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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Au cours des vingt dernières années, l’archivistique a connu de profonds bouleversements tant sur le plan pratique que théorique. Parallèlement au développement de l’environnement numérique, le courant de pensée postmoderne a fortement affecté les assises de la discipline archivistique comme il a inspiré le champ de l’art. Sous cette influence et bien que les archivistes commencent à peine à en saisir l’importance, il y a un véritable mouvement de la part des artistes contemporains qui offrent une forme de remobilisation des archives particulièrement intéressante depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990. Et, bien qu’il n’existe pas encore de consensus quant à un tel mouvement que l’on pourrait intituler « art archival » ou « art archivistique », les historiens d’art s’accordent néanmoins pour affirmer l’existence une certaine « impulsion archivistique », qui se voit d’ailleurs décuplée à l’ère numérique, aujourd’hui. En outre le champ de l’art a largement investi les questions de l’archive et de l’archivage. Par ailleurs, depuis quelques années, les milieux culturels, et particulièrement ceux de l’art, se préoccupent de la conservation et de la valorisation de leurs propres archives. En développant des pratiques d’auto-archivage ne recourant pas nécessairement à l’archivistique telle que comprise par les archivistes, ils contribuent aujourd’hui à la réflexion sur l’évolution des archives en lien, notamment avec l’environnement numérique.Ce double mouvement dans le champ de l’art ouvre, du point de vue de la discipline archivistique, de nouvelles perspectives telles que l’élargissement du cadre de référence afin d’englober les diverses finalités des archives, la possibilité d’une conception dialectique de l’archive puisque celle-ci ne se réalise pleinement que lors des usages qui en sont faits ou encore la pleine reconnaissance de l’émotion, cette face cachée des archives. Une capacité toute aussi déterminante que celles de prouver, de témoigner ou d’informer.Dans le cadre du projet de recherche « Archives et création : nouvelles perspectives sur l’archivistique » (Programme Savoir, CRSH), ce colloque propose une mise en dialogue d’archivistes, d’artistes et d’historiens de l’art autour de la thématique « archives et création ».

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Notes sur le tournant archivistique contemporain

  • Art et archives, un tour d'horizon
    Anne-Marie Lacombe (Université Concordia)

    Cette conférence a pour but de présenter les résultats d'une revue de la littérature effectuée à l'été 2013 sur la création à partir de matériel d'archives. L'aperçu de la littérature est composé de publications (ouvrages, articles et numéros thématiques de revues) recensant les créations utilisant ou traitant des archives selon cinq domaines artistiques : les arts visuels, le cinéma, le théâtre et la danse (les arts de performance) et la musique. Il s'agit donc de mettre en lumière la façon dont le phénomène est perçu dans chacun des cinq domaines. Finalement, une dernière section sur le web – celui-ci comportant dorénavant ses propres particularités quant à la création à partir d'archives – vient conclure la revue de la littérature sur le sujet.

  • Archives, mémoire et vision dialectique
    Anne Klein (Université Laval)

    Les archives et la mémoire sont couramment associées dans le discours tant des archivistes (Cook, Brothman, Jimerson, Millar, etc.) que de l'ensemble des auteurs (Nora, Derrida, Ricœur, etc.) proposant une pensée de l'histoire ou de notre rapport au passé ou encore d'artistes prenant l'archive pour objet (Boltanski, Grauerholz, Richter, etc.). Au croisement de ces différentes réflexions apparaît une conception des archives comme mémoire et comme moyen de construction de mémoires.

    Cependant, Walter Benjamin propose une conception de l'histoire comme montage d'« affleurements mémoriels » (Boucheron). Cette proposition consiste à considérer le passé comme un présent réminiscent qui nécessite une réhabilitation de l'anachronisme (Didi-Huberman) par la reconnaissance des montages hétérogènes à l'œuvre dans tout objet historique. La perspective ouverte par Benjamin offre alors aux archivistes une opportunité de repenser leur objet, comme l'ont fait Didi-Huberman et Boucheron, depuis ce point particulier du temps qu'est l'image dialectique.

    Penser les archives comme objet-mémoire inscrit dans l'épaisseur du temps, voilà ce que nous proposons en appuyant notre propos sur des démarches artistiques telles que celles de Raymonde April, Gerhard Richter, Dominique Blain ou encore Christian Boltanski.

  • Revisiter le cycle de vie
    Yvon Lemay (UdeM - Université de Montréal)

    Considérer la création comme une forme d'exploitation courante permet de dégager de nouvelles perspectives quant à la finalité des archives, leurs valeurs, leur cycle de vie, leur lien avec la mémoire et leurs conditions d'utilisation notamment. Le but de cette conférence est de rendre compte de la réflexion menée en collaboration avec Anne Klein sur le cycle de vie, et de voir comment la reconnaissance de l'exploitation en tant que dimension constitutive des archives contribue à renouveler la vision de leur temporalité. Selon nous, les critiques formulées à l'égard de la théorie des trois âges, et le modèle du Records continuum proposé en remplacement, n'ont pas suffisamment pris en considération ce moment d'existence fondamental des archives qu'est leur exploitation par des utilisateurs. Ainsi, cette hypothèse de travail est d'abord explorée selon les éléments qui caractérisent les archives définitives dans une vision classique de l'archivistique. Puis, le rappel des principaux aspects de la théorie des trois âges et de ses critiques par les archivistes postmodernes nous amène à présenter le modèle du Records continuum et ses limites, dont la principale est son silence quant à l'exploitation des archives. Enfin, nous montrons, à la lumière de l'utilisation d'archives à des fins de création, qu'une nouvelle dimension du continuum des archives apparaît et qu'il est possible d'entrevoir l'élargissement du modèle de Records continuum à une cinquième dimension, celle de l'exploitation.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

La remobilisation des archives par la création : un enjeu de recherche

Présidence : Anne-Marie Lacombe (Université Concordia)
  • Comment les archives entrent dans nos vies par le biais de la littérature
    Annie Lecompte-Chauvin (Collège Notre-Dame)

    Alors que la scène artistique contemporaine se sert allègrement des archives pour produire du contenu autant documentaire que divertissant, l'imaginaire de l'archive prend une place de plus en plus importante dans la façon dont le public perçoit la culture. On commence à saisir que c'est par les archives que le socle de la culture est soutenu et perpétué; une réflexion autour de la représentation de l'archive dans l'espace culturel s'impose donc. C'est par le biais de la littérature, là où le spectateur doit faire partie opérante de la consommation d'archives par l'acte de lecture, que la figure de l'archive sera examinée afin de faire ressortir ses principaux attraits. Une typologie composée en trois temps sera proposée afin d'illustrer les différents cas de figure de l'archive littéraire : les archives de la littérature, les archives dans la littérature et la littérature avec des archives. À partir de ces différentes illustrations de l'archive, il sera proposé de cerner les différents dispositifs de mise en scène de l'archive, d'explorer comment ceux-ci fonctionnent ainsi que leur impact plus ou moins efficace sur le consommateur de littérature, d'archives ou même carrément de culture. Plusieurs exemples d'ouvrages seront présentés afin d'étaler la vastitude du sujet; ceux-ci seront disponibles afin de permettre aux participants d'explorer plus concrètement le plaisir que procure, ou pas, ces objets de culture de plus en plus en vogue.

  • La production du savoir et les espaces de transitions : affect, négligence matérielle et protestation dans l'archive féministe
    Fraser Dorothy June (Université Concordia)
  • De la documentation comme partition : le parergon chorégraphique
    Catherine Lavoie-Marcus (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Période de questions
  • Dîner

Communications orales

Les archives comme matériau de création : témoignages de créateurs

  • L'art textile et l'archivistique : liens tissés serré
    Hélène Brousseau (Autonome)
  • Les archives sonores comme matériau de création
    Simon Côté-Lapointe (UdeM - Université de Montréal)
  • Regard croisé des archives acadiennes et de l'art contemporain acadien : témoignage d'une artiste acadienne, Lise Robichaud
    Lise Robichaud (Université de Moncton)

    Dans ses peintures grand format et dans ses installations, l'artiste acadienne du Nouveau-Brunswick Lise Robichaud, puise son inspiration dans son contexte culturel et dans ses mémoires intimes. Sa communication portera sur l'impact des archives acadiennes dans sa vie et dans sa praxis. Sa présentation sera illustrée de quelques-unes de ses créations artistiques en art contemporain qui explorent, de manière poétique et autobiographique, la thématique de l'identité, de la nature et de la culture.

  • Période de questions
  • Pause

Communications orales

L'autoarchivage : une pratique archivistique alternative

Présidence : Anne Klein (Université Laval)
  • Archive numérique et création théâtrale
    Remy Besson (UdeM - Université de Montréal)
  • La danse, les archives et les enjeux politiques : pistes de réflexion
    Mattia Scarpulla (Archiviste-chercheur indepentent)

    Je propose de présenter à la fois des projets chorégraphiques contemporains basés sur des explorations de fonds d'archives, mais aussi des productions d'archives par des professionnels du milieu de la danse.

    Je commencerai par la citation du mandat du Centre national de la danse à Pantin et du Musée de la danse – Centre Chorégraphique de Rennes et de Bretagne. Ensuite, en prenant l'exemple du mouvement occidental de danse baroque contemporaine, je présenterai des chorégraphes engagés dans un travail de mémoire en relation constante avec l'interprétation de traces du passé. Ces artistes construisent des chorégraphies qui prennent en compte la forme et la structure des archives. Le troisième exemple est celui du danseur, chorégraphe et théoricien italien Alberto Testa, âgé de quatre-vingt-dix ans, qui a donné une partie des documents de sa vie professionnelle, à une bibliothèque municipale spécialisée en musique et aux archives historiques du Théâtre Royal de Turin. Deux fonds d'archives Alberto Testa ont ainsi vu le jour dans la même ville italienne. Alberto Testa a choisi de composer des archives qui poursuivent sa réalité d'artiste par sa sauvegarde.

    L'ensemble des exemples hétérogènes ont en commun la nécessité d'aborder les traces historiques, et la volonté des artistes de laisser une trace de leur passage dans cette histoire. Un aperçu de la richesse des entrelacements de danse et archives sera illustré en lien avec des tendances culturelles plus générales.

  • Période de questions
  • Pause
  • Plénière