525 - Luttes étudiantes, persévérance et réussite en enseignement postsecondaire : Dommages collatéraux? Bénéfices marginaux?

La crise du printemps 2012 amène à s'interroger sur la trajectoire des étudiants du réseau collégial qui ont abandonné volontairement leurs études. Notre équipe de recherche a exploré les parcours de décrocheurs volontaires du programme de sciences humaines qui ont entrepris et réussi des études universitaires. Nous nous sommes intéressés particulièrement au rôle joué par les situations d'apprentissage non formel et informel ainsi que par le transfert de compétences de ces situations d'apprentissage vers l'éducation formelle. Nos résultats proposent que l'acquisition de compétences génériques avant et durant les études collégiales semble jouer un rôle à la fois dans le processus d'abandon des études et dans l'intégration réussie aux études universitaires. Pour plusieurs, l'abandon des études semble représenter une occasion de mettre en pratique leurs compétences génériques de façon intensive, puis de réinvestir par la suite ces compétences dans leurs études universitaires. De plus, l'éducation non formelle et informelle a une influence significative au plan de la motivation vocationnelle et de la maturation. Ces résultats suggèrent l'hypothèse que plusieurs décrocheurs du printemps érable ont inséré leurs expériences post-collégiales dans un continuum de formation favorable à l'accomplissement de leurs aspirations scolaires et professionnelles.

Dans le cadre d'un sondage interne mené par l'Université de Sherbrooke, les étudiants des cohortes concentrées ont indiqué être plus assidus dans leur engagement envers les études (face aux indicateurs habituels de mesure de la réussite) que leurs collègues des cohortes régulières. Au cours de cet atelier, nous présenterons les principales mesures déployées pour appuyer les étudiants et les postulats à l'origine du sondage mené par la suite à l'automne 2012. Par la suite, nous dévoilerons le sondage et en livrerons les  principales tendances.  Enfin, une période de questions favorisant échange et discussion permettra d'élargir le spectre des possibilités découlant de cette action.

Au moment de réaliser la dernière étape d'une collecte de données d'une recherche visant à analyser les parcours d'une population étudiante dite fragilisée, c'est-à-dire qui avait amorcé les études collégiales en s'inscrivant dans un dispositif de transition au cégep (la session d'accueil et d'intégration - SAI), le mouvement de protestation étudiante battait son plein. Notre conférence mettra l'accent sur quelques effets possibles de la grève étudiante sur le parcours scolaire, en se basant sur une double comparaison de cohortes et de programmes d'études au moment de l'accès au cégep.  Une étude longitudinale courte (18 mois) a été réalisée. Des données liées aux événements du parcours (ex. : échec, interruption des études, changement de programmes d'études) ainsi qu'aux aspirations scolaires ont été colligées. Les étudiants de la cohorte 2010 (SAI = 520; programmes réguliers = 446) ont été exposés à la grève au printemps 2012. Les étudiants de la cohorte 2009 (SAI = 481; programmes réguliers  = 439) constituent notre groupe de comparaison. Nos résultats de recherche permettent de décrire la progression des parcours étudiants dans le temps, en mettant l'accent sur ce qu'il advient d'une population étudiante dite fragilisée en temps de grève, et en montrant un effet possible de la grève sur les aspirations universitaires.  

Souvent sur le gril, la pression en hausse, le point d'ébullition quelquefois atteint… Contrairement à notre expertise en matière de sirop d'érable, nous n'avions pas de recette toute faite pour gérer cette crise dont l'ampleur fut sans précédent en marquant l'histoire du Québec. Cependant, comme pour toute recette il nous a fallu mesurer, doser, tenter certaines choses et se surprendre quelquefois… Nos premières préoccupations : notre mission éducative et  le bien- être de notre population étudiante. Comment composer avec cette population aux idéologies parfois diamétralement opposées? À travers plusieurs efforts pour résoudre ce conflit, autant de la part de l'Association étudiante que de l'administration du Collège, des apprentissages et des solutions ont émergé. Ainsi, cette conférence propose diverses voies, à trois moments forts pendant ce printemps 2012 soit avant, pendant et après le conflit étudiant en sachant que cette période d'instabilité a entraîné des impacts importants sur le plan des services aux étudiants.

À la suite des mouvements étudiants du printemps 2012, les universités et les cégeps du grand Montréal ont été plus que d'autres amenés à offrir des conditions particulières pour permettre aux étudiantes et aux étudiants de poursuivre leurs études. Dans une université comme l'Université de Montréal, les calendriers des cours et des trimestres ont été complètement redessinés. Ainsi, pour répondre aux besoins de certains étudiants, des périodes de rattrapage ont été offertes pour leur permettre de compléter le trimestre d'hiver non complété. Les trimestres d'automne et d'hiver suivants ont été décalés. Des périodes prévues pour la relâche d'automne ont été annulées. Bref, les conditions du parcours d'études ont été changées d'une façon significative. En particulier, pour les étudiants qui opèrent le passage du collège à l'université les paramètres ont été modifiés d'une façon à rendre encore plus difficile une transition qui, dans des conditions normales, représente déjà tout un défi. Dans ce contexte, il nous est apparu essentiel d'organiser la rentrée de telle sorte que les étudiantes et les étudiantes soient accompagnés et suivis de façon optimale. L'objectif de notre communication sera de partager notre expérience de la rentrée 2012 et d'en faire avec vous un premier bilan.