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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Le travail du sexe est un sujet de recherche très controversé. Selon les uns, la commercialisation de services sexuels ne peut se faire que dans la misère et la dégradation de femmes et d’??enfants réduits, soit par des conditions socioéconomiques de survie, soit par des proxénètes véreux, à se prostituer pour le plaisir des hommes. Selon les autres, le travail du sexe est une occupation qui serait tout à fait comme n’importe quelle autre si elle n’???était pas socialement stigmatisée et criminalisée. Nous souhaitons aller au-delà d’???une compréhension polarisée par de telles positions idéologiques qui s’opposent et favoriser l’échange des savoirs savants et de terrain sur le travail du sexe.

Ce colloque réunira des travaux issus des sciences sociales, des arts et des milieux d’intervention de manière à partager nos connaissances sur plusieurs secteurs du travail du sexe. Nous aborderons divers thèmes comme les lois qui criminalisent la prostitution, la prise de parole des travailleuses et travailleurs du sexe, leurs expériences de vie et leurs conditions de travail, les représentations qui existent et leurs significations plurielles.

Les grandes questions qui traverseront nos échanges sont :

1) Quels sont les récits et les témoignages actuels qui animent les intervenants et les intervenantes du terrain au Canada? Comment les témoignages, les expériences et les luttes des travailleuses et travailleurs du sexe sont-elles produites et entendues?

2) Quels rôles jouent la stigmatisation, le racisme, la sexualité et la subjectivité dans la compréhension du travail du sexe et des expériences de vie des personnes qui l’exercent? Quelles expériences, récits ou témoignages sont les plus significatifs et pourquoi?

3) Que dire des représentations du travail du sexe, de ses figures et de ses porte-parole? En quoi les contenus et les formes de ces représentations sociales diverses donnent lieu à la constitution de savoirs variés? Nos regards disciplinaires et associatifs sont-ils importants pour éclairer la compréhension du travail du sexe?

Pour répondre à ces questions : conférences, discussions, livres et vidéos sont à l’ordre du jour! La programmation instructive et dynamique de ce colloque inclura une série de communications, des moments de réseautage et la projection, en fin de journée, d’une compilation de témoignages vidéo réalisés au Canada au cours des 30 dernières années.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Terrains

Présidence : Geneviève Rail (Université Concordia)
  • Mot de bienvenue
  • Les travailleuses et travailleurs du sexe se réjouissent de la décision phare de la Cour suprême du Canada invalidant la criminalisation en matière de prostitution
    Émilie Laliberté (Stella, l'amie de Maimie)

    En décembre 2013, la Cour suprême du Canada a affirmé les droits de la personne et elle a reconnu que la criminalisation contribue à des conditions de travail non sécuritaires pour les TDS. Bien que le travail du sexe ne soit pas illégal au Canada, les dispositions du Code criminel (communication, proxénétisme, maisons de débauche) ont pour effet de rendre pratiquement impossible d'exercer le travail du sexe sans risque de poursuites. En plus de ne procurer aucune protection aux travailleuses et travailleurs, la loi leur cause des préjudices. Dans le sillage de cette décision historique, le Parlement doit maintenant proposer un modèle pour régir le travail du sexe. Selon l'organisme Stella et les travailleuses du sexe qu'il représente, la décision rendue par la Cour suprême constitue un progrès crucial, fondé sur les données probantes et propice à l'avancement de la santé et de la sécurité dans l'industrie du sexe. Elles mettent donc de l'avant le « modèle de la décriminalisation totale » du travail du sexe, comme c'est le cas en Nouvelle-Zélande. En revanche, de nombreux groupes anti-prostitution se mobilisent et exigent le « modèle nordique », né en Suède, qui criminalise l'achat de services sexuels comme approche à préconiser en matière de prostitution. Cette communication clarifiera le récent jugement canadien et fera le point sur ces différents modèles législatifs et leurs impacts sur les personnes qui en sont directement concernées, les travailleuses et travailleurs du sexe.

  • Les « Pute-Luck » : bouffe, réflexions et questionnements partagés entre travailleuses du sexe et autres personnes intéressées
    Maxime Vallee (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En 2012-2013, trois activités surnommées « Pute-Luck » ont étés organisées par l'Alliance Féministe Solidaire pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe à Montréal. Inspirées de la formule du potluck, où chaque personne apporte un plat à partager avec le groupe, ces rencontres ont rassemblé des personnes oeuvrant dans l'industrie du sexe, des militantes et militants féministes ainsi que d'autres personnes. Les convives se sont retrouvées pour manger certes, mais aussi pour échanger leurs réflexions et leurs questionnements concernant le vécu et les revendications des travailleuses et travailleurs du sexe. Les discussions ont abordé trois thèmes : 1) « Le stigmate de pute, réflexions autour du mot et de l'identité », 2) « Travail du sexe et intimité », et 3) « Imaginons la décriminalisation ». Comment ces Pute-Luck contribuent-ils à créer, dans un cadre convivial, un espace de partage et solidarité entre les participant.e.s? Comment ces événements permettent-ils de faire de l'éducation populaire différemment en mettant en valeur le savoir expérientiel des travailleuses et travailleurs du sexe? C'est à ces questions que tentera de répondre cette présentation.

  • Les hommes qui se prostituent : identifications, criminalisations, invisibilités
    Sébastien Barraud (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les hommes qui se prostituent dans nos sociétés occidentales contemporaines où la domination masculine est encore prégnante, incarnent paradoxalement la minorité (in)visible des mondes du travail du sexe, largement composés de femmes. Leurs diverses réalités mal connues, souvent peu documentées voire carrément ignorées, sont pourtant riches d'enseignements pour le chercheur qui déconstruit la consubstantialité des rapports sociaux, et pour le travailleur social qui souhaite parfaire ses interventions. À partir d'un savoir situé par mes lectures, mes expériences académique, professionnelle, militante, et les témoignages d'acteurs concernés (travailleurs du sexe et travailleurs sociaux montréalais), 1) je présenterai les identifications significatives que j'ai pu relever – orientations sexuelles, ethnicités, langues d'usages, emprisonnement – et leurs implications en termes de réseaux sociaux; 2) j'analyserai les criminalisations qui les touchent – prostitution, usage de drogue, non-dévoilement d'une sérologie VIH positive – et leurs conséquences sanitaires et psychosociales; 3) et je tenterai d'émettre des hypothèses explicatives sur les différentes formes d'invisibilités qui les frappent – médiatique, académique, militante et communautaire. Bref, engager un questionnement collectif, par regards croisés, sur nos acquis et nos lacunes ethnographiques concernant ce fait social négligé, de manière à bricoler des solutions méthodologiques et/ou activistes.

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Stigmates

Présidence : Jacqueline Comte (Université Laval)
  • La stigmatisation, le secteur des services et l'usage des drogues : analyse comparative de deux villes, deux pays
    Benoit Cecilia (University of Victoria), Mikael JANSSON (University of Victoria), Bill MCCARTHY (University of Davis of California)

    La stigmatisation est un concept largement utilisé dans la recherche en sciences sociales et une abondante littérature soutient qu'elle a des effets négatifs. Cependant, un nombre beaucoup plus restreint d'études considère les conséquences de la stigmatisation sur les comportements de santé. En outre, la plupart de ces recherches utilisent de petits échantillons, ignore les influences indirectes de la stigmatisation et ne parvient pas à en étudier les impacts de manière transversale entre les groupes. Cette communication abordera certaines de ces lacunes en présentant les résultats d'une étude comparative. Notre étude a porté sur les liens entre la stigmatisation perçue et le travail dans 3 secteurs de services qui sont à faibles revenus et féminisés: la restauration, la coiffure et le travail du sexe. L'analyse de données longitudinales provenant de deux municipalités (une aux Etats-Unis, l'autre au Canada) a révélé 1) des associations positives entre le travail du sexe, la stigmatisation perçue et l'usage des drogues moins acceptables socialement (héroïne, cocaïne), et 2) que la stigmatisation joue un rôle médiateur entre le travail du sexe et l'usage de ces drogues. En revanche, ni le travail du sexe ni la stigmatisation influence la consommation des drogues socialement plus acceptables (alcool, marijuana). Les résultats soutiennent l'affirmation selon laquelle la discrimination perçue est un élément important de la stigmatisation et que cela affecte négativement la santé.

  • Étiquette de pute : expériences, significations et conséquences dans la vie sociale et sexuelle des femmes non-travailleuses du sexe
    Julie Marceau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le concept du stigmate de pute est souvent utilisé pour expliquer la stigmatisation et l'exclusion sociale des travailleuses du sexe, mais peu de recherches se sont penchées sur l'usage de l'étiquette de pute pour désigner les femmes non-travailleuses du sexe. Pourtant, il semble commun pour les femmes de se faire traiter de pute, et ce, pour diverses raisons. Selon Pheterson (1996), le stigmate de pute est un outil d'attaque sexiste contre toutes femmes « jugées trop autonomes », que cette autonomie s'articule sexuellement, économiquement ou socialement. Les représentations des travailleuses du sexe étant stéréotypées, le terme « pute » porte une signification extrêmement négative et offensante qui exerce un contrôle social et sexuel en regard des femmes. À partir de témoignages de femmes qui se sont fait traiter de pute et qui ont accepter de nous en parler en entrevues semi-dirigées, nous présenterons les divers contextes d'étiquetage qu'elles ont vécu. Ces expériences peuvent nous éclairer quant aux articulations concrètes du sexisme en lien avec la sexualité, le double standard sexuel et la surveillance de genre propre à l'hétéronormativité. Des analyses préliminaires permettront de dégager différentes significations de l'étiquette de pute et les conséquences que cela peut avoir dans la vie sociale et sexuelle des femmes.

  • La marchandisation du fétichisme racial : le cas des hommes Noirs qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes
    Mariève Beauchemin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Simon Corneau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Carlos Idibouo (Arc-en-ciel d'Afrique)

    La race ou l'ethnicité peut avoir une valeur certaine sur le marché sexuel. Les hommes Noirs qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes (HARSAH) risquent par contre de devoir gérer un certain racisme sexuel au sein des communautés gaies. Les écrits soulèvent que ceux-ci peuvent être vus de deux façons distinctes; ils peuvent être perçus comme des partenaires sexuels performants et recherchés pour leurs prouesses sexuelles ou être stigmatisés, rejetés et considérés comme vecteurs de maladies. Peu d'études sur le travail du sexe se sont concentrées sur les hommes Noirs. Nous présenterons ici l'état des connaissances sur les hommes Noirs qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes en échange d'argent ou de services pour ensuite exposer une portion des résultats de notre recherche portant sur la santé globale des HARSAH d'origine afro-caribéenne de Montréal. Dans la première phase quantitative (n=32), 12,5% des participants ont rapporté avoir déjà eu des rapports sexuels en échange d'argent ou de services au cours de leur vie. Sans que la question du travail du sexe ait été abordée directement dans la deuxième phase (qualitative, 2 groupes de discussion), plusieurs participants ont soulevé avoir déjà reçu de l'argent en échange de faveurs sexuelles en faisant directement le lien entre le fétichisme racial (composante du racisme sexuel) et la classe sociale. Les implications possibles pour l'intervention et la recherche découlant de nos résultats seront discutées.

  • Discussion
  • Dîner

Communications par affiches

Plaisirs

  • Peut-il y avoir plaisir à offrir une prestation de sexualité rémunérée?
    Jacqueline Comte (Université Laval)

    Offrir des services sexuels est considéré, par beaucoup, comme étant nécessairement aliénant puisqu'il porterait atteinte à l'intégrité de sa sexualité, de son corps et de son être tout entier, produisant dès lors un sentiment de honte, de dégradation et de perte d'identité. Mais en est-il toujours le cas? Afin de mieux comprendre l'expérience que des femmes, offrant ou ayant offert des services d'escorte, ont de la sexualité dans le cadre du travail du sexe, nous avons réalisé un total de 51 heures d'entrevue avec 16 participantes et analysé les données à l'aide de la méthodologie de la théorisation ancrée. Alors que les questions de départ exploraient la présence ou l'absence de plaisir sexuel dans le cadre du travail du sexe, la notion de plaisir dans la performance de sexualité a émergé. Ainsi, il appert que certaines travailleuses du sexe ne se sentent nullement aliénées à la suite de leurs prestations rémunérées de sexualité mais qu'elles ressentent, au contraire, du plaisir à travers cette prestation. Dans cette communication, nous présenterons trois types de plaisir pouvant être ressentis lors d'une performance rémunérée de sexualité : plaisir du travail bien fait, plaisir dans la performance sexuelle, et plaisir sexuel. Nous présenterons également l'expérience de déplaisir ressentie par d'autres participantes.


Communications orales

Portraits

Présidence : Frances M Shaver (Université Concordia)
  • Le devenir des escortes de luxe : entre lourds silences et résilience
    Sylvie Sauriol (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Depuis les années 80, la résilience est un sujet d'étude auquel s'intéresse de plus en plus de chercheurs mais dont on retrouve peu d'écrits au niveau de la documentation scientifique concernant le contexte particulier de la prostitution. Boris Cyrulnik (2002) semble associer aux personnes résilientes des facteurs de protection qui seraient présents avant les événements difficiles ou même tragiques que ces personnes auraient vécu. Peut-on associer ces facteurs aux femmes escortes ou du moins à certaines d'entre elles? La résilience est-elle possible après la prostitution et qui sont ces femmes qui font le choix de devenir escorte? Ont-elles un profil particulier, présentent-elles des antécédents similaires aux femmes prostituées de la rue et surtout, peuvent-elles être résilientes? À l'aide de plusieurs entrevues auprès de deux femmes escortes, ayant quitté le métier, et des heures d'observation dans plus de cinq agences d'escortes à travers le Québec et dont une aux États-Unis, nous tenterons de trouver quelques réponses à ces questions afin de mieux comprendre les escortes de luxe et de leur venir en aide. Cette recherche a été complétée dans le cadre d'un essai doctoral en psychologie à l'université du Québec à Trois-Rivières.

  • Les souteneurs de rue : des travailleuses du sexe échangent sur leurs expériences
    Colette Parent (Université d’Ottawa)

    Lorsqu'on aborde la gérance du travail du sexe, on retrouve comme figure emblématique le souteneur de rue, ce personnage défini à la négative qui demeure très souvent dans l'ombre. Dans le cadre d'une recherche sur la gérance dans le travail du sexe, subventionnée par le CRSH entre 2009 et 2013, nous avons mené des entrevues de groupe auprès des travailleuses du sexe pour mieux appréhender leur expérience de travail sous la supervision d'un (ou d'une souteneur) de rue. Nous voulions sonder les travailleuses eu égard au rôle joué par ces souteneurs pour les protéger des différents risques associés à leur travail. Nous avons exploré les risques au niveau de leur sécurité physique, leur santé sexuelle, leur bien-être émotif, la menace des conflits avec la loi et la condamnation pénale. Il en est ressorti un portrait très contrasté, mettant en évidence l'intérêt financier de certains souteneurs au mépris des risques potentiels encourus par les travailleuses aussi bien que la préoccupation de quelques-uns pour la sécurité d'ensemble des femmes sous leur supervision. Les échanges ont permis de constater, entre autres, que les travailleuses apprennent à se protéger des souteneurs exploiteurs au fil de leur expérience de travail et avec l'appui de d'autres travailleuses.

  • L'expérience de la sexualité et les représentations qui en sont faites chez des femmes offrant des services d'escorte
    Jacqueline Comte (Université Laval)

    Bien que les représentations sociales du travail du sexe renvoient souvent à une perception de ce travail comme étant nocif pour celles qui offrent ainsi leur corps et leur sexualité à autrui, peu d'études se sont penchées sur l'expérience de la sexualité vécue dans le cadre de ce travail. À l'aide d'entrevues semi-dirigées, nous avons recueilli les témoignages de 16 femmes offrant ou ayant offert des services d'escorte, concernant leur expérience de la sexualité et les représentations qu'elles s'en font, selon que cette expérience se trouve dans le travail du sexe ou dans la vie privée. L'analyse des données s'est faite à l'aide de la méthodologie de la théorisation ancrée. Plusieurs des participantes ont dit vouloir explorer la sexualité dans le cadre de leur travail et gérer la rencontre de manière à favoriser tout autant leur propre plaisir que celui du client. D'autres offrent des services d'escorte parce qu'il s'agit d'une source intéressante de revenus et qu'elles s'y sentent confortables. Elles ne recherchent pas le plaisir sexuel, mais elles l'accueillent comme un « bénéfice marginal » lorsqu'il se présente. D'autres encore offrent leurs services uniquement parce qu'il permet de faire rapidement de l'argent. Elles ne s'y sentent pas confortables et elles ne souhaitent pas y vivre une expérience sexuelle. Il ressort de nos données que le type d'expérience (nocif ou enrichissant) que font les participantes du travail du sexe dépend de leurs représentations de la sexualité.

  • Discussion
  • Pause

Communications orales

Cartographies

  • Pornographie féministe et lutte pour la reconnaissance d'une diversité érotique : analyse des témoignages dans The Feminist Porn Book
    Julie Lavigne (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À travers l'analyse de témoignages d'actrices et de productrices de pornographie contenus dans The Feminist Porn Book, nous tenterons de comprendre les motivations et visées érotiques comme politiques de la pornographie féministe ainsi que la vision féministe des femmes œuvrant dans la pornographie mainstream. Nous souhaitons surtout analyser les questions d'agentivité sexuelle et de reconnaissance d'un potentiel érotique positif pour les minorités sexuelles et raciales ainsi que pour les personnes présentant une diversité de corps. L'ouvrage dont sont issus les témoignages a été édité par trois professeures et une productrice de pornographie et propose de faire le tour du champ de la pornographie féministe en Amérique du Nord. 16 articles (témoignages), écrits par des productrices, actrices ou qui occupent très souvent les deux fonctions dans la pornographie mainstream comme alternative feront l'objet d'analyse. La pornographie comprise comme une norme de la représentation de la sexualité ainsi qu'un dispositif privilégié de la scientia sexualis, se voit aussi octroyée une fonction normalisante des désirs érotiques. Ainsi, la pornographie devient à la fois un outil qui pose les balises des scripts sexuels potentiels et qui permet d'érotiser des personnes marginales jugées non sexuelles selon les critères racistes, homophobes, transphobes et fondés sur les capacités physiques.

  • Lumière rouge sur la « Main »
    Sophie Aubry (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Présentation du projet « Lumière rouge sur la Main » en arts visuels et médiatiques à l'UQAM. Ce projet en cours de réalisation est une œuvre In-Situ qui fait état du déplacement des travailleuses du sexe dans le Red Light de Montréal. L'intervention cherche également à souligner l'histoire des femmes qui ont œuvré dans ce quartier et qui ont contribué à animer la culture du Centre-ville bien avant l'arrivée du Quartier des Spectacles. Ce projet questionne la représentation des travailleuses du sexe dans notre culture en faisant un parallèle avec la Société du Spectacle qui exploite l'érotisation de la femme comme un procédé de séduction commerciale. On encense des vedettes qui utilisent leurs corps comme un bien de consommation, alors que le travail du sexe est encore très mal perçu par la population et que ces femmes sont victimes de marginalisation, d'insécurité et de précarité. Ce projet soulève donc des questions à la fois éthiques, politiques et sociales.

  • Cultures du témoignage et travail du sexe : une compilation de vidéos canadiennes, 1981-2011
    Véro Leduc (Université Concordia)

    Le DVD Travail du sexe a été réalisé dans le cadre d'un vaste projet de recherche-action intitulé Cultures du témoignage (culturesdutemoignage.ca), lequel étudie les façons dont l'usage de témoignages à la première personne dans les médias peut être utilisé pour favoriser l'empowerment, le développement communautaire et le changement social. Des personnes de tous les milieux témoignent publiquement d'exercer ou d'avoir exercé le travail du sexe. À travers les médias, le numérique et l'expression artistique, elles livrent un message critique à propos d'enjeux importants tels que les contextes et les conditions de travail, les liens entre le travail du sexe, l'intimité et la maternité, les préjugés et leurs expériences du mouvement prohibitionniste. Elles évoquent la discrimination, la stigmatisation et la criminalisation, mais également des mobilisations de travailleuses et des travailleurs du sexe, la solidarité et le courage de témoigner. En regroupant des extraits de vidéos et de films produits au Canada entre les années 1981 et 2012, le DVD Travail du sexe vise à déconstruire certains préjugés et stéréotypes liés à l'exercice du travail du sexe en mettant à l'avant plan des paroles de travailleuses et travailleurs du sexe. D'une durée de 30 minutes, la projection du DVD sera suivie d'un échange avec le public.

  • Discussion

Communications orales

Projection vidéo, 1981-2011

  • Mot de clôture

Cocktail

Cocktail offert par les Éditions du remue-ménage. Lancement du livre "L'art féministe et la traversée de la pornographie: érotisme et intersubjectivité chez Carol Schneeman, Pipilotti Rist, annie Sprinkle et Marlene Dumas" de Julie Lavigne