le milieu de la santé : le cas du marathon de programmation (« hackathon ») Hacking Health de l'hôpital Sainte-Justine
    Karl-Emanuel Dionne (HEC Montréal), Réal JACOB (HEC Montréal)

    L'innovation entre dans une nouvelle perspective, n'étant plus réservé à un groupe restreint de chercheurs, mais s'inscrivant plutôt dans la logique de l'innovation ouverte (Chesbrough, 2006). Malgré cette révolution, peu d'organisations publiques et parapubliques empruntent cette voie. Notre communication présentera une expérimentation de l'innovation ouverte dans le monde de la santé et des services sociaux. Le milieu de la santé représente un écosystème riche en capacité d'innovation. Le pari effectué par Hacking health est qu'il est possible de le valoriser et de l'accélérer davantage à partir de l'innovation ouverte et de la co-création de connaissances. (Wheelan, J., 2014). Cette OBNL a mis sur pied un hackathon qui rassemble pendant 48 heures des spécialistes de disciplines multiples provenant des milieux de la technologie et de la santé. Cet événement favorise la création et le démarrage de projets répondant à des problématiques réelles liées à la qualité des soins. La collecte de données s'appuie sur une observation participante de trois mois, de la phase de préparation du hackathon de l'hôpital Ste-Justine à son déploiement et sur plus de 35 entrevues réalisées auprès de participants et d'organisateurs. Notre objectif est de mettre en lumière le fonctionnement d'un hackathon en santé, d'en discuter à la lumière de l'innovation ouverte et d'identifier certaines pistes de recherche futures sur ce type d'objet en émergence.

  • La politique agricole de la Ville de Montréal
    Henri Njeutcha (ÉNAP - École nationale d'administration publique)

    L'étude porte sur la motivation des habitants de la ville de Montréal à pratiquer l'agriculture urbaine et les facteurs incitatifs à la création des PME agricoles.Les problèmes de changements climatiques ainsi que ceux du développement durable auxquels font face les pays occidentaux, remettent involontairement au coeur du débat la protection de notre écosystème. Parmi les solutions envisagées, l'agriculture occupe une place importante, notamment l'agriculture urbaine. Cependant, la cohabitation entre celle-ci et les activités de la ville moderne n'est pas sans anicroche, car la pratique de l'agriculture urbaine nécessite l'amour pour la nature, l'espace, le temps et l'argent. La littérature récente s'est intéressée à l'aspect sociopolitique du problème et très peu en a insisté sur les facteurs de motivations des habitants des grandes métropoles à pratiquer l'agriculture urbaine. Ce travail de recherche s'inscrit dans cette optique avec le cas pratique de la ville de Montréal. Les facteurs environnementaux, socioéconomiques et sociodémographiques sont ceux qui pourraient expliquer la pratique de l'agriculture urbaine. La crise du secteur public a poussé à l'extrême l'innovation dans sa gestion obligeant entre autre à regarder du côté des PME qui sont des alternatives fiables non seulement pour la relance du secteur agricole mais aussi pour le regain des pratiques de l'agriculture urbaine.

  • Troisième dimension du succès managérial en Afrique : la prévention de la corruption et de la fraude, proposition d'un cadre théorique
    Pascal Bayl Balata (Groupe de Recherche en Economie de la Diaspora Africaine)

    Après le 50ième anniversaire des indépendances, l'Afrique authentique active (AFA) amorce le troisième moment important de son évolution historique. D'aucuns disent qu'elle entame l'ère des troisième républiques après celles des pré-indépendances et des indépendances.

    Au même moment, l'AFA demande à ses enfants non naïfs des réponses pertinentes face aux questions posées par les défis de l'émergence. Elle demande régulièrement et sous diverses voix un éclairage garantissant une visibilité sur les conditions de son succès. Elle recherche partout et sous toutes les formes les points d'ancrage durables, les fondements structurels de son succès naturellement latent. Ce succès latent est fondé sur sa dimension humaine, les potentiels de sa population et les richesses naturelles de ses terroirs.

    Il est évident qu'en 2014 réfléchir au succès de l'AFA paraît hors sujet, puisque l'actualité est accablée quasi quotidiennement par les échos de ses guerres, de ses génocides, de ses famines, bref de ses échecs. Cependant, nous pensons que ces échecs voulus et amplifiés par médias interposés à tort ou à raison, masquent de réelles velléités de succès.

    L'article jette les bases d'une démonstration que l'apparition des dynamiques structurelles de succès sont lentes parce qu'elles n'émanent pas d'une idéologie radicale solide et lourdement mobilisatrice aux plans intellectuels et stratégiques.

  • Impacts des particularités des pratiques de recrutement de la main-d'œuvre non permanente au sein des grandes écoles publiques de l'enseignement supérieur du Gabon : cas de lST
    Lydie MAVIOGA, Simon Peter (CREG - Centre de Recherche et d'Études en Gestion)

    Cette perspective met en relief les particularismes qui handicapent la performance des organisations publiques subsahariennes. En s'intéressant aux conditions à partir desquelles le recrutement est pratiqué dans les établissements publics d'enseignement supérieur gabonais les résultats d'une étude empirique de 36 employés montrent que les pratiques obéissent à des contingences ethnoculturelles et ethniques.

    Depuis le début des années 1980, les grandes écoles publiques d'enseignement supérieur gabonaises sont confrontées à un nœud de problèmes, ce qui rend atypique leur gestion des personnels scientifique, pédagogique ainsi que la main d'œuvre non permanente. Ces problèmes sont principalement d'ordre éthique et ethnoculturel ; le premier conditionnant le deuxième.

    Cette communication, qui s'intéresse aux pratiques de recrutement de la main d'œuvre non permanente au sein des grandes écoles publiques d'enseignement supérieur gabonaises, s'inscrit dans la problématique de l'écart observé entre les normes officielles de fonctionnement des organisations publiques d'un côté, et de l'autre, les comportements des fonctionnaires chargés de l'administration des services publics. Des termes comme clientélisme, éthique, ethnocratie sont utilisés pour caractériser cet écart. Mais, derrière ces termes, le fonctionnement des établissements reste peu connu. Donc, cette contribution s'inscrit dans le prolongement des recherches sur la spécificité du « management africain ».

  • Mot de clôture