Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 200 - Sciences naturelles, mathématiques et génie
Description :Dans le contexte d’urgence climatique actuelle, le développement d’une alimentation et d’une agriculture durables permettant de réduire l’impact environnemental de l’agriculture, de préserver la biodiversité et d’optimiser l’utilisation des ressources naturelles est crucial. De façon inquiétante, on observe présentement que les systèmes de production, les politiques et les institutions qui appuient la sécurité alimentaire sont de moins en moins suffisants. Pour répondre durablement aux besoins des générations futures, l’agriculture doit : 1) développer des systèmes de production efficaces, autosuffisants et économiques qui assureront une sécurité alimentaire mondiale; 2) garantir une santé environnementale ainsi qu’une équité sociale et économique; et 3) être soutenue par une gouvernance globale visant à promouvoir la sécurité alimentaire et le renforcement des marchés agricoles locaux. Concrètement, ce colloque a pour but de participer à l’établissement d’orientations stratégiques et opérationnelles en matière d’agriculture durable.
Remerciements :Les organisateurs du colloque remercient les partenaires universitaires et stratégiques du réseau International Étudiant pour le Climat UniC. Nos remerciements se tournent vers l'Institut EDS de l'Université Laval et Les Offices Jeunesse internationaux du Québec pour le support financier apporté ayant permis la bonne réalisation de ce colloque.
Dates :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Claire Depardieu (Université Laval)
- Julien Malard-Adam (IRD, G-Eau, Université de Montpellier)
- Marine Marel (Ferme Onésime Pouliot)
Programme
Ouverture du colloque
Agroécologie : concepts et pratiques
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Communication orale
Gestion agroécologique des paysages : la biodiversité comme fondement de l’agriculture durable et résilienteRémi Duflot (University of Jyvaskyla)
Au regard des effets négatifs directs et indirects de l’agriculture dite « conventionnelle » sur l’environnement, une approche agroécologique est proposée comme alternative. Cette approche repose sur la biodiversité et les fonctions écologiques associées, telle que la pollinisation, le contrôle biologique des ravageurs, ou la fertilité des sols. Les espèces présentes dans les agroécosystèmes et contribuant à ces services écosystémiques dépendent de ressources alimentaires, de sites de reproduction et d’hivernage spécifiques. La présence et la répartition de ces ressources sont inégales dans les paysages et sont fortement influencées par les pratiques agricoles et la structure des paysages.
À partir de résultats d’études conduites en France, je détaillerai le rôle de l’hétérogénéité paysagère pour la biodiversité, en particulier les effets bénéfiques des habitats semi-naturels et des interactions entre éléments paysagers. Je décrirai également les relations complexes entre pratiques agricoles, structure des paysages, biodiversité et fonction écologique, et leurs influences sur les rendements agricoles. Enfin, je conclurai sur les défis de l’agriculture vis-à-vis du changement climatique et de l’intégration socio-écologique dans les paysages.
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Communication orale
Pratiques durables élaborées par le département R&D de la ferme Onésime Pouliot et transfert technique des connaissances pour l’industrie.Marine Marel (Ferme Onésime Pouliot)
1 - Compostage des résidus de cultures
Depuis 2015, de nouveaux ennemis des cultures à haut risque de contamination (anthracnose dans la fraise et la drosophile dans la framboise) nous contraignent à ramasser les fruits infestés et les exporter hors de la culture. Et avec l’augmentation des superficies en production hors-sol, l’accumulation des volumes de substrat de culture s’est avéré un défi de taille. Grâce à l’aide financière du Ministère de l’Agricultures et des Pêcheries du Québec (MAPAQ), la ferme a menée à des essais reliés au compostage des résidus de cultures combiné avec des pré-traitements de fruits (solarisation et traitements de chauffage).
2- Multiplication de plants sains
Depuis 2010, la production de fraisiers plantés dans des contenants et protégés par des structures a pris de l’expansion afin de valoriser des terres incultes, d’éviter le développement de maladies et de programmer la fructification. Actuellement aucune certification québécoise ne permet de garantir la qualité des plants (exempts de virus, ravageurs et pathogènes). Un projet de recherche financé en partie par le gouvernement du Canada dans le cadre du programme Agri-science (2020-2023) a été mis en place afin de développer un processus de multiplication de fraisiers sains.
Enjeux et défis de l’agriculture durable
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Communication orale
Reconfiguration de l’écosystème des pratiques agricoles et dynamique de transition nutritionnelle en Côte d’IvoireYao Saturnin Davy Akaffou (Université Félix Houphouët Boigny)
L’histoire évolutive de l’espèce humaine à travers les mouvements migratoires nomadiques et de sédentarisation, a été marquée par les possibilités de s’alimenter et s’adapter aux offres nourricières de la nature. Dans ce sens, la présente étude aborde la dynamique de transition nutritionnelle liée à une reconfiguration du système écologique dans les modalités de pratiques agricoles chez le peuple Akyé du Sud forestier de la Côte d’Ivoire. L’hévéaculuture a pris une ampleur sur la culture traditionnelle du cacao dans cette zone avec pour conséquence, la réduction de terres arables et cela au détriment des cultures vivrières pour l’alimentation. L’analyse systémique des données issues d’observations anthropoécologiques sur terrain, révèle un processus adaptatif des populations paysannes à une intensification de la production et la consommation du manioc (Manihot esculenta) comme alternative d’autosuffisance alimentaire. Les habitudes alimentaires connaissent une mutation avec des techniques culturales du manioc dont les dérivés de consommation et de commercialisation de pâtes amidonnées appelées « placali » et « attiéké », apparaissent ainsi comme vecteur d’économie sociale des peuples.
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Communication orale
Agroécologie, enjeux et défis pour les populations de l’extrême Nord CamerounFélicité Arindo (Université de Ngaoundere)
Les changements climatiques et la dégradation accrue des terres cultivables causent d’énormes pertes environnementales et favorisent l’accroissement de l’insécurité alimentaire. L’impact des changements climatiques est désormais sans équivoque sur les activités agricoles. La répercussion la plus marquante à ce jour est indubitablement le raccourcissement des cycles culturaux qui affecte l’ensemble de la production. Face à cette situation, il apparaît crucial de développer des stratégies agricoles durables qui permettront à l’agriculture de s’adapter pour survivre. Dans la région de l’extrême Nord Cameroun, les populations sont durement touchées par les conséquences des changements climatiques avec près de 80 % des terres agricoles dégradées. Comment ces populations frappées de plein fouet par les conséquences des changements climatiques arrivent-elles à s’adapter ? Quels sont les enjeux et défis liés à l’adoption de l’agroécologie dans cette région ? L’objectif de cette communication sera de présenter les enjeux et contraintes liés à l’adoption de l’agroécologie dans la région de l’extrême Nord Cameroun et présenter quelques savoirs locaux sur les changements climatiques.
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Communication orale
La conception de la politique foncière et la problématique agricole dans le Moungo : 1896-2005Soulémanou Saïd Npeyou (Université de Douala Cameroun)
Le Moungo est une zone agricole qui attiré des migrants venus de tous les coins du Cameroun, depuis le décret 1896. La terre et les ressources qu’elle regorge sont cruciales pour sa population. Deux politiques foncières s’appliquent dans le pays, le droit dit « moderne » et le droit coutumier. Pendant la période précoloniale, le droit coutumier était la seule législation devant régir le domaine foncier au Cameroun. Mais sous l’effet conjugué de l’imbrication des sociétés à l’économie de marché et l’extension des cultures de rente, les régimes fonciers locaux ont connu des mutations vers une marchandisation foncière, profitant ainsi aux firmes agroalimentaires et une classe de personnes relativement aisée, au détriment de la petite paysannerie. Tout ceci fut à l’origine de l’exaspération des problèmes fonciers au Cameroun, qui se traduisent en terme foncier à l’accès à la terre et la sécurité alimentaire, mais surtout à la manifestation de l’ethnicité et d’ostracisme engendrée par des migrations foncières.
L’objectif de notre étude est de montrer à partir d’une investigation empirique comment le droit foncier et la politique agricole au Cameroun se sont structurés en rapport avec la réalité du moment et les dynamiques de cette structuration. La complexité du sujet a conduit à l’adoption d’une démarche pluridisciplinaire et empirique autour des « champs » foncier et agricole. Cette démarche permet de cerner la nature des ressources et les enjeux socio-économiques.
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Communication orale
Changements climatiques et résistances sociologiques et anthropologiques des paysans face aux itinéraires techniques. Cas du Corridor Matheux en HaïtiBernadin Larrieux (UdeS - Université de Sherbrooke)
Les changements climatiques affectent la vie de tous et du secteur agricole. Comment les paysans arrivent à adopter les itinéraires techniques proposés et quelles sont les perceptions des paysans par rapport aux changements climatiques? Nous avons observé les pratiques culturales et réalisé des entretiens auprès de trois agronomes ou intervenants agricoles et dix paysans. Les données révèlent que les paysans n’acceptent pas en totalité les itinéraires proposés et ils ne font que combiner certaines opérations aux techniques traditionnelles pour atteindre un rendement agronomique escompté. Les modèles de résistances de paysans face aux changements climatiques découlent de plusieurs causes, i.e. les coûts de productions pour la mise en place des itinéraires, le gaspillage de l’espace dans le cas de la banane par rapport à la technique traditionnelle, la routinisation et les habitudes des paysans, les croyances liées aux ancêtres et leurs rapport développés aux techniques pratiquées depuis des dizaines d’années. Ils développent une culture propre liée aux opérations de cultures mises en place dans la communauté de Boccozéle et d’Arcahaie. Cela fait accord aux modèles présentés par les spécialistes faisant croire face aux itinéraires techniques, les paysans peuvent adopter les itinéraires, ou construire un mode de résistances et aussi choisissent l’attentisme pour enfin les adopter en fonction des résultats observés et les multiples essais ou expériences réalisés sur la culture.
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Communication orale
L’agriculture durable en Afrique Centrale : Défis et perspectives en République Démocratique du CongoDonat Wayikanga (Université de Kinshasa)
L’agriculture en Afrique centrale est la principale activité économique et constitue un secteur moteur du développement. En matière de productivité et production agricole, l’Afrique centrale se caractérise par des rendements très bas dues à la baisse de la fertilité du sol et à des catastrophes climatiques récurrentes. Le secteur agricole est confronté à des nombreuses contraintes d’ordre technique, économique et institutionnel qui entravent son développement et plongent les populations dans une situation d’insécurité alimentaire aigue. Ses effets négatifs sont graves et incluent notamment la pollution et la dégradation des sols de l’eau. La République Démocratique du Congo est le premier pays d’Afrique centrale de par sa superficie avec ses 80 millions d’hectares de terres arables, son potentiel d’irrigation évalué à 7 millions d’hectares, son potentiel halieutique de 707 000 tonnes de poissons, ses potentiels en élevage de 40 millions de gros bétail et ses millions d’hectares des forêts tropicales. La RDC est la 7e potentielle puissance agricole du monde. Les pratiques agricoles ne tiennent pas compte de l’environnement et elles imposent aux agriculteurs d’utiliser des grandes superficies. L’agriculture durable trouve son importance dans la production des besoins de générations présentes, sans dommage à la terre qui constitue un moyen principal de production, afin que les générations futures puissent encore l’utiliser pour produire et assurer leur survie.
Pause dîner
Bon appétit!
L’agriculture de conservation : une nouvelle voie de l’agriculture durable
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Communication orale
Impact technique et économique à court et à long terme de la conservation des sols en grandes cultures au Québec.Hossein Bonakdari (Université Laval), Jean Caron (Université Laval), Jacynthe Dessureault-Rompré (Université Laval), Vincent Grégoire (Université Laval), Thiago Gumiere (Université Laval), Alain Rousseau (INRS-ETE)
Cette conférence portera sur la santé physique des sols agricoles et sur l’impact à long terme de la détérioration observée de cette santé en grandes cultures. Elle présentera les résultats d’une étude préliminaire utilisant un ensemble d’indicateurs de terrain afin d’établir des relations avec la production agricole, et éventuellement d’évaluer l’effet qu’ont différents itinéraires agronomiques sur ces indicateurs. Les résultats obtenus démontrent des niveaux relativement élevés de masse volumique apparente dans les sols (1,4 g cm-3 en moyenne) et des niveaux de porosité d’air majoritairement sous la barre du 0,10 cm3 cm-3. Nos résultats suggèrent également qu’une forte proportion des sols souffrirait d’un problème de compaction à des niveaux suffisamment élevés pour limiter la croissance de la culture. Une étude économique préliminaire prévoit qu’à long terme, la dégradation entraînera une augmentation des coûts de travail du sol et une baisse de l’efficacité des engrais azotés qui engendreront une diminution importante de la rentabilité de ce type de production. L’implantation de pratiques de conservation et de restauration des sols permettrait de maintenir à long terme la productivité en grandes cultures et justifierait les investissements nécessaires pour y parvenir. Avec les niveaux de dégradation observés, il est crucial d'agir rapidement et de s'assurer de maintenir un suivi de la santé physique des sols pour faire les diagnostics et les recommandations appropriées.
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Communication orale
Importance de l’agroécologie pour la conservation de la biodiversité dans les systèmes productifs agricolesInés Cuj (IMAP)
L’IMAP (Instituto Mesoamericano de Permacultura – Institut Mésoaméricain de Permaculture) est une association fondée en l’an 2000 par des mayas Kaqchikels afin d’améliorer la sécurité alimentaire et préserver la biodiversité par le biais du développement communautaire. Depuis cette date, l’IMAP a aidé plus de 10 000 agricultrices et agriculteurs à petite échelle à produire de manière naturelle à conserver des semences indigènes résilientes. Nous présenterons nos activités et leurs impacts sur la résilience climatique et la conservation des sols dans la région de Tz’olöj Ya’ au Guatemala.
Observations expérimentales
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Communication orale
La sélection génétique : une voie d’adaptation de la laitue au changement climatiqueDjamila Rekika (Fondation pour l'amélioration génétique de la laitue et les légumes feuilles)
La laitue est l’un des légumes frais le plus consommé au Canada et le plus cultivé au Québec avec plus de 7300 acres, en 2021, représentant 87% de la laitue Canadienne. Cette production est principalement concentrée dans la région de sol organique du sud-Ouest de Montréal. Cultiver de la laitue dans la chaleur est difficile. En effet, pendant les périodes les plus chaudes, entre mi-juillet jusqu‘en août, la laitue croît sous des températures excédant la fourchette de température optimale de 7 à 24 °C et des jours longs, entrainant souvent le développement de désordres physiologiques comme la brûlure de la pointe, la nervation brune et la montaison prématurée, occasionnant des pertes de qualité et de rendement important aux producteurs.
Ainsi, l’industrie de la laitue est vulnérable et la menace du changement climatique exacerbe cette vulnérabilité devant des prévisions annonçant des conditions encore plus extrêmes pour les périodes à venir. Le défi, dans ces conditions, est de développer de nouvelles variétés de laitue capables de s’adapter à ces conditions environnementales tout en maintenant des niveaux de rendement et une qualité élevée. Ainsi, l'innovation variétale dans la laitue constitue donc un levier essentiel pour accroître la performance économique des producteurs et de la filière.
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Communication orale
Une diversité de Pseudomonas spp. pour le biocontrôle des bactéries pathogènes de la laitueAntoine Zboralski (Agriculture et agroalimentaire Canada)
La laitue représente l’un des légumes frais les plus populaires au Canada, avec près de 8 kg consommés par personne en 2021. Sa production est cependant menacée mondialement par plusieurs maladies bactériennes, dont la tache bactérienne, la pourriture molle et la maladie des taches et nervures noires. Elles sont respectivement causées par Xanthomonas hortorum pv
vitians, Pectobacterium carotovorum et Pseudomonas cichorii. Les moyens de lutte actuels sont peu nombreux et souvent insuffisants. Pour réduire les pertes causées par ces bactéries, il est nécessaire de développer et de mettre en place des méthodes de lutte efficaces, durables, et à faible impact environnemental, telles que le biocontrôle. Dans cette optique, nous avons isolé 35 souches bactériennes du genre Pseudomonas pour leur capacité à inhiber in vitro au moins un des trois agents pathogènes étudiés. Leurs génomes ont été entièrement séquencés et annotés, permettant de révéler leur position phylogénétique et les déterminants potentiels de l’inhibition observée. Elles appartiennent au moins à 27 espèces, dont seulement 15 ont été décrites à ce jour. La présence de certains gènes dans leur génome est corrélée à leurs capacités d’inhibition. Ces gènes sont connus pour leurs rôles dans les interactions avec les plantes, la compétition microbienne, et le biocontrôle. Ces souches s’avèrent ainsi prometteuses pour le développement de produits de biocontrôle contre des maladies bactériennes de la laitue. -
Communication orale
Structuration des espaces agricoles du coton dans la plaine du Mayo-Louti : cas des terrois de Souckoundou et de Mandama au Nord du CamerounAbdoulaye Oumarou (Université de Maroua)
Depuis ces dernières années, les espaces agricoles du coton au Nord Cameroun en général et dans les terroirs de Souckoundou et de Mandama en particulier sont marqués par des multiples formes d’organisations induites par des politiques agricoles récentes. De ce fait, cette étude pose le problème de structuration territoriale du cotonnier en milieux ruraux qui est encore peu connu. Pour cela, la contribution de la culture du coton dans l’organisation des espaces agricoles dans les terroirs de Souckoundou et de Mandama dans la plaine du Mayo-Louti intéresse cette étude. Pour atteindre cet objectif, le recueil des données secondaires issu des rapports des GIC et de SODECOTON, des thèses et des mémoires, des ouvrages généraux et des divers rapports d’études des structures agrobiologiques ont été mobilisés pour construire la revue de ce sujet. Après le traitement de ces données, il en ressort que 88,66 et 62,66% des producteurs effectuent l’attelage, 88,66 et 60,2% effectuent le sarclage ; et 96 et 68% effectuent le buttage respectivement en zones de Souckoundou et de Mandama. Pour ce qui est de l’organisation des espaces, 278,35ha et 304,8ha est aménagée où 73,25ha et 51,5ha occupées en forme horizontale, 24,5ha et 35,25ha en alignement étagé, 21,5ha et 25,5ha en alignement vertical et 64ha et 98,5ha en formes arquée et brisée respectivement en zones cotonnières de Souckoundou et de Mandama permettant de produire un bon rendement.
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Communication orale
La culture des génotypes et de la portion de coupe de la tige de manioc affectent la pression d'infestation de la cochenille africaine des racines et tubercules Stictococcus vayssiPatrice Ngatsi Zemko (Université de Yaoundé I)
La cochenille africaine des racines et tubercules (CART) Stictococcus vayssierei Richard est une contrainte sérieuse à la production de manioc (Manihot esculenta Crantz) en Afrique centrale, et à la sécurité alimentaire et des revenus des petits exploitants agricoles. Au Cameroun, ce ravageur est responsable de pertes de rendement en racines de manioc allant de 27 à 100 % en champ. La stratégie de contrôle des dommages causés en champ par ce ravageur est l’utilisation des insecticides chimiques. Ces insecticides sont onéreux et dégradent l’environnement par la présence de leurs résidus dans le sol, les eaux superficielles et souterraines, source d’importants risques sanitaires. Par conséquent, il est urgent de déterminer les pratiques culturales appropriées qui réduisent la pression d'infestation par les CART.
Cette étude teste les effets simples et combinés de la portion de coupe de tige et de la variété de manioc sur les niveaux d'infestation par les CART. Les résultats ont montré que les variétés locales Miboutou et Douma ont été caractérisées par une bonne croissance et un bon rendement. Elles étaient sensibles aux CART. La variété TMS 96/0023 était peu sensible à l’infestation avec un rendement moyen. Ainsi, les variétés locales Douma et Miboutou peuvent être les variétés les mieux appropriées dans la lutte contre ce ravageur de même que les boutures de manioc de la portion à la base et du milieu probablement à cause de la meilleure vigueur des plants au démarrage.
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Communication orale
Essai d'utilisation de carton dans la fabrication de ruche à cadres mobilesKodjo Logou Agossou (Organisation pour la Promotion des Arts Apicole et Sylvicole (OPAAS))
Les ruches modernes à cadres mobiles sont très grosses consommatrices de planches. L'utilisation de matériaux de moins en moins dépendant des arbres est de plus en plus entreprise. C'est dans cette optique que nous avons pensé au carton des emballages car ayant déjà une grande similitude de forme avec les ruches modernes européennes. Mais
comment contourner sa vulnérabilité à la pluie, à la charge et aux mandibules des abeilles? Le carton a été passé dans de la cire fondue grâce à un bain-marie spécial réalisé par les deux bacs où à la place de l'eau se trouve plutôt du sable. Il est retiré après que toutes ses parties aient été suffisamment détrempées par la cire chaude . Il est ensuite laissé au repos. Le carton après un pareil traitement devient presque aussi dur que le bois : c'est notre ruche. Nos résultats montrent que les essaims d'abeille ont une attirance poussée à cette ruche qui dégage en permanence l'odeur de la cire. La colonie nouvellement établie attaque le carton mais cesse très rapidement. Cette ruche peut produire 3 kg de miel et 300 g environ de cire par récolte. Elle a une durée de vie d'environ un an voire deux lorsque le carton est dédoublé. Cette ruche est très écologique, et représente un bel exemple de récupération d'ordures à des fins économiques et de protection d'espèces menacées. Cependant, nous aurons besoin de réaliser d'autres expériences pour prouver davantage son efficience économique dans le contexte du changement climatique .
Clôture de la journée
Ouverture de la journée 2
Données distribuées pour l’adaptation climatique : agriculture à petite échelle
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Communication orale
Le potentiel des données distribuées et du pair à pair pour transmettre les connaissances agroécologiques et ancestralesNallusamy Anandaraja (Université Agricole du Tamil Nadu), Johanna Dipple (Université McGill), Julien Malard-Adam (IRD, G-Eau, Université de Montpellier), Wiestke Medema (Université McGill), K Sheeja (Université McGill)
Les connaissances dites traditionnelles, telles les graines produites localement, les insectifuges et les fertilisants organiques ont un grand potentiel d’améliorer la résilience de l’agriculture à petite échelle face aux changements climatiques. Ces technologies, en plus d’être disponibles localement, peuvent améliorer la qualité des sols et ainsi mieux prévenir contre les conditions climatiques adverses.
Ces technologies et savoirs, même si économiquement avantageux au niveau de l’individu, se heurtent à des difficultés de mise à l’échelle. Les agricultrices et agriculteurs qui les développement n’étant pas des agents de vulgarisation à temps plein, la portée de la diffusion de ces technologies est plutôt restreinte en comparaison à celle des réseaux de distribution de pesticides et d’engrais chimiques.
Les plateformes de diffusion en ligne pourraient offrir une solution, mais le risque de la centralisation des données dans les mains d’une entreprise privé n’est pas négligeable. Cette présentation abordera donc le potentiel des systèmes de données distribués (pair à pair), qui ne nécessitent aucun serveur centralisé, pour la diffusion et la mise à l’échelle des technologies et connaissances agricoles traditionnelles.
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Communication orale
La vulgarisation agricole pour favoriser l’agriculture durable face aux changements climatiquesJulien Malard-Adam (UMR G-Eau, IRD, Université de Montpellier), P.P. Murugan (வேளாண் விரிவாக்க கல்வி இயக்கம், தமிழ்நாடு வேளாண்மைப் பல்கலைக்கழகம் (Directorat d'Éducation et de vulgarisation agricole, Université Agricole du Tamil Nadu)), Anandaraja Nallusamy (Tamil Nadu Agricultural University)
Les changements climatiques engendrent des difficultés et des opportunités pour l’agriculture. La croissance populationnelle, tant qu’à elle, souligne l’importance d’assurer l’accès à de la nourriture de quantité et en qualité suffisantes pour l’ensemble de la population. La couverture forestière est en déclin au niveau mondial, de même que l’utilisation des terres agricoles. Les agricultrices et agriculteurs font face à de nombreux défis dans le contexte des changements climatiques, de l’utilisation de l’eau et de l’adoption de technologies complexes. Nous avons un besoin urgent non seulement de nouvelles méthodes pour restaurer la qualité des sols, mais aussi pour gérer les nouvelles espèces d’insectes et de maladies. Nos agriculteurs et agricultrices travaillent sans accès facile à l’information sur les technologies d’après-récolte, de même que de transformation à valeur ajoutée. Les producteurs et productrices à petite échelle font aussi face à des difficultés pour apporter leurs produits au marché, là où, en raison d’un manque de véritable intégration et coopération, ils peinent à concurrencer face aux grands commerçants. Pour cette raison, les ouvrières, ouvriers, agriculteurs, agricultrices et scientifiques doivent saisir l’opportunité d’utiliser les technologies de l’information telles que l’Internet, les réseaux sociaux et les autres moyens de communication afin d’encourager l’adoption de l’agriculture durable face aux changements climatiques.
Voies d’avenir et opportunités en agriculture durable
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Communication orale
Archétypes énergétiques d’espace d’agriculture en environnement contrôléDidier Haillot (ÉTS - École de technologie supérieure)
Les espaces d’agriculture en environnement contrôlé (AEC) sont en plein essor au Québec : serres, fermes verticales, fermes conteneurs, etc.. Ce type de culture présente de nombreux avantages (rendement élevé, production à l’année) mais engendre des consommations énergétiques importantes. Ceci peut soulever de nombreuses questions, notamment du côté de leur efficacité et de leur empreinte carbone. Il est ainsi essentiel de développer de nouvelles approches tant du côté de la conception des systèmes énergétiques présents dans les AEC que de leur gestion. Ces méthodes innovantes ne peuvent être testées en réel chez des producteurs, car elles pourraient induire un risque pour la production. C'est l'une des raisons qui motive la création de modèles numériques simulant le comportement énergétique des cultures pour chaque type d’AEC. Ces modèles numériques ont été calibrés puis validés suite à une campagne expérimentale. Les paramètres d’entrée des modèles seront ajustés par la suite, sur la base d’un recensement des AEC suivi d’une catégorisation afin d’être représentatifs de l’ensemble des AEC du Québec, dans le but de proposer des « archétypes ». Ces archétypes permettront par exemple d’évaluer l’impact de différentes stratégies d’opération ou encore de technologies novatrices (p. ex., stockage d’énergie) sur l’efficacité énergétique des AEC.
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Communication orale
Quelle diplomatie le Burkina Faso doit entreprendre pour sauver son agriculture dans le contexte du changement climatique : Une étude de cas à partir du mil et du rizAli Bougma (Université Joseph KI-ZERBO)▶ Vidéo
Face à l’impact du changement climatique, de nombreuses cultures prioritaires au Burkina Faso pourraient subir de pertes de rendement. Dans le but de donner une idée de la façon dont le Burkina Faso peut coopérer dans le cadre du partage des ressources phytogénétiques, on a fait appel au modèle Bioclim implémenté dans DIVA-GIS (www.diva-gis.org) avec une approche rétroactive pour les cultures du mil et du riz. L’outil identifie, de manière statistique, les zones qui connaissent des conditions climatiques similaires au site du Burkina Faso, mais qui peuvent être séparées temporellement et/ou spatialement. Les sites de référence choisis ont été pour le cas du mil le site de Dori, dans la région Nord du Sahel, et pour le cas du riz le site de Tenkodogo, dans le Centre Est. Le modèle a détecté trois continents potentiels (Asie, Amérique, Afrique) pour lesquels les sites actuels de cultures du mil et du riz pourraient être identiques à l’horizon 2050 avec un intervalle de confiance de 5-100%. L’analyse Bioclim indique que ces sites ont corroboré avec ceux du Burkina Faso au cours des 50 dernières années. Les résultats montrent que les accessions prometteuses pour le Burkina Faso sont disponibles dans les banques de gènes de l’ICRISAT, l’IRRI et l’USDA-ARS. Notre résultat suggère qu’il est urgent d’accéder aux ressources phytogénétiques de ces pays afin d’élargir la base de conservation de nos espèces du mil et riz de manière efficace.
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Communication orale
Développer les compétences en agriculture et alimentation durables dans les territoires ruraux en Côte d’IvoireSéverin Yapo (Université Félix Houphouet-Boigny, Abidjan, Côte d'Ivoire)▶ Vidéo
En Côte d’Ivoire, quelles compétences permettront de résoudre les problèmes de sécurité alimentaire liés à l’agriculture dans la ruralité ? L’hypothèse est de coopérer à la durabilité. Pour les zones rurales dont l’économie est basée sur les ressources naturelles, la capacité à développer leurs Compétences en agriculture et alimentation durables (C2AD) dépendra de quatre facteurs : des investissements dans une agriculture verte au service de la sécurité alimentaire et soutenue par des technologies agricoles respectueuses de la santé environnementale (AvSeTaSe), des industriels dotés de compétences en alimentation durable et équité sociale et économique, des communautés solidaires dont les agents du changement sont au cœur d’une gouvernance globale qui renforce les marchés agricoles locaux, la collaboration de tous au développement de l’AvSeTaSe sur base de textes consensuels, contraignants et respectés. Cependant, la dimension collaborative de cette compétence apparaît un objectif délicat pour les administrateurs de proximité, les communautaires et les responsables AvSeTaSe inclus dans la construction de ces nouvelles compétences. En économie et sociologie rurale, la notion de C2AD est éclatée et peu étudiée. À partir de résultats préliminaires issus d’un projet de recherche comparant trois territoires ruraux, nous tenterons de mieux cerner la C2AD quant à la décentration des administrateurs territoriaux, aux dynamiques de coopération et aux stratégies de la durabilité.
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Communication orale
L’agriculture dans la région de l’Afrique des Grands Lacs : Quelle voie vers la durabilité ?Dismas Niyonizigiye (Université Catholique du Congo)
Selon le rapport de la FAO de 2004, l’agriculture est l’un des causes des changements climatiques les plus aiguës. Cela étant, c’est un défi majeur, car, l’agriculture fait partie de la source incontournable de notre survie. Ainsi l’idéal est de faire une agriculture durable. Toutefois, dans leur politique gouvernementale, les pays des Grands Lacs, (Burundi, Rwanda et République Démocratique du Congo) ont mis devant l’agriculture comme un des domaines pilotes pour stabiliser le système alimentaire. Mais, au-delà des efforts consentis, plusieurs défis restent à relever. Prime abord, plus de 80% des agriculteurs ne sont pas accompagnés pour une connaissance des techniques d’une agriculture résiliente. Or, elle exige un renforcement des capacités des agriculteurs pour s’approprier des principes et des normes écologiques et par là susceptible de garantir la satisfaction sociale et économique de la population. Secundo, l’agriculture durable qui doit être industrielle nécessite des lourds capitaux qui font encore défaut aux agriculteurs de la région. Alors, pour une voie d’avenir, adaptée aux changements climatiques actuels, le secteur de l’agriculture en Afrique et particulièrement dans la région des Grands Lacs nécessite une réforme qui part du renforcement des capacités des agriculteurs et des opérateurs financiers locaux en vue de rendre l’agriculture un secteur efficace, autosuffisante et économique qui assurera une sécurité alimentaire régionale et mondiale.
Pause dîner - Rencontre informelle pour ceux qui le souhaitent
Objectif agriculture durable: aux frontières de la recherche
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Communication orale
La lutte contre la résistance aux herbicides dans un contexte d’agriculture durableSandra Flores-Mejia (CÉROM)
Les mauvaises herbes sont de fortes compétitrices et peuvent causer des pertes de rendement considérables. L’arrivée des herbicides a débuté une nouvelle ère dans la production agricole, permettant le désherbage de grandes surfaces d’une façon relativement facile et économique. Malheureusement, l’utilisation répétée des herbicides facilite le développement de la résistance. À ce jour, la résistance a été reportée pour au moins 23 modes d’action et plus de 225 espèces de mauvaises herbes dans le monde. Certaines espèces peuvent avoir de la résistance à plusieurs groupes d’herbicides, laissant peu d' options pour leur contrôle. Un exemple est l’amarante tuberculée, qui peut avoir de la résistance à cinq groupes d’herbicides, incluant le glyphosate et l’atrazine. Il est nécessaire de développer et adopter des stratégies de lutte intégrée contre les mauvaises herbes. Cela inclut différentes stratégies, telles que : la rotation de cultures, l’utilisation des cultures intercalaires et de couverture, le dépistage et la biosécurité à la ferme, la lutte thermique et l’utilisation des nouvelles technologies telles que les robots désherbeurs et les drones. Il faut également considérer l’aspect social, via la lutte collaborative. Plusieurs projets de recherche touchant cette problématique et les différentes stratégies proposées seront discutés.
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Communication orale
Vers l’établissement de nouvelles boucles d’économie circulaire pour la gestion des résidus d’élevage par la production d’insectes comestiblesMarie-Hélène Deschamps (Université Laval)
Depuis les recommandations formulées par la FAO en 2013, le surcyclage des résidus agroalimentaires par les insectes est considéré par plusieurs comme un moyen alternatif et durable d’augmenter l’accessibilité des populations à des aliments et des engrais écoresponsables. L’implantation de ces nouveaux modèles d’économie circulaire passera toutefois par le développement d’entomotechnologies requérant un transport minimal, des intrants abondants et des sources d’énergie peu coûteuses. Les résidus d’élevage sont très abondants sur notre territoire et pourraient être valorisés sur la ferme par des insectes saprophages telles que les mouches soldats noires pour produire des aliments protéinés et énergétiques de haute qualité pour le bétail (poissons, volailles, porcs). Toutefois, de nombreux efforts restent à réaliser pour démontrer les rendements de bioconversion et de bioremédiation de ce type de bioprocédé ainsi que l’innocuité des ingrédients d’insectes et des frass qui en sont issus auprès des agences régulatoires. Nos travaux visent ainsi à identifier des gisements (co-produits d’équarrissage, lisiers, fumiers, …) et à proposer des moyens pour mitiger les risques qui leur sont associés (charges microbiennes, odeurs, antibiotiques, …). À terme, nos travaux offriront des alternatives aux modes de valorisation actuels tels que le compostage où la biométhanisation dont les applications sont limitées.
Nouvelles technologies et pratiques innovantes en agriculture
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Communication orale
Contribution des drones dans l’agriculture durableEssoham Joël Kpatchia (Université de Parakou (BENIN), Laboratoire d'Ecologie, de botanique et de Biologie végétale)
Le contexte difficile de dérèglement climatique, auquel s’ajoutent les conséquences de la pandémie de Covid et la guerre en Ukraine, génère actuellement une tension inhabituelle sur les demandes de matières premières agricoles à travers le monde. Il est à craindre que cette tension perdure dans le temps. L’utilisation des drones agricoles pourrait permettre aux agriculteurs de faire face à la demande en gérant leurs activités de manière optimisée. Ce projet abouti à des résultats concrets permettant de proposer aux agriculteurs et aux gestionnaires environnementale le potentiel des drones dans la l’agriculture pour un développement durable à travers des solutions innovantes pour la gestion raisonnée de l’eau d’irrigation, la gestion raisonnée de l’épandage des intrants et la prévention et le traitement des maladies.
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Communication orale
Bioraffinage des balles de rizKalvin Durand (Université Laval)
Dans le contexte actuel de transition d’une société pétro-dépendante vers une société bio-basée, les résidus de l’agriculture représentent une alternative idéale car elles sont une source importante de biopolymères, comme la lignine et la cellulose, susceptibles de remplacer des produits pétro-sourcés. Généralement brulées, elles sont responsables d’émission de gaz à effet de serre. Néanmoins, ces ressources inexploitées peuvent générer des biopolymères aux propriétés et usages variables. L’approche employée dans ce projet de recherche est un concept de bioraffinerie adapté à un agro-déchet : la balle de riz. Une hydrolyse acide est réalisée pour convertir le xylane extrait de cet agro-déchet en xylose pour sa transformation ultime en xylitol. Le résidu solide restant après élimination du xylane est transformé par un procédé organosolv catalytique breveté en lignine organosolv d’une pureté remarquable et en pâte cellulosique riche en silice. La pâte cellulosique est enfin purifiée à l’aide de carbonate de sodium pour produire de la silice et de la cellulose. Afin d’optimiser ces procédés, différents paramètres ont été évalués : le temps et la température d’extraction, le rapport masse de matériau/volume de solvant, la composition du solvant, ainsi que la concentration en catalyseur et en base. Les propriétés des biopolymères et la silice produits pourront être utilisés dans des matériaux composites ou comme sources de molécules antioxydantes et aromatiques.
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Communication orale
Optimisation énergétique d’un procédé de séchage de grains en silo : perspectives de réduction de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serreSlimane Benneceur (Ecole de Technologie supérieure, ÉTS), Pauline Godefroy (ÉTS - École de technologie supérieure), Didier Haillot (Ecole de Technologie supérieure, ÉTS), Mathieu Phaneuf (Agrilog)
Le secteur agricole est responsable d’environ 23% des émissions de GES mondiales. Ce chiffre alertant traduit l’urgence et la nécessité d’améliorer les usages et les procédés afin de réduire notre consommation d’énergie et les émissions de GES. Le premier objectif de l’agriculture est de nourrir nos populations. Pour réussir, il est indispensable de stocker les récoltes sur une base annuelle. Aujourd'hui, les grains récoltés par les agriculteurs sont séchés et entreposés dans des centres de grains avant d'être vendus à des entreprises de transformation. Le séchage est principalement réalisé avec l’usage de combustible fossile, ce qui occasionne d’importante émissions de GES. Le principal objectif du projet est d'étudier et mettre en équations les transferts thermiques dans un séchoir à grain. L’humidité étant un paramètre très important et les relations intégrant les bilans massiques dans ce milieu granulaire devront aussi être mis en place. Ces équations seront mises en place dans un modèle numérique dont l’objectif sera d'identifier des méthodes et/ ou stratégies de contrôle de la méthode de séchage afin de réduire au maximum l’utilisation de combustible fossile. Sur le long terme, ce modèle numérique sera intégré aux algorithmes de gestion du silo d’entreposage qui, en fonction des prédictions météorologiques et du taux d'humidité exigé
par le marché, ajustera ses paramètres de fonctionnement. -
Communication orale
Les choix technologiques dans l’agriculture mis en discussion durant une démarche living lab initiée sur l’île de la RéunionSarah Migault (CERReV-MRSH-Université Caen-Normandie)
Face aux crises environnementales, politiques et migratoires, l’île de la Réunion, du fait de son contexte insulaire, est plus durement frappée. Son agriculture dite familiale, soumise à des pressions humaines, foncières et économiques, entame un processus de mutation qu’il convient de mettre en discussion. Cette communication propose de partager les résultats obtenus lors d’une démarche living lab sur les choix technologiques dans l’agriculture réunionnaise de demain.
Nous nous focaliserons plus particulièrement sur une technologie connectée en lien avec l’irrigation mise en discussion durant l’un des ateliers et montrerons que, derrière un choix technologique, c’est avant tout un choix de gouvernance, de souveraineté et d’autonomie qui est discuté. Grâce à aux résultats obtenus, nous avons créé le concept de : « Technologie Agricole Familiale - Connectée », les TAF-CO et nous tâcherons d’exposer rapidement ce qu’il implique.
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Communication orale
Agriculture durable : les micro-organismes du sol et ennemis naturels peuvent ils nous aider à réduire l’usage des pesticides?Julien Saguez▶ Vidéo
Les grandes cultures sont attaquées par divers insectes, dont la gestion repose souvent sur l’utilisation de pesticides. Ces derniers peuvent avoir un impact sur la santé et l’environnement. Le Gouvernement du Québec a récemment mis en place de nouvelles règlementations pour l’usage de certains pesticides et s’est doté d’un plan d’agriculture durable. Le premier objectif de ce plan vise à réduire de 500 000 kg la quantité de pesticides vendus et à réduire de 40 % les risques pour la santé et l’environnement.
Des alternatives aux pesticides existent mais sont méconnues et peu utilisées. On peut citer les champignons et nématodes entomopathogènes qui sont naturellement présents dans les sols en santé et qui peuvent contrôler certains ravageurs tels que les vers fil-de-fer et les chrysomèles des racines du maïs qui s’attaquent aux semences en germination et au système racinaire des plants. Ces agents de lutte pénètrent dans les ravageurs, s’y développent et entrainent leur mort. Une autre approche est l’utilisation de trichogrammes. Ces micro-guêpes parasites s’attaquent aux œufs de papillons ravageurs et sont utilisées dans des programmes de la lutte augmentative. Cela consiste à épandre de grandes quantités d’ennemis naturels au moment où le ravageur est abondant dans les champs.
Le recours aux agents de lutte biologique offre de nouvelles perspectives de lutte plus respectueuses et permettront également de réduire les impacts sur la santé des sols.