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Informations générales

Événement : 91e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 600 - Colloques multisectoriels

Description :

NOTE POUR LE 15 mai : Notre colloque du 14 mai sera suivi par des activités gratuites « hors Acfas » le 15 mai, pour lesquelles le transport sera assuré. Pour plus de détails sur ces activités et pour s’inscrire, consultez http://tinyurl.com/4tcwxtjr.

Pour les femmes des communautés de langue officielle en milieu minoritaire (CLOSM) au Canada, les enjeux linguistiques s’entrecroisent avec ceux liés à d’autres marqueurs sociaux et identitaires que la langue. Le fait d’appartenir à un groupe racisé, à une communauté autochtone, à une minorité sexuelle et de genre, de vivre en situation de pauvreté ou de handicap, le fait d’être jeune ou plus âgé ou le fait d’être immigrante sont quelques-uns de ces marqueurs.

Pour mieux en comprendre les effets, des approches transversales, comparatives et intersectionnelles rendent compte d’inégalités, voire de discrimination envers les femmes dans plusieurs secteurs : santé, éducation et emploi. En effet, ces femmes vivent des expériences et des défis uniques. Selon les régions, elles vivent avec des problèmes d’accès à des soins de santé dans leur langue. Elles se retrouvent plus souvent dans le rôle de proches aidantes. Elles sont surreprésentées dans les secteurs caritatifs et communautaires et sous-représentées dans les entités politiques et décisionnelles. Elles ont un traitement différencié dans l’espace médiatique et continuent d’être fortement invisibilisées dans leur contribution à l’histoire et au patrimoine des communautés tout en jouant un rôle important dans la transmission de leur langue maternelle.

Par ailleurs, les débats plus larges sur les définitions de « femme » selon l’évolution des identités sexuelles et des minorités de genre comme constructions sociales remettent en question l’inclusivité des espaces « réservés aux femmes », y compris dans les CLOSM.

Devant ces défis, une meilleure connaissance des enjeux touchant les femmes de ces communautés est nécessaire. Des stratégies de groupes communautaires et des politiques publiques sont à l’œuvre, alors que d’autres sont à mettre en place ou à améliorer.

Ce colloque entend donc réunir l’expertise qui permettra de mieux documenter et d’actualiser la recherche sur les femmes des CLOSM.

Veuillez noter que certaines de nos communications sont présentées en anglais, avec les diapositives en français.

Remerciements :

MERCI À NOS PARTENAIRES FINANCIERS:

Patrimoine Canadien

Le Secrétariat aux relations avec les Québécois d'expression anglaise

Université Concordia

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Ouverture du colloque

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Communications orales

Conférence d’ouverture

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
  • Communication orale
    Le féminisme intersectionnel et la question de l’oppression linguistique chez les femmes francophones et acadiennes
    Kim Dubé (Université de Moncton)

    Bien que Kimberlé Crenshaw ait dénoncé l’unilinguisme comme étant une barrière significative pour les femmes non anglophones aux États-Unis, la majorité des féministes intersectionnelles anglophones n’ont jamais dénoncé l’oppression linguistique comme étant une forme d’oppression qui maintient les femmes en position de subordination. Par conséquent, la question de la langue et des relations de pouvoir demeure pratiquement absente de l’analyse féministe intersectionnelle anglophone.

    Au Canada francophone, l'approche intersectionnelle a d’emblée été perçue comme étant anglonormative et a donc été accueillie avec résistance par les féministes francophones. L’opposition de plusieurs féministes francophones à l’approche intersectionnelle s’explique en partie par la menace d’être à nouveau victimes de la colonisation et de l’assimilation anglophone. D’un autre côté, elle s’explique également par le fait que le féminisme intersectionnel encourage une remise en question de ses propres privilèges. Les femmes francophones du Canada, qui se retrouvent également en position de colonisatrices envers les communautés autochtones, sont donc apportées à prendre en compte leur position de femmes privilégiées.

    Cette communication abordera les raisons qui permettent d’expliquer une frilosité des féministes franco-canadiennes à l’égard du féminisme intersectionnel et les conséquences sur l’accès aux services en français par les femmes francophones en contextes minoritaires.


Communications orales

Session 1 : Intersectionnalité et action communautaire

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Dolores Chew (South Asian Women's Community Centre-Centre communautaire des femmes sud-asiatique), Andrée-Anne Leblanc (Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick), Mela Sarkar (Université McGill)
  • Communication orale
    Les femmes d’origine sud-asiatique : Québécoises à part entière (tabarnouche!) au Centre communautaire des femmes sud-asiatiques de Montréal (CCFSA)
    Dolores Chew (South Asian Women's Community Centre-Centre communautaire des femmes sud-asiatique), Mela Sarkar (Université McGill)

    Les femmes d’origine sud-asiatique sont présentes au Québec, principalement dans le Grand Montréal, depuis les années 1960; les vagues successives d’immigration en provenance de l’Inde, du Pakistan, du Bangladesh et du Sri Lanka ont transformé le paysage urbain canadien. Deux cents ans d’impérialisme britannique – invasion, occupation, répression brutale et exploitation économique – ont eu pour conséquence qu’en Asie du Sud, l’anglais est souvent une langue véhiculaire dans divers contextes ethnolinguistiques. Le CCFSA de Montréal est au service des femmes d’origine sud-asiatique et de leurs familles depuis 1981. L’anglais est notre langue commune habituelle; nous nous identifions donc comme des membres de la communauté anglophone du Québec. Nous parlons également le français, l’hindi, l’urdu, le pendjabi, le gujarati, le tamoul et le bengali.

    Dans notre exposé, nous présenterons des arguments en faveur de notre revendication du statut de Québécoises à part entière, qui, bien que contestés sur de multiples fronts croisés, notamment linguistiques, raciaux, religieux, socio-économiques et civiques, exigent et méritent d’être reconnus en tant que tels par la « majorité francophone de souche » du Québec. Nous mettrons en évidence la signification et l’importance de reconnaître et de comprendre la notion de « minorité au sein d’une minorité » afin de garantir que toutes les Québécoises et tous les Québécois puissent être soutenus, accéder à l’égalité et prospérer.

  • Communication orale
    Le féminisme intersectionnel en action: de la théorie à la pratique dans le secteur communautaire francophone en situation minoritaire
    Andrée-Anne Leblanc (Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick)

    Le RFNB est un organisme francophone à but non lucratif qui n’est pas lié à un parti politique. Rassembleur et inclusif, il agit en faveur d’une refonte radicale de la société en appuyant les luttes contre toutes les oppressions. Dans ces 16 années d'opération, le RFNB remplit sa mission en réalisant les objectifs suivants promouvoir et défendre les intérêts et les droits des femmes et des minorités de genre; lutter contre toutes les formes de violence, de discrimination, de marginalisation ou d'exclusion à l'égard des femmes et des minorités de genre; viser l'atteinte de l'égalité entre les genres dans tous les secteurs de la société; travailler à la mise en œuvre de conditions qui facilitent l'atteinte de ces objectifs dans une perspective plurielle et intersectionnelle. Nous souhaitons par notre présentation démontrer comment en s’appuyant sur les recherches au sujet des femmes dans les CLOSM des organismes comme le nôtre arrivent à opérationnaliser les connaissances et passer à l’action par la mise en œuvre de planification stratégique. Nous présenterons le processus de création et de mise en œuvre de notre Plan stratégique 2022-2025.


Communications orales

Session 2 : Droits et action communautaire

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
  • Communication orale
    Le progrès pour qui? : interrogation des récits sur les droits civils des homosexuels après la Révolution tranquille au Québec
    Robin Turner (University of Illinois at Urbana-Champaign)

    Les recherches sur le genre et la sexualité montrent que les discours socialement médiatisés façonnent les incarnations et les imaginaires de l’identité, et configurent en fin de compte la manière dont les gens évoluent dans l’espace social. Les émissions télévisées à succès, les manchettes scabreuses des tabloïds, la littérature et pièces de théâtre à succès et les représentations théâtrales à succès ont modelé ensemble la compréhension publique de la sexualité et de l’homosexualité ainsi que la vie des Québécois gais après la Révolution tranquille. Cependant, des chercheuses et chercheurs ont mis en évidence le fait que les discours dominants sur l’homosexualité se concentrent en général sur les hommes gais qui sont habituellement de race blanche et issus d’un milieu socio-économique moyen. La présentation examinera des récits publiés dans des journaux français et anglais qui se concentrent sur les activistes lesbiennes et la vie des lesbiennes au Québec. En suivant une approche intersectionnelle, je détaillerai les caractéristiques de la médicalisation, des politiques de respectabilité et de la citoyenneté appliquées aux lesbiennes minoritaires décrites dans les médias ciblant exclusivement les consommateurs et consommatrices francophones ou anglophones.

    Les disparités entre les récits francophones et anglophones de la vie lesbienne présentés dans cet exposé illustrent les différences culturelles primordiales entre les auditoires anglophones et francophones du Québec.

  • Communication orale
    Mouvement des femmes et regroupements féministes dans la francophonie canadienne : le double héritage
    Anne Robineau (ICRML - Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques)

    Cette communication propose de revenir sur des moments-clés qui ont mené à la formation de regroupements féministes dans les communautés francophones en situation minoritaire et des enjeux qui les préoccupent aujourd’hui. Dans une première partie, nous ferons état des mouvements de femmes qui ont contribué à la formation de la Fédération des femmes canadiennes-françaises (FFCF), de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC) et de plusieurs conseils provinciaux sur le statut de la femme. Nous discuterons plus spécifiquement du lien avec le double héritage du mouvement des droits des francophones et celui des femmes avec l’enjeu de l’éducation en français dans les années 1980. Dans une deuxième partie, nous expliquerons comment les regroupements féministes se sont à la fois diversifiés et ont structuré leurs actions des années 1990 à aujourd’hui en adoptant une approche de plus en plus intersectionnelle pour tenir compte de groupes minorisés à l’intérieur des communautés francophones. Nous donnerons l’exemple de dossiers prioritaires qui les mobilisent tels que la violence envers les femmes, la proche-aidance, le leadership chez les jeunes femmes, la justice reproductive et l’équité salariale.


Dîner

Dîner

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)

Panel / Atelier

Table ronde : Réalités et enjeux des groupes communautaires desservant les femmes et les minorités sexuelles et de genre dans les CLOSM

Cette table ronde réunira des intervenantes et intervenants d'organismes communautaires (Alliance des femmes de la francophonie canadienne, Montreal Council of Women, FrancoQueer) qui répondent aux besoins des femmes et des minorités sexuelles et de genre dans les CLOSM. Ces personnes nous feront part des multiples enjeux qui sont au cœur de la mission de leur organisme respectif et des stratégies mises en place pour offrir des services auprès de leur population cible et dans la langue de la minorité. Dans cette perspective, des questions seront soulevées sur leurs besoins en termes de recherche et de données probantes pour mieux comprendre les différentes situations auxquels ces organismes font face.

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Soukaina Boutiyeb (Alliance des femmes de la francophonie canadienne), Maria Peluso (Montreal Council of Women), Anne-Sophie Ruest-Paquette (FrancoQueer)

Communications orales

Session 3 : Les femmes anglophones et leur travail dans le théâtre et au-delà

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Morgan Gagnon (Provincial Employment Roundtable), Erin Hurley (Université McGill), Sta Kuzviwanza (Provincial Employment Roundtable), Dana Prather (Université McGill)
  • Communication orale
    Le second changement : emploi, genre et statut linguistique minoritaire au Québec
    Morgan Gagnon (Provincial Employment Roundtable), Sta Kuzviwanza (La Table ronde provinciale sur l’emploi (PERT))

    Les chercheuses présenteront une analyse de données clés sur l’emploi et la situation socio-économique tirées du recensement du Canada de 2021, qui révèle les disparités intersectionnelles entre les hommes et les femmes dans les communautés de langue officielle au Québec. Ces disparités incluent le fait que les femmes anglophones réussissent moins bien sur le marché du travail, en particulier parce qu’elles gagnent des revenus inférieurs. Les auteures utilisent d’autres données du recensement pour cerner les facteurs susceptibles de contribuer à la précarité accrue des femmes anglophones, qui vont de la dynamique des genres dans certaines industries aux responsabilités liées à la garde d’enfants. Les chercheuses concluent que le genre interagit avec le statut de langue minoritaire au Québec en contribuant à marginaliser les femmes d’expression anglaise de la population active.

  • Communication orale
    Les fondatrices féministes : visibiliser les femmes du théâtre anglophone du Québec
    Erin Hurley (Université McGill), Dana Prather (Université McGill)

    Nous présenterons une synthèse de nos deux dernières années de recherche sur les nombreuses femmes fondatrices, bâtisseuses et gardiennes du théâtre anglophone au Québec. Ces dramaturges, productrices et interprètes ont marqué, voire changé l’histoire du théâtre au Québec par la création d’institutions (p. ex., Playwrights Workshop Montreal; programme de théâtre de l’Université Concordia), par leurs innovations esthétiques (p. ex., production bilingue; représentation diversifiée) et par des modèles alternatifs de financement et de production (p. ex., Altera Vitae Productions). Notre présentation s’appuie sur des entrevues et des recherches d’archives qui témoignent de la contribution remarquable des femmes au théâtre de langue anglaise au Québec tout au long du 20e siècle, avec un accent particulier sur la période entre les référendums sur la souveraineté (1980-1995).

    En valorisant les femmes à l’origine de cette scène culturelle importante, mais souvent négligée, nous mettons l’accent sur le théâtre en tant qu’espace de reproduction sociale et sur ses contributions à la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire. De plus, les rôles qu’occupent les femmes dans le théâtre révèlent toute la complexité socio-économique et culturelle des communautés anglophones du Québec – rurales et urbaines, riches et précaires.


Communications orales

Session 4 : Barrières au bien-être

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Danielle De Moissac (Université de Saint-Boniface), Darla Fortune (Université Concordia), Meghan Joy (Université Concordia), Anne Leis (University of Saskatchewan), Sandra Smele (Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale)
  • Communication orale
    Perspectives des mères de familles francophones pendant et post-pandémie dans les prairies canadiennes
    Danielle De Moissac (Université de Saint-Boniface), Sedami Gnidehou (Faculté St-Jean, Université de l'Alberta), Anne Leis (University of Saskatchewan), Kristan Marchak (Faculté St-Jean, Université de l'Alberta), Elyse Proulx-Cullen (Faculté de médecine, Université de la Saskatchewan)

    Fondé sur les informations qualitatives provenant de participantes à deux Cafés du Monde par province, un sondage a été développé et distribué en ligne aux membres d’organismes communautaires francophones dans ces provinces. Des analyses descriptives et de régression ont été menées. Des 320 participants dont 60% de moins de 45 ans, la majorité des femmes ont rapporté un impact très négatif et anxiogène sur leur famille. La pandémie a eu un impact 2,4 fois plus sévère chez ceux qui trouvaient très difficile de suivre l’éducation de leurs enfants à la maison que chez ceux pour qui ce n’était pas un enjeu. Les recommandations prioritaires visaient des mesures de rattrapage, plus de soutien et des politiques pour mieux desservir les familles francophones. Les mesures positives envers la minorité linguistique officielle des Prairies ont largement failli pendant la pandémie. Les leçons apprises et des perspectives d’avenir seront discutées.

  • Communication orale
    Exploration de la féminisation de la "bientraitance" pour les personnes âgées anglophones
    Darla Fortune (Université Concordia), Meghan Joy (Université Concordia), Morgan Seeley (Université Concordia), Sandra Smele (Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale)

    Depuis la publication du deuxième Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2017-2022, les recherches sur la « bientraitance » des aînés se multiplient au Québec (Ethier et coll., 2022; Myrand, 2021; Rouiller, 2022). Parmi ces recherches figure le projet que notre équipe a entrepris pour mieux comprendre comment la bientraitance est vécue par les personnes âgées d’expression anglaise qui participent au programme des Centres de bien-être pour aînés, soutenu par le Réseau communautaire de santé et de services sociaux. Des recherches antérieures ont montré que de nombreuses personnes âgées anglophones du Québec font face à d’importants problèmes d’isolement social et de solitude (Kueber, 2019), et que les Centres de bien-être pour aînés sont des lieux clés de bientraitance potentielle qui peuvent remédier à ces problèmes.

    Notre collecte de données indique que ces centres sont des espaces très féminisés, tant du point de vue des participantes et participants que des fournisseurs de programmes, ce qui souligne l’importance d’examiner la relation entre le genre et la bientraitance dans les centres. L’étude signale également l’importance d’explorer la féminisation potentielle de la bientraitance dans d’autres sites conçus pour les aînés anglophones, ainsi que les implications qui en découlent.


Communications orales

Session 5 : Vulnérabilités périnatales

Salle : CRX C440 — Bâtiment : Carrefour des apprentissages (CRX)
Discutant·e·s : Nahantara Lafleur (Centre de recherche de l’Université de Montréal), Tanya Pierre-Sindor (Université McGill)
  • Communication orale
    L’expérience périnatale des personnes noires qui accouchent au Québec
    Tanya Pierre-Sindor (Université McGill), Rachel Wilcoxson (Université Concordia)

    La récente vague de recherches sur la santé des personnes noires américaines donnant naissance , qui révèle des écarts apparents entre les taux de morbidité et de mortalité maternelles, fait ressortir le manque d’intérêt du Canada à l’égard de ce problème potentiel. Contrairement à son voisin du sud, le Canada n’adopte pas une approche concise de la collecte de données sur la santé maternelle en ce qui concerne l’ethnicité ou la race des parents. Pour tenter de dresser un portrait de l’expérience périnatale des personnes noires qui accouchent au Québec, notre équipe a effectué une revue de littérature exhaustive et interviewé une étudiante en médecine qui poursuit également une carrière de doula. Ces outils qualitatifs nous ont permis de cerner les sept principaux facteurs ayant une incidence sur l’expérience des personnes noires qui accouchent au Québec : (1) l’accès à un médecin noir; (2) un robuste système de soutien social; (3) l’accès à des ressources médicales complémentaires; (4) le manque d’empathie de la part des médecins; (5) les déterminants de la santé; (6) l’ensemble des pratiques culturellement dangereuses; (7) la langue dans laquelle les soins sont prodigués.

    Cette étude pourrait servir de tremplin à d’autres recherches exhaustives = sur l'expérience des personnes noires donnant naissance et résidant au Québec. Nous cherchons ainsi à susciter d’autres conversations, non seulement sur le plan universitaire, mais aussi, nous l’espérons, sur le plan juridique.

  • Communication orale
    Risque de diabète gestationnel chez les anglophones et les francophones du Québec
    Nathalie Auger (INSPQ - Institut national de santé publique du Québec), Marianne Bilodeau-Bertrand (Institut national de santé publique du Québec), Nahantara Lafleur (Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal)

    Selon une de nos études, les anglophones du Québec sont de plus en plus à risque de subir des problèmes à la naissance comparativement aux francophones. Notre objectif était de déterminer si les anglophones présentent un risque plus élevé de diabète gestationnel que les francophones. Le diabète gestationnel est dû à une hyperglycémie durant la grossesse.

    Méthodes : Cette étude rétrospective portait sur 853 595 grossesses au Québec entre 2008 et 2020. Nous avons identifié les anglophones et les francophones, et examiné les taux de diabète gestationnel dans les deux groupes. Nous avons mesuré l’association entre le groupe linguistique et le risque de diabète gestationnel à l’aide de rapports de risque et d’intervalles de confiance (IC) de 95 % tirés de modèles de régression ajustés en fonction des caractéristiques maternelles.

    Résultats : Les anglophones présentaient un taux de diabète gestationnel plus élevé que les francophones (9,9 % c. 8,1 %). Comparativement aux francophones, les anglophones avaient un risque de diabète gestationnel 1,07 fois plus élevé (IC de 95 % : 1,05-1,10). Le risque était particulièrement élevé chez les anglophones n’ayant pas de diplôme d’études secondaires et chez ceux vivant en milieu rural.

    Conclusion : L’étude montre que le risque de diabète gestationnel est plus élevé chez les anglophones que chez les francophones du Québec. Le risque de diabète gestationnel était par ailleurs plus élevé chez les anglophones défavorisés.