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Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Ce colloque porte sur la pertinence contemporaine et épistémologique de l’approche sociographique, par le détour de l’histoire des idées et de la sociologie de langue française au Québec et au Canada afin d’éclairer son legs et ses traces. Lorsque Jean-Charles Falardeau et Fernand Dumont ont écrit dans le premier numéro de Recherches sociographiques que « notre société [canadienne-française] est peu connue », la solution envisagée se voulait une approche interdisciplinaire, mais ancrée dans une sociologique appliquée, d’abord et avant tout empirique, « au ras du sol », se traduisant par « des monographies très empiriques » ou encore des « articles […] d’un caractère exclusivement descriptif » (Falardeau et Dumont, 1960, 3-5). D’abord surtout promue par le département de sociologie de l’École de Laval, cette approche répondait à un besoin urgent de connaissance des réalités concrètes « pour mieux y intervenir par la suite » (Fortin, 2006), en amont d’une panoplie de phénomènes sociaux en rapide transformation sous l’effet de puissants courants de modernisation, de laïcisation et d’étatisation illustrés par la Révolution tranquille au Québec (Warren, 2003). L’approche a aussi eu des ramifications dans toute la francophonie canadienne, en particulier en Acadie, qui connaissait des changements sociaux comparables (Belliveau et Boily, 2005). Le Québec, l’Acadie et les communautés participant auparavant de la nation canadienne-française se sont grandement transformés depuis. Les connaissances ont aussi évolué, tout comme les courants disciplinaires. Si les sciences sociales de l’époque voulaient « dire la société pour mieux la transformer […afin de] limiter les dégâts du changement social » mariant ainsi scientificité et engagement en s’adressant tant aux autres universitaires qu’aux « hommes d’action » (Fortin, 2006), qu’en est-il aujourd’hui des visées théoriques et pratiques ou des postures et des publics des universitaires participant encore de cette approche?

Remerciements :

Les responsables de ce colloque tiennent à remercier le département de sociologie de l’Université Laval de même que la Chaire de recherche du Canada sur les minorités francophones canadiennes et le pouvoir de l’Université de Moncton.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de présentation


Communications orales

Conférence d’ouverture

  • Communication orale
    La sociologie au Québec : de la reine des sciences sociales à un relatif détrônement
    Jean-Philippe Warren (Université Concordia)

    Sur le modèle des mathématiques en sciences pures ou de la philosophie en humanités, la sociologie a été appelée pendant longtemps la reine des sciences sociales. À tel point que la sociologie était simplement désignée dans plusieurs travaux comme « science sociale », comme le révèle par exemple la fondation de l’École de la science sociale à laquelle a été associé Léon Gérin. Cette relative suprématie de la sociologie a été plus forte au Québec, même si des tentatives ont été faites ailleurs pour fédérer les autres champs des sciences sociales à partir de la sociologie. C’est ainsi que, dans les années 1960, la sociologie occupe au Québec une place cardinale; c’est vers elle qu’on se tourne très souvent pour éclairer les enjeux collectifs (Commission Rioux, Commission Dumont). L’École de Laval est, en quelque sorte, l’expression institutionnelle de cette centralité, avec comme figure de proue un homme qui fut à la fois sociologue, philosophe, théologien et poète. À partir des années 1980 et jusqu’à aujourd’hui, la sociologie est de moins en moins considérée comme la reine des sciences sociales. Dès lors, des questions se posent : Qu’est-ce qui explique la centralité de la sociologie dans la période de l’après-guerre? Comment cette centralité influe-t-elle sur le développement du savoir sociologique? Qu’est-ce qui semble avoir favorisé la relative marginalisation de la sociologie par la suite? Comment cette discipline a-t-elle réagi à sa progressive marginalisation?


Communications orales

Le développement de l’approche sociographique au sein du Canada francophone

L’approche sociographique fut surtout connue au Québec comme étant représentative du département de sociologie de l’Université Laval. Son rayonnement ne fut toutefois ni uniquement québécois ni propre au monde universitaire. Les communications meublant la présente table ronde se penchent sur la présence historique de cette approche au sein de commissions d’enquête politiques, nommément la commission Laurendeau-Dunton sur le bilinguisme et le biculturalisme, ainsi que dans le monde collégial et universitaire acadien. L’approche, et les liens qu’elle entretient avec les francophonies canadiennes, traverseront les décennies jusqu’à nous, comme le montre l’évolution de la revue Recherches sociographiques et les colloques et publications organisés par la Chaire d’études sur les francophonies d’Amérique du Nord (CEFAN).

  • Communication orale
    La Commission Laurendeau-Dunton et les sciences sociales comme remède au mal canadien
    Valérie Lapointe Gagnon (University of Alberta)

    La création de Commission Laurendeau-Dunton en 1963 s’inscrit dans un âge d’or des sciences humaines et sociales au Canada. Dirigé par les politologues Léon Dion Michael Oliver, le bureau de la recherche de la Commission prend une ampleur inédite et étend ses réseaux jusqu’à l’international. Au cœur de la démarche des commissaires et de l’équipe de recherche, il y a la volonté d’impliquer la population canadienne pour trouver les voies de la réconciliation entre les Canadiens anglophones et les Canadiens francophones. Plusieurs méthodes seront développées pour tâter le pouls de la population, notamment de vastes opérations sondages et des rencontres régionales.

    Cette présentation s’intéresse à la conception du rôle des sciences sociales de la Commission et à leur pouvoir réparateur en temps de crise. Elle souhaite mettre en lumière la place occupée par les nouvelles approches en sociologie dans les démarches de l’équipe de recherche. Elle veut aussi témoigner des legs de la commission en matière d’innovations méthodologiques.

  • Communication orale
    Entre sociologie doctrinale et empirisme : de l’influence de la sociologie lavalloise en Acadie, 1938-1960
    Philippe Volpé (Université de Moncton)

    À la faveur d’une bourse du gouvernement du Québec, le jeune père de Sainte-Croix Clément Cormier joint en 1938 la première cohorte d’étudiants de l’École des sciences sociales, politiques et économiques de l’Université Laval sous la direction du père Georges-Henri Lévesque. De ce passage du père Cormier à l’Université Laval découle la consolidation d’une pratique sociologique en Acadie, notamment incarnée par la fondation de l’École des sciences sociales et économiques du Collège Saint-Joseph à Moncton (ESSEM), les tentatives d’établissement d’un centre de recherche à vocation sociologique pour les mouvements d’Action catholique d’Acadie, des relations d’influence, quoique sporadiques, avec le père Lévesque et l’inauguration d’un réseau Acadie-Laval conduisant nombre d’Acadiennes et d’Acadiens à la Faculté des sciences sociales de l’établissement québécois. Par l’étude de l’itinéraire intellectuel et du réseau de sociabilité de certaines de ces étudiantes et de certains de ces étudiants, de même que des activités de l’ESSEM et du secrétariat social qui lui est affilié, nous nous proposons pour cette communication de mener plus avant notre compréhension de l’émergence et des impacts de la sociologie lavalloise en Acadie d’avant les années 1960.

  • Communication orale
    La Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN) : lieu de dialogue et de mobilisation.
    Martin Pâquet (Université Laval)

    Fondée en 1985 et en exercice depuis 1989, la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d'expression française en Amérique du Nord (CEFAN) a pour mission de susciter des activités de convergence et d’établir des liens d’échanges afin de contribuer au développement du savoir sur les cultures d’expression française en Amérique du Nord. La Chaire promeut l'interdisciplinarité par un décloisonnement des disciplines, la contextualisation et la conceptualisation. Elle cherche ainsi à dégager les significations que portent les communautés nord-américaines d'expression française.

    Sa mission consiste aussi à animer activement l’espace francophone, à susciter une mobilisation de chercheurs.es et à soutenir un mouvement d’appartenance. Elle implique l’établissement de partenariats significatifs avec les diverses institutions actives dans les communautés francophones en Amérique du Nord. Pour bien remplir ce rôle rassembleur, elle collabore étroitement avec tous et toutes qui œuvrent tant en recherche qu’en enseignement ou création, pour assurer la pérennité et la pertinence des francophonies dans notre monde.

    Cette brève communication présentera l’historique de la Chaire, ses interventions présentes et ses défis dans l’avenir.

  • Communication orale
    La sociographie canadienne-française à Recherches sociographiques
    Sylvie Lacombe (Université Laval)

    Cette communication montrera comment l’objet de recherche « Canada français » est progressivement disparu des pages de la revues Recherches sociographiques pour être remplacé par l’objet « Québec », la revue devenant spécialisée en études québécoises. Mais le numéro double vol. LXI, 2-3, 2020 a tenté de renouer avec des auteurs francophones des autres provinces canadiennes.


Dîner

Pause : dîner


Communications orales

La pertinence de l’approche sociographique pour les francophonies contemporaines au Canada

Si les sciences sociales du milieu du XXe siècle cherchaient à comprendre la société pour mieux la transformer, qu’en est-il aujourd’hui des visées théoriques et pratiques ou des postures et des publics des universitaires participant encore de cette approche? Quelle place occupe l’approche sociographique au sein de la recherche actuelle portant sur les francophonies canadiennes contemporaines? L’approche est particulière féconde pour saisir des phénomènes tels que les mouvements migratoires au sein de ces francophonies. L’approche est-elle féconde, quelles en sont les limites ou les angles morts? Le cas de l’Acadie sera étudié sous cette lumière.

Présidence : Dominique Pépin-Filion (Statistique Canada)
Participant·e·s : Yves Frenette (Université de Saint-Boniface), Simon Langlois (Université Laval), Julien Massicotte (Université de Moncton), Joseph Yvon Thériault (UQAM - Université du Québec à Montréal)
  • Communication orale
    La sociologie en quête de savoirs fondés
    Simon Langlois (Université Laval)


    Les enquêtes empiriques séduisent moins et paraissent éloignées de « l’esprit littéraire » (Tocqueville) caractéristique de nombre d’essais qui se présentent sous le parapluie de la sociologie, mais elles ont cependant contribué à constituer celle-ci comme discipline en mesure de produire des savoirs fondés. L’apport de ces enquêtes est de deux ordres : sociographique et explicatif. Elles livrent d’abord des connaissances solides, avérées et vérifiables sur les phénomènes sociaux. Mais la sociographie n’épuise pas l’apport des enquêtes à la discipline sociologique, qui se doit de dépasser la description des phénomènes sociaux. La sociologie doit aussi déterminer le pourquoi des faits de société.

    L’apport des données empiriques sera différent à chacun des trois moments de l’analyse sociologique, telle celle du suicide faite par Durkheim : la mesure d’un phénomène social (le suicide, mais aussi le vote), l’analyse des facteurs influençant le phénomène (le suicide varie avec l’âge, toutes choses égales par ailleurs) et, enfin, l’explication de ce phénomène (il existe plusieurs types de suicide et l’un d’eux relève de l’anomie, à savoir la défection des normes sociales).

    Nous appliquerons cette approche afin de montrer comment le contexte des francophones en situation minoritaire, des Acadiens et des Québécois expliquent les prises de positions différentes sur certains enjeux pourtant communs tels que la laicité, le bilinguisme anglais-français ou encore les lois linguistiques.

  • Communication orale
    Bref survol de l’approche sociographique dans l’étude de la francophonie canadienne (hors Québec, hors Acadie)
    Yves Frenette (Université de Saint-Boniface)

    Depuis la fin du 20e siècle, la problématique migratoire est devenue centrale au sein des francophonies minoritaires. L’immigration internationale représente un enjeu aussi crucial que les transferts linguistiques vers l’anglais pour comprendre la situation actuelle des minorités de langue française. Qu’elle suscite un intérêt accru de la part des chercheurs n’a donc rien d’étonnant. Ces derniers se penchent sur divers aspects de l’expérience des immigrants francophones. Ils ont ainsi produit de nombreux rapports, conférences, articles et quelques livres, de nature le plus souvent empirique.

    En parallèle, ces chercheurs ont commencé à exploiter de vastes bases de données transversales et longitudinales constituées dans les dernières décennies. Ils décortiquent dans la durée et l’espace les migrations des Acadiens, des Canadiens français, des Métis et des immigrants franco-européens. Ils font usage de méthodes distinctes de celles des spécialistes de l’immigration francophone contemporaine, avec qui ils ont peu de contacts, mais avec qui ils partagent une approche qu’on peut qualifier de sociographique.

    Mon intervention concerne ces deux sous-champs des études francophones nord-américaines. Je ferai ressortir leurs divergences et leurs convergences, en insistant sur la pertinence de l’approche sociographique. Dans les deux cas, celle-ci est liée à l’émergencee de nouveaux questionnements.

  • Communication orale
    Présence et défis de l’approche sociographique lavalloise en Acadie. L’exemple de l’État de l’Acadie
    Julien Massicotte (Université de Moncton)

    L’ouvrage collectif L’État de l’Acadie, paru en 2021, fut le fruit de plusieurs années de travail et de réflexion. À la base se trouvait une volonté claire et explicite de la part des directeur.e.s de l’ouvrage, de même que du groupe de travail organisé autour de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML) qui a lancé à l’origine l’idée d’un tel ouvrage, de s’inspirer directement de l’expérience de l’Annuaire du Québec, qui est devenu au fil des ans l’État du Québec, et l’approche sociographique du département de sociologie de l’Université Laval et de sa revue Recherches sociographiques. Les directeur.e.s de L’État de l’Acadie souhaitaient produire un ouvrage accessible, général, et surtout empirique, couvrant une vaste panoplie de sujets touchant les communautés acadiennes de l’Atlantique.

    Nous tenterons de mieux saisir et comprendre la pertinence d’une telle approche - empirique, parfois descriptive - pour les différentes communautés acadiennes, de voir en quoi sa mise en oeuvre historique au Québec durant plusieurs décennies a pu à la fois différer et accompagner des efforts similaires en Acadie. On tentera de réfléchir, dans le cadre de cette présentation, sur les avantages, voir la nécessité d’une telle approche en études acadiennes (ou pour la francophonie tout court), mais également les défis et les limites posées par cette dernière.

  • Communication orale
    De quelques obstacles à une sociologie empirique acadienne
    Joseph Yvon Thériault (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À la différence des grandes synthèses précédentes sur l’Acadie (Les Acadiens des Maritimes 1980, l’Acadie des Maritimes,1993), le récent ouvrage L’État de l’Acadie (2021) a pris une dimension proprement sociographique. Les grandes synthèses sociohistoriques y sont absentes. Que signifie cette absence? On peut y voir là une sorte d’assurance des chercheurs sur la société acadienne qui s’interrogent moins dorénavant sur la précarité de leur existence et qui s’appuient plus sur la véracité des faits. On peut y voir aussi une confirmation de l’éclatement de la société acadienne, l’Acadie en miettes.

    L’absence de frontières à l’Acadie permet-elle une véritable sociographie? En l’absence de frontières institutionnelles, une véritable sociologie acadienne n’est-elle pas condamnée, pour employer l’expression wébérienne, à dévoiler ses « intérêts de connaissance », sa référence? Ou, au contraire, l’Acadie est-elle condamnée à se raconter que par les nombres?

    La communication se propose à partir d’une réflexion sur l’ouvrage l’État de l’Acadie à discuter des conditions d’une sociologie acadienne


Panel / Atelier

E-mobilité : un projet mobilisateur en francophonie pour les universités canadiennes

Depuis le début de la pandémie en 2020, les universités ont dû relever promptement le défi de l’enseignement en ligne généralisé. Ce défi s’est manifesté de diverses façons : la mobilisation des ressources, les réponses aux attentes étudiantes, la complétude de la formation, etc. Ce défi questionne aussi les finalités de la formation au haut savoir, notamment dans les domaines des sciences humaines et sociales, ainsi que ceux des arts et lettres. Il est particulièrement sensible dans le champ des études francophones.

Forte de son expertise en matière d’enseignement en ligne, et plus particulièrement en e-mobilité, l’Université Laval initie actuellement un projet d’e-mobilité en francophonie impliquant les universités canadiennes comme partenaires éventuels. Cette table ronde se penche sur les multiples enjeux et le potentiel de ce projet mobilisateur en matière de formation universitaire.

Participant·e·s : Yan Cimon (Université Laval), Guillaume Pinson (Université Laval), Martin Pâquet (Université Laval)

Communications orales

Mot de clôture