La principale fonction de la douleur est d’alerter l’organisme que son intégrité corporelle est menacée afin qu’il puisse réagir à la source de la menace. En l’absence de cette fonction adaptative, l’expérience subjective de douleur perd tout son sens. Malheureusement, la plupart des recherches sur la douleur se sont surtout concentrées sur ses aspects expérientiels. Or, la fonction adaptative de la douleur s’exprime à tous les niveaux du système nerveux central, de la moelle épinière jusqu’aux systèmes qui sous-tendent l’expression de la douleur. L’objectif de ce colloque sera donc de regrouper une variété d’études portant sur la fonction adaptative de la douleur.
Dans un premier temps, le rôle protecteur des réflexes nociceptifs de flexion spinaux sera abordé par le Dr Mathieu Piché (Université du Québec à Trois-Rivières). Puis, nous verrons comment la valeur aversive de la douleur se transmet aux stimuli ou aux actions qui la prédisent afin de guider nos actions futures (Véronique Taylor, Université de Montréal; Mathieu Roy, Université Concordia). Nous examinerons également la façon dont la douleur interagit avec d’autres sources de récompenses (Wiebke Gandhi, Université McGill). Par la suite, nous verrons comment la fonction adaptative de la douleur peut influencer l’activité cérébrale suscitée par la douleur (Audrey-Anne Dubé; Université de Montréal). Finalement, les comportements de douleur peuvent également avoir une fonction communicative dont l’objectif est d’obtenir le soutien d’autrui. Cette fonction communicative de la douleur sera abordée par les docteurs Michael Sullivan (Université McGill) et Marc-Olivier Martel (Université Harvard). Par la suite, les circuits cérébraux qui sous-tendent cette fonction communicative seront abordés par le Dr Pierre Rainville (Université de Montréal). Enfin, les circuits cérébraux qui sous-tendent la perception de la douleur chez autrui seront abordés par Mathieu Grégoire (Université Laval), qui examinera également comment ceux-ci peuvent différer chez le personnel soignant qui se trouve surexposé à la douleur des autres.