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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

L’itinérance est un phénomène complexe qui est caractérisé par des facteurs interpersonnels, systémiques et structurels. Saisir la complexité des trajectoires exige une conception de l’itinérance qui prend en considération la pluralité des intersections et des oppressions vécues. Autant les milieux de la recherche que de la pratique au Québec reconnaissent que l’itinérance ne peut se réduire uniquement à une conception centrée sur l’absence d’un toit. D’ailleurs, la notion de « rupture sociale » est nommée au sein des différentes politiques sociales du Québec pour définir et appréhender le phénomène de désaffiliation sociale dans lequel s’inscrit l’itinérance (Gouvernement du Québec, 2014). Or, que nous apprend cette notion de rupture sociale sur les processus de discrimination, de stigmatisation, de marginalisation et d’exclusion qui pèsent sur le parcours des personnes en situation d’itinérance? Dans les dernières années, plusieurs recherches ont documenté les différents visages de l’itinérance, mais les processus sociaux qui relient et produisent ces réalités demeurent souvent implicites sans être analysés de front. Dans une volonté de renverser cette tendance, ce colloque propose d’appréhender le phénomène de l’itinérance au prisme de la notion de ruptures sociales par un partage de réflexions issues des travaux de recherche, des pratiques d’intervention et des enjeux méthodologiques. Pour ce faire, nous rassemblerons des contributions autour de trois axes : 1) les savoirs scientifiques sur les notions de ruptures, les processus de marginalisation et d’exclusion dans les parcours de vie des personnes en situation d’itinérance; 2) les pratiques d’intervention novatrices qui renforcent la solidarité, l’inclusion et la citoyenneté pour prévenir et intervenir sur l’itinérance; et 3) les méthodologies participatives qui aspirent à émerger des connaissances et des initiatives pour combler les ruptures en cause dans ces situations d’exclusion.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Session d’avant-midi

  • Communication orale
    (Dis)continuités des aides apportées aux sans-abri pendant la crise du Covid-19
    Gabriel Uribelarrea (Chaire Publics des politiques sociales, PACTE), Marine Maurin (ENSEIS), Pascale Pichon (Université Jean Monnet, Centre Max Weber), Cédric Verbeck (ENSEIS, Centre Max Weber), Lola Vives (Université Jean Monnet, Centre Max Weber)

    Cette proposition vise à décaler le regard vers les dispositifs d’assistance qui produisent, de par leur configuration, des ruptures et (dis)continuités dans les trajectoires biographiques. En effet, des recherches ont déjà pointé comment l’assistance – entendue comme un système d’aides organisé pour répondre aux vulnérabilités des individus – engendre des mobilités spatiales et temporelles forcées. L’assistance ressemble à un circuit dessinant une géographie du savoir-survivre (Pichon, 1995 ; Zeneidi-Henry, 2001). Pour poursuivre ces analyses, cette proposition s’appuie sur une enquête qualitative collective (ANR-COVABRI) concernant les conséquences du Covid-19 sur les aides apportées aux sans-abri dans une ville moyenne du sud-est de la France. Dans un premier temps, nous proposons d’analyser la crise du Covid-19 comme une situation-limite où la « sensibilité humanitaire » de l’assistance s’est intensifiée, conduisant à réduire les discontinuités d’accès à l’hébergement en mettant l’accent sur la « mise à l’abri ». Dans un second temps, nous verrons que si les mesures sanitaires liées au Covid-19 ont permis, pour un temps, un meilleur accès à l’hébergement, elles ont également entrainé des interruptions d’aides en termes de soin et d’alimentation. Entre maintien et interruption des aides, la crise du Covid-19 nous invite finalement à analyser comment les personnes sans abri ont été associées ou non dans la définition et la réception de l’assistance.

  • Communication orale
    Les campements urbains de personnes en situation d’itinérance : un nouveau chez-soi?
    Catherine Champagne (Université de Montréal), Carolyne Grimard (UdeM - Université de Montréal), Véronic Lapalme (Université de Montréal)

    La pandémie a fait apparaître un phénomène qui n’avait jamais été d’une si grande envergure à Montréal, le campement urbain de personnes en situation d’itinérance (PSI), dans un quartier près du centre-ville, soit le campement Notre-Dame (Aït Abdallah, 2020; Bellot, 2020). Puisque de nombreux centres d’hébergement pour PSI étaient fermés ou leur nombre de places était réduit, le campement permettait de combler leur besoin de se loger (Giovanni & Robitaille-Grou, 2020). En revanche, ces campeurs ont rapidement été perçus comme indésirables notamment par le voisinage, les personnes administratrices de la ville ainsi que les forces de l’ordre (Ferah, 2020). Craignant des enjeux de sécurité, le campement Notre-Dame a été démantelé quelques mois après son apparition (Corriveau, 2020). Ce que le campement Notre-Dame a toutefois donné à voir c’est une forme d’habiter qui convenait aux personnes qui y avaient recours. En centrant notre propos sur la notion de communauté, de community first, nous souhaitons que le dialogue sur les façons d’exister, d’utiliser, de circuler, de se rencontrer dans l’espace urbain se centre sur les façons de faire communauté et sur les manières d’habiter la ville, sans forcément inscrire la question à partir d’un logement. Cette présentation veut donc apporter des éléments théoriques à la question des conditions pour habiter et exister dans une grande ville aujourd’hui.

  • Communication orale
    D’un logement chez un particulier à un logement à soi : continuités et discontinuités dans les parcours d’habiter.
    Julien Lévy (Laboratoire PACTE), Gabriel Uribelarrea (Laboratoire PACTE)

    Notre communication s’appuie sur une recherche en cours portant sur la réception de la mise en œuvre de l’approche Logement d’abord par ses ressortissants dans les métropoles de Lyon et Grenoble en France. 82 personnes sont interrogées à plusieurs reprises sur une période d’environ trois ans. En nous intéressant au parcours d’habitats précaires que les personnes ont pu connaître avant d’accéder à un dispositif Logement d’abord, nous avons pu constater l’importance que revêt l’hébergement par des particulier. Alors que le parcours des personnes privées de domicile peut être jalonné de diverses ruptures sociales, l’hébergement par un particulier peut constituer une ressource permettant de prévenir ou de sortir des situations d’itinérance. Dans cette communication, nous mettrons en dialogue ces expériences d’hébergement par un particulier, vécues par de nombreuses personnes, avec l’approche Logement d’abord, en interrogeant les continuités et discontinuités dans les manières d’habiter. Nous reviendrons particulièrement sur certains des enjeux relatifs à la tranquillité et à la discrétion, perceptibles dans le cadre de l’hébergement chez un particulier tout comme dans celui de l’accès au chez soi. En décalant le regard pour observer ce qu’il se joue par-delà l’offre sociale, par la mobilisation de ressources non institutionnelles par les personnes sans domicile, il s’agit d’éclairer sous un angle décalé les potentiels enjeux de l’accompagnement social vers et dans le logement.

  • Communication orale
    Entre exclusion et auto-exclusion chez les hommes en situation d’itinérance : l’enchevêtrement de la stigmatisation, de la discrimination et de la masculinité marginalisée
    Ariane Brisson (UQAM), Philippe-Benoit Côté (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les hommes sont représentés comme étant le groupe social le plus fortement touché par l’itinérance au Québec. Si la conception de l’itinérance chez les hommes s’est longtemps limitée à l’image du « hobo » ou du « clochard », les transformations sociales actuelles liées au salariat, au logement et au genre viennent redéfinir les contours des processus d’exclusion sociale. Inspirée par les théories de l’exclusion sociale (Paugam, 2014) et de la masculinité hégémonique (Connell, 1995), cette présentation veut décrire les processus sociaux de stigmatisation, de discrimination et de masculinité dans les trajectoires de ruptures sociales des hommes en situation d’itinérance. Ancrés dans une enquête qualitative réalisée au Québec, les constats présentés sont tirés de groupes de discussion menés auprès d’intervenant.es et d’entrevues individuelles réalisées avec des hommes en situation d’itinérance. D’une part, les constats illustrent que les hommes se retrouvent exclus des espaces sociaux d’intégration par les mécanismes de stigmatisation et de discrimination qui, à la fois, s’appuient et amplifient leurs défis de santé mentale et de dépendance. D’autre part, les témoignages révèlent un phénomène d’auto-exclusion sociale qui pousse les hommes en situation d’itinérance à refuser les services pour compenser une masculinité marginalisée. Cette présentation révèle l’enchevêtrement des ruptures sociales et des rapports de genre dans les trajectoires de vie.

  • Communication orale
    Penser l’itinérance comme un processus de fragilisation en constante mouvance : les formes floues entre le risque d’itinérance, l’itinérance cachée et l’itinérance visible
    Philippe-Benoit Côté (UQAM), Sue-Ann Macdonald (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication porte sur l’approfondissement des connaissances du phénomène de l’itinérance au Québec qui comprenait deux objectifs : 1) de documenter la diversité des réalités et des perceptions de l’itinérance dans toutes les régions du Québec; et 2) de documenter les points tournants dans les trajectoires d’itinérance des personnes. Une analyse thématique et un croisement des narratifs (245 intervenants.es et 44 personnes qui ont connu l'itinérance) ont permis de dresser un portrait de la conception de l’itinérance, des différents points tournants et de bascule, de même que des pistes d’actions émergentes. Nous exposerons les frontières floues entre les différentes formes d’itinérance. L’existence de ces différentes formes d’itinérance semble illustrer le fait que ce phénomène ne peut se comprendre à la lumière d’une conception dichotomique « exclusion/inclusion », sans tenir compte d’un continuum de vulnérabilité et de lacunes dans les dispositifs d’assistance (Damon, 2011). L’itinérance devrait plutôt se conceptualiser sous forme d’un processus de fragilisation qui va en s’accentuant, partant d’un ensemble de vulnérabilités individuelles et sociales qui précarise la situation de domiciliation (risque d’itinérance) à un mode de vie organisé au quotidien afin de contrer la précarité domiciliaire et d’éviter la rue (itinérance cachée), jusqu’à une chronicisation du mode de vie dans l’espace public (itinérance visible).


Dîner

Dîner


Communications orales

Session d’après-midi

  • Communication orale
    Adaptations des services et besoins des personnes en situation d’itinérance : le cas de l’unité d’isolement COVID-19 de l’ancien hôpital Royal Victoria de Montréal.
    Léonie Archambault (Université de Sherbrooke), Yan Ferguson (Institut universitaire sur les dépendances (IUD)), Nadia Giguère (CREMIS - CIUSSS Centre-sud-de-l'Île-de-Montréal), Marie-Ève Goyer (CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal), Karine Hudon (Institut universitaire sur les dépendances (IUD)), Mathieu Isabel (CIUSSS Centre-sud-de-l'Île-de-Montréal), Guillaume Ouellet (CREMIS - CIUSSS Centre-sud-de-l'Île-de-Montréal), Vincent Wagner (Institut universitaire sur les dépendances (IUD))

    La pandémie de COVID-19 déclarée en mars 2020 a mis en exergue la nécessité d’adapter les réponses d’urgence pour les personnes en situation d’itinérance (PESI). Afin de répondre aux exigences de santé publique et aux besoins des PESI, une unité d’isolement a été mise en place à Montréal à l’ancien hôpital Royal Victoria durant la première vague.

    À l’initiative de l’Équipe de soutien clinique et organisationnel en dépendance et itinérance, une étude portant sur l’implantation de l’unité d’isolement COVID-19 du Royal Victoria a eu lieu à l’été 2020 avec la collaboration du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté et l’Institut universitaire sur les dépendances.

    À l’aide d’une méthode qualitative fondée sur des entrevues et des groupes focalisés réalisés auprès du personnel impliqué, cette étude a permis de documenter l’implantation de l’unité à travers trois angles en particulier :

    1. Les composantes de l’unité d’isolement (ex. : structure intégrée en dépendance et itinérance, soins et services, approche);
    2. Les pratiques professionnelles (ex. : rôles, collaborations, philosophie);
    3. Les pratiques innovantes mises en œuvre (ex. : pharmacothérapie de remplacement et programme de gestion de l’alcool).

    Cette présentation vise à amorcer une réflexion sur les adaptations pouvant être mises en place dans les services offerts aux PESI dans le contexte de la crise sanitaire de COVID-19 et au-delà.

  • Communication orale
    Pandémie et itinérance: comment soutenir les organisations à adapter leurs services aux besoins des personnes en situation d'itinérance ou de grande précarité
    Marie-Ève Goyer (CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal), Annie Larouche (CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal)

    Dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, des milieux d’isolement pour les personnes en situation d’itinérance en attente d’un résultat de dépistage de COVID-19 et/ou ayant reçu un diagnostic positif ont été mis en place dans plusieurs régions du Québec. Afin de favoriser une bonne adhésion aux directives d’isolement, il est recommandé de fournir aux personnes n’ayant pas d’endroit où s’isoler de façon sécuritaire, les moyens de suivre ces directives. Ainsi l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) [2020] recommande aux milieux d’hébergement et d’isolement de considérer la possibilité de modifier temporairement les politiques interdisant de consommer des substances psychoactives (SPA), incluant le tabac et l’alcool, tant que la consommation ne devienne pas problématique pour les autres résidents ou le personnel, ni ne mette en danger la personne elle-même. Dans ce contexte, l'Équipe de soutien clinique et organisationnel en dépendance et itinérance a produit des outils novateurs et offert aux professionnels du réseau de la santé des webinaires et discussions cliniques afin de soutenir le développement de ces nouvelles pratiques cliniques et organisationnelles, notamment la tolérance de la consommation, la distribution d’alcool et la pharmacothérapie de remplacement (safer supply). L'objectif est maintenant de pérenniser et de démocratiser ces pratiques novatrices.

  • Communication orale
    Mutualité et créativité : de possibles portes d’accès pour l’établissement de l’alliance thérapeutique en contexte d’accompagnement social en itinérance ?
    Judith Sigouin (UdeM - Université de Montréal)

    Cette présentation propose une réflexion sur l'alliance thérapeutique (AT) entre travailleur social et personne en situation d'itinérance dans un contexte RSSS. Plusieurs soulignent le rôle bénéfique que peut jouer une bonne alliance avec l’intervenant sur ces ruptures relationnelles (Hurtubise et al, 2020). Deux aspects demeurent centraux dans cette AT: la collaboration dans un rapport mutuel et l’attachement interpersonnel entre professionnel et personne accompagnée (Hervé et al., 2008). Par exemple, des tensions peuvent émerger lorsque des notions telle que l’attachement interpersonnel se confronte à des valeurs telles l’objectivité clinique ou encore à des considérations éthiques valorisant la distance professionnelle. Ou encore, la standardisation des pratiques implantée par la montée de la NGP dans notre système de soins peut venir poser obstacle à la valorisation de l’unicité et la profondeur de la relation, ne favorisant pas sa solidification. Dans un deuxième temps, la notion de mutualité sera explorée et a une notion qui en découle : la créativité. J’explorerai la question de la créativité en intervention comme possible moyen pour les intervenants de naviguer dans le cadre proposé par le RSSS tout en permettant la valorisation de l’attachement unique qui se tisse. J’appuierai cette réflexion en me référant aux diverses formes de pratiques silencieuses/créatives qui ressortent dans les écrits et dont je suis témoin dans ma pratique.

  • Communication orale
    L’intervention de proximité : une approche globale d’accompagnement social en mesure de se moduler à la singularité des parcours
    Annie Fontaine (Université Laval)

    L’étude qualitative sur l’itinérance cachée (MacDonald et al., 2020) a permis de faire ressortir plusieurs pistes d’action pour prévenir et contrer l’itinérance. On suggère qu’il faille diversifier et adapter les services pour répondre à la multiplicité des besoins et à la diversité des populations susceptibles d’expérimenter une forme ou l’autre d’itinérance. Afin de mieux tenir compte de la complexité des situations et du rythme des personnes, on estime aussi important d’assouplir les services ainsi que de flexibiliser leurs critères d’accès et leur fonctionnement. On insiste également sur la nécessité de sortir de la logique de travail en silo pour mieux travailler en intersectorialité. Le caractère essentiel de déployer une forme d’accompagnement social fondée sur une approche globale ressort de manière significative. À cet égard, on remarque comment l’intervention de proximité, dont le travail de rue, constitue une pratique incontournable pour accompagner les personnes à travers la singularité de leur parcours. En prenant le temps de rejoindre les personnes directement dans leurs espaces de vie quotidienne et d’établir un lien de confiance avec elles, le travail de rue permet d’offrir une présence rassurante et continue dans différentes sphères et moments de vie des individus. Cette communication mettra en relief comment la mobilité, la souplesse et la continuité de cette pratique permettent d’établir un lien fort d’interconnaissance.

  • Communication orale
    La méthode digital storytelling : apports et conditions de facilitation pour favoriser l’engagement des jeunes en situation d’itinérance
    Sara Lambert (Université d’Ottawa), Etienne Proulx (Le LAB, Cipto)

    Le digital storytelling (DST) est une méthode à travers laquelle chaque personne est appelée à participer à des séances de groupe et à réaliser, individuellement, une courte vidéo de 3 à 5 minutes intégrant du matériel multimédia (narration, image, musiques, etc.) à propos d’une histoire personnelle. Elle est de plus en plus sollicitée par des chercheur.se.s en sciences sociales pour sa capacité à créer des espaces sécuritaires (Rieger et collab., 2018), à susciter une prise de conscience critique (McNiff, 2011; Rice et Mundel, 2018), à sensibiliser (Gubrium et Turner, 2011), à faire entendre des voix peu entendues et à initier le dialogue (De Vecchi et collab., 2017; Gubrium et collab., 2014; Truchon, 2010). Or, des recherches soulignent l’importance et la complexité de mettre en place des conditions qui favorisent l’intérêt des participant.e.s et leur engagement dans la démarche (Loignon et collab., 2018). Dans cette communication, nous nous intéresserons à quelques-unes de ces conditions dans le cadre d’une recherche doctorale portant sur divers aspects du passage à la vie adulte de jeunes âgé.e.s entre 16 et 30 ans dont les parcours sont marqués par plusieurs ruptures sociales. À l’aide d’observations issues de notre terrain de recherche, cette communication présentera les apports de cette méthodologie de recherche participative, en proposant une réflexion plus spécifique sur certaines conditions qui permettent de susciter l’engagement de ces jeunes adultes.

  • Communication orale
    « Renverser la balance » : Enjeux et conditions favorables à l’établissement de rapports réciproques dans un contexte de recherche auprès de jeunes ayant un vécu d’itinérance
    Rebecca Bouchard (UdeM - Université de Montréal), Genevieve Le Dorze-Cloutier (UdeM - Université de Montréal), Sue-Ann MacDonald (Université de Montréal)

    Cette communication est une réflexion sur le développement de l’empowerment dans un comité de jeunes co-chercheurs au sein du Projet de recherche Prévention itinérance jeunesse (PIJ). Ce projet a pour but de cartographier les pratiques, les connaissances et les politiques d'intervention précoce et de prévention au Québec, afin d'identifier les lacunes dans les connaissances et les priorités de recherche pour développer un cadre provincial de prévention de l'itinérance chez les jeunes (MacDonald et al. 2021). Un comité de jeunes co-chercheurs ayant un vécu d’itinérance a été formé dans l’intention de faciliter le croisement des savoirs entre les différents acteurs du projet de recherche (Godrie, 2019). En cohérence avec la littérature (Gélineau, Dufour et Bélisle, 2012), nous espérons que les interactions au sein du Comité Jeunes puissent contribuer à l’avancement des connaissances et à la valorisation des expertises. Toutefois, reconnaissant que les rapports de pouvoirs entre les chercheurs et les jeunes sont débalancés dans le contexte de recherche (Godrie, 2019), nous souhaitions faire autrement pour que le Comité Jeunes soit un espace où « renverser la balance ». Nous présenterons d’abord quels ont été les éléments favorables et défavorables à la prise de pouvoir des jeunes au sein du processus de recherche et du Comité Jeunes. Nous aborderons ensuite les diverses stratégies que nous avons mobilisées pour favoriser la réciprocité entre les différentes postures.