Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Domaine
Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines
Description :Vous trouverez ici les capsules des vidéos des communications libres orales du domaine Enjeux fondamentaux et finalités de la vie humaine. Les communications sont présentées par ordre alphabétique selon les noms des premiers auteur et premières autrices. Dès le 1er mai 2023, vous pourrez cliquer sur le bouton « Voir la contribution » afin de visionner les capsules de votre choix. Connectez-vous à votre compte utilisateur si vous souhaitez laisser un commentaire ou poser une question aux auteurs et autrices.
Dates :- Julie-Anne Godin-Laverdière (Acfas)
Programme
Toute la semaine
Enjeux fondamentaux et finalités de la vie humaine
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Communication orale
Face aux menaces trans/post-humanistes : quelle philosophie de l'humain?Fafadzi Akpene Agbe (Université Laval)▶ Vidéo
L’humanisme fut, surtout à partir du XVIe siècle, un chantier colossal pour l’activité philosophique moderne. De la pensée de Descartes (humanisme classique/dogmatique), lequel trouvera sa totale complétion dans la théorisation de Kant, duquel on assistera à une bifurcation de la réflexion humaniste, via l’idéalisme allemand, vers Hegel (humanisme romantique) ou encore, via le mouvement néokantiste, vers Husserl (phénoménologie), on arrivera, au XXe siècle, à la « querelle Sartre-Heidegger » concernant l’humanisme. En effet, Sartre et Heidegger se sont penchés de manière prolifique sur la réalité de l’homme dans leurs œuvres. Néanmoins, l’existentialisme est un humanisme et La lettre sur l’humanisme demeurent pour ainsi dire une sorte de vade-mecum des thèses touffues et difficiles de leurs ouvrages majeurs, respectivement, L’être et le néant, l’être et le temps.
En quoi la réflexion philosophique de Sartre (le Sartre de L’être et le néant ), d’un côté, en dialogue avec celle de Heidegger – le Heidegger de l’Être et le Temps, de qui il accepte l’assimilation de la phénoménologie à l’ontologie, et de l’autre côté, en demeurant très fidèle à l’approche subjectiviste de leur maître commun Husserl, constituerait une source originale d’où l’on peut puiser des inspirations et orientations neuves en vue de penser les exigences de toute pensée humaniste sérieuse dans le contexte des défis technologiques que posent nos sociétés contemporaines?
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Communication orale
Revue de portée sur le concept de la responsabilité en intelligence artificielle (IA) en santé montre une grande diversité en termes de définitions et de thématiques de discussionSarah Bouhouita-Guermech (UdeM - Université de Montréal), Hazar Haidar (Université du Québec à Rimouski)▶ Vidéo
Introduction :
L’IA est de plus en plus adoptée par les systèmes de santé. Cependant, des enjeux (éthiques, juridiques, sociaux et politiques) émergent pour diverses parties prenantes. L’enjeu qui nous intéresse est la responsabilité. Nous nous intéressons à savoir comment ce concept est discuté, défini et abordé dans la littérature relative à l’utilisation de l’IA en santé.
Méthode :
Nous avons effectué une revue de portée de la littérature sur la responsabilité de l’IA en santé (janvier 2017 et janvier 2022, inclusivement). Six bases de données électroniques (par ex : Ovid et Scopus) ont été utilisées et plusieurs articles ont été retrouvés indépendamment.
Résultats :
Notre stratégie de recherche nous a permis de sélectionner 145 articles. Les données ont été regroupées en 4 thèmes : 1) les types de responsabilités et les principes liés; 2) les groupes impliqués et leurs rôles vis-à-vis de la responsabilité; 3) les barrières d’établir des cadres normatifs sur la responsabilité; et 4) quelques recommandations pour assurer une imputabilité dans chaque stade de vie de l’IA en santé.
Discussion :
Les articles rassemblés ont démontré à la fois que le principe de la responsabilité est primordial pour une IA responsable et qu’il y ait un grand manque de lignes directrices sur le sujet. Ainsi, il est essentiel de faire ressortir les enjeux de responsabilités et préciser l’utilisation du terme durant toutes les discussions afin d’établir une gouvernance de l’IA éthiquement acceptable. -
Communication orale
Débats méthodologiques en éducation : le cas québécois de l'Institut national d'excellence en éducationOlivier Grenier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
L'amélioration des pratiques éducatives est une priorité politique dans les pays développés. Au Québec, une consultation publique a eu lieu en 2017 afin de discuter de la création d'un Institut national d'excellence en éducation (INEÉ) destiné à la synthèse et au transfert des meilleures connaissances dans le domaine de l'éducation. Malgré cette volonté de rendre accessibles les connaissances scientifiques sur les meilleures pratiques éducatives, l'INEÉ soulève au moins deux débats quant à sa légitimité et à sa pertinence, l'un politique et l'autre méthodologique. Sur le plan politique, les fonctions attribuées à l'INEÉ recoupent celles d'autres organisations dédiées à la réussite éducative au Québec, notamment le Conseil supérieur de l'éducation (CSE) et le Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CTREQ). Ainsi, la création de l'INEÉ entraînerait un nouveau partage des responsabilités politiques en éducation au Québec. Sur le plan méthodologique, le document de consultation présentant le projet de création de l'INEÉ recommande une approche dite « basée sur les données probantes » qui privilégie le recours aux données statistiques obtenues à l'aide d'essais randomisés contrôlés et qui minimise le rôle des méthodes qualitatives en recherche en éducation. Cependant, ces deux débats n'évoluent pas indépendamment l'un de l'autre. Je discute dans cette présentation de la dynamique sociologique qui les lie l'un à l'autre.
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Communication orale
Le potentiel de dissolution des vices épistémiques de la communauté de recherche philosophiqueAlexandra Guité (UdeM - Université de Montréal)▶ Vidéo
Dans Vices of the Mind, le philosophe Quassim Cassam développe un cadre théorique pour saisir les vices qui contaminent la pensée, ce qu’il conceptualise comme des « vices épistémiques », c’est-à-dire des traits de caractère, des attitudes ou des modes de pensée qui font obstacle à l’acquisition et au partage des connaissances. Par exemple, l’étroitesse d’esprit, les préjugés, le dogmatisme, le mensonge à soi-même et le biais de confirmation sont des vices épistémiques. Or, mis à part la thérapie cognitive individuelle, des mécanismes robustes et collectifs de dissolution de ces vices épistémiques ne sont pas proposés. Pour faire face à cette lacune, il nous intéresse d’arrimer le concept des vices épistémiques aux apports de la philosophie pour enfants et adolescents, notamment la méthodologie de la communauté de recherche philosophique (CRP) pour travailler à les reconnaître et à les dissoudre. J’avance ainsi que la CRP représente une avenue pédagogique prometteuse afin de lutter contre les raisonnements défectueux. À l’aide du cadre fourni par Cassam, je chercherai d’abord à cerner ces vices, particulièrement l’étroitesse d’esprit. Une fois ce diagnostic établi, j’examinerai si la pratique philosophique peut participer à dissoudre explicitement cette entrave à la connaissance dans des CRP réalisées lors de cours de philosophie au collégial. En somme, est-ce que cette praxis collective contribue à dissoudre ce vice, mais aussi à développer la vertu épistémique?
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Communication orale
Ignorance, injustice structurelle et responsabilitéEllena Thibaud-Latour (UdeM - Université de Montréal)▶ Vidéo
Il existe bien des cas dans lesquels l’ignorance constitue une entrave à la connaissance : lorsque nous ne tenons pas compte de faits ou de données pertinentes, parce qu’elles ne sont pas en cohérence avec nos croyances déjà acquises, et nous obligeraient à les réviser. Nous avons en ce sens une responsabilité à l’égard de notre ignorance, puisque nos jugements peuvent avoir des conséquences pour nous comme pour autrui, a fortiori lorsqu’on dispose d’une forme d’autorité épistémique. La visée est de clarifier la nature de notre responsabilité, au regard de l’ignorance que nous produisons chez autrui, mais aussi en nous-mêmes. La pertinence et l’utilité de ce projet se comprennent en considérant que nous ne connaissons qu’en superficie l’ignorance alors qu’elle est présente sous plusieurs formes, en plus d’avoir des conséquences concrètes sur divers aspects de nos vies. Avec une conceptualisation sociale de l’ignorance, l’objectif principal est de proposer un volet utile en observant son application à des enjeux contemporains ayant à leurs sources des pratiques d’ignorances. Ce projet propose une analyse critique du privilège et de l’oppression épistémique, permettant une compréhension intégrée du rôle de l’ignorance au sein des injustices sociales et structurelles. Nous observerons l’ignorance comme un phénomène social découlant des dynamiques relationnels et ayant des ramifications sociostructurelles déterminantes quant au partage et à l’acquisition de connaissances.
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Communication orale
Tous les humains sont des personnes avec des "disability" dans leur vie : le modèle des limitesJean-Bernard Lefils Toko (Université Laval)▶ Vidéo
Prenant en compte les études sur le disability en comparaison de celles sur le handicap, nous choisissons le terme disability au lieu de handicap afin de faciliter la compréhension. Ces deux termes ne sont pas utilisés péjorativement, mais ils sont faits dans le respect des personnes. Le disability résulte d'une interaction entre l'individu et son environnement. Dans plusieurs pays en voie de développement et certains pays occidentaux, le handicap ou disability n'est pas bien compris et n'est pas pris en considération comme un problème d'égalité entre les individus. Les bonnes pratiques dans ces pays devraient aussi passer par des politiques d'évaluations des résultats des enquêtes par exemple, et leurs publications n'existent pas. L'action politique devrait promouvoir l'égalité, tout en étant sensible aux coutumes, à la tradition des peuples africains par exemple. Comment le modèle du disability, informé par la bioéthique du disability, pourra-t-il concerner toutes les personnes de toute société à travers le modèle des limites?
L'objectif sera de comprendre la bioéthique du handicap dans sa complexité de sa liminalité. La méthodologie est celle de l'identité culturelle ou tradition, celle du corps ou du demeurer soi, et celle du processus biologique ou bioéthique et la vie sociale, venant du théologien Eloi M. Messi. Comme résultat, il va falloir définir la bioéthique du disability et comment faire comprehendre la limite des corps; Enfin, démontrer quel est leur lien avec la justice.