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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 100 - Sciences de la santé

Description :

Les présentations orales et par affiches de ce domaine de recherche regroupent une variété de sujets tels que les pathologies neurologiques (p.ex. pathologies du motoneurone, troubles du mouvement, épilepsie) et psychiatriques (p.ex. dépression), étudiées par des approches diverses (p.ex. modèles animaux, imagerie cérébrale, études cliniques). La section dans son ensemble illustre donc une certaine approche translationnelle en neurosciences et santé mentale.

Dates :
Responsable :
  • Marc Lussier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

Programme

Communications par affiches

Session d'affiches

  • Indicateurs précoces des troubles du spectre autistique
    Michel BOIVIN, Mara BRENDGEN, Ginette DIONNE, Alexandra Matte-Landry (Université Laval), Frank VITARO

    Les enfants qui ont un trouble du spectre autistique (TSA) ont très tôt des particularités développementales. Comme les enfants ayant un retard de langage (RL) partagent précocement avec eux des difficultés, il convient d’explorer ce qui les différencie tôt dans le développement. Des études rétrospectives ont comparé ces groupes et des enfants au développement normal (DN) pour isoler les indicateurs précoces propres aux TSA. L’objectif est de décrire de façon rétrodictive les indicateurs précoces des TSA et du RL en les comparant entre eux et au DN dans le cadre d’une étude prospective, moins sujette au biais de rappel. À 5 et 18 mois, le tempérament a été mesuré à l’aide de l’ICQ et l’échelle de Poe a été utilisée au plan moteur. Le sommeil a été évalué par questionnaire à la mère à 5, 18 et 30 mois. Le vocabulaire réceptif et expressif ont été mesurés avec le MCDI à 18 et 30 mois. Les résultats montrent : 1) un développement moteur plus faible chez les enfants ayant un TSA ou un RL; 2) un sommeil plus long chez les enfants présentant un TSA; 3) un tempérament évalué comme plus facile chez les enfants ayant un TSA; 4) des difficultés de langage à 18 et 30 mois chez les enfants présentant un TSA (- 0.55 ÉT), mais moins sévères que celles des enfants aves un RL (- 1.48 ÉT). Donc, il est possible de distinguer de façon rétrodictive les nourrissons qui ont un TSA, un RL ou un DN. Les avantages d’utiliser des données prospectives seront abordés en discussion.

  • Utilisation de substances et comportements suicidaires chez les adolescents : quelle est la direction de l’association? Investigations méta-analytiques
    Natalie CASTELLANOS-RYAN , Marie-Claude GEOFFROY, Anne-Sophie HUET, Stéphanie Hamaoui (UdeM - Université de Montréal), Sophie PARENT, Johanne RENAUD, Jean SÉGUIN, Jean Séguin (UdeM - Université de Montréal)

    Objectif : Le suicide chez les adolescents représente un problème de santé publique majeur. La consommation de substances est commune chez les adolescents suicidaires, mais la direction de l’association demeure inconnue. Notre objectif était de déterminer la direction de l’association entre la consommation de substances et les comportements suicidaires chez les adolescents, de manière quantitative. Il existe deux modèles prédominants dans la littérature : (1) le modèle consommation de substances secondaire, les comportements suicidaires mènent à la consommation et (2) le modèle du trouble de santé mentale secondaire, la consommation de substance mène aux comportements suicidaires.

    Méthodologie : À l’aide de moteurs de recherche, nous avons identifié les études longitudinales portant sur la consommation de substances et les comportements suicidaires publiées jusqu’à ce jour.

    Résultats : Parmi les 298 études initiales, une trentaine correspondaient à nos critères d’inclusion. Nos résultats préliminaires identifient plusieurs études qui semblent confirmer le modèle de trouble de santé mentale secondaire, mais
    peu d’études appuyant le modèle de consommation de substances secondaire. Des résultats quantitatifs seront présentés.

    Implications : Ces résultats pourraient être d'un intérêt clinique pour la gestion de ces troubles concomitants chez les adolescents en soulignant la nécessité d'améliorer leur dépistage systématique et de promouvoir un plan de traitement intégratif.

  • Revue de littérature des thérapies cognitives et comportementales offertes pour la gestion des tics chez les personnes atteintes d’un syndrome de Gilles de la Tourette
    Gabrielle J.-Nolin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Julie Leclerc (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mathieu M.blanchet

    Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est caractérisé par la présence de plusieurs tics moteurs et d’au moins un tic sonore dont la fréquence et l’intensité peuvent varier, mais qui sont présents pour la durée d’une année depuis l’apparition du premier tic (APA, 2013). Les symptômes du syndrome surgissent à l’enfance et plusieurs problématiques lui sont associés tels que le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, le trouble obsessionnel- compulsif et les troubles anxieux (Freeman, et al., 2000). Les tics cumulés aux symptômes des troubles associés entraînent des difficultés sur les plans social, physique, scolaire et psychologique et sont associés à une qualité de vie moindre (Conolea, et al., 2011). Nous proposons ici une revue des principales données probantes et des lignes directrices canadiennes et européennes publiées récemment portant sur le traitement suggéré quant à la gestion des tics auprès des personnes atteintes du SGT, soit la thérapie cognitive et comportementale. Les principales techniques reconnues seront présentées notamment le renversement d’habitude (Azrin, & Peterson, 1988), l’exposition avec la prévention de la réponse (Hoogduin, Verdellen, & Cath, 1997), le modèle «Comprehensive Behavioural Intervention for Tics» (Piacentini, et al., 2010) et le «Cognitive and Psychophysiological treatment» (O’Connor, 2005). Les résultats liés à l’effet de ces thérapies, de même que leurs forces et leurs lacunes seront présentés.

  • Effets d’une thérapie cognitivo-comportementale sur les processus de préparation motrice chez des patients atteints du syndrome de Gilles de la Tourette ou de tics chroniques
    Pierre BLANCHET, Marc LAVOIE, Simon Morand-Beaulieu (UdeM - Université de Montréal), Kieron O'CONNOR, Geneviève Sauvé

    Introduction: La thérapie cognitivo-comportementale permet d’améliorer la performance motrice et la condition globale des patients atteints du syndrome de Gilles de la Tourette ou de tics chroniques. Elle pourrait aussi induire une normalisation du fonctionnement cérébral chez ces gens.

    Méthodologie: Vingt patients avec tics sont appariés à 20 participants contrôles selon le QI, l’âge et le sexe. La mesure dépendante est composée de potentiels de latéralisation motrice (PLM), qui reflètent l’activité pré-motrice lors d’un mouvement volontaire, en éliminant toute activité non-motrice. Les PLM sont mesurés durant une tâche de compatibilité stimulus-réponse. Des mesures sont prises avant et après la thérapie chez les patients, mais le groupe contrôle n’est testé qu’une fois.

    Résultats: Avant la thérapie, l’onset du PLM est plus lent chez les patients avec tics que chez le groupe contrôle [F(1,38)=4.24, p<0.05]. Cette différence disparaît après la thérapie. En effet, chez les patients avec tics, l’onset du PLM est plus rapide après la thérapie [F(1,19)=7.78, p<0.05].

    Conclusion: Outre la réduction des tics, on note certains changements physiologiques après la thérapie. La différence de groupe au niveau de l’onset du PLM disparaît, indiquant que la thérapie entraîne une accélération des processus qui précèdent la préparation de la réponse motrice. Ces résultats pourraient aussi refléter une modification de l’activité de l’aire motrice supplémentaire induite par la thérapie.

  • Rôle médiateur de la relation conjugale entre le stress et la dépression chez les parents ayant un enfant autiste
    Erin Barker (Université Concordia), Jean-Philippe Gouin, Chantal Paquin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les parents ayant un enfant autiste vivent plus de stress et sont plus à risque de dépression que les parents ayant des enfants se développant normalement. Notre étude évalue si la qualité de la relation conjugale joue un rôle médiateur entre le stress quotidien lié à l’enfant autiste et les symptômes dépressifs du parent. Notre hypothèse est que le stress exacerbe les difficultés conjugales et ainsi, augmente le risque de dépression. Des parents (n=51) vivant avec leur enfant autiste (2 à 21 ans) ont été recrutés dans la région de Montréal. Les symptômes dépressifs ont été évalués avec le CES-D alors que la sévérité du stress associé au temps passé avec l’enfant était mesurée quotidiennement avec une échelle de Likert pendant 6 jours. Les aspects de la relation conjugale étudiés étaient l’attachement au partenaire (Relationships Structures Questionnaire), la gestion dyadique du stress (Dyadic Coping Questionnaire [DCQ]) et la satisfaction conjugale (Couples Satisfaction Index). L’analyse de la médiation (Preacher & Hayes, 2008) indique que l’attachement anxieux et les sous-échelles "soutien du partenaire" et "satisfaction face à la gestion commune du stress" du DCQ sont des médiateurs partiels de la relation entre le stress lié à l’enfant et la dépression, alors que l’attachement évitant et la satisfaction conjugale ne le sont pas. Ces résultats soulignent la pertinence d’offrir des interventions familiales afin d’aider les parents à s’ajuster au stress lié à l’enfant.

  • Pertinence de la définition de « consommation régulière de cannabis » dans l’étude des relations entre cannabis et détresse psychologique
    Jacques BERGERON, Cloé Blanchette-Carrière (UdeM - Université de Montréal), Mélissa Garcia, Martin PAQUETTE

    La consommation de cannabis peut être observée en concomitance avec plusieurs troubles psychologiques tels que l’anxiété et la détresse psychologique. Depuis Khantzian (1985), de nombreuses études ont indiqué que les gens souffrant de problèmes mentaux sont plus susceptibles de consommer du cannabis. Il y a par contre beaucoup de controverses, l’état d’un individu étant considéré comme la cause d’un abus de cannabis, ou l’inverse. Selon Norris et Eyeson-Annan (2007), l’abus pourrait découler d’une consommation dont le motif principal serait la réduction d’une détresse psychologique préexistante.

    L'absence de consensus peut résulter de la diversité des critères utilisés pour établir la fréquence de consommation de cannabis pendant une période déterminée. La présente étude propose de définir la consommation régulière de cannabis à un minimum d'une fois par mois pendant 12 mois.

    Les participants francophones (N=397) âgés entre 18 et 65 ans ont répondu à un questionnaire permettant de classifier leur consommation et de les comparer en ce qui attrait à la détresse psychologique. L’analyse a montré que les consommateurs réguliers, consommant au moins une fois par mois, rapportent une plus grande détresse psychologique que ceux consommant moins d’une fois par mois ou aucune fois, au cours des 12 derniers mois (p<0.01; t=-2.63). Cette étude a permis de déterminer qu'une consommation minimalement mensuelle serait susceptible d'entrainer une détresse psychologique significative.

  • Relation entre la consommation de cannabis et les sentiments anxieux et dépressifs chez les femmes
    Jacques BERGERON, Lydia LAGRANDEUR, Imane MAKROUM, Martin PAQUETTE, Stéphanie Simard (UdeM - Université de Montréal)

    Plusieurs études établissent des différences relatives au genre quant aux relations entre les troubles anxieux et la consommation fréquente de cannabis. On peut se demander si sans atteindre un seuil clinique, on peut trouver dans la population générale – davantage chez les femmes que les hommes – des relations entre la consommation de cannabis et l’expression de sentiments anxieux et dépressifs. L’échantillon est constitué de 199 femmes et 190 hommes, âgés entre 18 et 65 ans. Le niveau d’anxiété, l’indice de détresse psychologique et la fréquence de consommation sont mesurés par les questionnaires ASTA, IDP et habitudes de consommation. Les résultats révèlent une corrélation significative et positive entre la fréquence de consommation de cannabis et l’indice d’anxiété (r = 0,15, p< 0,05), ainsi qu’entre la fréquence de consommation de cannabis et l’indice de détresse psychologique (r = 0,12, p<0,05). Par ailleurs, des tests t montrent une différence significative entre les consommatrices et les non consommatrices quant à leur niveau d’anxiété (t=-2,71, p<0,01) et leur indice de détresse psychologique (t=-2,17, p<0,05). Bien que les femmes consommant du cannabis rapportent des niveaux plus élevés d’anxiété et de détresse psychologique, la faiblesse des corrélations suppose que la fréquence de consommation n’est pas l’unique variable en jeu. Il apparaît donc pertinent de poursuivre les recherches visant à pondérer l’ensemble des variables concomitantes.

  • La dopamine facilite la transmission synaptique dans le cortex entorhinal via l’activation de cAMP-PKA, PP-1 et du calcium
    C. Andrew CHAPMAN, Iulia Glovaci (Université Concordia)

    Le cortex entorhinal reçoit des projections dopaminergiques qui peuvent moduler son activité neuronale, reliée aux processus de la mémoire. Nous avons précédemment démontré que la dopamine module la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral, et que ces effets dépendent de sa concentration. Les EPSP sont réduits par des concentrations de dopamine élevées (10-100 µm), tandis qu’ils sont facilités par des concentrations plus faibles.

    Nos récentes recherches caractérisent les mécanismes intracellulaires responsables de cette facilitation de la transmission synaptique dans le cortex entorhinal latéral en utilisant la technique du voltage-clamp. Nos résultats démontrent que de faibles doses de dopamine (1 µm), agissent via les récepteurs de type D1 pour moduler la transmission via des récepteurs-canaux du glutamate AMPA. L’activation des récepteurs D1 module l’activation du PKA et ainsi augmentent l'activité des inhibiteurs de PP1, ce qui résulte dans la phosphorylation des récepteurs AMPA – un mécanisme qui augmente la transmission synaptique. Nous avons aussi constaté que l'application intracellulaire de BAPTA, un chélateur de calcium, bloqué la facilitation induite par l’application de dopamine.

    En somme, nos résultats suggèrent que la facilitation des courants AMPA induite par la dopamine dans le cortex entorhinal latéral est médiée par l'activation des récepteurs D1, et qu'elle dépend de mécanismes reliés au PKA, PP1, et au calcium intracellulaire.

  • Le phytostérol cucurbitacine E exprime des propriétés neuroprotectrices et module l’autophagie dans un modèle in vitro de la maladie de Parkinson
    Everaldo ATTARD, Anne-Marie Arel-Dubeau (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marc GERMAIN, Maria-Grazia MARTINOLI, Maria-Grazia Martinoli, Cindy TREMBLAY

    Les thérapies préventives de la maladie de Parkison (MP) sont une avenue prometteuse pour la recherche. En effet, les molécules neuroprotectrices font l’objet de nombreuses études et parmi celles-ci, on observe un intérêt particulier pour les molécules naturelles. Nous avons donc étudié un phytostérol, la Cucurbitacine E (CuE), extraite d’Ecballium elaterium. Nous avons analysé son potentiel neuroprotecteur, son pouvoir antioxydant ainsi que ses effets sur l’autophagie. L’autophagie est un mécanisme cellulaire de dégradation des organelles défectueux et des agrégats protéiques, deux fléaux impliqués dans la pathogénèse de la MP. Nous utilisons comme modèle cellulaire les neurones dopaminergiques PC12 soumis à la neurotoxine MPP+, laquelle induit la MP dans les modèles cellulaires et animaux. Nos résultats soulignent un intéressant potentiel anti-apoptotique de la CuE. Or, celle-ci possède peu de propriétés antioxydantes, d’où l’intérêt d’étudier d’autres mécanismes d’action, comme l’autophagie. Les modifications mitochondriales et des lysosomales induites par le MPP+ sont renversées par le pré-traitement à la CuE. La voie autophagique semble aussi être augmentée par l’expression du régulateur HDAC6 et par l’apparition de « puncta » de LC3 caractéristiques de l’autophagie. En somme, le caractère neuroprotecteur de la CuE s’exprime par des effets anti-apoptotiques et pro-autopagiques, faisant de cette molécule une candidate prometteuse pour les thérapies préventives de la MP.

  • Étude des processus de récompense combinant les stimulations électrique et optique avec la détection électrochimique de la libération de dopamine
    Marie-Pierre Cossette (Université Concordia), Peter Shizgal

    Les neurones dopaminergiques dans l’aire tegmentale ventrale (ATV) sont reconnus comme étant cruciaux pour maintenir les comportements d’approches liés à la récompense. Cependant, il reste à préciser la nature des interactions entre ces neurones et les autres types de neurones recruités pendant la poursuite d’une récompense. Nous avons mesuré la libération de dopamine (DA) dans le noyau accumbens (NAc) en utilisant la voltammétrie cyclique. Nous avons comparé la libération de DA en réponse à une stimulation électrique du faisceau médian télencéphale (FMT) avec une stimulation optique des neurones dopaminergiques dans l’ATV. Dans les deux cas, les paramètres utilisés sont reconnus pour soutenir une réponse opérante. La stimulation électrique du FMT appliquée unilatéralement a produit une libération robuste de DA dans les deux hémisphères tandis que la stimulation optique a produit une libération seulement dans l’hémisphère contenant la fibre optique. Comme démontré par d’autres études, les fibres du FMT peuvent se connecter à l’ATV par des voies multisynaptiques bilatérales. Donc, la stimulation unilatérale électrique du FMT recruite un réseau de structures neuronales beaucoup plus ramifié que la stimulation optique spécifique aux neurones dopaminergiques de l’ATV. Nous spéculons que cette différence doit avoir des conséquences comportementales quantifiables. La contribution de projections neuronales contournant l’ATV durant la stimulation électrique est aussi une possibilité.

  • Prédicteurs de la variabilité du rythme cardiaque durant des tâches d’induction d’inquiétudes
    Sonya Deschênes (Université Concordia), Sarah EL NABULSI, Jean-Philippe GOUIN, Jean-Philippe Gouin, Krista PRATTE, Jessica TUTINO, Kerstin WENZEL

    La variabilité du rythme cardiaque (VRC) est un phénomène lié au système nerveux autonome qui est considéré comme un indice physiologique de régulation émotionnelle. Les études antérieures ont démontrées qu’un niveau élevé d’inquiétudes est associé à une réduction du niveau de VRC. Le but de la présente étude est d’évaluer l’impact de l’intolérance à l’incertitude ainsi que l’étendue du processus d’inquiétude sur la diminution du VRC durant des tâches d’induction d’inquiétudes. 75 étudiants ont complété l’Échelle d’Intolérance à l’Incertitude évaluant les croyances que l’incertitude a des implications négatives et que l’incertitude est injuste. La VRC a été évaluée durant 3 périodes consécutives de repos, d’inquiétude, et de catastrophisation de l’inquiétude. La tâche de catastrophisation de l’inquiétude servait a évalué l’étendue du processus d’inquiétude, incluant le nombre de conséquences, la probabilité d’occurrence et la sévérité perçue de chaque inquiétude. Une diminution de VRC a été observée au cours des périodes consécutives de repos et d’induction d’inquiétudes. L’intolérance à l’incertitude prédisait la diminution du VRC associée à la tâche de catastrophisation de l’inquiétude. De plus, l’étendue du processus de catastrophisation et la sévérité perçue des conséquences des inquiétudes étaient associées au changement de la VRC. L’intolérance à l’incertitude et l’étendue du processus d’inquiétude ont un impact sur la VRC durant des tâches d’induction d’inquiétudes.

  • Dissociation entre les associations intentionnelles et inconscientes dans la schizophrénie : une étude en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)
    Stéphanie Grot (UdeM - Université de Montréal), David LUCK, Adrianna MENDREK, Luc NICOLE, Emmanuel STIP

    La schizophrénie est une maladie mentale associée à des troubles de mémoires qui ont un impact sur le fonctionnement social des patients. Notamment, les patients schizophrènes ont plus de difficultés pour mémoriser le lien entre plusieurs informations (le lien entre le nom et l’adresse d’une personne) que l’information elle-même (le nom ou l’adresse séparément). Cette association peut être intentionnelle (les informations sont associées volontairement) ou inconsciente (les informations sont déjà associées). Notre objectif est d’évaluer si, dans la schizophrénie, les déficits de mémorisation des associations intentionnelles et inconscientes sont identiques et si les substrats neuraux sous-tendant ces déficits sont les mêmes.

    Nous avons recruté des patients schizophrènes et des sujets témoins et nous les avons invités à effectuer une tâche de mémoire dans un scanner IRM. La tâche consistait à mémoriser des mots et des positions spatiales selon deux conditions : (1) Associations intentionnelles : le participant faisait lui-même l’association entre les mots et les positions spatiales de même couleur. (2) Associations inconscientes : les mots et les positions spatiales étaient d’emblés associés.

    Nos résultats suggèrent que le déficit de mémorisation des associations intentionnelles est dû à une hypoactivation des régions frontales et hippocampique alors que le déficit de mémorisation des associations inconscientes est dû à une hypoactivation de la région hippocampique seulement.

  • La maladie de Huntington, une tauopathie?
    Maud Gratuze (CHUQ - Centre hospitalier universitaire de Québec)

    La maladie de Huntington (MH) est une maladie neurodégénérative autosomique dominante causée par une expansion polyglutamique de la protéine huntingtine. Au niveau cellulaire, MH est caractérisée par un clivage protéolytique, le repliement et l'agrégation de la protéine huntingtine, menant à la mort neuronnale, principalement dans le striatum, mais aussi dans d'autres structures cognitives. Les agrégats de protéines tau hyperphosphorylées sont caractéristiques d'une classe de maladie neurodégénérative appelée tauopathie. MH n'est pas une tauopathie, mais plusieurs articles rapportent une pathologie tau chez les patients MH. Ces observations nous on incité à émettre l’hypothèse que la pathologie Huntington pourrait favoriser l'hyperphosphorylation de tau. Pour tester cela, nous avons utilisé la souris R6/2, un modèle de MH, et analysé la phosphorylation de tau avant (3 semaines) et après (10 semaines) l'apparition des symptômes de MH. Les souris R6/2 de 10 semaines affichent une importante hyperphosphorylation de la protéine tau sur de nombreux épitopes. Suite à l’analyse des phosphatases spécifiques de tau, une dérégulation à la baisse de la PP2B chez les souris de 10 semaines a été rapportée. Nos données suggèrent que, dans les souris R6/2, la protéine huntingtine mutante conduit à une dérégulation de la PP2B et, en conséquence, à une hyperphosphorylation de tau ; la pathologie tau vu dans la MH pourrait donc, dans une certaine mesure, découler d’une dérégulation de PP2B.

  • Cannabis et comportements dangereux en conduite automobile : un risque insoupçonné
    Dounia Askafi (UdeM - Université de Montréal), Jacques BERGERON, Martin PAQUETTE

    La consommation de cannabis est en hausse au Canada surtout chez les jeunes.Contrairement à la problématique de l'alcool , celle concernant le cannabis et la conduite automobile demeure méconnue et n’a pas encore soulevé dans la population le niveau d’inquiétude qu'elle mérite.Cette étude a pour objectif de vérifier les relations entre la relation entre la consommation régulière de cannabis et la conduite chez les jeunes adultes. Nous avons voulu vérifier l’hypothèse que les consommateurs réguliers de cannabis ont une conduite plus dangereuse que ceux qui consomment occasionnellement ou pas.Un échantillon composé de 122 femmes et 125 hommes de 18-25 ans, détenant un permis de conduire depuis au moins un an, a répondu à deux questionnaires.Le 1er portait sur leurs habitudes de consommation et le 2 ème (le Dula Dangerous Driving Inventory) qui portait sur la prise de risque,les émotions négatives et l’agressivité au volant Les résultats indiquent que le groupe de consommateurs réguliers de cannabis, a des comportements plus dangereux au volant (t=6,088, p <0,01).En outre, les analyses montrent que la fréquence de consommation de cannabis est associée à un risque plus élevé de recevoir une contravention. Ces résultats suggèrent de porter davantage attention à la problématique des relations entre consommation de cannabis et conduite auto, et de réaliser des outils de sensibilisation et d'éducation.

    Mots clés : Cannabis, conduite automobile dangereuse, jeunes adultes.

  • La surexpression de pré-enképhaline striatale chez le modèle de souris MPTP peut retarder le développement de la maladie de Parkinson
    Stéphanie BISSONNETTE, François Bezeau (Université Laval), Frédéric CALON, Sébastien HÉBERT S., Sophie MURATOT, Pershia SAMADI, Nathalie VERNOUX

    Dans la maladie de Parkinson (MP), la lésion nigrostriatale est associée à une régulation à la hausse du peptide opioïde pré-enképhaline (pENK). Nos résultats précédents ont suggéré que cette augmentation est une réponse compensatoire afin de diminuer les symptômes moteurs de la MP. Cependant, la fonction exacte de cette augmentation est encore inconnue. Afin de déterminer le rôle fonctionnel et neuroprotecteur de pENK, le transfert de gène via un vecteur viral fut utilisé pour surexprimer pENK dans le striatum avant la réduction de dopamine par le MPTP.

    Nos résultats ont démontré que les souris surexprimant pENK avaient une plus grande activité locomotrice. Cet effet était corrélé à l'expression de l'ARNm de pENK. Nous avons observé une réduction du niveau de DA dans le striatum et dans le GP de tous les groupes traités au MPTP. Chez les souris surexprimant pENK, le niveau de DA dans le GP était de plus élevé que chez les groupes contrôles. Une plus grande densité de fibres striatales positives à la tyrosine hydroxylase (TH) a été détectée chez les souris surexprimant pENK dans différentes régions du striatum ainsi que dans la SNc.

    Ces résultats fournissent une preuve que la régulation à la hausse de pENK peut être impliquée dans le retardement de l'apparition des symptômes moteurs de la MP via une augmentation de DA dans le GP, et peut aussi avoir un effet protecteur contre les dommages du MPTP au niveau des terminaisons nerveuses dopaminergiques nigrostriatales.

  • Analyse dimensionnelle du construit de la version québécoise du Barratt Impulsivity Scale (BIS-II)
    Marcos BALBINOTTI, Kathy Belanger (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Sébastien GÉLINAS, Daniela WIETHAEUPER

    L’Échelle Barratt d’impulsivité (BIS-II) comprend 30 items qui théoriquement mesurent six facteurs de premier ordre et trois de deuxième ordre. Récemment, un nouvel arrangement proposé par Ireland et Archer (2008) suggère une meilleure validité de construit. À partir d’analyses factorielles exploratoire et confirmatoire et à l’aide d’un large échantillon (n=1103), ils démontrent une structure tridimensionnelle satisfaisante pour les hommes, mais le modèle diffère chez les femmes. La présente recherche teste la validité de cette structure révisée sur un échantillon de 506 québécois-es de 18 à 61 ans, afin de l’explorer dans le contexte culturel québécois. À l'étape de l'extraction des facteurs, on conclut qu'une analyse à six facteurs semble plus appropriée [2 items sans saturation importante (Sf<0,40); 3 items complexes] qu'à 3 facteurs [9 items sans saturation importante (Sf<0,40); 4 items complexes], considérant l’échantillon à l'étude. Les résultats de l'analyse confirmatoire (χ2(344) = 906,39 [P<0,01]; RMSEA=0,057; GFI=0,90; AGFI=0,86; CFI=0,81; SRMR=0,058) sont acceptables, mais moins impressionnants qu'à l'étude susmentionnée. La matrice de covariance résiduelle suggère qu’au moins six items devraient être modifiés pour améliorer la validité du construit étudié pour qu'on puisse l'utiliser au domaine clinique, au Québec. D'autres études devraient proposer de nouvelles formulations de ces items et re-tester la validité de ce modèle en contexte québécois.

  • Niveau de prédiction des indices de dépression chez les universitaires selon trois mesures affectives de personnalité
    Marcos BALBINOTTI, Sébastien GÉLINAS, Marilou Ouellet (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Daniela WIETHAEUPER

    Environ 4,8% des canadiens souffriraient de dépression, le risque suicidaire (RS) y étant associé (ASPC, 2006). Le stress psychologique (SP) et l’estime de soi (ES) semblent être corrélés avec le RS et l’indice de dépression (ID) (Balbinotti et Gélinas, 2013). Le but de cette étude est de vérifier les liens régressifs de ces trois mesures affectives de personnalité (RS, SP et ES) sur l’ID (mesuré par le BDI-II) de 506 étudiant-e-s universitaires âgés de 18 à 61 ans. Les résultats d’une régression multiple indiquent que la combinaison linéaire des trois prédicteurs est significativement liée à l'ID (F(3, 502) = 344,99; p< 0,01). Cette combinaison explique autour de 67% de la variance de l’ID, tel qu’indiqué par le coefficient de corrélation multiple (R=0,82). Les corrélations entre chacun des prédicteurs et l'ID (rES= -0,63; rSP= 0,68; rRS= 0,72) s’avèrent significatives (-4,54 < t(505) < 14,01; p < 0,01). Autour de 47% de la variance de l’ID est expliquée par le SP seul, et autour de 20% additionnel par l’ES et le RS ensemble. Les corrélations significatives (p < 0,01) entre chacune des mesures affectives varient entre |0,43| et |0,71|. De par ces résultats, une discussion théorique est proposée. On conclut que le SP a un impact important sur l’ID (celle-ci pouvant même augmenter le RS), tandis que l’ES pourrait avoir un effet protecteur sur le RS et sur l’ID. D’autres études seraient nécessaires afin de comparer nos résultats à d’autres types de population.

  • Régulation de l’épissage de l’exon 10 de la protéine Tau au cours du développement chez la souris
    Alexis BRETTEVILLE, Françoise MORIN, Emmanuel PLANEL, Isabelle POITRAS, Franck Petry (CHUL Centre de Recherche)

    Introduction: la principale fonction de la protéine tau, lier et stabiliser les microtubules (MTs), est possible grâce à la présence de 3 ou 4 domaines de liaison aux MTs. L’exon 10 constitue une de ces régions, ainsi lorsqu'il est inclus au niveau de l’ARNm, la protéine tau contient 4 domaines de liaison aux MTs (4R-tau). Inversement, quand l’exon 10 est exclus, tau ne contient que 3 domaines (3R-tau). Chez la souris, l’expression des isoformes 3R-tau diminue et disparaît à l’âge adulte alors que les formes 4R-tau ne commence qu’en période post-natale et dure chez l'adulte. On assiste donc à un changement d’expression des isoformes de tau chez la souris, ce qui en fait un bon modèle pour comprendre les mécanismes responsables d'un changement pathologique d'expression chez l'humain.

    Objectif: analyser la régulation de l’exon 10 de tau et comprendre les mécanismes impliqués dans l’expression différentielle des isoformes 3R-tau et 4R-tau. Nous avons analysé par Western blot et PCR l’expression de tau depuis les stades embryonnaires jusqu’aux stades adulte précoces, l’expression des protéines qui influencent l’épissage alternatif de l’exon 10 et des principales kinases.

    Résultats: on a confirmé la mise en place d'un changement d'expression des isoformes de tau au cours du développement chez la souris, qui corrèle avec certains facteurs influancant l'épissage de l'exon 10. Des études d'inhibition de ces facteurs nous aiderait à confirmer leur role dans l'épissage de l'exon 10.

  • Rôle de l’ocytocine exogène sur les comportements d’autoadministration d’héroïne : étude du facteur temps
    Cristina CASOLA, Janie Duchesneau (Université Concordia), Uri SHALEV, Loïc WELCH

    De récentes études rapportent que l’ocytocine (OT) exogène aurait une capacité à traiter les individus souffrant de troubles liés à l'utilisation d'une substance. Plus précisément, l’OT atténuerait la tolérance aux effets analgésiques des opiacés et les symptômes de sevrage, en plus d’inhiber les comportements d’auto-administration (CAA) d’héroïne. La présente étude a donc examiné les effets de l’OT sur les CAA chez les rats mâles. Nous avons émis l’hypothèse voulant que l’administration centrale d’OT soit efficace à réduire les CAA d’héroïne chez les rats. Considérant la courte demi-vie de l’OT exogène, nous avons analysé les effets de l’OT sur diverses périodes de temps au sein des sessions d’AA, en plus d’examiner ses effets en fonction de différentes doses d’OT et différents ratios de renforcement. Les rats (Long-Evans) ont été entraînés pendant 66 jours sous des ratios de renforcement fixe et progressif afin d’évaluer leur motivation à prendre de l’héroïne. Une fois leur CAA stabilisé, de l’OT (0.0, 0.5 et 2.5 ug/rat; i.c.v. ou 1.0 mg/ml; i.p.) a été administrée aux rats avant leur session d’AA. Les résultats suggèrent un effet initial sédatif saillant issu de l’OT au début de la session d’AA. Néanmoins, le ratio de renforcement progressif complique l’interprétation de ces résultats alors qu’une augmentation de la motivation à la prise d’héroïne est observée. De plus, l’administration d’OT a causé plusieurs crises d’épilepsie.

  • L’impact de l’optimisation de la masse musculaire sur la prévention de l’encéphalopathie hépatique lors de maladie hépatique chronique expérimentale
    Cristina BOSOI, Chantal Bémeur (CRCHUM), Christopher Rose (UdeM - Université de Montréal), Mélanie TREMBLAY

    La malnutrition est un important facteur pronostic qui influence l’état clinique des gens atteints de maladie hépatique chronique (MHC). La malnutrition aggrave la sarcopénie et l’encéphalopathie hépatique (EH) lors de MHC. Des avenues thérapeutiques visant l’amélioration du statut nutritionnel lors de MHC sont à établir. La supplémentation avec l’acide aminé isoleucine (ILE) combinée à l’exercice (EX) atténueraient la perte de masse musculaire et préviendraient l’œdème cérébral, caractéristique de l’EH, lors de MHC. La MHC est induite chez le rat 6 sem suite à la ligature des voies biliaires (BDL). Cinq groupes sont étudiés: 1) BDL 2) BDL+ILE 3) BDL+EX 4) BDL+ILE+EX 5)Contrôle. Deux sem post-BDL, les rats font 15 min d’EX (10 cm/s) aux 2 jours et l’ILE (1.5 mg/kg) est administrée quotidiennement, pendant 4 sem. Les masses corporelle et musculaire, l’état métabolique et l’œdème cérébral sont mesurés. Par rapport aux contrôles, le gain des masses corporelle et musculaire est moindre chez les rats BDL. Les masses corporelle et musculaire des rats BDL+ILE+EX sont plus élevées tandis que l’état hypermétabolique et l’œdème cérébral sont atténués, par rapport aux BDL. Nos résultats démontrent que la supplémentation avec l’ILE combinée à l’EX diminuent la perte de masses corporelle et musculaire, améliorent l’état métabolique et atténuent l’œdème cérébral. Des stratégies visant la prévention de la perte de masse musculaire atténuent le développement de la sarcopénie et de l’EH.

Communications orales

Santé mentale

  • Évaluation de la personnalité chez des étudiants du niveau collégial
    Pierre-Luc GILBERT TREMBLAY, Marie-Ève Leclerc (Collège Jean-de-Brébeuf)

    La personnalité est considérée comme un ensemble de patrons de réponses comportementales, émotionnelles et de pensées d’un individu, qui sont durables et stables. Elle se cristallise à la fin de l’adolescence. Elle peut toutefois entrainer des problèmes dans les relations interpersonnelles, de la souffrance et/ou une altération du fonctionnement. On parle alors de trouble de la personnalité (TP). Dans la foulée de la publication du DSM-V, le Personality Inventory for DSM-V (PID-5) a été présenté comme une nouvelle mesure de la personnalité. Il s’agit d’un questionnaire auto rapporté permettant d’évaluer la personnalité selon 25 facettes. L’objectif de cette étude est de vérifier si les facettes constituant cinq des troubles de la personnalité proposés dans l’annexe 3 du DSM-V, sont adéquatement mesurées par le PID-5 chez les adolescents. Pour se faire, 80 étudiants de première année inscrits au Collège Jean-de-Brébeuf ont rempli le PID-5 et le Million Adolescent Clinical Inventory (MACI). Des modèles de régression ont été utilisés pour évaluer chacun des cinq TP présents à l’annexe 3 du DSM-V (évitant, narcissique, état limite, antisocial et obsessif-compulsif) en fonction du pointage obtenu sur l’échelle du MACI, évaluant chacun de ces types de personnalité. Les résultats de l’étude nuancent la présence ou l’absence de certaines facettes dans les construits que mesure le MACI. Plusieurs pistes de réflexion sont proposées pour expliquer ces résultats.

  • Étude qualitative de la vision et des besoins des jeunes de Kuujjuaq en matière de santé mentale et aperçu de la réponse fournie par les organismes du milieu
    Gentiane Perrault Sullivan (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Les Inuits du Nunavik, suite aux changements sociaux considérables auxquels ils font face, vivent des difficultés importantes de santé mentale. Le taux de suicide est endémique et une proportion substantielle de la population rencontre des difficultés psychologiques importantes. Peu de recherches se penchent sur les causes de ces difficultés et aucune n’aborde leur vision de cette situation. L’objectif de la recherche est d’explorer la vision qu’ont les jeunes Inuits de la santé mentale et de vérifier si les services offerts par les organismes locaux comblent leurs besoins. Pour ce faire, cinq jeunes adultes de 18 à 25 ans ont été recrutés. Par le biais d’une méthodologie de recherche qu’a développée Caroline Wang, Photovoice, ces jeunes ont illustré, par la photographie, leur définition de la santé mentale. Celles-ci ont été analysées pour faire ressortir les besoins, les difficultés et les solutions auxquelles fait face leur communauté. De plus, neuf entrevues semi-structurées ont été menées auprès d’intervenants clés œuvrant au sein d’organismes du milieu. Par une analyse thématique, utilisant la théorie de Maslow, la vision des jeunes a été explorée ainsi que le rôle de chaque organisme. Une compréhension de leur vision de la santé mentale est essentielle afin que les ressources mises à leur disposition puissent fournir une réponse culturellement appropriée. Ainsi, il sera possible, en partenariat avec la communauté, de déterminer les actions à prioriser dans l’avenir.

  • La vulnérabilité cognitive de la dépression : une étude transversale sur les adolescents dépressifs et leur fratrie
    Linda Booij, Gabrielle Chartier (UdeM - Université de Montréal), Catherine Herba, Garel PATRICIA

    Introduction: La Dépression Majeure (DM) touche plus de 15% de la population canadienne. La fratrie des individus qui souffrent de DM y sont à plus haut risque (40%). Un biais d’interprétation négatif est rapporté chez les individus qui souffrent de DM et chez ceux qui y sont à haut risque (enfants de mères DM). L’hypothèse avancée est que la fratrie des adolescents qui souffrent de DM présente aussi ce biais, ce qui les prédispose à la DM.

    Méthodologie: L’étude effectuée au CHU Ste-Justine est composée de 50 adolescents (19 DM, 16 fratries et 15 contrôles). Chacun des participants a complété une entrevue semi-structurée (K-SADS), une collecte de cortisol salivaire, une échelle de réactivité cognitive (LEIDS-R), une batterie de reconnaissance d'expression faciale et une évaluation vidéo de leur cognition sociale (MASC), traduite de l’allemand au français par notre équipe.

    Résultats préliminaires: Les adolescents DM présentent une réactivité cognitive plus élevée que leur fratrie[F(1; 31) =7; 07(p = 0; 012)] au LEIDS-R. Au niveau de la cognition sociale, la fratrie ferait plus d’erreurs que les adolescents DM et que les contrôles[F(1; 28) = 4; 48(p =0; 043)].

    Conclusion: Cette étude est centrée sur l’approche bio-psycho-sociale de la dépression et tient compte de la complémentarité de chacun de ces sous-domaines. Ces résultats préliminaires sont en faveur de notre hypothèse de recherche mais doivent être validés par un plus grand échantillon et un suivi longitudinal.

  • Quand la recherche en biologie du stress rencontre la pratique : le programme Déstresse et Progresse chez les adolescents du Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire
    Boris BUJOLI, Yannick Fouda Mah (UdeM - Université de Montréal), Sonia LUPIEN, Sophie MASSÉ, Pierrich PLUSQUELLEC, Gabrielle REYBURN

    Le principal objectif de ce projet est de tester la mise en œuvre et l’efficacité du programme « DéStresse et Progresse » chez des jeunes de 11 à 14 ans hébergés en centre de réadaptation au Centre Jeunesse de Montréal - Institut Universitaire (CJM-IU). Le programme vise à enseigner aux jeunes ce qu’est le stress, ses impacts et les moyens d’y faire face

    L’hypothèse mesurée dans le cadre de ce projet est que l’exposition au programme aura comme effet la diminution du niveau d’hormones de stress, et du niveau de stress perçu, ainsi que l’amélioration du développement émotionnel chez les participants

    Il s’agit d’un devis de type pré-test et post-test à mesures répétées. Une mesure a été prise une semaine avant le programme, une autre après la fin du programme et enfin une dernière six semaines plus tard

    Mesures de stress : Physiologique (les niveaux de cortisol dans la salive ) et auto-rapportée (Échelle de stress perçu)

    Mesures psychologiques et émotionnelles : Échelle d’évaluation de l’état dépressif (EED) chez les enfants (CDI) et le fonctionnement émotionnel par la tâche de reconnaissance des expressions faciales

    Analyses: Analyses comparatives à l’aide de tests de différence de moyenne, tests de Student

    Les résultats montrent une évolution significative du niveau de stress perçu, du niveau de dépression, ainsi qu’une amélioration des indices de développement émotionnel, suite aux 5 ateliers du programme Déstresse et Progresse

  • Cartographies corticales de patients présentant un trouble des tics ou d’habitudes : une étude d’électroencéphalographie (EEG)
    Pierre BLANCHET, Imen BOUAZIZ, Marc LAVOIE, Simon MORAND-BEAULIEU, Kieron O'CONNOR, Geneviève Sauvé (CRFS - Centre de recherche Fernand-Séguin)

    Introduction : Le Trouble des Tics Chroniques (TTC), comme cligner anormalement des yeux, et les Désordres d’Habitudes (DH), comme s’arracher les cheveux (trichotillomanie), sont des troubles psychiatriques présentant des symptômes comportementaux se chevauchant et apportant des conséquences fonctionnelles et émotionnelles importantes. À ce jour, peu de recherches ont été menées afin d’investiguer les profils neurocognitifs sous-tendant ces affections aux caractéristiques similaires mais nosologiquement distinctes. Selon certaines données, l’actualisation de la mémoire de travail, telle que mesurée par l’EEG, serait un des éléments permettant de discriminer ces groupes.

    Méthodologie : Deux groupes de participants présentant un TTC (n=14) ou un DH (n=13), non-médicamentés et sans comorbidité, furent appariés selon l’âge, le sexe et l’intelligence aux participants d’un groupe contrôle (n=15) ne présentant aucun trouble psychiatrique ou neurologique. L’amplitude de la composante P300 fut extraite de l’EEG par une procédure de moyennage lors d’une tâche motrice de type ‘’Oddball’’. Les cartographies des activations corticales de la composante P300 furent construites.

    Résultats/Conclusions : Les patients TTC et DH semblent démontrer une suractivation corticale en région centrale en réponse aux stimuli d’apparition fréquente. Ces données suggèrent une communalité entre les groupes cliniques, qui éprouvent une difficulté à moduler l’activation corticale des aires antérieures.

  • Les caractéristiques du narratif d’événement traumatique : un reflet de l’intensité des symptômes post-traumatiques?
    Dominic Beaulieu-Prévost, Geneviève Belleville (Université Laval), Alexandra Bisson Desrochers (UQAM - Université du Québec à Montréal), Justine DESAUTELS, Stéphane GUAY, André MARCHAND

    L’état de stress post-traumatique (ÉSPT) afflige approximativement une personne sur dix ce qui en fait un des problèmes de santé mentale les plus répandus. Il est fréquent que ces personnes présentent des difficultés à intégrer les souvenirs traumatiques et cela peut transparaitre au moment où elles tentent de raconter le narratif de l’évènement traumatique (ÉT). Malgré le foisonnement d’hypothèses suggérant une forte relation entre les caractéristiques du souvenir traumatique et les symptômes d’ÉSPT, peu d’études empiriques ont abordé la question. L’objectif de cette étude consistait à évaluer si certaines caractéristiques du narratif de trauma permettent de prédire le niveau de symptômes. Il était postulé qu’un niveau de symptomatologie élevée serait prédit par une faible cohérence du récit narratif de l’ÉT, peu d’évènements internes et peu de détails. Pour vérifier cette hypothèse, 44 femmes et 22 hommes ayant reçu un diagnostic ont relaté leur ÉT avant le début d’une intervention psychologique. Les caractéristiques des ÉT ont été évaluées grâce à un système d’analyse de contenu (Foa et al, 1995). Les résultats montrent que la cohérence et les évènements internes ne sont pas liés avec la symptomatologie d’ÉSPT. La longueur du narratif semble être la seule caractéristique significativement liée à l’intensité de la symptomatologie de l’ÉSPT. Ainsi, plus l’individu peut élaborer en racontant son récit, moins il présente de symptômes de l’ÉSPT.


Communications orales

Neurosciences

  • Protéines mal repliées et stress associé au réticulum endoplasmique : implications dans la pathogenèse de la sclérose latérale amyotrophique
    François BERTHOD, François GROS-LOUIS, Audrey Labarre (Université Laval), Lydia TOUZEL DESCHÊNES

    La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie neurodégénérative qui attaque les neurones moteurs du cerveau et de la moelle épinière. Environ 10% des cas de SLA sont familiaux (SLAF) et 90% sont sporadiques (SLAS). A l'heure actuelle, des mutations dans le gène SOD1 demeure l’une des principales causes de SLAF. Toutefois, pour la plupart des cas de SLA, les causes sont encore inconnues. Notre hypothèse de travail, supportée par des résultats préliminaires, est que les cas sporadiques pourraient partager avec les cas familiaux une voie commune impliquant le mauvais repliement de la protéine SOD1. Le but du projet est de montrer qu’il est possible de réguler l’état conformationnel de la protéine SOD1 et que la modulation de la SOD1 mal repliée peut influencer l’apparition et la sévérité de la maladie. Une approche in vitro nous a permis de montrer, suite au traitement de nos cellules en culture par différents agents pharmacologiques et toxines environnementales, qu’il est possible d’induire le mauvais repliement de la protéine SOD1 de type sauvage et de détecter l’accumulation de cette dernière. Diverses techniques, telles que des immunoprécipitations et des immunofluorescences, ont été utilisées. Ce projet permettra donc une meilleure compréhension des mécanismes et des causes environnementales susceptibles d’être impliquées dans la SLAS. Ceci constituerait donc une découverte majeure permettant de comprendre l’origine de cette maladie pour 90% des cas.

  • Les prédicteurs de la douleur sociale à la suite d’un rejet
    Shirley FECTEAU, Philip JACKSON, Elsa Massicotte (Université Laval)

    La douleur sociale (DS) est définie comme l’expérience désagréable associée à la perte de liens sociaux, à la menace de ces liens, ou encore à la dévalorisation sociale. Plusieurs expériences peuvent causer de la DS, notamment le rejet par les pairs. Les facteurs associés à la douleur sociale suite au rejet (DSR) sont peu connus. Toutefois, étant donné le recoupement au plan cérébral entre la DSR et la douleur physique (DP), cette dernière pourrait être associée à la DSR. La littérature laisse aussi croire que l’estime de soi (ES) serait associée à la DSR. L’objectif de l’étude est d’étoffer notre compréhension des facteurs associés à la DSR. Méthode: 24 participants (12H, M âge = 24 ans, ET = 2,90) ont joué à la Cyberball, un jeu de lancer de ballon informatisé qui induit le rejet social où le participant croit jouer en ligne avec deux autres individus. Des questionnaires, dont celui de DSR, sont ensuite remplis. Enfin, des tests de DP sont effectués (sommation temporelle de la douleur et pression douloureuse). Résultats: Des régressions linéaires multiples ont été conduites et deux sous-échelles de la DSR (le sentiment d’appartenance (R2 =0,49) et l’ES situationnelle (R2 =0,52)) sont marginalement prédites par le modèle avec de fortes tailles d’effet. L’ES au pré-test prédit le sentiment d’appartenance (p = 0,01).Discussion: L’ES semble être un facteur protecteur face à la DSR et pourrait donc être une cible thérapeutique pour les personnes souffrant du rejet.

  • Implication du VGLUT3 au sein des afférences striatales à sérotonine dans l’expression des dyskinésies induites à la lévodopa
    Charles-Étienne Couture (Université Laval), Martin PARENT

    La maladie de Parkinson (MP) est caractérisée par la dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire qui projettent leur axone vers le striatum, entraînant ainsi d’importants symptômes moteurs qui peuvent être atténués par l’administration de lévodopa, le précurseur de la dopamine. Après quelques années de traitement, la plupart des patients développent des mouvements involontaires anormaux que l’on nomme dyskinésies induites par la lévodopa (LIDs). Il a été démontré que les projections à sérotonine (5-HT) vers le striatum étaient impliquées dans l’expression des LIDs en libérant de façon non physiologique de la dopamine. À la lumière de ces données, nous avons entrepris un projet visant à caractériser la réorganisation des axones 5-HT chez un modèle murin de la maladie de Parkinson et des LIDs. Nos résultats préliminaires indiquent que la quantité de terminaisons axonales 5-HT dans le striatum augmente suite à la lésion du système dopaminergique et que seulement une proportion de ces terminaisons contient le transporteur du glutamate VGLUT3. La quantification de la proportion des terminaisons axonales 5-HT du striatum qui contient le VGLUT3 suite à une lésion dopaminergique et à un traitement à la lévodopa est importante puisqu’on croit que ce transporteur vésiculaire puisse exercer une effet synergique sur la libération de dopamine et ainsi avoir un effet déterminant sur l’expression des LIDs.

  • Consolidation et reconsolidation mnésique dans l’épilepsie du lobe temporal : rôle de la modulation émotionnelle
    Magali BOUTIN, Francine CHASSOUX, Bertrand DEVAUX, Mélanie Descamps (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sandrine INDART, Marion NOULHIANE, Mylène YAM

    Les patients souffrant d’une épilepsie temporale (ELT) pharmaco-résistante ou ayant subi une lobectomie temporale (LT) pour traiter les crises ont des déficits en mémoire épisodique (Lah, 2006). Aucune étude ne s’est intéressée aux processus de reconsolidation des souvenirs personnels et à l’impact des émotions chez les patients ELT. L’objectif de cette étude est de déterminer la façon dont les souvenirs personnels anciens et récents sont affectés et d’apprécier l’effet de la valence émotionnelle. Nous avons demandé aux patients (n=6) avec ELT ou LT et à un groupe contrôle de rappeler 9 souvenirs (3 agréables, 3 désagréables et 3 neutres) selon 8 critères d’épisodicité et une échelle d’intensité émotionnelle. Les souvenirs anciens ont été évalués pour 3 périodes de vie (3-17 ans, 18-âge actuel moins un an, dernière année). Les souvenirs récents étaient des souvenirs de moins de 2 semaines, répétés 24 heures après et suivis d’une tâche interférente puis rappelés 16 jours plus tard. Les résultats préliminaires ont montré que les patients étaient comparables aux contrôles pour les capacités de récupération des souvenirs anciens, les capacités d’encodage de nouveaux souvenirs et de maintien à 16 jours. Les souvenirs neutres n’étaient pas différents des souvenirs émotionnels chez les patients en terme d’épisodicité et ont été évalués aussi intenses émotionnellement. Cette absence de souvenirs neutres chez les patients ELT n’a jamais été montré dans la littérature.

  • Plasticité cérébrale déclenchée par une thérapie du langage : les aires clés
    Ana Inès ANSALDO, Durand Edith (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal)

    L’aphasie est un trouble acquis du langage survenant suite à une lésion cérébrale, qui a des conséquences majeures pour les personnes atteintes PA tel que l'isolement social et la dépression. L’anomie ou manque du mot est le symptome phasique le plus fréquent. La récupération de l’aphasie dépend de mécanismes de plasticité cérébrale. Une étude récente de notre laboratoire (Marcotte, 2012) a montré des changements neurofonctionnels associés à la récupération de l’anomie suite à l’application d’une thérapie (Massed-Semantic Feature Analysis MSFA). Cette étude discute du rôle potentiel de deux aires recrutées lors de cette thérapie, selon les connaissances actuelles en neurosciences. En effet, suite à l'application de la MSFA auprès d'un groupe de neuf PA avec anomie modérée àsévère chronique, l'analyse des données a révélé l'activation significative du gyrus précentral gauche (PCG) pré et post-thérapie, et du lobule pariétal inférieur gauche (IPL) en post-thérapie, corrélées à la dénomination correcte. Ces données suggèrent que la nature sémantique de la thérapie favorise un recrutement spécifique reflétant l’importance de l’information sensorimotrice supportée par le PCG et du lien trasnsmodal de ces informations supportée par le IPL.