655 - Comprendre et atténuer l’impact de la pandémie sur le développement des enfants : les travaux multidisciplinaires des chercheurs de l’OPES

Le développement des enfants en contexte de pandémie : le projet résilience

La pandémie de COVID-19 bouleverse nos vies ainsi que celles de nos enfants depuis mars 2020. La fermeture des écoles et la perturbation des rythmes scolaires auront des impacts plus ou moins importants selon la trajectoire scolaire et psychosociale antérieure des enfants et l’ampleur du stress personnel et familial vécus. Le projet « Résilience : Étude sur le développement des enfants en contexte de pandémie » vise à évaluer un sous-échantillon d’enfants ayant participé à l’Étude Québécoise des Enfants de la Maternelle en 2017 (EQDEM 2017). Le suivi des enfants de l’EQDEM permettra de transformer cette grande enquête populationnelle (c.-à-d. plus de n=80 000 enfants évalués en 2017) en une étude longitudinale d’envergure afin de documenter le vécu des familles et des enfants dans leurs milieux de vie, l’impact des bouleversements historiques que nous vivons et l’efficacité des mesures que nous mettons en place pour favoriser la résilience de nos enfants et à identifier les populations ayant le plus besoin de services.

• Communication orale 09 h 00
  Mot de bienvenue
  Louise Poissant
• Communication orale 09 h 15
  Les résultats du projet résilience : qu’en disent les données ?
  Catherine Haeck (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  Dans cette session, nous présentons les résultats du projet Résilience Apprentissage mené par l’Observatoire pour l’éducation et la santé des enfants. Ce projet a eu lieu en juin 2021 auprès de plus de 10,000 enfants de 4e année au Québec. Le but était d’évaluer l’état des connaissances en lecture et de comparer ces connaissances avec celles des jeunes de 4e année ayant passé la même épreuve en 2019, avant la pandémie. Nos résultats suggèrent que les écarts d’apprentissage se sont accrus durant la pandémie.

L’éducation en temps de pandémie

La pandémie de la Covid‐19 a perturbé de façon importante les apprentissages des enfants du Québec. Les fermetures d’écoles, les retraits fréquents d’enfants de classes en raison d’infections, les adaptations à l’enseignement à distance et l’ensemble des mesures sanitaires imposées par les gouvernements ont assurément constitué des éléments stressants pour nos enfants qui ont pu perturber la qualité de leurs apprentissages. Bien que plusieurs chercheurs s’entendent sur le fait que ces bouleversements ont été source de stress, les résultats des études qui ont documenté à ce jour l'état des étudiants sont hétérogènes.

• Communication orale 10 h 15
  L’adaptation des cégépiens pendant la pandémie : Un regard longitudinal
  Simon Larose (Université Laval)

  La pandémie de la Covid19 a bouleversé la vie de tous les enfants du monde. Les étudiants des collèges ne font pas exception. En plus d’avoir eu à composer avec la peur d’attraper le virus et les nombreuses mesures sanitaires et préventives imposées par les gouvernements (e.g., port du masque, distanciation physique, couvre-feu, dépistage, vaccination), la majorité ont dû, entre mars 2020 et avril 2021, s’adapter à des enseignements et des services de soutien offerts à distance. Bien que plusieurs chercheurs s’entendent sur le fait que ces bouleversements ont été source de stress, les résultats des études qui ont documenté à ce jour l’adaptation des étudiants de collège depuis la pandémie ne convergent pas. Dans ce contexte, notre présentation décrira les résultats d’une étude longitudinale qui a permis de documenter l’adaptation des cégépiens à deux reprises avant la pandémie ainsi qu’à 3 moments différents de leur parcours scolaire pendant la pandémie. Une attention sera portée aux facteurs de vulnérabilité et de protection associés aux trajectoires de risque.

Les impacts de la pandémie sur les habitudes de vie des enfants

Le COVID-19 a été – et est toujours – une catastrophe pour les enfants et les jeunes. Dans un rapport de décembre, l'UNICEF a qualifié la pandémie de "plus grande menace pour les enfants de nos 75 ans d'histoire". Les avantages pour la santé des saines habitudes de vie ont été bien documentés dans tous les groupes d'âge et stades de développement, avec des implications spécifiques et distinctes pour la croissance et le développement sains des enfants et des jeunes. Cette section discute des différentes interventions en promotions des saines habitudes de vie.

• Communication orale 11 h 15
  Agir pour atténuer les impacts de la pandémie sur les habitudes de vie sur nos jeunes : pistes de solution inspirées par les données probantes
  Lise Gauvin (Centre de recherche du Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM))

  L’impact délétère de la pandémie de COVID-19 sur le maintien de saines habitudes de vie des jeunes québécois est maintenant un fait avéré. Les jeunes ont, pour la plupart, été moins physiquement actif, ont pratiqué davantage d’activités sédentaires incluant les jeux vidéo et le furetage de sites internet et la consommation de produits alimentaires ayant des niveaux élevés de gras et de sucres s’est accélérée. Bien qu’il y ait eu de nombreux appels à l’action pour promouvoir les saines habitudes de vie avant la pandémie, la nécessité d’agir est devenue encore plus criante à la lumière des constats sur l’impact de la pandémie. Cette présentation propose un survol des interventions de promotion des saines habitudes de vie qui ont été démontrées efficaces et prometteuses dans les écrits scientifiques et met en relief les considérations reliées à l’implantation qui doivent être pris en compte pour assurer un changement pérenne. En particulier, les composantes clés d’interventions en milieux scolaires et communautaires sont mis en relief, la nécessité absolue d’en évaluer les retombées en adoptant des devis scientifiques appropriés et le besoin d’assurer un partage et une utilisation continus des connaissances sont soulignés dans une vision de cocréation d’un système apprenant de promotion des saines habitudes de vie.

Présentations vidéo d’étudiants

Dîner

Sérologie de la SARS-CoV-2 chez les enfants de Montréal

Connaitre le nombre d'enfants qui ont été infectés par la COVID-19 nous renseigne et nous informe pour la prise de décision éclairé relativement à la fermeture des écoles et à d'autres interventions, notamment la vaccination. Cette section a pour but d'aborder les sujets d'estimation de la séroprévalence du SRAS-CoV-2 chez les enfants et personnels par groupes d’âge et selon différents quartiers de Montréal, estimation du risque de séroconversion du SRAS-CoV-2 chez les enfants de Montréal du début à la fin de l’année scolaire et estimer de la prévalence des difficultés reliées à la santé émotionnelle et mentale des enfants et personnels dans différents quartiers de Montréal.

• Communication orale 13 h 30
  Séroprévalence des anticorps du SRAS-CoV-2 chez les enfants des écoles et des garderies
  Kate Zinszer (UdeM - Université de Montréal)

  Comprendre dans quelle mesure les enfants ont été infectés par le SRAS-CoV-2 fournit des informations importantes pour les décisions relatives à la fermeture des écoles et à d'autres interventions, notamment la vaccination. Dans cette présentation, Dre Zinszer décrira l'étude Enfants et COVID-19 : Étude de séroprévalence (EnCORE), qui vise à estimer la séroprévalence et la séroconversion du SRAS-CoV-2 chez les enfants et les jeunes des écoles et des garderies. En outre, l'étude examine les associations entre la séroprévalence et les caractéristiques sociodémographiques et l'hésitation à se faire vacciner, et étudie les changements dans les résultats en matière de santé, de mode de vie et de bien-être.

Épidémiologie de la COVID-19 dans les écoles

Il est reconnu que de nombreuses éclosions se produisent dans les milieux éducatifs. Cette section a pour but de caractériser la transmission de la COVID-19 dans les écoles du Québec selon différentes variables à l’échelle des cas, des écoles et des communautés, documenter l‘état d’implantation des mesures de santé publique durant l’année scolaire 2020-2021et d'évaluer l'association entre la transmission de la COVID-19 dans les écoles et l’implantation de différentes mesures de santé publique.

• Communication orale 14 h 15
  Analyses descriptives des données des cas et des éclosions de COVID-19 dans les écoles primaires et secondaires de Montréal pour l'année scolaire 2020-2021
  Sylvana Côté (OPES, École de santé publique de l'Université de Montréal), Catherine Dea (Direction régionale de santé publique de Montréal, Secteur Jeunesse), Olivier Séguin (Direction régionale de santé publique de Montréal), Karine Trudeau (OPES, École de santé publique de l'Université de Montréal)

  Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les nombreuses éclosions dans les écoles primaires et secondaires ont fait du milieu scolaire un lieu important de transmission du virus. Les éclosions en milieu scolaire dépendent d’un ensemble de facteurs tels que la transmission communautaire locale, les mesures de prévention dans et hors des écoles, et les capacités de dépistage et de traçage par la santé publique. À ce jour, peu de données épidémiologiques québécoises sont disponibles pour comprendre l’épidémiologie du SARS-CoV-2 dans les écoles. Ce projet vise à caractériser la transmission de la COVID-19 dans les écoles primaires et secondaires de Montréal au cours de l'année scolaire 2020-2021. À l’aide des données colligées lors des enquêtes épidémiologiques menées par la santé publique, des analyses descriptives sont présentées sur les cas et les éclosions dans ces écoles, notamment les taux d’incidence, les lieux d’acquisition probables des cas et les caractéristiques des cas primaires à la source des éclosions.

Santé mentale des jeunes lors de la pandémie de la COVID-19

On craint de plus en plus que la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) ait eu un impact négatif sur la santé mentale des jeunes et une augmentation de l’utilisation des services pour les problèmes de santé mentale. Cette section parlera des études scientifiques portant sur la pandémie et post-pandémie et la santé mentale chez les adolescents et les jeunes adultes. Les conséquences de la pandémie sur la santé mentale chez les enfants, adolescents et jeunes adultes en terme de symptômes et d’utilisation de services et l'identification des facteurs de risque et de protection seront aussi abordés.

• Communication orale 15 h 00
  La santé mentale des jeunes lors de la pandémie de la Covid-19 au Québec : Résultat de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec et utilisation des services de
  Marie-Claude Geoffroy (Université McGill)

  Depuis le début de la pandémie de COVID-19 en mars 2020 la santé mentale de nos jeunes est particulièrement mise à l'épreuve et des interventions pouvant réalistement être mise en place sont nécessaires. Cette communication orale poursuit deux objectifs. Le premier objectif vise à décrire les résultats d’études réalisées dans la province de Québec soit l’Étude Longitudinale du Développement des Enfants du Québec, les données de surveillance sur le suicide de l’Institut National en Santé Publique du Québec, de même que les données de visites aux urgences du CHU Sainte-Justine et le protocole d’une revue systématique de la littérature. Ces études évaluent les changements quant à la dépression, l’anxiété, les idées et les tentatives de suicide et l’utilisation des services de santé pour un problème de santé mentale, en comparant les niveaux pré-pandémique avec ceux pendant la pandémie. Le deuxième objectif est de décrire brièvement ‘École à Ciel Ouvert’, une intervention d’éducation en plein air axée sur la nature visant à alléger les problèmes de santé mentale chez les préadolescents. Pendant 12 semaines les élèves iront dans un parc près de l’école pour apprendre les mathématiques, les sciences, le français, mais aussi des stratégies favorisant le bien-être et la connexion avec la nature telles que la pleine conscience, la philosophie et les arts. L’efficacité d’École à Ciel Ouvert sera testée au moyen d’un essai randomisé contrôlé par grappe en 2023.

• Communication orale 15 h 25
  Enquête sur la santé psychologique des 12-25 ans : des résultats troublants
  Mélissa Généreux

  La pandémie a été source de changements importants qui ont généré leurs lots de défis, particulièrement chez les jeunes. Une vaste enquête visant à documenter les impacts psychosociaux de la pandémie chez les personnes de 12 à 25 ans fréquentant un milieu d’enseignement a été menée du 17 janvier au 4 février 2022 dans quatre régions du Québec (Estrie, Laurentides, Mauricie-Centre-du-Québec, Montérégie). Cette enquête s’inscrit en continuité d’enquêtes similaires réalisées en janvier 2020 et janvier 2021. Au total, 32 992 jeunes de 12 à 25 ans fréquentant un établissement d'enseignement (du secondaire à l'université) ont été recrutés. Six thèmes ont été examinés, à savoir la 1) la santé psychologique, 2) l’optimisme, 3) la consommation de substances, 4) l’attrait pour l’école, 5) la conciliation études-travail, 6) les impacts perçus de la pandémie sur différentes sphères de la vie et les pratiques de rétablissement. Ainsi, non seulement certaines difficultés vécues par les jeunes après deux ans de pandémie seront présentées, mais également des pistes d’intervention en milieu scolaire et communautaire.

Perspectives économiques : l’accès aux traitements

Cette section abordera les sujets de la dynamique et les relations causales entre les inégalités de revenus, l'organisation des systèmes de santé et la santé du cerveau. elle tentera de développer des stratégies et des politiques qui soutiennent le bien-être, l'inclusion et la mobilité sociale, en particulier parmi les populations vulnérables.

• Communication orale 16 h 15
  Accès à l’assurance et traitement des enfants atteints de troubles de santé mentale ou neurodéveloppementaux : Quels impacts, et pour qui ?
  Maripier Isabelle (Université Laval)

  La non-satisfaction des besoins en santé mentale chez les enfants peut influencer négativement leur quotidien et leurs perspectives d’avenirs. Or, les frais à débourser par les parents sont des barrières à l’accès à certaines formes de traitement. Notre recherche exploite le déploiement du régime public d’assurance médicaments au Québec en 1997 afin de mieux comprendre l’impact des sommes à payer, et de la vulnérabilité économique des familles, sur la prise de médicaments prescrits pour certains problèmes de santé. Nous investiguons également si la mise en place d’un tel régime d’assurance est susceptible de mener à des problèmes de surconsommation (ou de consommation de médicaments dans des cas où les bénéfices anticipés sont très faibles). Nos résultats suggèrent qu’en moyenne, l’élimination des frais à payer pour les patients entraîne une augmentation de la prise de médicaments pour troubles de santé mentale ou neurodéveloppementaux de 3 pourcents chez les enfants. Les effets sont hétérogènes, et concentrés chez les enfants présentant les plus grands risques d’être atteints de ces troubles. Les effets estimés sont également les plus forts pour les stimulants. En plus de réfléchir aux craintes liées à l’aléa moral qui ponctuent fréquemment les discussions autour de programmes publics d'assurance médicaments, nous explorerons les implications de ces résultats dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et des transformations qu’elle a entraînées.

OPES : avenir

• Communication orale 16 h 45
  Mot de la fin
  Sylvana Côté (UdeM - Université de Montréal)