102 - La pandémie comme révélatrice des limites du système de soins en santé mentale

La pandémie comme révélatrice des limites du système de soins en santé mentale

La crise actuelle en matière de santé mentale ne peut être résolue uniquement par une augmentation des ressources en soins de santé mentale. La pandémie de COVID-19 a bouleversé nos vies et celles de nos enfants, et a exacerbé les problèmes existants en matière de santé mentale. Les listes d'attente pour les soins ont augmenté de manière alarmante au cours de cette période.

Il est crucial que nous réfléchissions à des solutions plus globales pour aborder la santé mentale. Il ne s'agit pas de mettre en concurrence les différents acteurs du système de santé mentale, mais plutôt d'enrichir le système existant en mettant l'accent, notamment, sur les interventions de promotion de la santé mentale. Ces interventions ciblent les facteurs de protection pour améliorer la santé mentale de tous, en tenant compte des inégalités existantes. Malheureusement, ces opportunités de collaboration innovante en matière de santé mentale n'ont pas encore été suffisamment discutées par les différents acteurs impliqués.

Ce colloque vise à initier une réflexion collective sur les moyens de mettre en œuvre ces approches complémentaires et stratégies intégrées en santé mentale, en travaillant à la fois sur le plan individuel et environnemental. Les présentations aborderont les questions clés afin de générer et d'appliquer des connaissances pertinents pour de telles interventions.

• Communication orale 09 h 05
  Comment tracer la limite entre santé mentale et psychiatrie ? Quand l'épistémologie est une condition préalable à la mise en place des politiques publiques
  Bruno Falissard (Université Paris-Sud)

  La psychiatrie a longtemps fait l'objet d'une stigmatisation. Aujourd'hui, la situation semblerait normalisée tellement l'intérêt pour la santé mentale semble unanime. En fait cela n'est pas si simple. Le mot psychiatrie lui-même a toujours du mal à être prononcé, y compris souvent par les professionnels du domaine eux-mêmes. On pourrait penser à ce stade que ce problème de vocabulaire est sans importance, qu'il relèverait d'une simple stratégie d'euphémisation. Il n'en est peut-être rien. Le terme de "santé mentale" est en réalité complexe et non dénué d'arrière pensée idéologique. Sa généralisation au dépend du terme "psychiatrie" a potentiellement des conséquences importantes dans l'allocation des ressources dans le domaine. Les sujets les plus en besoin d'aide étant souvent ceux susceptibles d'en recevoir le moins.

• Communication orale 09 h 25
  Comment la promotion de la santé mentale devrait-elle se positionner vis-à-vis des approches médicales en pédopsychiatrie?
  Sylvana Côté (UdeM - Université de Montréal)

  Nous discuterons de l’état de la santé mentale des enfants et des jeunes vue de deux perspectives: celle de la promotion de la santé et celle de la pédopsychiatrie. Nous examinerons d’abord en quoi les deux approches -l’une centrée sur la santé et l’autre sur la maladie- sont complémentaires et nécessaires pour le bien-être des enfants et des adolescents. Nous aborderons ensuite l’orientation des ressources publiques pour assurer une réponse adéquate aux besoins des populations. Enfin, nous proposerons des stratégies pour suivre les impacts de nos actions en promotion et en pédopsychiatrie dans un contexte de réforme des services et de valorisation de l’innovation sociale.

• Communication orale 09 h 50
  Quelles solutions de soins intégrés implantables en première ligne au Québec?
  Maud-Christine Chouinard (UdeM - Université de Montréal)
• Communication orale 10 h 30
  Soutenir les actions intersectorielles visant la promotion de la santé mentale en milieu rural
  Nancie Allard (Université du Québec à Rimouski), Lily Lessard (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

  Cette présentation est une réflexion sur les défis rencontrés dans certaines régions du Québec de l’est du Québec pour mettre en place des actions intersectorielles de promotion de la santé mentale auprès de leurs populations rurales lors de la pandémie. Elle se fonde sur notre expérience d’accompagnement de deux directions de santé publique pendant la pandémie et de quelques résultats de recherche ayant porté sur les vulnérabilités psychosociales et la résilience communautaire en milieu rural.

• Communication orale 10 h 50
  Quelles cibles pour des interventions urbaines de promotion de la santé mentale?
  Gregory Moullec (UdeM - Université de Montréal)
• Communication orale 11 h 00
  Quelles cibles pour des interventions urbaines de promotion de la santé mentale?
  Yan Kestens (UdeM - Université de Montréal)
• Communication orale 11 h 10
  Quelle complexité se cache derrière la mobilisation d’équipes intersectorielles dans des projets impliquant nos villes?
  Marie-Christine Therrien (ENAP - École nationale d'administration publique)