Informations générales
Événement : 90e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 200 - Sciences naturelles, mathématiques et génie
Description :Le secteur laitier se classe au deuxième rang de l’ensemble des secteurs de l’agroalimentaire au Canada et l’industrie laitière représente un secteur économique de très haute importance pour le Québec. Le Québec est la première province productrice de lait (1/3 de la production) au Canada. Considérant les attentes du consommateur, les exigences du marché et les normes de qualité en constante évolution, il est primordial d’investir dans la recherche et l’innovation afin que l’industrie puisse produire, de façon durable, un lait de très haute qualité.
Les défis et les obstacles que rencontre le secteur laitier depuis les dernières années sont nombreux, et ce, de la ferme à la table. La recherche agroalimentaire demeure donc une priorité, mais la relève dans ce domaine fait cruellement défaut au Québec. Il est donc primordial de favoriser le développement d’une relève forte, outillée et positionnée pour répondre aux enjeux du secteur.
Le regroupement stratégique Op+lait s’implique pour soutenir la relève scientifique – les étudiants et étudiantes à la maîtrise ou au doctorat, les stagiaires postdoctoraux et les chercheurs et chercheuses qui amorcent leur parcours – afin qu’elle puisse contribuer de manière significative aux enjeux de la société d’aujourd’hui et de demain. Op+lait souhaite donc, par la tenue de ce colloque, contribuer au rayonnement de cette relève en lui permettant d’aborder les principales problématiques de la filière laitière à travers la présentation de ses propres résultats de recherche.
Remerciements :Nous remercions le FRQNT supportant le regroupement stratégique Op+lait, ainsi que le soutien financier des Producteurs de lait du Québec. Les établissements d'enseignement supérieurs partenaires (U de Montréal, U Laval, U de Sherbrooke et U McGill) pour leur soutien aux étudiants.es et nos généreux partenaires pour leur appui financier dans le cadre de ce colloque.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Simon Dufour (UdeM - Université de Montréal)
- Josée Labrie (UdeM - Université de Montréal)
Programme
Faisons place à la relève en recherche sur la qualité du lait!
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Communication orale
Dynamiques des écosystèmes microbiens et gestion des mammitesXavier Bailly (INRAE, VetAgro Sup, UMR EPIA), Anaïs Bompard (INRAE), Patrick Gasqui (INRAE, VetAgro Sup, UMR EPIA), Hélène Lirot (INRAE, VetAgro Sup, UMR EPIA)
Les mammites sont responsables d’un forte consommation d'antibiotiques, d’une dégradation de la qualité du lait et de pertes économiques. Les traitements préventifs ou curatifs ciblent le plus souvent les pathogènes bactériens qui en sont à l’origine, avec une efficacité parfois limitée. En particulier, Staphylococcus aureus est difficile à contrôler une fois dans la mamelle, favorise les co-infections et les mammites chroniques et présente des risques zoonotiques. Au sein de son écosystème, il a pourtant des ennemis naturels capables d’entraver son développement (dans la mamelle ou dans l'environnement). Le projet de recherche présenté ici a pour objectif de mieux comprendre le rôle de l’écosystème microbien au niveau de l’animal (mammelle, intestin) et de l’environnement de la ferme sur le risque de mammite. En s’appuyant sur un échantillonnage longitudinal de lait, fécès et litière, nous utiliserons des modèles dynamiques d’écologie des communautés pour étudier les caractéristiques de ces microbiotes : états d’équilibres alternatifs, espèces architectes, principales interactions entre pathogènes et espèces commensales, impact des interventions humaines sur l’écosystème. Ce type d’outil pourrait permettre de comprendre comment piloter l’écosystème microbien de l’animal ou de la ferme pour minimiser le développement des pathogènes, ce que nous espérons être à l’origine de nouvelles solutions de gestion des mammites basée sur l’écosystème plutôt que sur le pathogène.
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Communication orale
Détection des troupeaux laitiers infectés par Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis (MAP) : où en sommes-nous et où allons-nous?Juan Carlos Arango Sabogal (UdeM - Université de Montréal), William Lelorel Nankam Nguekap (Université de Montréal)
MAP est l’agent causal de la paratuberculose, une maladie infectieuse, chronique, incurable des ruminants, caractérisée par une entérite granulomateuse. Les pertes économiques pour l’industrie laitière et l’association de MAP à la maladie de Crohn chez l’humain ont incité la mise en place des programmes de prévention et de contrôle dans le monde. L‘efficacité de ces programmes est entravée par des lacunes dans les connaissances, parmi lesquelles on trouve la validation des tests diagnostiques dans une même population qui reflète la population cible et l’identification des meilleurs sites d’échantillonnage de l’environnement des fermes pour un diagnostic plus précis et rentable de MAP. Au cours de la présentation, nous ferons un survol de l’état des lieux sur la performance des tests diagnostiques à l’échelle du troupeau pour détecter le MAP, notamment sur des données des études antérieures publiées par notre groupe de recherche. Ensuite, nous présenterons l’étude pancanadienne en cours menée par la Chaire de recherche de biosécurité en production laitière de l’Université de Montréal durant laquelle nous estimerons simultanément la performance de trois tests diagnostiques (Culture bactérienne, PCR et ELISA) dans une population qui reflète la population cible. Nos résultats nous permettront de proposer des stratégies performantes, rentables et facilement applicables afin de réduire les infections à MAP et les pertes économiques dans les troupeaux laitiers.
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Communication orale
Le (long) chemin vers un vaccin contre la mammite bovine à Staphylococcus aureusDervel Felipe Diaz Herrera (UdeS - Université de Sherbrooke), Céline Ster (Centre de recherche et développement de Sherbrooke, Agriculture et Agro-Alimentaire Canada)
La mammite bovine est une pathologie majeure pour les troupeaux laitiers et Staphylococcus aureus est l’un des agents pathogènes majeurs causant cette maladie. Ces infections de la glande mammaire sont bien souvent sous cliniques et chroniques. L’utilisation d’antibiotiques est la méthode de choix pour les traiter mais malheureusement leur efficacité est très variable. Un vaccin serait une alternative de choix. Cependant, malgré des décennies de recherche, il n’existe toujours pas de vaccins efficaces contre cet agent pathogène pour protéger les vaches. Pour être efficace, un vaccin doit à la fois être capable de cibler les outils utilisés par l’agent pathogène pendant l’infection et d’éduquer le système immunitaire pour induire une réponse protectrice. Lorsque nous avons commencé notre programme de recherche, en 2004, nous sommes partis de l’hypothèse que, pour avoir un vaccin efficace, il fallait vraiment trouver les outils utilisés par S. aureus lors de l’infection au lieu d’utiliser les molécules produites lors de sa culture au laboratoire. Nous avons tout d’abord déterminé quels sont les outils produits par S. aureus pendant l’infection. Ensuite, à l’aide de cette découverte, nous avons créé un nouveau vaccin contre S. aureus causant la mammite et testé son efficacité en conditions expérimentales. Puis, au fil des années, avec l’implication de nombreuses personnes, pas à pas, nous poursuivons l’optimisation de ce vaccin.
Faisons place à la relève en recherche sur la qualité du lait!
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Communication orale
Étables durables 2050 : accroître la naturalité et réduire l’empreinte environnementale des fermes laitières québécoisesSébastien Fournel (Université Laval), Alexis Ruiz-Gonzales (Université Laval)
Les producteurs laitiers sont confrontés au défi de fournir aux consommateurs des produits de haute qualité, qui intègrent les attentes sociétales en matière d'impact environnemental, de bien-être animal et d'abordabilité, tout en garantissant la rentabilité de leur exploitation. Ces enjeux pourraient toutefois se transformer en opportunités pour le secteur qui est toujours en processus d’amélioration continue et à l’affût des dernières innovations. Certaines technologies ou pratiques, visant notamment à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) à la ferme, pourraient s’avérer tout autant bénéfiques pour l’environnement que pour la productivité des entreprises laitières, surtout si des incitatifs sont mis en place (e.g., crédits de carbone). Ainsi, il sera question des options disponibles, spécialement au bâtiment, qui permettront à la production laitière de s’approcher de ses objectifs de carboneutralité pour 2050. Les problèmes de santé et bien-être des animaux, en particulier la boiterie et les blessures aux membres locomoteurs, le manque d’expression des comportements naturels, le contrôle des conditions ambiantes, les émissions d'ammoniac (NH3) et de GES, l'amélioration de la qualité du fumier, le recyclage des nutriments et l'intégration du bâtiment dans son milieu sont les principaux moteurs pour la conception des étables de demain.
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Communication orale
Amélioration de la santé, le bien-être et la mise en marché des vaches laitières de réformeLouis Blouin (Producteurs de bovins du Québec), Sébastien Buczinski (Université de Montréal), Jocelyn Dubuc (Université de Montréal), Maria Puerto (UdeM - Université de Montréal), Marianne Villettaz-Robichaud (Université de Montréal)
L’amélioration du bien-être et de la qualité des vaches laitières de réforme pourrait augmenter leur prix de vente. L’objectif était d'évaluer la condition physique générale des vaches laitières de réforme vendues au Québec et évaluer la relation entre leur condition et le prix de vente.
Une étude observationnelle a évalué les vaches laitières de réforme lors de leur vente sur 3 encans. La race, le prix, la côte de chair (BCS), la locomotion et les caractéristiques du pis ont été enregistrés. Des statistiques descriptives ont été réalisées. Une régression linéaire multivariée incluant chaque caractéristique, l’encan et mois de la vente a été effectuée pour évaluer l’association des caractéristiques avec le prix de vente.
Au total, 5614 vaches laitières ont été inclues entre février et décembre 2022. Le prix ($/lb) obtenu variait entre 0 et 2,4$ (Médiane=0,81). La grande majorité étaient Holstein (90%). Les vaches très maigres (BCS≤ 2) ont été vendues 0,23$ de moins que les vaches ayant un BCS>2 (P<0,01). Les vaches boiteuses ont été vendues 0,09$ de moins que vaches non boiteuses (P<0,01). Les vaches avec un pis plein ont été vendues 0,06$ de moins que les vaches avec un pis vide (P<0,01). Les vaches avec un pis rouge/enflé ont été vendues 0,07$ de moins que les vaches avec un pis normal (P<0,01).
Cette étude permet de mieux comprendre la condition des vaches laitières de réforme vendues au Québec et savoir où les premiers efforts visant une amélioration devraient être investis.
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Communication orale
Composants bénéfiques insoupçonnés des produits laitiers : que savons-nous sur la variation de la vitamine B12 dans le colostrum et le lait ?Kathrin Dubois (Université de Montréal), Mélissa Duplessis (Agriculture et agroalimentaire Canada)
Saviez-vous que la vitamine B12 (B12) est naturellement présente seulement dans les produits animaux? Cette vitamine est produite par les bactéries, donc les végétaux en sont dépourvus. Le lait de vache est particulièrement riche en B12 étant donné leur rumen qui fourmillent de bactéries la produisant. Les humains et les veaux, ces derniers ayant un rumen non développé à la naissance, ont besoin d’un apport de B12 quotidien, entre autres, pour protéger l’intégrité de leur système nerveux. Une étude réalisée auprès de 4300 vaches dans 100 troupeaux québécois a démontré qu’un verre de lait de 250 ml de ces vaches apportait entre 28 et 61 % de l’apport quotidien requis pour un humain de plus de 13 ans. Plusieurs facteurs expliquent cette grande variation entre les vaches et les troupeaux, dont le stade de lactation, la parité et la race. Il a également été démontré que l’alimentation de l’animal expliquait une partie de cette variation : une ration plus riche en fibre augmente la B12 dans le lait tandis qu’une ration plus riche en amidon diminue la B12. Les facteurs de variation de la B12 dans le colostrum sont moins bien connus. Il semblerait que l’alimentation en pré-vêlage puisse avoir une influence, mais cela reste à élucider avec une étude observationnelle sur plusieurs troupeaux. Mieux connaitre les facteurs de variation de la B12 dans le colostrum et le lait peut aider à optimiser la B12 de ces produits au bénéfice de la santé des veaux et des humains.
Dîner
Communications par affiches
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Communication par affiche
Facteurs de risque à l'arrivée associés à la morbidité et à la mortalité chez les veaux lourds au Québec, CanadaJulie Berman (Université de Montréal), Sébastien Buczinski (Université de Montréal), Simon Dufour (Université de Montréal), David Francoz (Université de Montréal), Abdelmonem Mohamed (UdeM - Université de Montréal)
Près de la moitié des veaux issus de l'élevage laitier sont vendus en jeune âge pour être engraissé dans le secteur des veaux lourds. La santé de ces veaux revêt une importance majeure tant pour l'industrie laitière que pour celle des veaux lourds. L'objectif de cette étude était d'étudier les facteurs de risque, dont transfert d'immunité passive (TIP) inadéquat, associés à la morbidité et à la mortalité chez les veaux lourds au Québec.
Une étude cohorte prospective a été menée sur 59 lots d'élevages de veaux lourds. Trente veaux par lot ont été échantillonnés au hasard pour évaluer le TIP à l'aide de la réfractomètre Brix. Des modèles linéaires généralisés seront réalisés afin d'évaluer l'effet de TIP inadéquat plus les facteurs de risque d'arrivée sur la santé des veaux lourds, ces modèles ont été exécutés après imputation des données manquantes.
Les veaux ont souffert TIP inadéquat avaient un risque de morbidité plus élevé (rapport de cotes (RC) = 1.5, intervalle de confiance à 95 % (IC95 %) : 1.2–2.1) que ceux avec un TIP adéquat. Une association similaire, mais non significative, a été trouvée entre le TIP et la probabilité de mortalité (RC = 1.2, IC95 % 0.7-2.1).
TIP inadéquat peut affecter la santé des veaux lourds, comme en témoigne son impact sur la morbidité. Cependant, il est recommandé de contrôler les relations entre TIP inadéquate et la morbidité ou la mortalité pour d'autres variables externes telles que l'âge, l'état d'hydratation et les maladies concomitantes.
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Communication par affiche
Prévalence, incidence et persistance des infections intramammaires à staphylocoques pendant la période de tarissement chez les vaches laitièresPamela R. F. Adkins (University of Missouri), Trevor J. DeVries (University of Guelph), Simon Dufour (Université de Montréal), Ariane France (University of Guelph), Greg P. Keefe (University of Prince Edward Island), Daryna Kurban (UdeM - Université de Montréal), John R. Middleton (University of Missouri), Jean-Philippe Roy (Université de Montréal)
La période de tarissement est une période critique pour l'acquisition et l’élimination d’infections intra-mammaires (IIM). L'objectif de cette étude était de décrire la prévalence des IIM causées par les différents staphylocoques au moment du tarissement ainsi que leur incidence et leur persistance au cours de la période de tarissement.
Des échantillons de lait de quartier de glande mammaire ont été prélevés aseptiquement avant le tarissement et suite au vêlage, entre 3 et 14 jours en lait. Les espèces de staphylocoques ont été identifiées dans les échantillons de lait par culture bactériologique suivie d'une spectrométrie de masse MALDI-TOF. Au total, nous avons obtenu les résultats pour 1762 quartiers de 447 vaches avant et après le tarissement. Les espèces les plus fréquemment isolées au tarissement étaient Staphylococcus chromogenes (7,3%), S. epidermidis (3,9%), S. haemolyticus (3,9%), S. hominis (1,5%) et S. aureus (1,4%).
Proportionnellement, S. aureus (33,3%), S. xylosus (27,3%), S. chromogenes (22,1%), S. simulans (17,7%) et S. epidermidis (11,8%) étaient plus susceptibles de persister pendant la période de tarissement. Les espèces pour lesquelles l’incidence d’IIM étaient les plus élevées étaient S. chromogenes (1,9 nouvelles IIM/100 quartiers) et S. epidermidis (1,4 nouvelles IIM/100 quartiers). Notre étude met en évidence que certains staphylocoques sont fréquemment observés lors du tarissement et que plusieurs peuvent survivre jusqu’à la lactation suivante.
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Communication par affiche
Évolution de la prévalence intra-troupeau de la leucose bovine entre 2017 et 2022 dans les troupeaux laitiersJuan Carlos Arango-Sabogal (Université de Montréal), Simon Dufour (Université de Montréal), Jean Durocher (Lactanet), Elouise Molgat (Lactanet), Jean-Philippe Roy (Université de Montréal), Karol Gilberto Solano Suarez (UdeM - Université de Montréal)
L’objectif de cette étude était de comparer l'évolution de la prévalence intra troupeau (PIT) du virus de la leucose bovine (VLB) entre 2017 et 2022 dans les troupeaux laitiers du Québec.
Pour cette étude longitudinale, un échantillonnage a été réalisé dans 140 troupeaux laitiers. Des échantillons de lait du réservoir ont été collectés en 2017 et en 2022. Les échantillons ont été analysés à l'aide de kits ELISA. La PIT pour chaque année a été catégorisée comme BAS (PIT < 10 %), MOY (10-30 %) ou HAUT (> 30 %) en fonction du résultat de l'ELISA. La proportion et l'intervalle de confiance (IC) à 95 % des troupeaux ayant changé de statut entre 2017 et 2022 ont été décrits et comparés à l'aide du test du χ2.
Une amélioration de la PIT a été observée dans n=27 troupeaux (19%, IC : 13 - 27%). Plus précisément, 2 % sont passés de HAUT à BAS, 14 % sont passés de HAUT à MOY et 4 % sont passés de MOY à BAS. À l'inverse, n=10 troupeaux (7%, IC : 3 -13%) ont connu une légère augmentation de leur statut, soit de BAS à MOY (4% ; n=6) ou de MOY à HAUT (3% ; n = 4). La proportion de troupeaux présentant une amélioration de la PIT était significativement plus importante que la proportion de troupeaux présentant une détérioration de la PIT (P < 0,001 ; test χ2). Enfin, dans n=103 troupeaux (74%), la PIT du VLB est restée la même.
Une amélioration modérée de la PIT du VLB a été observée dans notre échantillon de troupeaux laitiers québécois entre 2017 et 2022.
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Communication par affiche
Identification et caractérisation de microorganismes associés à des produits laitiers non-conformes et/ou atypiques issus de l’industrie laitière québécoiseValérie Goulet-Beaulieu (Université Laval), Julie Jean (Université Laval), Eric Jubinville (Université Laval), Steve Labrie (Université Laval), Laurie Sanschagrin (Université Laval)
Malgré les bonnes pratiques de fabrication et d'hygiène, les contaminations par des microorganismes demeurent la principale cause de pertes de produits dans les usines de transformation laitière et peuvent mener à des produits laitiers non-conformes et/ou atypiques (PL-NC/AT). L'objectif de ce projet de recherche consiste à isoler, identifier et caractériser les microorganismes associés à des PL-NC/AT dans les usines de transformation laitière du Québec afin de créer une collection de souches de référence. Pour ce faire, des échantillons ont été reçus en collaboration avec plusieurs industries laitières du Québec. En plus d’une caractérisation microbiologique classique, les souches isolées ont été identifiées par MALDI-TOF et testées pour leur capacité à former des biofilms et leur sensibilité à divers antimicrobiens. À ce jour, plus de 172 souches microbiennes problématiques ont été isolées de différents produits laitiers. Parmi les 80 souches bactériennes identifiées, dont 13 d’entre elles sont pathogènes, 32 souches ont une capacité modérée à forte à former des biofilms en microplaques de 96 puits et 52 souches possèdent une résistance élevée à certains antibiotiques (ampicilline, fosfomycine, ceftriaxone). Ultérieurement, la résistance de ces bactéries à la chaleur et à certains désinfectants chimiques industriels sera également évaluée et pourra mener à de potentielles nouvelles stratégies de prévention pour réduire les pertes dans l'industrie laitière québécoise.
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Communication par affiche
Identification et caractérisation de microorganismes isolés de produits laitiers non conformes et/ou atypiques à la suite d'un test de maintien de qualitéValérie Goulet-Beaulieu (Université Laval), Julie Jean (Université Laval), Éric Jubinville (Université Laval), Mariam Richter (Université Laval)
L’industrie laitière québécoise est l’un des secteurs agro-alimentaires des plus importants au Canada. Toutefois, leurs produits laitiers peuvent être contaminés par des microorganismes les rendant non conformes ou atypiques. Les bactéries, moisissures ou levures responsables engendrent des pertes économiques, tout en accentuant le gaspillage alimentaire. Le manque d’informations sur ces microorganismes d’altération a suscité l’intérêt de construire une collection de microorganismes issus de problématiques reliées à l’industrie laitière. Le but de ce projet est d’effectuer des tests de type maintien de qualité sur des produits finis afin d’identifier et de caractériser de potentiels microorganismes problématiques pour l’industrie laitière.
Pour cela, l’obtention et l’isolement seront effectués suite à un test de maintien de qualité de Moseley modifié. L’identification sera réalisée par spectromètre de masse de type MALDI-TOF ou par séquençage. Les isolats seront caractérisés par rapport à leur sensibilité à la chaleur, leur capacité à former des biofilms ainsi que leur sensibilité à des désinfectants utilisés en industrie.
La création de cette collection servira d’outil pour le développement de futurs projets associés aux microorganismes d’altération retrouvés dans l’industrie laitière. Par exemple, le développement de nouvelles stratégies de contrôle plus efficaces et précises et, conséquemment, plus intéressantes d’un point de vue économique et environnemental.
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Communication par affiche
Les protocoles de vaccination recommandés par les vétérinaires dans les troupeaux laitiers du QuébecSimon Dufour (Université de Montréal), Gilles Fecteau (Université de Montréal), Marie-Pascale Morin (UdeM - Université de Montréal), Jean-Philippe Roy (Université de Montréal)
L'objectif de cette étude était de décrire les pratiques actuelles de vaccination des producteurs laitiers du Québec. Pour ce faire, les données électroniques recueillies dans le cadre d'un programme de biosécurité obligatoire (ProAction) et décrivant les procédures de vaccination ont été obtenues à partir du logiciel Vigil-Vet.
Un total de 3825 procédures de vaccination standard réalisées entre juin 2018 et janvier 2021 ont été analysées. Les résultats préliminaires indiquent que la vaccination dans les troupeaux laitiers est pratiquée par 90 % des producteurs. Quatre-vingt-huit pour cent des producteurs ont reçu une recommandation pour vacciner pour les maladies respiratoires/la mortalité embryonnaire, 22% pour les mammites et 18 % pour diarrhée des veaux. Le protocole de vaccination le plus fréquemment recommandé par les vétérinaires ( 528/3825) était de vacciné à l’aide d’un vaccin vivant les pathogènes suivant : les virus de la diarrhée virale bovine de type 1 et 2, le virus respiratoire syncytial bovin, le virus para-influenza 3 et la rhinotrachéite infectieuse bovine.
Cette étude fournit des informations utiles et intéressantes sur les recommandations vétérinaires en matière de vaccination dans les troupeaux laitiers québécois. Cette étude a permis d'identifier des pistes d'amélioration pour mieux prévenir les maladies infectieuses et ainsi réduire l'utilisation des traitements, dont les antimicrobiens.
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Communication par affiche
Sortir ou ne pas sortir? Évaluation de l'anticipation de l'accès à l'extérieur chez les vaches laitièresNadège Aigueperse (Université Clermont Auvergne, INRAE, VetAgro Sup, UMR Herbivores), Marjorie Cellier (Université McGill), Elsa Vasseur (Université McGill)
L'accès régulier à une aire d’exercice extérieure peut être vu comme un enrichissement, mais il n’est pas clair comment les vaches le perçoivent. Notre étude vise à caractériser les comportements d'anticipation de vaches avec opportunités de mouvement limitées quand un accès à une aire d’exercice extérieure leur est offert. Au cours de 2 essais indépendants, 32 vaches ont été divisées en 2 groupes: les contrôles (C; n=8 en hiver (H) et en été (E)) restant à l'intérieur, et les traitements (T; n=8 en H et E) sortant à l'extérieur 5j/sem pendant 8 semaines. Les sorties combinaient différentes durées de sortie et superficies d’aire. Des indices de sortie (e.g., préparation des allées) ont été mis en place 20min avant que les vaches ne sortent. Des enregistrements vidéo ont été faits pendant cette période pour analyser le nombre de changements comportementaux et de positions d’oreilles. Pour H et E, il n’y avait pas de différence significative pour ces items entre les C & T, ni pour les différentes durées & superficies (moyenne globale±ET, changements comportementaux : C=23,9±22,5, T=20,9±20,4 ; changements de positions d’oreilles : C=71,3±22,5, T=79,6±20,4). Étudier d'autres comportements avant la sortie (e.g., le piétinement) et des périodes ciblées (e.g., les 5 premières minutes après les indices de sortie) permettrait de mieux détailler l'anticipation. Combinée à des indicateurs comme la motivation, elle participerait à évaluer la valence d’un enrichissement pour les vaches.
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Communication par affiche
Évaluation de la fréquence des ulcères de sole chez la vache laitière selon le type de stabulationJuan Carlos Arango-Sabogal (Université de Montréal), Luc DesCôteaux (Université de Montréal), André Desrochers (Université de Montréal), Benjamin Fouquette (UdeM - Université de Montréal), Marianne Villettaz Robichaud (Université de Montréal)
Notre objectif était d’évaluer la fréquence des ulcères de sole (SU) chez les vaches laitières selon le type de stabulation. Pour ce faire, les données des parages d’onglons effectués entre 2015 et 2022 par des pareurs certifiés (APOQ) ont été associées aux données des troupeaux et des vaches provenant de Lactanet. En tout, 39 658 vaches (95% Holstein) de 357 troupeaux (78% en stabulation entravée) ont été incluses en respectant les critères suivants : avoir au moins une lactation, une session de parage et les informations sur le type de stabulation. La vie productive de chaque vache fut calculée par la différence d’âge entre l’âge à la réforme et l’âge au premier vêlage. La vie productive médiane était de 34,5 mois (IQR : 34,6 mois). Dans l’ensemble, l’absence de lésion en tout genre fut observée chez 22 037 vaches (55,6%; 95% IC: 55,1-55,6%) durant leur vie productive. Les SU furent diagnostiqués au moins une fois dans la vie productive chez 6 004 vaches (15,1%; 95% IC: 14,8-15,5) et étaient plus fréquentes chez les vaches en stabulation entravée (n=4 273; 71,2%; 95% IC: 70,0-72,3) que chez les vaches en stabulation libre (n=1 731; 28,8%; 95% IC: 27,7-30,0). Cette étude montre qu’environ la moitié des vaches présente au moins une lésion SU durant leur vie productive et que la fréquence de cette lésion varie selon le type de stabulation. Les prochaines étapes incluent l’exploration de l’association entre les SU et la durée de la vie productive selon le type de stabulation.