À quelques exceptions près, les travaux de Paul Ricœur sont relativement peu connus des éducateurs et des chercheurs en éducation. Cela peut s’expliquer en partie par le fait qu’il n'a pas souvent abordé le thème de l'éducation de manière directe ou explicite. Cependant, ses écrits contiennent de nombreuses idées qui pourraient être utiles à la théorie et à la pratique de l’éducation. Ma présentation se concentrera sur la notion de vérité métaphorique élaborée dans La métaphore vive, qui offre une perspective à partir de laquelle l’étude des arts et lettres - y compris, par exemple, la poésie, la littérature, la philosophie et l’étude des religions - peut être défendue. De plus, les liens que Ricœur établit entre les métaphores et les modèles scientifiques suggèrent la possibilité d’un enseignement scientifique « humanisé ». Ces deux idées – l’analyse de la situation rhétorique par Ricœur et le concept de vérité métaphorique – reposent cependant sur la conception élargie de la réalité que Ricœur introduit dans La métaphore vive. En conclusion, je soutiens que la conception de la réalité de Ricœur a des affinités avec la philosophie du « réenchantement » et qu’au moins une variante de cette conception est en fait nécessaire pour que l’éducation puisse surmonter les écueils associés au constructivisme dit « global ».
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