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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

L’Énoncé de politique des trois conseils (EPTC) est une politique commune des trois organismes de recherche fédéraux (CRSH, IRSC et CRSNG). Depuis 1998, ce document vise à promouvoir la conduite éthique de la recherche avec des êtres humains. Il s’inspire en partie de normes reconnues à l’échelle internationale et sert à guider autant les chercheurs eux-mêmes que les comités d’éthique chargés d’évaluer les projets de recherche impliquant des sujets humains. Au fil des ans, l’EPTC a été mis à jour plusieurs fois, afin de tenir compte de certaines spécificités de la recherche, notamment en sciences humaines et sociales ou en milieux autochtones. Pourtant, malgré les efforts investis lors des différentes consultations ayant donné lieu aux plus récentes versions de l’EPTC, dont la dernière, l’EPTC2, qui date de 2022, plusieurs questions ou problèmes qui se posent régulièrement aux membres des comités d’éthique lors de l’évaluation des projets restent sans réponse. Des thèmes comme les incitatifs en milieu scolaire avec des mineurs, l’équilibre entre l’objectivité scientifique et les visées sociales dans la recherche militante, le statut des chercheurs-créateurs dans leurs propres recherches ou encore la sous-traitance des collectes de données à des firmes de sondage font partie de ces angles morts de l’EPTC2 qu’il faut examiner. Afin d’aider les comités d’éthique à se donner des règles de conduite leur permettant d’affronter ces situations pour lesquelles l’EPTC2 n’offre pas de soutien normatif adéquat, ce colloque cherche à atteindre trois objectifs principaux : 1) identifier les problèmes récurrents en éthique de la recherche qui ne sont pas abordés dans l’EPTC2; 2) dresser la liste des solutions envisageables pour faire face à ces problèmes; 3) contribuer, par la publication des actes du colloque, à la bonification de la version actuelle de l’EPTC.

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil des participants et introduction du thème

Salle : B-3275 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant

Communications orales

Regards croisés sur les limites de l’EPTC2

Salle : B-3275 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
Discutant·e·s : Louis-Philippe Auger (UQAM - Université du Québec à Montréal), Eric Dion (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    Pour en finir avec les comités d'éthique de la recherche: proposition d'une nouvelle approche pour l'évaluation éthique des projets de recherche
    Guillaume Paré (Polytechnique Montréal)

    Un quart de siècle après leur formalisation au Canada, les comités d’éthique de la recherche ne semblent pas répondre à leur propre prescription à l’effet qu’ils ne doivent pas être des obstacles inutiles, nuire à la liberté académique ou soumettre les activités de recherche à des contraintes tout aussi inutiles (cf. EPTC, 2022 : Chap. 1). Malgré les assouplissements apportés avec le temps (p. ex. délégation de l’évaluation à du personnel, reconnaissance des approbations, etc.), force est d’admettre que le modèle de l’évaluation éthique s’essouffle : les délais sont parfois rédhibitoires et certaines procédures consomment d’importantes ressources financières et humaines pour peu de valeur ajoutée (p. ex. suivi annuel) en plus de maintenir une illusion de contrôle sur ce que font les équipes de recherche.

    Dans la pratique, la réflexion éthique liée à la recherche s’effectue souvent à l’extérieur du CER, par le personnel, dans la quotidienneté de l’accompagnement des équipes de recherche et du lien de confiance qui s’établit avec ces dernières à travers l’activité de conseil. Qui plus est, la distance entre les membres des CER et les équipes de recherche mène parfois à des décisions en déphasage complet avec la recherche comme elle se fait. Peut-on alors revoir le modèle de l’évaluation éthique sur la base du développement d’un lien de confiance entre les acteurs impliqués dans l’évaluation éthique des activités de recherche. Nous proposerons un modèle de fonctionnement.

  • Communication orale
    La recherche qualitative et l'ÉPTC2
    Sabrina Doyon (Université Laval)

    La recherche qualitative comporte des caractéristiques propres, qui prennent des aspects variés dans le cadre de recherches en sciences sociales et humaines. L’EPTC2 a intégré dans ses principes plusieurs de ces particularités et des situations nuancées dans lesquelles les chercheurs qui s’appuient sur des méthodes qualitatives se trouvent concrètement. Parmi ces particularités se retrouvent les aspects dynamiques, changeants, évolutifs de la recherche et ses impacts sur l’échantillon et les outils d’enquête, dont les questions relatives aux observations, participantes ou non participantes. L’aspect itératif des recherches, les diverses configurations de la participation et des relations de pouvoir qui sont en jeu, ainsi que certains volets de la recherche qui peuvent se faire à l’insu des participants, notamment, demeurent cependant des éléments qui semblent plus difficiles à évaluer. Cette présentation explorera ces aspects, ainsi que les questions d’adéquations entre l’EPTC2, le contexte pragmatique et fluide de la recherche qualitative et les contingences vécues dans les CER.

  • Communication orale
    L'examen éthique et scientifique du parti pris en recherche
    Marc Bigras (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le parti pris dans les recherches est observable lorsque le choix de méthode portant sur le recrutement des participants et la collecte de données ne permet pas la mise à l'épreuve d’hypothèses rivales ou l'interprétation critique et variée des données dans le cas d’une démarche de recherche inductive. Nous présenterons un ensemble de cas de demandes de certification éthique où le parti pris est manifeste et nous analyserons leur respect des principes éthiques comme celui de la protection des personnes et des groupes. Bien que le parti pris puisse faire l’objet d’un examen scientifique, les pairs peuvent invoquer leur propre biais pour ne pas porter de jugement scientifique critique. Or, le parti pris a des conséquences importantes non seulement pour la valeur scientifique des recherches, mais aussi sur le plan éthique quand, par exemple, la recherche se limite au point de vue d’un seul groupe de participants ou se contente d’analyser des réponses à des questions tendancieuses. Nous proposerons quelques stratégies d’évaluation de ces projets qui vont au-delà des considérations scientifiques et qui visent un équilibre entre les principes qui guident habituellement les comités d’éthique.


Communications orales

Débat sur les propositions

Discussion libre sur les présentations de l'avant-midi

Salle : B-3275 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant

Dîner

Dîner

Salle : B-3275 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant

Communications orales

Incohérences en éthique de la recherche

Salle : B-3275 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
  • Communication orale
    Le recours aux incitations et l'évaluation des apprentissages dans le cadre de la recherche auprès des pré-adolescents et des adolescents
    Evgueni Borokhovski (Université Concordia), Eric Dion (UQAM), Gabrielle Hébert (UQAM), Frédéric Tremblay (UQAM)

    La Politique des trois conseils « ne recommande pas », tout en ne décourageant pas, le recours aux incitations (ex. : un tirage de certificats cadeaux). En fait, la Politique est plutôt vague en ce qui concerne le caractère éthiquement acceptable de l’incitation, outre que cette dernière ne devrait pas amener une personne à participer « au mépris des risques ». Dans le cadre de la présentation, nous considérons le cas particulier d’une participation impliquant, pour des pré-adolescents ou adolescents, de compléter une évaluation des apprentissages scolaires (ex. : en mathématiques). Les rares études disponibles suggèrent que le score à ces évaluations est très sensible au justificatif offert aux pré-adolescents et adolescents qui sont évalués, incluant la présence d’une incitation. En particulier, ces derniers ne semblent pas toujours prendre suffisamment au sérieux les évaluations d’apprentissage, notamment celles servant aux comparaisons internationales (e.g., Boe, May et Boruch, 2002). En retour, leur sous-performance aux évaluations d’apprentissage peut entrainer des conclusions et recommandations erronées. Des solutions compatibles avec la Politique des trois conseils sont explorées.

  • Communication orale
    La sous-traitance de la collecte de données à des firmes de sondage privées
    Louis-Philippe Auger (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Il est notoire que le milieu de la recherche universitaire est soumis à une logique de performance implacable. Pour assurer leur réputation et obtenir des promotions, les chercheurs oeuvrant dans les universités doivent multiplier les projets de recherche et accumuler les publications. Cette dynamique de performance incite souvent les chercheurs à trouver des moyens pour optimiser le temps qu'ils consacrent à chacun de leurs projets. Parmi les nombreuses stratégies mises en place pour maximiser leur productivité, il y a le recours à la sous-traitance de la collecte de données à des firmes de sondage privées. Moyennant des coûts relativement élevés, les firmes de sondage permettent aux chercheurs d'avoir un accès rapide à des échantillons de participants de tailles variées. Cette solution peut se révéler très pratique pour de nombreux types de recherche. Elle raccourcit le temps consacré aux premières étapes d'un projet (sollicitation, recrutement, collecte de données, etc.), ce qui laisse plus de temps pour l'analyse et la production d'écrits scientifiques. Même si elles sont soumises à des règles éthiques internes, les firmes de sondage n'opèrent pas toutefois, comme les universités, sous la juridiction normative de l'ÉPTC2. Cette situation place alors les CÉR dans une position délicate: comment assurer l'équité dans l'évaluation éthique des projets, alors que les règles des universités et des entreprises privées sont souvent divergentes?

  • Communication orale
    Le suivi continu des projets après l'émission du certificat éthique: un déséquilibre à corriger
    Yanick Farmer (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La procédure d'évaluation éthique des projets de recherche au Québec et au Canada est extrêmement normée et souvent lourde, autant pour les chercheurs eux-mêmes que pour les CÉR. Cette situation s'explique en partie par une évolution sociale au cours de laquelle le "paternalisme à l'ancienne" (le chercheur peut faire ce qu'il veut en raison de son statut d'expert) a progressivement été remplacé par un ordre normatif dans lequel le consentement et le respect de la volonté du participant sont devenus des valeurs prédominantes. L'histoire de l'éthique de la recherche en Amérique du Nord permet de bien comprendre les causes de cette transformation. Cependant, le souci très prononcé de vouloir assurer la "protection" des participants a créé un processus d'évaluation éthique incohérent, dans lequel les exigences en amont (compléter une demande de certification et joindre tous les documents pertinents en annexe) dépassent largement les exigences en aval (suivi des projets après obtention du certificat). Afin de veiller au respect continu des normes éthiques jugées fondamentales en recherche, il importe d'établir un meilleur équilibre entre l'évaluation et le suivi des projets. Quelques solutions seront proposées pour solutionner ce problème.


Communications orales

Débat sur les propositions

Discussion libre sur les propositions de l'après-midi

Salle : B-3275 — Bâtiment : Université de Montréal - Jean-Brillant
Discutant·e·s : Sabrina Doyon (Université Laval), Guillaume Paré (Polytechnique Montréal)