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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Le monde est actuellement vivement préoccupé par la pérennité de la vie humaine sur la Terre et par la protection de l’environnement. En 2015, dans son Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Organisation des Nations Unies a défini 17 objectifs qui concernent autant la justice sociale que l’éducation, la protection de l’environnement, la transparence des institutions et la croissance économique.

Le troisième objectif des Nations Unies concerne la bonne santé et le bien-être de l’ensemble des êtres humains. Le seizième objectif concerne la paix, la justice et les institutions efficaces. Plusieurs traditions philosophiques et spirituelles ont proposé depuis un siècle des méthodes pour favoriser l’épanouissement des personnes, à partir de savoirs ancestraux, le développement des individus et le fonctionnement harmonieux des sociétés.

Les bienfaits du yoga, de la méditation et de la pleine conscience sur la santé ont été démontrés (Baer et al., 2012; Taneja, 2014), ainsi que sur la qualité des relations interpersonnelles (Brown et Ryan, 2003). Ces pratiques liées à un certain art de vivre joueraient un rôle effectif dans l’harmonie sociale (Aïvanhov, 1982; Lubich, 2003) et induiraient par la création artistique une revitalisation de la relation au vivant.

La pandémie a favorisé la propagation de ressources en ligne, notamment au Japon, en Inde et au Canada (McLauglin, 2020). Plusieurs voies de l’hindouisme, issues du mysticisme, favorisent des pratiques dévotionnelles et méditatives qui s’inscrivent dans des communautés de foi (Dimitrova, 2014).

Quels sont les savoirs à l’origine des pratiques contemplatives actuelles en Asie et au Canada? De quelle façon ces savoirs et pratiques contemplatives sont-ils mobilisés et perçus par les pratiquants et les institutions? Ont-ils une influence mesurable sur la pérennité du monde? Quel rôle jouent les savoirs asiatiques et les pratiques contemplatives dans le maintien d’un monde durable?

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsable : Partenaire :

Programme

Communications orales

Savoirs et pratiques contemplatives : perspectives de l’Asie et du Canada

Salle : Banque CIBC - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
  • Communication orale
    La voie de Heartfulness, un syncrétisme spirituel opportuniste ou une méditation pour un monde durable?
    David Breme (Université Laval)

    Parmi les pratiques contemplatives actuelles transnationales présentes, la pratique de Heartfulness a plus de 6000 centres dans le monde, dont des milliers en Inde et un « Sahaj Marg Meditation Centre » d’envergure dans la ville de Mississauga en Ontario. Auparavant dénommée Sri Ram Chandra Mission ou sahaj-marg et reconnue en 2005 comme une des ONG participant des visées des Nations Unies (UN DGC), la méditation Heartfulness est le fruit d’une maturation spirituelle complexe, procédant non seulement de quatre gourous successifs, mais également d’une histoire puisant dans un héritage religieux et culturel hindou, soufi, sant, etc. Nous proposerons d’explorer cette voie en interrogeant son potentiel de « maintien d’un monde durable » en présentant d’une part son modus operandi, d’autre part en éclairant ses racines culturelles et religieuses. La traduction émique qui est proposée en français de sahaj-marg est « la voie naturelle », mais nous mettrons en contexte religieux indien ce que cela peut recouvrir comme sens. Notre méthodologie procède à la fois d’une observation participante de ce mouvement en Inde, en France et au Canada depuis 25 ans et d’une analyse d’un corpus constitué de trois livres des trois premiers gourous de ce mouvement (Ram Chandra Lalaji, 1998; Ram Chandra Babuji, 1989; Parthasarathi Rajagopalachari, 2005). Nous nous focaliserons en premier lieu sur la définition du sahaj-marg donnée par les auteurs, puis en offrirons une lecture critique.

  • Communication orale
    Les pratiques contemplatives en milieu de travail
    Audrey Girard (UdeM - Université de Montréal)

    Les pratiques contemplatives comme le yoga, la méditation et la pleine conscience gagnent en popularité mondialement. Traditionnellement, ces pratiques sont utilisées comme outils de transformation de soi enracinées dans un contexte éthique, spirituel et philosophique. Ces pratiques spirituelles originaires de l’Inde sont devenues de plus en plus associées à une forme de thérapie et ancrées dans un discours séculier sur la santé et le bien-être. Ce discours aurait facilité leurs usages dans divers secteurs de la société y compris les entreprises ou elles seraient utilisées à la fois pour favoriser le bien-être des employés et pour améliorer leur performance.

    Mon projet de thèse porte sur les pratiques contemplatives en milieu de travail dans le but de comprendre comment et pourquoi les entreprises ont recours à ces pratiques, de saisir les expériences des travailleurs et des gestionnaires vis-à-vis ces pratiques et le sens attribué à ces dernières. Ma question de recherche est : comment les pratiques contemplatives sont-elles mobilisées et reçues sur le lieu de travail, tant du point de vue des travailleurs que des organisations ?

    La démarche d’enquête privilégiée pour cette étude est l’étude à cas multiples dans au moins trois entreprises. Ceci permettra de saisir les différences et les points communs concernant la mise en œuvre des pratiques contemplatives, les objectifs poursuivis par le recours à ces pratiques et les sens possibles attribués à ces dernières.

  • Communication orale
    La fraternité universelle, la fraternité humaine et l’amitié sociale de Fratelli Tutti, utopie ou absolue nécessité pour un monde durable ? L’exemple de cinq communautés de foi por
    Pascale Frémond (UdeM - Université de Montréal)

    À partir de la Lettre encyclique Fratelli Tutti du Pape François publiée en octobre 2020, Madame Frémond parlera de l’idéal de fraternité humaine, également appelée fraternité universelle, porté actuellement au Canada par cinq communautés de foi : l’Église Unitarienne et le Centre baha’i de Montréal, le Ramakhrishna Vivekananda Vedanta Centre d’Ottawa, la Fraternité Blanche Universelle du maître O. M. Aïvanhov et le Mouvement des Focolari, dans la lignée de la philosophie pérennialiste qui postule une unité transcendante des religions.

    Partant d’une étude textuelle des fondements théoriques des enseignements des fondateurs et grands penseurs de ces groupes de foi : R. W. Emerson dans le transcendantalisme, Bahá’u’lláh et la foi baha’ie, Ramakhrishna et Vivekananda, précurseurs du néo-hindouisme, les maîtres Beinsa Douno et O. M. Aïvanhov de la Fraternité Blanche, et Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, Madame Frémond étudiera dans les cinq communautés de foi canadiennes, à l’aide d’une approche ethnographique, leurs efforts actuels de réalisation de cet idéal intemporel et elle tentera de répondre à la question du titre : l’idéal de fraternité universelle entre tous les êtres humains, de fraternité humaine et d’amitié sociale, utopie ou absolue nécessité pour un monde durable ?

  • Communication orale
    L’utilisation des nouveaux médias pour l’épanouissement spirituel d’un monde durable
    James Conroy-Bisson (UdeM - Université de Montréal)

    Le projet étudie les raisons pour lesquelles les temples bouddhistes au Japon ont lancé de nouvelles initiatives participatives sur Internet depuis le début de la pandémie mondiale. Internet et les nouvelles technologies médiatiques ont créé de nouvelles possibilités pour les religions traditionnelles japonaises, et ces outils deviennent de plus en plus importants depuis l’ère de la pandémie. Les expériences spirituelles disponibles via Internet ne sont pas les mêmes que celles possibles dans la vie réelle. À la lumière de l’impact de la pandémie sur la vie religieuse, par nécessité, les professionnels religieux doivent s’adapter à la nouvelle réalité. Ainsi, cette étude examine la montée d’un nouveau type d’entrepreneurs spirituels basés sur Internet (similaires aux coachs spirituels) qui sont apparus au Japon et sur Internet. Ces nouveaux entrepreneurs spirituels capitalisent sur les nouvelles possibilités émergentes sur le marché en offrant un épanouissement spirituel à un public accessible via Internet.

    Pour ce faire, le projet met en contexte deux temples bouddhistes Zen dans le paysage religieux japonais contemporain et procède à un travail de terrain virtuel employant l’observation participante au cours des séances Zoom organisées par les deux temples. Les données qualitatives recueillies sont par la suite corroborées à l’aide d’entrevues effectuées auprès des organisateurs des initiatives par Internet selon une méthode d’analyse textuelle.


Communications orales

Savoirs et pratiques contemplatives : perspectives de l’Asie et du Canada

Salle : Banque CIBC - Secteur Bleu — Bâtiment : HEC Montréal - Côte-Sainte-Catherine
  • Communication orale
    Qu’entend-on par la voie mystique appelée ‘âdhyâtmika yoga’ ?
    André Couture (Université Laval)

    En étudiant le quatrième livre du Brahmavaivarta Purâna consacré à la biographie de Krishna, je me suis heurté à cette expression inconnue par ailleurs. Ce livre a vraisemblablement été écrit vers les XVe-XVIe siècles et les sages qu’on y rencontre appellent âdhyâtmika yoga la voie spirituelle qu’ils préconisent. Ce terme technique désigne littéralement une « discipline axée sur le Soi ». J’ai déjà évoqué rapidement ce yoga dans un travail antérieur (2018). Je me propose d’examiner plus en détail en quoi il consiste. À première vue, l’enseignement semble reposer sur un Krishna qui est à l’origine de tout dans le monde et dont tous les êtres ne sont que des manifestations (vibhûti), comme cela est déjà affirmé au chapitre 10 de la Bhagavad Gîtâ. Pourtant on parle en même temps de diverses formes de libération comme le fait d’être admis à vivre dans le monde de Vishnu (sâlokya) ou de demeurer en sa présence (sâmîpya), ce qui suppose probablement une route plus complexe qu’il ne semble à première vue.

  • Communication orale
    Pratiques méditatives dans la tradition Radhasoami
    Diana Dimitrova (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication étudie les pratiques de méditation dans la tradition de Radhasoami, une tradition qui défie et transcende l'hindouisme traditionnel de multiples façons. J'analyse la pratique rituelle de Radhasoami, qui implique une pratique méditative élaborée connue sous le nom de surat shabda yoga (yoga du son du courant intérieur). Dans ma présentation, je me concentre sur le pèlerinage annuel en Inde des membres de Radhasomi qui vivent en Amérique du Nord afin de pratiquer le surat shabda yoga avec les autres satsangis en Inde et d'avoir le darshan de leur gourou. Ainsi, je cherche à explorer les liens complexes entre le yoga, la bhakti et l'importance du pèlerinage en Inde et à discuter des pratiques yogiques/méditationnelles et dévotionnelles incarnées, comme la pratique de la méditation collective pendant le satsang, qui représente en même temps la manifestation du gourou-bhakti du dévot. Dans ce but, j'étudie des éléments de la religiosité Radhasoami, qui invitent le dévot à aspirer à un darshana du gourou et encouragent les adeptes à méditer sur lui. J'aborde également le concept d'arati dans Radhasoami, qui représente une intériorisation du culte rituel. Dans le processus de cette arati intériorisé, le dévot peut offrir à son gourou les parties de son corps intérieur. En plan méthodologique, cette communication explore les pratiques méditatives en se basant sur les études textuelles approfondies et le travail de terrain extensif dans la communauté Radhasoami.

  • Communication orale
    Nationalisme Hindutva et discours environnemental du BJP
    Serge Granger (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dès son arrivée au pouvoir, Narendra Modi s’est efforcé de promouvoir la culture indienne en renouvelant l’Hindutva au sein du discours environnementaliste. Glorifier le passé antique de l’Inde, son mode de vie et ses racines ancestrales visait à promouvoir non seulement son parti politique hautement nationaliste mais aussi lier la lutte aux changements climatiques aux pratiques hindous. Contrairement au mode de vie occidental et d’ailleurs, le végétarisme et le yoga furent présentés comme des modèles alternatifs, moins gourmands d’empreinte carbone.

    Paradoxalement, l’Inde ne peut espérer réduire ses gaz à effet de serre et tout indique qu’elle n’atteindra pas la carboneutralité avant 2070. Devant cette réalité, le recours à l’iconographie hindoue pour la lutte aux changements climatiques vise quatre objectifs : 1) mobiliser l’électorat nationaliste 2) valoriser la culture hindoue 3) disculper l’Inde pour une carboneutralité si tardive 4) maintenir une consommation énergétique personnelle relativement basse

    Une analyse des associations entre l’hindouité (Hindutva) et changements climatiques entre 2014 à 2022 servira à démontrer l’ampleur de la nationalisation du discours environnemental sous Modi. De plus, une classification des objectifs du discours environnemental hindouisé nous permettra d’évaluer l’intention derrière ce recours à l’Hindutva.

  • Communication orale
    L'expérience créatrice et relationnelle du vivant : pour une autre façon de composer le monde
    Isabelle Miron (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication porte sur l'état particulier de présence et de relation créatrice au monde expérimenté dans l'ordinaire de la vie, mais plus facilement révélé en contexte de méditation et de création, et pouvant donner lieu à une expression artistique orientée vers la reconnaissance du vivant. Alors que la dynamique créatrice de sens du vivant nous est le plus souvent voilée, nous coupant de nous-même comme du monde, l'investissement de la conscience sensible dans cette expérience intime et relationnelle fait émerger chez l'artiste un pouvoir d'agir éthique qui, tout en ayant la capacité de la/le revitaliser, l'ouvre à la création d'oeuvres éthiquement orientées vers la revitalisation de nos relations au vivant.