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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 100 - Sciences de la santé

Description :

« Quoi? Des électrochocs, ça se donne encore aujourd’hui? » Voici la réaction la plus courante lorsque l’on évoque ce traitement. Cependant, l’électroconvulsivothérapie (ECT), plus communément appelée électrochocs, est une intervention médicale utilisée depuis 75 ans, et ce, partout dans le monde. Au Québec, les médecins l’administrent principalement dans les cas de dépressions majeures résistantes aux traitements pharmacologiques habituels ou pour d’autres conditions médicales et psychiatriques très particulières.

L’ECT est toujours un sujet tabou et est encore perçue négativement comme un traitement brutal, voire inhumain. Depuis son introduction, de nombreuses modifications quant à sa technique d’administration ont pourtant permis de maximiser son efficacité tout en diminuant l’incidence et la sévérité de ses effets secondaires. Nous sommes loin des traitements d’autrefois. De nos jours, il s’agit plutôt d’une pratique réalisée sous anesthésie générale, dans des conditions contrôlées et pour des régions spécifiques du cerveau.

Efficacité, question éthique, progrès scientifiques et techniques de l’ECT, voilà les grands thèmes qui seront abordés lors du colloque « Électrochocs : on se tient au courant! ».

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Électrochocs : on se tient au courant!

  • Vers de nouvelles pratiques en électroconvulsivothérapie : questions d'efficacité et de sécurité
    Dr Simon Patry (Université Laval)

    L'utilisation de l'électroconvulsivothérapie (ECT) en psychiatrie fut introduite en 1938. À partir du milieu des années 50, l'ECT modifiée a pris naissance : celle-ci implique une anesthésie générale de courte durée, l'administration d'un curarisant, l'oxygénation du patient et la surveillance constante de ses signes vitaux. Les paramètres d'administration de l'ECT, tels que le placement des électrodes de stimulation, l'intensité du stimulus électrique (qui dépend de la forme d'onde électrique, sa durée, sa fréquence) de même que le titrage du seuil convulsif en feront un traitement de plus en plus individualisé voulant minimiser les effets secondaires tout en maximisant son efficacité. Forte de ses évolutions, l'ECT est considérée par certains comme un traitement médical sécuritaire qui a prouvé son efficacité dans plusieurs troubles mentaux. D'autres pourtant y voient encore le symbole d'une psychiatrie barbare. Et vous qu'en pensez-vous ? Cet atelier vise à vous informer sur l'état de la pratique actuelle, à savoir : i) Connaître les nouvelles pratiques en ECT; ii) Discuter de la question du consentement éclairé et de ses enjeux éthiques; iii) Reconnaître la pertinence d'un Centre d'excellence sur l'ECT du Québec (CEECTQ); iv) Recueillir les propos d'un patient partenaire.

  • Briser les tabous entourant les électrochocs : la parole est au patient
    Patrick Allaire (HLHL - Hôpital Louis-H. Lafontaine)

    Le véritable tableau des électrochocs, une réalité racontée par un patient à travers l'expérience vécue de 200 traitements!!

  • Pause
  • Électroconvulsivothérapie : une revue de la littérature éthique
    Bernard Keating (Université Laval)

    Parmi les pratiques les plus décriées de la psychiatrie moderne, on trouve l'électro convulsivothérapie (ECT). La mention de cette thérapie, autrefois désignée sous le vocable d'électrochocs, fait presque immanquablement surgir à l'esprit les images d'une scène terrifiante du célèbre film Vol au-dessus d'un nid de coucous. Tous les éléments justifiant une ferme condamnation morale y sont présents : absence de consentement et de compassion, contexte où se confondent allègrement punition et thérapie, efficacité clinique non perceptible, etc.

    On est donc surpris d'apprendre que ce type de thérapie soit encore pratiqué aujourd'hui et jugé acceptable au point de vue de l'éthique médicale et de la bioéthique compte tenu du resserrement des normes dans ces domaines et des nombreuses dispositions législatives visant à protéger les droits des malades . Nous présenterons les résultats d'une revue critique de la littérature attentive à cerner les arguments éthiques justifiant le recours à l'ÉCT et déterminant les limites de son acceptabilité éthique.

  • La prise de décision partagée : essentielle pour l'électroconvulsivothérapie?
    Brigitte Vachon (UdeM - Université de Montréal)

    La décision de recevoir ou non l'ECT devrait être prise conjointement par le patient et l'équipe clinique, sur la base d'une discussion bien documentée. Comme il s'agit d'une décision souvent délicate pour les patients et les proches, il est essentiel que les professionnels transmettent des informations justes et provenant des évidences de la recherche lors du consentement. La prise de décision partagée est un processus décisionnel conjointement entrepris par le professionnel et le patient. Elle repose sur les meilleurs éléments de preuve portant sur les risques et bénéfices de toutes les options disponibles (Légaré et al, 2003). Cette présentation portera sur le processus de prise de décision partagée. Elle permettra aux participants d'être mieux informés sur leur rôle dans le processus de consentement au traitement et comment être conscientiser au fait que leurs propres connaissances et attitudes peuvent influencer la prise de décision du client face à l'ECT.

  • Le centre d'excellence en électroconvulsivothérapie du Québec (CEECTQ) et ses travaux sur le consentement
    Morgane Lemasson (IUSMM - Institut universitaire en santé mentale de Montréal)

    L'électroconvulsivothérapie (ECT) est un traitement médical efficace pour plusieurs troubles mentaux. Malgré la modernisation et une recrudescence de l'utilisation de l'ECT, l'absence de lignes directrices canadiennes claires et précises permettant de mieux encadrer et uniformiser l'administration de l'ECT reste d'actualité dans l'ensemble du Québec.

    En 2003, l'Agence d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé recommandait déjà que : 1) la pratique de l'ECT soit basée sur un guide de pratique clinique fondé sur des données probantes; 2) des programmes de contrôle de la qualité des soins soient développés; 3) une attention particulière soit accordée au processus de consentement. Pour atteindre ces conditions idéales d'administration de l'ECT, le Centre d'excellence sur l'électroconvulsivothérapie du Québec (CEECTQ), s'est doté pour mandats de favoriser l'enseignement, la surveillance, la recherche et la normalisation des pratiques au Québec.

    Selon le CEECTQ, toute personne dont l'état clinique requiert le traitement d'ECT doit pouvoir le recevoir rapidement, tout en ayant été le mieux informé sur les risques et bénéfices de l'intervention, dans le respect des droits et de la dignité de la personne. Dans ce contexte, le consentement éclairé du patient est une priorité pour le CEECTQ qui a mis en place une révision complète des processus de consentement en collaboration avec l'unité d'évaluation des technologies et des modes d'intervention en santé.