415 - Pratiques d’innovation sociale dans l’espace francophone : organisations et société

Ouverture du colloque

• Communication orale 08 h 35
  Les dilemmes de l’innovateur social : les formes d’agir et les processus d’émergence de l’innovation sociale
  Sharam Alijani (NEOMA Business School)

  Cette communication a pour objet de mettre en lumière les dilemmes auxquels les innovateurs sociaux (acteurs de la société civile, entrepreneurs sociaux, entreprises, pouvoirs publics) sont confrontés. Notre recherche examine les obstacles rencontrés par les innovateurs sociaux dans leur tentative de réconcilier l’efficacité économique et les objectifs sociaux et sociétaux. Notre étude porte plus particulièrement sur les choix des acteurs et des actions collectives face au dysfonctionnement des marchés et des institutions. Pour cela, nous investiguons les dimensions et les trajectoires d’innovation sociale et les modèles économiques de l’innovation sociale, en nous appuyant sur les expériences et les cas en France, au Québec et en Afrique francophone. Les cas présentés permettent de mieux appréhender les défis et les dilemmes rencontrés par les acteurs, les innovateurs et les entrepreneurs qui interagissent et co-évoluent dans des réseaux distincts et interconnectés avec l’objectif d’accroître l’équité, l’efficacité et la justice sociale. Nous tenterons ainsi de restituer le débat sur les sources, les processus et les impacts de l’innovation sociale comme levier de transformation économique, sociétale et environnementale.

Acteurs de l’innovation sociale

• Communication orale 09 h 00
  Soutenir le développement participatif des communautés locales à travers le concept « village communautaire intégré »
  Norbert Patrick Demanou Kana (Organisation de la Société Civile)

  Le Cameroun est engagé dans un processus de décentralisation institutionnalisé en janvier 1996. L’arsenal juridique et réglementaire y consacre la Commune comme Collectivité Territoriale Décentralisée de base, c’est-à-dire la plus petite entité décentralisée. Cette gouvernance locale fait émerger au cœur du processus, de nombreux acteurs dont les associations, considérées historiquement comme premier laboratoire d’innovations sociales.

  L’Association pour la promotion des Initiatives de Développement Économiques Endogènes en Afrique (Association IDÉE-Afrique) a conçu et implémente le concept « village communautaire intégré ». A travers sa mise en œuvre, cette association matérialise une innovation sociale majeure, en rapport avec le mode d’organisation des communautés locales. Cette approche intégrée et endogène d’appui au développement socio-économique des communautés locales est axée autour de la promotion de la gouvernance locale, de la facilitation de l’accès aux services sociaux de base et de la création des emplois/richesses économiques à travers la mise en œuvre de projets intégrés sous forme de package.

  L’innovation sociale réside dans le fait qu’à travers cette approche, les Comités de développement de quartier et village accompagnent les populations dans la détection des besoins nouveaux et la recherche des solutions innovantes. Ils deviennent de fait les structures de pérennisation des projets implémentés dans le cadre de la mise en œuvre du concept VCI.

• Communication orale 09 h 20
  Les coopératives agricoles et la certification cacaoyère en Côte d’Ivoire : entre innovation organisationnelle et logiques identitaires
  Kouadio Baya Bouaki (Université Félix Houphouët-Boigny), Ouattara Sangboliéwa Lanzény Sangboliéwa Lanzény (Université Félix Houphouët Boigny)

  La présente réflexion interroge les rapports des paysans aux processus de certification à partir des concepts de « reconnaissance » et « d’appropriation » développées par Philippe Bernoux. Elle se fonde sur un corpus obtenus à partir d’une trentaine d’entretiens au sein d’une coopérative agricole dans le département d’Adzopé. Elle met notamment en lumière que les paysans ne font pas que subir des directives innovantes uniformément mais les réinterprètent à partir du sens (ancré) qu’ils donnent au travail agricole. Etant impulsées et implémentées au niveau organisationnel de la coopératives, les « bonnes pratiques » en vue de la certification sont appropriées diversement au plan individuel. A partir de là, l’analyse montre que les paysans se répartissent entre des registres identitaires différents (logiques d’intégration, logiques de marché et logiques d’authentification au sens de François Dubet) à partir de leur perception de l’innovation et de leurs aspirations. Finalement, l’article conclut sur le fait que l’introduction de pratiques innovantes peine à gommer les habitus durablement acquis.

• Communication orale 09 h 40
  L’écosystème entrepreneurial marocain en faveur des jeunes : le cas du programme Intilaka
  Mhammed Echkoundi (Rabat)

  La plupart des analyses dédiées à l’entreprenariat se sont focalisées sur le profil de l’entrepreneur ; En effet, la question relative à la gouvernance du système entrepreneurial n’a pas occupé toute la place qu’elle mérite. La croissance démographique que connaissent les pays africains et le nombre important des jeunes dans le total de la population, les mettent devant d’importants défis en lien avec le chômage des jeunes. Au Maroc, ce chômage touche plus de 26% des diplômés.
  Du coup, dans ce contexte du chômage de masse par les diplômés chômeurs, une nouvelle initiative a été lancée récemment visant l’insertion professionnelle des jeunes par le biais de l’entreprenariat. Cette initiative peut être considérée comme une innovation sociale. Il s’agit du programme d’appui et de financement de l’entreprenariat lancé le 17 Février 2020. Il implique un ensemble d’acteurs : les Banques, les Centres régionaux d’investissements, les Chambres d’industries du commerce et des services... L objectif étant d’apporter des solutions non seulement sur le volet financement mais également sur celui de l'accompagnement. De ce point de vue, un ensemble de conventions ont été signées entre les acteurs impliqués afin d’améliorer renforcement la coordination entre les acteurs et l’accompagnement au niveau des régions
  Quel est l’impact de ce nouveau dispositif sur l’entreprenariat des jeunes au Maroc ? Et en quoi le contexte régional peut-il influencer les dynamiques entrepreneuriales ?

• Communication orale 10 h 05
  La promotion des villages via les bénévoles des citoyens Cas des villages de la Kabylie en ALGERIE
  Safia Kadem (Université)

  Toute population cherche à satisfaire ses besoins, à savoir la santé, la sécurité, les études et le travail. Néanmoins, ces dernier cannaises une innovation compte tenu de l’évolution sociétale. En Algérie, l’intervention des autorités pour l’amélioration du bien être des citoyens ce limite à une partie de son territoire ; les villes et précisément les grandes d’entre elles, ce qui a créé un phénomène social, a impact économique, appelé l’exode rural. En fait, les citoyens des villages, les villageois, se trouvent dons l’obligation de quitter les campagnes pour s’installer en ville. Par ailleurs, ce mouvement massif a causé un véritable dommage aux villages, d’où une alternative est mise en place par certains villageois, portant l’idée d’inverser l’équation ; d’encourager l’innovation dans les villages pour attirer les citoyens, autrement dit au lieu d’exporter la population vers les villes il faut importer l’innovation aux villages pour sauvegarder la cible.

  Dans ce contexte, plusieurs citoyens travaillent en bénévoles dans plusieurs villages respectivement ; certains assurent des cotisations fiduciaires et d’autres en natures et compris leurs efforts physiques. Ainsi, les citoyens villageois arrivent à compléter le vide des autorités et créer de la valeur ajoutée à leurs propres villages, tel est le cas de mon propre village TAOURIRT AMOUKRANE, Daïra LARBAA NATH IRATEN, Wilaya de TIZI-OUZOU en ALGERIE.

L’innovation sociale dans les administrations publiques

• Communication orale 09 h 00
  Innovation sociale dans les organisations publiques de l’Afrique subsaharienne: une étude exploratoire
  Martial Tangui Kadji Ngassam (Université de Douala/ essec de Douala), Dieudonné Tiétsé (Groupe PANESS Cameroun)

  Au Cameroun, une grande messe des organisations publiques est organisée chaque année lors des Journées la performance des organisations publiques (JPOP). L’édition 2019 a réuni à Yaoundé plus de 300 participants du 17 décembre au 19 décembre 2019 autour de la thématique de la «culture des résultats et systèmes de gestion performances dans les organisations publiques camerounaises ». Les participants lors des tables rondes et à l’occasion des interviews semi-directifs que nous avons réalisées ont insisté sur l’importance des innovations sociale dans la quête d’efficacité des entreprises publiques. Notre communication présente une synthèse et une analyse critique des différents débats et discussions qui ont eu lieu lors de ces trois jours de rencontres. Nous avons par la suite dans le cadre de notre démarche méthodologique réalisé une discussion des principaux enseignements tirés de ces travaux d’experts d’organisations publiques camerounaises, associée à des entretiens complémentaires à la lumière des principaux travaux théoriques en innovation sociales. Notre travail insiste sur la nécessité pour ce qui est du Cameroun d’arriver à une normalisation des indicateurs de mesure et d’évaluation de l’impact des innovations sociales.

• Communication orale 09 h 20
  L’innovation sociale vue par le Haut conseil du dialogue social du Sénégal
  Ibrahima Mbaye (ASPRH)

  L’Innovation au Sénégal aura été la mise en place d’un cadre idéal sur le Dialogue Social (H.C.D.S).

  Le Haut Conseil du Dialogue Social, est chargé de promouvoir le dialogue social en s'efforçant de créer un cadre national de concertation entre les différents acteurs du monde du travail et de parfaire un climat social favorable à tous les acteurs et unanime à tous les niveaux.

  Ses actions se concrétisent à travers un certain nombre de mécanismes de dialogue autour des problèmes qui ne manquent pas de surgir avec les nombreuses mutations et innovations sociales affectant l’économie et les divers bouleversements sociaux y afférents.

  Les objectifs du H.C.D.S sont ficelés dans un texte de référence qui pose les principes gouverneurs de l'action pour le dialogue social, il s'agit de la charte nationale sur le dialogue social.

  Cette charte a pour objet d'approfondir à tous les niveaux le dialogue social en renforçant le cadre institutionnel dans lequel il se déroule afin de le rendre encore plus efficace par la mise en place des formations sur les négociations collectives, l'économie, la législation sociale et les normes internationales du travail.

  Par dialogue social, il convient de comprendre le processus de concertation entre les acteurs de la vie socio-économique susceptible de garantir aux entreprises un cadre épanouissant.

• Communication orale 09 h 45
  Innovation sociale dans le secteur public et réduction de la pauvreté
  Médard Mengue Bidzo (Université Omar Bongo)

  L’objet de notre étude est d’analyser spécifiquement les effets sur la pauvreté de l’instauration de la journée continue au Gabon, considérée comme une innovation sociale dans le secteur public. Prenant appui sur le modèle de la diffusion des innovations de Rogers (Gray, 1973 ; Leroux et Pupion, 2018), nous procédons à une estimation économétrique de la relation entre les variables quantitatives approximant la productivité des entreprises et/ou les couts de déplacement et la variable qualitative de l’instauration de la journée continue, contrôlée par des variables traditionnelles explicatives de la pauvreté sur les données de l’économie gabonaise dans la période allant de 1990 à 2019. Toute chose qui revient à vérifier l’efficacité d’une telle innovation sociale dans le secteur public au Gabon.

  Il en ressort globalement que si la journée continue contribue à l’amélioration de la productivité des entreprises, son impact sur les couts de déplacement et par conséquent sur la pauvreté apparait négligeable. Les raisons se trouvant probablement dans l’accompagnement insuffisant de cette innovation par les pouvoirs publics.

• Communication orale 10 h 05
  Innovation sociale et politiques publiques : cas du Maroc Un défi renouvelé
  Nora Seddiki-El Houdaigui (Université des Sciences Juridique Economique et Sociale)

  L’innovation sociale s’inscrit au Maroc dans le cadre d’une approche systémique des politiques publiques de développement des territoires. Le développement social est tributaire d’un développement économique impliquant une vision stratégique qui intègre aussi bien la nécessaire attraction des investissements que la protection des personnes. Trois outils et trois acteurs sont au service des populations : la charte de l’investissement- le code du travail -l’INDH, l’Etat- la société civile- le gouvernement local. En cela, il est à considérer que l’innovation sociale existe, démontré par le cas du développement de la région Nord du pays, et le défi consiste à maintenir le cap tout en englobant l’ensemble du territoire national. Au travers de ce cas il sera fait appel à certains aspects des trois dimensions intimement liées, à savoir, les niveaux macro (économique et social), micro (capital humain, marchés du travail, capital naturel, déclencheurs territoriaux) et méso (lois et règlements, accords bilatéraux, diaspora, envois de fonds).

Dépasser les déterminismes pour repenser le lien social

• Communication orale 10 h 45
  Innovation sociale et départementalisation en Guadeloupe dans le cadre de la fonction publique et dans celui de l'industrie sucrière
  Marie Christine Touchelay (IDHES Paris 8)

  Cette contribution aborde le thème de l’innovation sociale à travers une approche historique, fondée sur l’analyse de deux situations.

  La première a trait à la nouvelle grille de la fonction publique nationale qui remplace, en 1946, celle de la fonction publique coloniale, bouleversant les hiérarchies dans les bureaux. En effet, les chefs de service aux longues carrières 'coloniales' se disent rétrogradés et le sont : leurs diplômes et les postes qu'ils ont occupé comme membres du conseil privé des Gouverneurs, par exemple, ne correspondent à aucun poste donnant droit à une ancienneté dans la nouvelle nomenclature. Cette analyse historique se fondera que les dossiers disponibles aux Archives Départementales de la Guadeloupe, pour la période 1950-1958. Par ailleurs,

  La seconde situation d’intérêt concerne les travailleurs de la canne sous la IVème République. L’analyse révèle la présence d’un « paternalisme adapté ». En effet, après 1946, les administrateurs des usines sucrières relèvent le défi de l'innovation sociale, les discours changent mais le cadre n’évolue que très peu, restant celui d'une organisation verticale du pouvoir.

• Communication orale 11 h 15
  Quand l’innovation de procédé en PME se fait innovation sociale : le cas de l’assurance aux Antilles
  Débora Allam Firley (Université Sorbonne Paris Nord - Laboratoire CEPN)

  Dans l’entreprise, l’innovation peut se définir comme une méthode économiquement viable de mieux faire ce qu’elle faisait jusqu’ici (Schumpeter, 1934). Cette lecture englobe ainsi l’ensemble de la chaîne de valeur, des procédé au livrable. Dans les services, nombre de recherches récentes soulignent la diversité des formes d’innovation (Barras, 1986; Evangelista & Savona, 1998; Coombes & Miles, 2000). L’innovation sociale, semble venir en opposition avec la lecture économique classique de l’innovation, en ce sens qu’elle n’a pour pour objectif la performance économique (Cloutier, 2003). Le rôle social et économique de l’assurance lui confère un rôle particulier dans la société (Ewald, 1991; Albert, 1998; Straus, 2013). Ce secteur a néanmoins peu fait l’objet d’études, tant sur l’innovation de service, que sur l’innovation sociale. Pourtant, la double nature de ce secteur en fait un objet qu’il est possible d’observer à travers les deux prismes. Sur quels critères l’innovation de service peut-elle être définie comme sociale ? Basée sur une participation observante, cette recherche souligne la nature sociale d’une innovation de process en assurance, et propose un apport à la fois managérial et théorique. Questionnant la “sociabilité” de l’innovation dans l’assurance, et plus généralement, la manière dont il est possible d’observer les innovations de service sous l’angle social, cette contribution nourrit les récentes recherches sur le sujet.

• Communication orale 11 h 45
  Le Liyannaj comme innovation sociale en Guadeloupe : Comment faire lien en contexte de crise socio-politico-sanitaire ?
  Fabienne Alvarez (Université des Antilles)

  Cet article se propose d’analyser une façon particulière de faire lien en Guadeloupe : Le Liyannaj.

  Fort d’une médiatisation importante lors de la mobilisation sociale de 2009, portée par le Liyannaj Kont Profitasyon, ce concept réapparaît aujourd’hui, dans le contexte de crise politico-économico-sanitaire » liée à l’apparition du COVID-19. A cet effet, un mouvement émergent, le Liyannaj pou Timoun Gwadloup, s’est donné l’ambition de mobiliser la population contre le port du masque pour les enfants. En quoi cette façon de faire lien, de se regrouper autour d’une cause commune, constitue t-elle une forme de mobilisation efficace ? Répond t-elle aux critères des « nouveaux mouvements sociaux » ? Quels sont les difficultés rencontrées en termes de stratégie, d’organisation, de management ? Telles sont les questions que cette communication adressera, à travers une approche auto-ethnographique.

Innovation sociale et territoires

• Communication orale 10 h 45
  Innovation sociale et développement territorial : l’expérience agro-industrielle camerounaise
  Sebastien Magloire Bekono Ohana (Université de Douala)

  Jusqu’aux années 70, l’essentiel des modèles économiques de développement s’alignent sur des courants dits « développementaliste et structuraliste », avec au centre des mécanismes, le rôle central de l’État et de la grande structure industrielle. Plusieurs décennies après, l’on peut se rendre compte que les résultats escomptés sont loin d’être atteints. Face à ce constat d’échec auquel s’ajoute le contexte de crise majeure, de nombreuses recherches s’attèlent à présenter l’innovation sociale comme une « solution nouvelle » (Cloutier, 2003 ; Harrison, Vezina, 2006 ; Richez-Battesti et Vallade, 2009 ; Berger 2013 ; Storper, 2013). Elle s’inscrit dans l’action, le changement durable et s’attèle à développer l’individu, l’entreprise et mieux encore le territoire (Aydalot, 1986, 2006). Notre travail s’intéresse principalement aux rôles des acteurs sociaux, et en particulier à leurs pratiques innovatrices dans les recompositions territoriales en contexte africain. A la suite de Sabel (1996), nous considérons les différents partenariats locaux entre acteurs diversifiés, comme des innovations sociales. L’analyse de type structurale, pour délimiter l’ensemble social observé, suivie d’une analyse factorielle en « correspondances multiples » et une classification ascendante hiérarchique, permettent de mettre en exergue quatre configurations relationnelles à promouvoir et les principales mesures d’appui et d’accompagnement à encourager dans le cas du secteur agro-industriel camerounais.

• Communication orale 11 h 10
  Économies de proximité et développement territorial en Afrique : Une analyse des capacités d’adaptation et d’innovation à partir des ressources et des actifs du territoire
  Jean Claude Yanogo (UQO - Université du Québec en Outaouais)

  Les économies des territoires en Afrique sont beaucoup portées par l’économie informelle qui contribue pour une grande part à l’économie nationale. Ces économies naissent dans les territoires et s’intègrent, construisent leur réseau et réussissent à faire des connexions avec le reste du monde sans pour autant s’exposer à la mondialisation. Ces formes de structures informelles loin d’être noires dans le contexte africain peuvent être perçues comme « une stratégie d’adaptation vis-à-vis de la globalisation et permet aux acteurs des territoires de réorganiser l’économie locale face à la montée des concurrences à l’échelle mondiale » (Pecqueur, 2005, p.298). Dans la plupart des cas, les ressources génériques (matières premières par exemple) sont exploitées à l’état brut (actifs génériques) ne permettent pas aux territoires de se distinguer dans le jeu commercial pour se développer. Comme l’indique Pecqueur (2005) seules les ressources spécifiques du territoire peuvent lui permettre de se distinguer par la création et l’innovation. La révélation des ressources cachées du territoire comme condition de son développement était déjà avancée par Hirschman (Hirschman, 1986, repris dans Pecqueur, 2005; Colletis et Pecqueur, 2005). L’un des défis pour le développement des territoires en Afrique consiste à trouver des solutions pour l’éclosion de « compétences » susceptibles de révéler les ressources cachées des territoires.

• Communication orale 11 h 30
  Innovations territoriales et transformation sociale sur le littoral méditerranéen : actions innovantes et perspectives futures au Maroc
  El Bakkal Abrahal (Institut Supérieur International de Tourisme de Tanger, Maroc)

  Cette communication se propose d’étudier les innovations territoriales et la transformation sociale sur le littoral méditerranéen, en général, et au Maroc en particulier. Elle tente de répondre à une problématique axée sur trois questions principales : Quels types d’innovations territoriales connaissent les principales régions du Maroc ? Qu’en est-il de la transformation sociale et de l’adaptation des projets innovants aux mutations sociales ? Quelles sont les nouvelles stratégies d’innovation sociale sur cette zone méditerranéenne ?

  La méthodologie adoptée est basée sur une approche théorique analytique permettant de passer d’une analyse conceptuelle à l’étude de l’étroite relation entre les innovations territoriales et la transformation sociale. Sur le terrain, nous avons mené une étude qualitative à travers un guide d’entretien ciblant un échantillon de professionnels, d’acteurs publics et de populations locales. Notre étude est complétée par une recherche documentaire.

  Cette recherche nous a permis de soulever un ensemble de résultats et présente des apports empiriques et managériaux. Elle met en relief des défaillances se manifestant par l’inadaptation des projets d’innovation territoriale à la nature de la transformation sociale, l’insuffisance de l’implication des instances étatiques à cet égard, ainsi que les effets desdits dysfonctionnements sur le développement durable. Sur la base des résultats soulevés, ce papier présente des recommandations et suggestions.

• Communication orale 11 h 55
  Le marketing territorial, un outil de développement régional et urbain et un levier de l’innovation sociale : cas des collectivités locales en Algérie
  Tarik Azkak (Université de Bejaia - Algérie)

  La présente communication a pour objectif de comprendre la rôle et l’importance de l’application d’une démarche de marketing territorial pour les collectivités locales en Algérie, qui souhaitant intégrer les questions d’innovation sociale dans leurs politiques de développement, et faire face aux défis sociétaux. A travers un état des lieux, des cas de terrain et des entretiens avec des élus locaux, ce travail de recherche permet de dégager une grille de lecture et un ensemble de bonnes pratiques pour développer des politiques régionales de soutien à l'innovation sociale, et encourager la création d’écosystèmes favorables à l’innovation sociale, en se basant sur une gouvernance élargie et participative et en faisant appel outils modernes du marketing territorial.

  En effet, le besoin d’innover en matière de développement s’avère de plus en plus pressant, et l'innovation sociale et inclusive doit ainsi amener un bénéfice pour une collectivité et répondre aux besoins sociaux. Dans ce sens, le marketing territorial apparaît comme un outil idéal de soutien à l'innovation sociale pour les politiques publiques, puisqu’il permet d’optimiser développement économique, d’innovation, et d’aménagement du territoire, et ainsi renforcer l’attractivité des territoires. Le marketing territorial aide à répondre aux besoins sociaux non ou mal satisfaits, dans le cadre du marché ou de politiques publiques, en mettant en réseau les différents acteurs du territoire.

L’innovation sociale en santé et services sociaux

• Communication orale 10 h 45
  L’innovation en santé est-elle technologique ou sociale? Une réflexion conceptuelle dans le domaine de la santé publique
  Sophie Dupéré (Université Laval), Marie-Pierre Gagnon (Université Laval), Marietou Niang (Université Laval)

  L’innovation en santé est souvent définie comme tout produit, idée, technologie, politique, processus ou pratique implanté dans les soins et services et perçu comme étant nouveau par les individus. En santé publique, l’innovation a été souvent abordée selon une perspective technologique dans laquelle elle est considérée comme étant prédictible et rationnelle, alors que l’innovation est souvent un processus organique et dynamique impliquant des forces rationnelles, institutionnelles et politiques. À partir de ces constats, nous tenterons de répondre à la question suivante : faudrait-il positionner l’innovation en santé dans un paradigme technologique ou social ? En nous basant sur la littérature existante sur le sujet, nous présenterons les principales différences entre l’innovation technologique et l’innovation sociale. Ensuite, en nous référant aux résultats préliminaires de notre recherche doctorale portant sur les innovations en santé maternelle, néonatale et infantile au Mali et au Burkina Faso, nous tenterons de proposer une perspective permettant d’envisager les innovations dans le domaine de la santé comme des innovations sociales. Nous soutiendrons l’idée selon laquelle les recherches devraient mettre davantage l’accent sur les dimensions interactionnelles entre le social et la santé dans une perspective de changement social, en s’intéressant aux interactions et aux synergies entre différents acteurs impliqués dans les processus d’innovation.

• Communication orale 11 h 05
  Stratégie d’amélioration de la couverture vaccinale et la déclaration des naissances d’enfants de 0-23mois par l’utilisation d’un outil communautaire: «Cahier de suivi des enfants»
  Malick Anne (Direction Générale de la Santé Publique du Sénégal), Mamadou COULIBALY (Direction Générale de la Santé Publique du Sénégal), Abdoulaye Diatta (Direction Générale de la Santé Publique du Sénégal), Ibrahima Mamby Keita (Ministère de la Santé et de l'Action Sociale), Samba Ndiaye (Direction Générale de la Santé Publique du Sénégal)

  La stratégie consistait à rendre disponible l’outil communautaire dans tous les villages/quartiers dont la mise à jour est assurée par un Responsable Communautaire de concert avec l’Infirmier-Chef. Celui-ci a en charge le suivi de l’enfant depuis la naissance jusqu’à 23mois. Ainsi une étude transversale rétrospective de type évaluatif et descriptif de l’apport de la stratégie s’est déroulée à Goudomp en 2016. Les données étaient collectées par revue documentaire et exploitation du District Health Information System2. Celui-ci et le logiciel Excel ont aidé dans la saisie, l’analyse et l’interprétation des données avec respect des considérations éthiques.

  L’outil présentait un taux de disponibilité de 83% dont 99,5% étaient à jour. Il a permis d’enrôler 3.949Enfants dont 77% sont à jour (calendrier vaccinal). Parmi ceux-là, 76% était complètement vaccinés. La proportion d’antigènes, suivi par l'outil et ayant atteint 90% de couverture vaccinale, était passée de 56% (2015) à 100% (2016). Par ailleurs, l’outil a permis de référer 1.351Enfants, soit 44% des enfants suivis, vers les Mairies pour déclaration de naissances. Ainsi 56% des Mairies ont déclaré plus de naissances après la mise en œuvre de la stratégie (2016) qu’avant celle-ci (2015).

• Communication orale 11 h 30
  Le Registre Social Unifié : Opportunité pour un développement durable et outil de promotion de la croissance partagée ?
  Tahirou Kalam (Groupe de la Banque Mondiale)

  Les pays du Sahel font face à de nombreux défis socio-économiques et sécuritaires qui ont leur source dans une répartition inégalitaire de la richesse avec plus 50% de sa population exclue des services sociaux de base. La pauvreté reste extrêmement élevée dans les pays du sahel, à 41% en 2015 (en utilisant le seuil de pauvreté international de 1,90 USD par jour en PPA de 2011) et le rythme de réduction de la pauvreté a été lent par rapport à d'autres régions du monde, en particulier l’Asie. Depuis 2005, le Burkina Faso a réalisé la plus forte réduction annuelle de la pauvreté avec 1,4 point de pourcentage, suivi du Niger (1,1 point de pourcentage), de la Mauritanie (0,7 point de pourcentage), du Tchad (0,6 point de pourcentage) et du Mali (0,5 point de pourcentage).

  L’objectif de cette communication est d’établir le lien entre le RSU et les politiques publiques au Mali à l’ère du budget programme. Comment exploiter le registre social unique des ménages pour une amélioration de la programmation budgétaire à travers une répartition équitable des ressources publiques afin de réduire la fracture sociale : seule gage d’une croissance durable, de la promotion de la prospérité partagée et d’une stabilité sociale pour un pays comme le Mali.

• Communication orale 11 h 50
  L’innovation pédagogique et sociale au niveau du service public de l’Enseignement Supérieur au Sénégal à travers la création de l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS) et des ENO
  Alioune Ndiaye (CESAG)

  Confronté à l’arrivée de flux de plus en plus importants de nouveaux bacheliers au niveau de l’Enseignement Supérieur et à l’insuffisance des universités physiques, le Gouvernement du Sénégal a mis en place l’Université Virtuelle du Sénégal (UVS) et des Espaces Numériques Ouverts (ENO) pour assurer une formation en ligne.

Dîner

Innover en temps de COVID-19 : retour d’expériences

Genre et innovation sociale

• Communication orale 14 h 00
  Agroécologie et genre : une perspective innovante de l’émancipation féminine au Sénégal
  Sadio Ba Gning (Université Gaston Berger de Saint-Louis), Marie Thérèse Daba Sene (Université Gaston Berger de Saint-Louis (SENEGAL))

  Les femmes ont longtemps été confrontées à des contraintes d’accès aux ressources tangibles dans l’agriculture conventionnelle disposant de peu de stratégies. L’agroécologie, présentée comme une innovation favoriserait une transformation profonde dans laquelle le travail des femmes pourrait être valorisé pour une meilleure position économique et sociale et une participation aux prises de décision (Charlier et al., 2013 ; Leroy et al., 2016).

  Cependant, si cette nouvelle agriculture peut renforcer « l’autonomie des femmes », elle présente des limites vu le contexte dans lequel ont lieu les pratiques agroécologiques qui demeurent « sexuées » (Rosset et al., 2011 ; Prévost et al., 2014).

  Cette communication inscrit dans l’axe « Innovation et transformation sociale » questionne la capacité de l’agroécologie à favoriser des opportunités d’émancipation féminine. Peut-on voir dans ces activités une opportunité de liberté pour les femmes, ou plutôt sortent-elles d’une contrainte pour entrer dans une autre ou sont-elles dans une dynamique complémentaire ? Répondre à ces questions met à l’épreuve notre hypothèse à savoir que l’agroécologie peut favoriser une renégociation des rôles attribuées aux femmes dans l’espace social.

  Notre analyse porte sur 50 entretiens biographiques de femmes organisées en groupements au Sénégal pour interroger le travail des femmes dans l’agroécologie comme moyen d’émancipation en terminant par une discussion autour de la notion d’« autonomie ».

• Communication orale 14 h 25
  La radio communautaire des femmes, Gindiku FM, une innovation dans la communication sociale et un support pour l’émergence d’un leadership féminin rural au Sénégal
  Fatoumata Sow (USSEIN. Universite du Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niass)

  Cette communication étudie l’expérience de la radio communautaire de femmes, Gindiku FM, mise en place en 2006, au Sénégal, par l’Association rurale de lutte contre le Sida (ARLS), une association de femmes. Installée, à quelques 80 km de Dakar la capitale du Sénégal, Gindiku FM, la voix des femmes rurales fait partie des quatre radios communautaires de femmes du Sénégal et des cinquante qui existent dans les pays d’Afrique au Sud du Sahara. Gindiku FM s’est fixé pour objectifs de créer un espace d’échanges et de concertation pour la promotion du leadership des femmes, de défendre l’équité de genre et promouvoir le développement durable. Gindiku FM est unique en son genre du fait de son approche novatrice des concepts de participation et de mobilisation des communautés. En effet, Gindiku FM a su utiliser l’approche participative propre aux médias communautaires pour mettre en place un large réseau de 60 femmes rurales reporters et de 60 groupes d’écoute d’une vingtaine de membres. Ces deux mécanismes ont aussi pour fonction de donner la parole aux femmes rurales, renforcer leur leadership et développer des activités entrepreneuriales pour leur autonomisation.

• Communication orale 14 h 45
  Comprendre l’influence de la variable genre sur l’adoption des innovations technologiques chez les agriculteurs : une approche par méta-analyse
  Lota Dabio Tamini (Université Laval), Aminata Diagne (Université Laval), Patrick Mindler (Université Laval), François Seck Fall (Université Toulouse 1)

  L’innovation en agriculture est plus que jamais un enjeu majeur au plan mondial, du fait de la dégradation avancée des terres, de leur faible productivité agricole (surtout dans les pays en développement), de l’insécurité alimentaire et des défis multiples que posent les changements climatiques et les exigences actuelles des consommateurs. Pour relever ces nombreux défis de l’agriculture, de nombreuses innovations ont été développées et adoptées en agriculture que ce soit sous la forme de nouveaux procédés de production, de nouveaux matériels agricoles ou de nouveaux produits et services de haute qualité (Comin et Mestieri, 2013). Parmi les multiples facteurs qui expliquent l’adoption des innovations technologiques agricoles, le genre a suscité le plus de controverse dans la littérature académique. Cet article a déterminé les facteurs d’hétérogénéité de ces résultats et évalué en moyenne l’influence du genre sur l’adoption d’une technologie agricole à travers une méta-analyse de régression. Il ressort de cette étude que l’hétérogénéité de l’influence du genre sur l’adoption de technologies agricoles dépend de plusieurs facteurs, comme le type de publication, le type de données, l’année moyenne de collecte des données et l’année de publication, mais aussi le fait d’avoir une femme parmi les auteurs, le contexte d’étude et la méthodologie d’estimation utilisée. En moyenne, le fait d’être une femme diminue la probabilité d’adopter une innovation technologique agricole.

• Communication orale 15 h 05
  Succès de carrière et femmes enseignants-chercheurs dans les universités publiques en côte d’ivoire : quelle pratique innovante de gouvernance ?
  Haoua Badini Kone (Université Félix Houphouët Boigny)

  Le mode de gouvernance des organisations dans le milieu de travail soulève avec acuité la question du succès de carrière des femmes. Cette réalité est relevée par bon nombre d’études sur les inégalités de genre (Kuepié et Robilliard, 2015 ; Comblon et Robilliard, 2015). Or, le succès de carrière des femmes est porteuse d’innovations sociales voire de développement de connaissances et de compétences organisationnelles (Zamora, 2006).

  En côte d’Ivoire, malgré l’existence de dispositifs juridiques, persistent encore dans des organisations, des inégalités dans le succès de carrière. C’est dans cette logique que s’appréhende le parcours de carrière des femmes-chercheurs. De ce qui précède, on pourrait alors s’interroger sur la portée des modes de gouvernance dans le succès de carrière des femmes-chercheurs dans les institutions universitaires publiques.

  L’intérêt porté au succès de carrière des femmes invite à adopter une vision cognitive de la gouvernance qui privilégie les approches sur l’innovation sociale (Charreaux, 2000, Charreaux et Wirtz, 2006 ; Bear, Ramane et Post, 2010, Persais, 2013).

  Dans le cadre de cette recherche, a été adopté le choix combiné des entretiens et de recueil de données secondaires portant sur l’ensemble des cinq universités publiques de Côte d’Ivoire. L’analyse des données a permis de faire ressortir des déficiences au niveau du mode de gouvernance et de parité en matière d’évolution de la carrière des femmes enseignants- chercheurs.

Gestion et évaluation de l’innovation sociale

• Communication orale 14 h 00
  L’évaluation évolutive à l’épreuve de la pratique: comment une stratégie d’évaluation peut-elle soutenir l’innovation sociale?
  Astrid Brousselle (University of Victoria), Lynda Rey (ENAP), Pier-Luc Turcotte (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Au Québec et au Canada, les innovations sociales suscitent un engouement. Ces innovations dépendent de plusieurs acteurs, ayant des besoins évolutifs et des contextes dynamiques. Pour évaluer les innovations sociales, les approches formatives et sommatives ont été utilisées avec un succès limité. L’évaluation évolutive s’est posée comme solution, mais la façon de la mettre en œuvre reste théorique. Afin de connaître empiriquement les défis associés, il importe de mettre en évidence la perspective d’évaluateurs expérimentés avec cette approche. Cette étude visait à synthétiser les écrits théoriques et empiriques liés à l’évaluation évolutive. Une synthèse de 126 documents, publiés en majorité en anglais (n=119) après 2014 (n=82), a été mise à l’épreuve d’une communauté de pratique en évaluation évolutive (n = 7). L’évaluation évolutive est une pratique émergente qui comporte des tensions liées à la gestion de projet et à l’évaluation, à la nécessité de produire des connaissances et de transformer les pratiques et à la difficulté à établir des échéanciers. Pour négocier ces tensions, il est suggéré d’illustrer le cheminement et la théorie du changement, tout en ayant une posture critique pour garder un recul sur le projet. L’évaluateur évolutif est encouragé à s’entourer d’un réseau de praticiens expérimentés. Malgré les défis, les écrits indiquent qu’il vaut mieux travailler avec les partenaires que sans eux. L’évaluation évolutive remplit, du moins en partie, cette promesse.

• Communication orale 14 h 20
  Étude sur la mesure de la performance de l’innovation sociale : une approche par le prisme de la performance
  Jacques Bertrand (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie Marchand (Université du Québec à Trois-Rivières)

  Dans le contexte actuel ou les évènements se succèdent à un rythme accéléré, on dit que l’innovation se présente comme un mode durable de création de valeur (Soken et Barnes, 2014). Mais comme innover n’est jamais garant de succès puisque cela implique beaucoup d’incertitude, cette communication s’intéresse à une problématique qui ne fait toujours pas consensus dans la littérature, soit celle de la mesure de la performance en contexte d’innovation (Bakkali et al., 2014). Cette problématique est aussi perceptible chez plusieurs praticiens qui considèrent souvent les résultats de l’innovation aléatoires et imprédictibles et qu’il est inévitable que des événements imprévus perturbent son déroulement. Or nous croyons qu’au contraire, il est possible de mieux structurer l’innovation avec des processus parallèles comme celui d’un système de mesure de la performance (SMP) adapté à son contexte (Bakkali et al. 2014). La méthodologie consiste en l’étude de cas en profondeur d’un écosystème entrepreneurial innovant. Comme apport scientifique, les résultats de notre étude peuvent contribuer à réduire les divergences entre chercheurs relativement aux critères à retenir sur la conception d’un SMP dédié à l’innovation sociale. D’un point de vue managérial, ils pourront fournir aux divers acteurs de ce champ de pratique particulier, des balises et des réponses pertinentes à la question de la mesure.

• Communication orale 14 h 50
  Caractérisation de l’innovation sociale dans les pays du tiers monde : cas des coopératives d’argane de la région Souss Massa au Sud du Maroc
  Mustapha BENGRICH (Université Ibn Zohr), Noura Karim (Faculté des Sciences Juridiques économiques et Sociales d'Agadir ( FSJES )), Rachid OUMLIL (Université Ibn Zohr)

  L’objectif de cette communication est d’évaluer l’innovativité d’un projet social des coopératives d’Agrane de la région Souss Massa au sud du Maroc. Pour se faire, nous nous sommes référés à une revue de littérature sur les outils de l’innovation sociale pour ensuite développer un dispositif de caractérisation de cette innovation. Par ailleurs, nous avons mené une étude empirique en conduisant un ensemble d’entretiens avec les porteurs/ meneurs de projets et les experts, les consultants, les personnels de l’agence de développement social (ADS) de la région.

• Communication orale 15 h 05
  La gestion de l’innovation : d’une vision restreinte à une approche extensive
  Ramzi Belkacemi (Université Laval)

  Le courant schumpetérien place l’entrepreneur au centre du processus d’initiation et de gestion de l’innovation. Beaucoup d’écrits ont contribué à perpétuer cette idée voulant que l’innovation soit quasi-exclusivement associée à une personne ou bien à un seul département tel que celui de recherche et développement. Cela a notamment alimenté le concept dit de « technology push » visant à innover en créant/anticipant le besoin des consommateurs grâce à la technologie. Cette logique réfère davantage à la notion « d’innovation fermée », soit une innovation prenant forme à l’intérieur même de l’organisation.

  Néanmoins, cette vision plutôt individualiste et réductrice de la gestion de l’innovation a laissé place à une approche plus holistique et collaborative. Cette dernière se traduit, entre autres, par la prise en compte tant des ressources internes que des ressources externes. Cette position a nourri le concept dit de « market pull », dans lequel le point de départ d’une innovation est de répondre à une demande du marché. Ce cas de figure cadre davantage avec la notion « d’innovation ouverte », soit une innovation impliquant des ressources allant au-delà des frontières organisationnelles.

  La présente étude considère simultanément ces deux grandes approches et a ultimement mené à l’émergence d’un cadre conceptuel « macro » du processus de gestion de l’innovation dont autant la communauté scientifique que professionnelle pourraient bénéficier.

Déterminants de l’innovation sociale

• Communication orale 15 h 45
  L’expérimentation sociale comme vecteur de l’efficience économique et organisationnelle des structures à finalité sociale : cas de l’insertion par le travail
  Mariyam Lakhal (CREOP)

  La profusion des structures à finalité sociale s’assortit d’enjeux et de défis qu’il convient aujourd’hui d’adresser. L’étude du processus de l’innovation, concept central dans toute aventure entrepreneuriale, connaît un engouement dans les recherches académiques. La littérature associée à l’innovation sociale permet d’identifier des amalgames liés à cette pratique et nous amène à nous interroger sur les manifestations concrètes de ses particularités dans la réalité. Pour ce faire, nous souhaitons démontrer la contribution de ces pratiques dans la viabilité de l’entreprise sociale au moyen d’une analyse de type business model. L’étude qualitative de deux structures à finalité sociale, sur la base d’entretiens semi-directifs, a permis de produire une version narrative des BM afférents. Les résultats relèvent qu’il n’existe pas de méthode infaillible pour innover dans le contexte de l’entrepreneuriat social. Les entrepreneurs sociaux expérimentent de façon très régulière de nouvelles méthodes d’organisation interne et de nouvelles activités permettant non seulement l’employabilité des travailleurs les plus en difficulté mais également la capture de revenus compensatoires. Outre le constat sur l’actualité du débat établi, la communication propose des pistes permettant d’approfondir l’articulation entre différentes stratégies et pratiques d’expérimentation sociale dans la mise en place d’une architecture financière porteuse de vertus sociales et de performances plurielles.

• Communication orale 16 h 05
  Les successeures et successeurs de la jeune génération comme levier d’innovation sociale dans les entreprises familiales
  Christina Constantinidis (UQAM - Université du Québec à Montréal), Issaka Oumarou Harou (UQAM - Université du Québec à Montréal)

  La succession intergénérationnelle représente à la fois l'un des enjeux majeurs des entreprises familiales et l'un des moments les plus prometteurs en matière de renouvellement stratégique et d'innovation sociale. Notre communication portera sur un projet de recherche visant à soutenir l'innovation sociale au cours de ce processus de succession d'entreprise familiale où nous voyons la prochaine génération comme une opportunité de changement.

  Enracinées dans la tradition et dans une identité et une culture familiale fortes, les entreprises familiales sont également portées par un engagement persistant envers leurs employés considéré comme faisant partie de la famille, et des valeurs sociales et sociétales fortes se traduisant par des pratiques socialement et écologiquement responsables (Lumpkin & Brigham, 2011).

• Communication orale 16 h 25
  Le financement des organismes à but non lucratif francophones du Manitoba et son impact sur leur pérennité
  Jacob Atangana-Abé (Université de Saint-Boniface)

  Les organismes à but non lucratif (OBNL) sont une composante importante de la communauté francophone du Manitoba. Ils constituent l’un des moteurs essentiels de la survie et du dynamisme de cette communauté. D’après Lepage et al. (2012), 30 % des adultes francophones au Manitoba déclarent avoir été membres d’un organisme, d’un réseau ou d’une association, alors que 42 % déclarent faire du bénévolat et 30 % ont fourni du soutien non rémunéré pour les activités de tous les jours à quelqu’un qui n’habitait pas dans leur ménage.

  Ces chiffres en disent long sur la perception qu’ont les francophones du Manitoba du secteur bénévole dans leur communauté. Malheureusement, cette appréciation est compromise d’année en année par le fait que la quasi-totalité de ces organismes passe plus de temps à collecter des fonds qu’à offrir des services. Aussi nous semble-t-il important de comprendre Quel est l’impact du financement sur la pérennité des organismes communautaires francophones de Winnipeg?

  S’appuyant sur une démarche exploratoire, cette recherche a pour objectifs :

  • D’analyser l’étendue des sources et des mécanismes de financement des OBNL francophones de Winnipeg.
  • De décrire les tendances et les pratiques de financement de ces organismes.
  • Et d’identifier les impacts des pratiques de financement sur la capacité de ces organismes à poursuivre leur mission et à demeurer viables.
• Communication orale 16 h 45
  Les problèmes posés par la coordination interprofessionnelle des acteurs intervenant auprès des personnes âgées en perte d’autonomie : Le cas d’une MAIA au sud de la France
  Nawal Karim Ouahri (Université d'Aix Marseille)

  Aujourd’hui, La réorganisation des services pour la prise en charge des personnes âgées fragiles et dépendantes vivant au domicile, est donc un véritable enjeu pour la plupart des pays de l’OCDE ayant à la fois des intérêts sanitaires et financiers. En France, les pouvoirs publics se sont saisis de ces questions depuis déjà plusieurs dizaines d’années. A cet effet, ils ont crée divers dispositifs ayant des missions de coordination au sein d’établissements et services sanitaires et médico-sociaux. Cependant, certains dysfonctionnements restent patents aujourd’hui et sont bien identifiés dans les différents bilans de ces politiques, notamment le problème de la continuité du parcours des personnes entre les différents types d’établissements et de services, nécessaire à une prise en charge de qualité sur le plan de la santé et de l’autonomie et des questions de coordination qui y sont associées.

  Ainsi, notre travail de recherche s’articule autour de la problématique suivante : Dans quelle mesure la méthode MAIA permet-elle d’améliorer la coordination des acteurs intervenants auprès des personnes âgées en perte d’autonomie ?

Innovation sociale et productivité du capital humain

• Communication orale 15 h 45
  Perceptions et utilisation du télétravail en Belgique : Réflexions sur une pratique améliorée
  Claire Dupont (Université de Mons (Belgique)), Romina Giuliano (Université de Mons), Cécile Godfroid (Université de Mons)

  Notre recherche s’intéresse aux perceptions du télétravail par les hommes et les femmes. Tremblay (2003) a montré que même si cette méthode de travail peut favoriser l’égalité des chances entre les deux sexes, on observe une ségrégation en termes de sexe semblable à celle du marché du travail traditionnel. De plus, le télétravail serait source de nombreux inconvénients pour les femmes en freinant leur progression de carrière (Bloom et al., 2013), en augmentant leur sentiment d’isolement et en les détachant d’une représentation syndicale (Wilson et Greenhill, 2004). Les télétravailleuses accepteraient des normes de productivité de 10 à 20% supérieures à celles du bureau de peur que leur travail soit remis en question (Tremblay,2001). Ceci tend à renforcer les difficultés qu’éprouvent les femmes à concilier vies privée et professionnelle.
  Les résultats des différentes études sur le télétravail tenant compte de la différenciation de sexe ne sont pas unanimes. De plus, peu d’études récentes ont été menées sur le sujet alors même que le télétravail est mis en avant par les entreprises comme facteur d’attractivité dans la guerre pour les talents. Notre étude apporte donc une contribution importante à la littérature sur le télétravail. Si les concepts de nouveauté et d’amélioration peuvent notamment être associés à l’innovation sociale, notre étude entend aussi initier une réflexion sur la manière de remédier aux inconvénients que les femmes percevraient à la pratique du télétravail

• Communication orale 16 h 15
  L’outsourcing au chevet des PME de l’intérim dans l’espace UEMOA : Comment les pratiques externalisées structurent-elles les relations inter-organisationnelles ?
  Hermann Wenceslas Dagou (Université Félix Houphouët-Boigny), Mouhameth Diémé (Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal), Demba Kane (Université Gaston Berger de Saint-Louis)

  Avec l’intensification de la concurrence, les services intérimaires offerts aux entreprises se sont accrus, rendant les agences d’intérim comme des acteurs spécifiques de l’intermédiation incontournables sur le marché du travail (Guégnard et al. 2008). Ainsi, on assiste actuellement à une floraison d’intérims ou de cabinets de recrutement avec des missions généralistes aux bénéfices des entreprises, qui prennent en compte tous les domaines de la Gestion des Ressources Humaines (GRH). L’étude est menée dans le champ des PME de l’intérim et dans l’espace UEMOA où la prestation de services externalisés est le propre des PME qui représentent la majorité des entreprises des pays membres.

  L’externalisation qui est le faire faire en l'absence de savoir-faire (Boeri, 1998) amène à mobiliser la théorie des coûts de transaction dans ce travail pour mieux comprendre les comportements inter-organisationnels et transactionnels dans le cadre de l’outsourcing. D’autant plus que le cœur des compétences traduit une spécificité comme facteur central de cette théorie qui est étendue par l’inclusion de futures négociations (Proff, 2015) sur les prestations de services.

  Empiriquement, cette étude repose sur une méthodologie qualitative en explorant le phénomène selon l’approche des cas dans deux pays de l’UEMOA à savoir, le Sénégal et la Côte-d’Ivoire.

• Communication orale 16 h 45
  L’innovation sociale dans les organisations non gouvernementales internationales : Cas Alight, Kuja Kuja
  Ibrahima Bokoum (UQO - Université du Québec en Outaouais), Nabil Messabia (Université du Québec en Outaouais)

  Les ONGIs peuvent-elles s’adapter aux exigences du 21ème siècle caractérisé par l’économie numérique, plus efficiente, résiliente et flexible, dans un environnement compétitif pour accéder à des ressources publiques limitées ?

  Face à cette situation, elles cherchent de nouvelles approches de gouvernance et de gestion. A titre d’exemple, Alight se distingue par une vision révolutionnaire en considérant les réfugiés comme la partie prenante la plus prééminente. En déplaçant le focus de la gouvernance des bailleurs de fonds vers les bénéficiaires, on peut s’interroger comment Alight pourrait assurer sa survie.

  Nous avons choisi Alight comme unité de recherche pour démystifier les enjeux de gouvernance et de financement associés au changement de focus.

Lancement d’un ouvrage

• Communication orale 17 h 30
  Gouvernance et Innovation
  Raef Gouiaa (UQO - Université du Québec en Outaouais), Félix Zogning (Université du Québec en Outaouais)

  Cet ouvrage traite des récents développements et des sujets émergents en matière de gouvernance et d’innovation. La gouvernance, comme thématique transversale, est abordée dans tous ses aspects : gouvernance d’entreprise, gouvernance économique, gouvernance publique, en lien avec la création de valeur et la gestion de la performance, gestion des risques d’entreprise. L’innovation est abordée sous différents angles : les nouvelles perspectives de gouvernance de l’innovation, la gouvernance des technologies de l’information (TI) et des données numériques (big data), l’intelligence des affaires (IA), l’alignement stratégique des TI, les risques liés à l’innovation et aux technologies numériques, l’attribution du pouvoir décisionnel en matière d’innovation, gouvernance dans l’adoption et l’implantation de l’innovation, le monitorage du changement induit par l’innovation, la prise en considération des attentes des parties prenantes à l’égard de l’innovation.

Innovations sociales et RSE

• Communication orale 08 h 30
  Innovation sociale et responsable, une étude de cas : Le dialogue RSE interentreprises dans l’Hérault
  Anne-Valérie Crespo-Febvay (Université de Montpellier)

  Notre propos vise à comprendre mieux ces écosystèmes interentreprises d’innovation sociale. Nous nous proposons d’approfondir les conditions et caractéristiques des dialogues RSE interentreprises au sein de ces collectifs en territoire. Pour cela, nous mobilisons la notion de compromis de l’école des grandeurs (Boltanski, Thévenot, 1991) pour enrichir la définition du dialogue de coresponsabilité issue des notions de dialogues partenariaux et territoriaux (Condomines et al., 2015, Crespo et Loubès, 2019).

  Nous avons interrogé 30 professionnels qui incarnent leurs entreprises, de toutes tailles et de tous secteurs d’activité, dans ces collectifs dans le département de l’Hérault, en France. Nous avons analysé, via N’Vivo, les modalités des dialogues qui animent ces collectifs et sous-tendent ces actions d’innovations sociales, au sens d’une réponse efficiente à un besoin social et de relations nouvelles. Il apparaît alors que cette voie collaborative et entrepreneuriale présente, sous certaines conditions, les caractéristiques d’une innovation responsable au sens d’Ingham (2011) avec un réel potentiel de transformation soutenable vers une société plus durable et plus juste.
  Cette recherche soutient l’intérêt de l’implication des salariés dans les réseaux RSE interentreprises territoriaux ainsi que la pratique du dialogue de coresponsabilité au sein de ces collectifs comme levier d’innovation sociale et responsable pour le Bien Commun.

• Communication orale 09 h 00
  Comportements stratégiques orientés RSE comme mode de management en Afrique : une analyse contextualiste dans les entreprises d’exploitations forestières au Cameroun
  Isaac Bernard Ndoumbe Berock (BETA Université de Strasbourg et ESSSEC Université de Douala)

  Depuis près de trois décennies, la RSE s’érige en un véritable instrument au cœur de la performance durable et source d’avantage concurrentiel des entreprises (Porter et Kramer, 2006) y compris dans les pays en développement. En effet, face à la mondialisation marquée par le développement des coopérations internationales, la RSE fait aujourd’hui consensus comme outil stratégique innovant dans les pratiques managériales déployées par les entreprises. A cet effet, les entreprises multiplient des comportements innovants visant à soigner leur image et à répondre aux multiples pressions de leurs stakeholders. Si des recherches foisonnantes se sont attelées à étudier les comportements stratégiques mis en œuvre au sein des entreprises en contexte pays développés, force est de constater que très peu de travaux s’y sont préoccupés dans les pays en développement. Prenant appui sur la perspective culturaliste (Jonhson,1992), interculturelle du management des organisations africaines (Tidjani et al., 2010) et à l’approche contextualiste de Pittigrew (1990), l’analyse des données collectées auprès de six entreprises de l’industrie forestière au Cameroun, révèle l’existence d’un comportement stratégique orienté RSE volontaire de type précurseur à la limite réaliste de type pragmatique des entreprises des multinationales, contrairement aux entreprises locales en majorité de PME qui adoptent un comportement stratégique orienté RSE contraint de type suiveur.

• Communication orale 09 h 30
  L’appropriation des mécanismes de la responsabilité sociale et de l’innovation sociale dans les entreprises publiques et semi publiques Marocaines
  Leila El Gnaoui (Université Hassan II Casablanca, Maroc)

  Dans la quête d’un modèle de développement durable, nous ne pouvons plus penser l’économie sans tenir compte des impacts environnementaux, sociaux et des pratiques économiques ; D’où la nécessité pour les entreprises d’adopter une attitude plus responsable face à ces différents enjeux. La responsabilité sociale des entreprises est un moyen pour contribuer au développement durable, elle doit être placée au cœur des stratégies de ces dernières afin de stimuler l’innovation sociale qui compte parmi les principaux moteurs de la croissance durable et intelligente. Le Maroc, sujet de notre étude, se trouve aujourd’hui devant le défi majeur de construire les fondements d’un nouveau modèle de développement. Toutefois, son économie reste fortement dépendante des décisions et des choix de l’Etat. Dans une perspective de la promotion de l’innovation sociale, l’entreprise publique ou semi-publique a donc clairement un rôle à jouer.

  Ce travail exploratoire repose sur des observations de terrain, notamment une enquête sur l’appropriation des mécanismes de la RSE et de l’innovation sociale par les entreprises publiques et semi-publiques. Il s’agit donc de répondre aux deux questions suivantes :

  • Comment les entreprises publiques et semi publiques ont – elles réagi pour intégrer les mesures de la RSE ?
  • Quels sont les moyens d’accompagnement mis à la disposition de ces entreprises pour mette la RSE au service de l’innovation sociale ?
• Communication orale 10 h 00
  Effet de l’innovation sociale sur la vente des boissons alcoolisées en République du Congo
  Emérence Oniangue Kouta (Université Marien Ngouabi de Brazzaville)

  L’objectif poursuivi par cette communication est d’analyser l’effet de l’innovation sociale sur la vente des boissons alcoolisées en République du Congo. Il est soutenu dans ce travail que l’innovation sociale, en favorisant l’augmentation des ventes, a un effet positif sur le chiffre d’affaires des TPE et PME.

  Pour répondre à notre question de recherche, l’approche méthodologique prend appui sur le recensement des très petites, petites, moyennes entreprises et des artisans, réalisés par l’Institut National de la Statistique (INS) en 2017. Ce recensement a permis de dénombrer 11105 unités sur l’ensemble du territoire national dont 7739 très petites et petites entreprises. Dans le cadre de notre recherche, nous utilisons le sous-échantillon des activités en lien avec la vente des boissons alcoolisées. Ce sous-échantillon est composé de 67 très petites et petites entreprises. Les variables retenues sont : le profil du promoteur ; le profil de l’unité de production et le financement et l’appui. Pour atteindre notre objectif, nous allons recourir à une analyse statistique et économétrique.

Innovations sociales et systèmes financiers

• Communication orale 08 h 30
  Validation d’un modèle d’intention d’utilisation du paiement mobile
  Affia Angeline Ahognisso (Université Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan), Sanogo Kanigué (Université Alassane Ouattara), Dao Zié (Université Alassane Ouattara)

  Le changement dans le monde de la télécommunication entraine des modifications dans les habitudes des usagers. C’est dans cette perspective de mobilité que les intermédiaires financiers ont essayé d’instaurer de nouveaux types de paiement se conformant de plus près aux envies et besoins des utilisateurs. Le téléphone mobile étant devenu un outil incontournable dans le quotidien de chacun semble être un moyen efficace pour allier mobilité et paiement. Ainsi, les recherches se sont accentuées sur la quête de la forme adéquate de cette récente forme de paiement qu’est le paiement mobile. Plusieurs modèles d’adoption ont été proposés et la plupart d’entre eux reposent sur l’utilisation du téléphone mobile. L’objectif de cet article est de concevoir un modèle d’intention d’utiliser le paiement mobile et pour se faire, un modèle a été testé sous AMOS. Ce modèle intègre trois facteurs explicatifs: la confiance, la sécurité perçue et la facilité d’utilisation. Les résultats mettent en exergue que la confiance et la facilité d’utilisation influencent positivement l’intention d’utilisation du paiement mobile contrairement à la sécurité perçue.

• Communication orale 09 h 00
  Approche de la destruction créatrice dans les systèmes financiers numériques : cas du secteur tertiaire au sein de l’UEMOA
  Jonas Bertin Malou (Université Amadou Mahtar Mbow de Dakar), Babacar Ndiaye (Université Amadou Mahtar Mbow de Dakar)

  Ce papier se propose d’analyser l’impact des systèmes financiers numériques sur la destruction versus création de l’emploi dans le secteur des services au sein de l’Union Economique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Les nouvelles technologies agissent sur le rythme de la croissance, puis déforment les structures de marché (Gilles, 2009). La vision de Schumpeter sur la destruction créatrice a largement permis de comprendre la désorganisation des anciennes activités en une nouvelle forme d’organisation pour une meilleure articulation du travail. Le recours au numérique ouvre ainsi la voie à de nouvelles organisations du travail en laissant plus d’autonomie aux collaborateurs avec une organisation plus souples, horizontales et collaboratives (Bourdu et al., 2016).
  Cette recherche met en évidence le phénomène de destruction créatrice par le biais des huit pays de l’UEMOA et s’étend sur la période allant de 2005 à 2016. En utilisant la base de données de la Banque Mondiale (2018), nous montrons, à l’aide d’un modèle à effets fixes et à effets aléatoires, qu’il existe un phénomène de destruction des emplois à hauteur de 31,33 % avec l’adoption du numérique. Toutefois, ce phénomène est conjointement compensé par la création de nouvelles activités économiques et donc de nouveaux types d’emplois à hauteur de 22,38 %.

• Communication orale 09 h 30
  Confiance en ligne des micro-investisseurs et innovation financière des TPE/PME en côte d’ivoire : Une étude exploratoire du crowdfunding
  Gningninri Augustin Kone (UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA /COTE D'IVOIRE)

  Ce papier vise à identifier les dimensions de la confiance en ligne des micro-investisseurs susceptibles d’influencer l’innovation financière des TPE/PME en Côte d’Ivoire à travers le crowdfunding. Ainsi, découlant de la littérature sur la confiance en ligne et le financement alternatif, un modèle conceptuel à été élaboré. Ensuite ce modèle a été confronté au terrain de recherche à travers 25 entretiens individuels semi-directifs réalisés auprès des souscripteurs potentiels dans les villes d’Abidjan et de Bouaké. Les résultats issus de l’analyse de contenu thématique (verbatim et l’occurrence des mots) montrent que la crédibilité, l’intégrité et la bienveillance de la plateforme de crowdfunding sont les dimensions de la confiance en ligne des micro-investisseurs susceptibles d’influencer le financement des TPE/PME en Côte d’Ivoire.

• Communication orale 10 h 00
  Tontine immobilière, une alternative pour l’acquisition d’un logement social : essai de construction d’un modèle conceptuel explicatif
  Bahi Louis Marius Koba (Université Alassane OUATTARA)

  Doublement exclus des systèmes de prêts bancaires classiques, les acteurs de l’économie populaire solidaire tentent de réinventer des modèles alternatives pour se repositionner dans le tissu économique et améliorer leurs conditions de vie généralement précaires.

  L’objectif de ce papier vise à construire un modèle conceptuel explicatif d’acquisition de logement à travers les actions des acteurs du secteur informel des pays du Sud via la confiance et apprécier par une autorité de régulation communautaire. Nous procèderons, par une étude qualificative, à travers une étude de cas multiples de tontines africaines, suivie d’une approche Delphi.

Ecosystème entrepreneurial, vecteur d’innovation sociale

• Communication orale 09 h 00
  Le réseau, le réseau, un facteur-clé de l’écosystème entrepreneurial : Cas du commerce de proximité en Guadeloupe?
  Kina Chenard (Université des Antilles), Katie Lanneau (Université des Antilles), Jessy Troudart (IAE La Rochelle)

  Dans le contexte économique turbulent de la mondialisation, l’objectif de cet article est de montrer que les très petites entreprises indépendantes du commerce alimentaire sur un territoire tel que la Guadeloupe, sources d’emploi et de cohésion sociale, peuvent améliorer leur performance si elles coopèrent et massifient leur volume d’approvisionnement dans une supply chain intégrée. Mais cette coopération peut être limitée par la rationalité des dirigeants, d’où l’intérêt d’un écosystème entrepreneurial incitatif. In fine, cette contribution suggère des pistes d’action et d’innovations sociales pour les acteurs publics qui cherchent à pérenniser le commerce de proximité et la performance des très petites entreprises sur leur territoire.

  La question de recherche posée vise à déterminer si la mise en place des entreprises indépendantes de la distribution alimentaire guadeloupéennes en réseau représente une innovation sociale (1), d’une part, et si elle peut contribuer à l’amélioration de leurs performances, d’autre part (2).

  La recherche démontre que l’organisation en réseau des très petites entreprises améliore performance si elles coopèrent en massifiant et en regroupant leurs volumes d’approvisionnement dans une supply-chain intégrée. Plus les entreprises coopèrent, se regroupent et massifient leur volume d’approvisionnement, mieux elles peuvent structurer supply-chain et réduire le risque de défaillance.

• Communication orale 09 h 30
  L’opposant, nouvel acteur dans l’écosystème de l’innovation
  François GRIMA (Université Paris-Est), Sébastien Knockaert (Université Paris Est Créteil)

  Innovation et théorie des rôles se sont nourris l’une de l’autres au cours de ces dernières décennies. Si Schumpeter semble avoir mis en lumière celui qui ne sera dénommé bien plus tard Champion, ce dernier ne sera pas resté seul dans le processus d’implémentation d’une innovation. L’objet de cette communication est de mettre en lumière un nouveau rôle dans au sein de l’écosystème des rôles de l’innovation à savoir : l’opposant. Les contours de ce nouveau rôle s’inscrivent dans le cadre de la mise en place d’un projet de changement de système d’informations au sein de PME. Il s’agit plus particulièrement de s’attacher à une phase précise du processus d’innovation à savoir : la phase projet. L’analyse de cette étape fondamentale a été rendue possible par des études de cas et une observation participante. Il en ressort trois contributions : une esquisse de profil d’opposant, des natures d’oppositions différentes ainsi qu’une opposition endossée par des acteurs que nous ne soupçonnions pas.

• Communication orale 10 h 00
  COVID et manipulation : Quand la science citoyenne prend position
  Pamela Obertan (Université des Antilles)

  La crise engendrée par l'épidémie de covid 19 a fait une place particulière aux scientifiques . En France par exemple, le gouvernement Macron a instauré un conseil scientifique chargé de lui donner des avis sur cette épidémie. Face à ces avis scientifiques qui ont permis de justifier une restriction considérable des libertés de nombreux scientifiques se sont élevés contre ce type de science dominée par le pouvoir. Cette tendance se retrouve en Guadeloupe ou des chercheurs de de toute discipline mais aussi des citoyens engagés ont décidé d'allier leur connaissances et leurs compétences pour former un conseil scientifique citoyen et pluridisciplinaire. L'objectif étant d'apporter un éclairage alternatif et adapté à la Guadeloupe. En effet cette petite île des Caraïbes région et département français s'est vu appliquer une série de mesures parfois inadaptées à ce territoire. Celles-ci ont entre autres contribué à détruire son faible tissu économique , précipitant de nombreuses personnes au chômage et dans une pauvreté extrême. La science prend donc position pour proposer une autre lecture de cette pandémie mais surtout d'autres mesures.

Innovations sociales et inclusion financière

• Communication orale 10 h 45
  Mobile Money, inclusion financière et création de richesse dans les pays en développement
  Professeur Dontsi (Université de Douala)

  Jusqu’à une date récente, le problème de transfert des fonds à l’intérieur des pays en développement se posait avec acuité à cause du mauvais état des routes. Or, il s’agit d’un phénomène qui touche toutes les couches sociales puisque les ouvriers travaillant en ville transfèrent les fonds à leurs parents restés au village pour leurs besoins de même que ces derniers le font au profit de leurs enfants pour leur scolarité en ville.

  Les transferts d’argent via le Mobile Money a été une véritable innovation sociale dont les principaux acteurs sont : les institutions bancaires, les sociétés de téléphonie mobile et les populations dont la seule contrainte est d’avoir un téléphone portable. De nos jours, les ménages exclus du système bancaire formel accèdent facilement et à moindre coût aux services financiers tels que le transfert d’argent, les paiements électroniques et l’épargne.

  L’objectif de cet article est d’évaluer l’impact du Mobile Money sur l’inclusion financière et le PIB des pays en développement, d’où la question de recherche : Quel est l’apport du Mobile Money sur l’inclusion financière et la création de richesse dans les pays en développement?

  Une revue de la littérature s’appuiera sur les travaux récents (Forson [2016], BEI [2017]). Quant à la deuxième partie, elle fera une analyse empirique de la contribution de Mobile Money sur l’inclusion financière et la création de richesse. Des recommandations de politique économique permettront de clore l’analyse.

• Communication orale 11 h 10
  Innovation sociale et inclusion financière en Afrique : Le mobile banking comme outil d’inclusion sociale dans le secteur informel camerounais
  Tobie Nicaise Ongono Amogo (Université de Dschang)

  Les restructurations bancaires de la décennie 1990 en Afrique ont eu comme conséquence une forte exclusion bancaire. Celle-ci a découlé de la rigidité des conditions d’accès aux banques. Avec le développement fulgurant du mobile banking depuis le début des années 2000 au Cameroun, les personnes exclues du système bancaire classique en l’occurrence le secteur informel, ont tendance à s’orienter vers cet outil au regard de ses facilités d’accès et d’usage. N’excluant aucun secteur d’activité, il est devenu incontournable dans les transactions quotidiennes. La vocation de la présente communication est de contribuer à une meilleure intelligence du mobile banking comme outil d’inclusion sociale. L’aire d’expérimentation est le Cameroun. L’échantillon de notre étude porte sur cinquante (50) acteurs du secteur informel notamment : les coiffeur(e)s ; les vendeur(e)s à l’étalage ; les braiseuses de poison ; les laveurs de véhicules ; les petits éleveurs et agriculteurs. Notre matériel empirique se fonde sur la réalisation des entretiens semi-directifs avec les acteurs évoqués supra. Les résultats de notre investigation donnent à voir que le mobile banking est utilisé par tous les acteurs du secteur informel que nous avons enquêté. Il semble à se positionner comme un outil de cohésion sociale à travers la diversité des services qu’il offre. Ils posent une réflexion sur le modèle de gouvernance des systèmes d’informations apte à sécuriser toutes les transactions.

• Communication orale 11 h 30
  Innovations technologiques et accès aux services financiers des Institutions de Microfinance au Cameroun : Cas du Mobile Money
  Emmanuel Aimé Ii Ekonne (Université de Douala)

  Selon la Banque mondiale (2018), l’accès aux services financiers peut contribuer à stimuler le développement dans une économie. Toutefois, une partie de la population mondiale constituée en majeur partie de pauvres ne disposent pas de services financiers remplissant les fonctions, tels que des comptes bancaires et des paiements numériques. Ils dépendent de l’argent en espèces, ce qui peut être à la fois dangereux et difficile à gérer. D’après la base de données Global Index, entre 2014 et 2017, 515 millions d’adultes ont pu ouvrir un compte, et 1,2 milliard l’ont fait depuis 2011. Cependant, on observe tout de même de la part des décideurs et des institutions, la volonté d’instituer une véritable inclusion financière à travers le développement du mobile banking (Bidiasse et Mvogo, 2019). En effet, l’usage de la téléphonie mobile pour accéder à des services financiers est en train de révolutionner la façon dont les fournisseurs de produits financiers satisfont la demande en produits et en services de leurs clients.

  A travers une enquête auprès de 560 utilisateurs du mobile money des opérateurs de téléphonie mobile MTN et ORANGE Cameroun, nous montrons qu’à travers sa facilité d’accès, son adaptabilité et sa diffusion assez facile, les IMF ont intérêt à l’intégrer davantage dans le cadre leurs activités pour conserver une partie de leur clientèle.

• Communication orale 11 h 55
  Facteurs de causalités de l’inclusion financière des IMF dans la Zone UEMOA
  Ndiouma Ndour (Université Assane Seck de Ziguinchor)

  On qualifie les IMF de pratiques d’innovation managériale dans la mesure où elles entrainent une inclusion financière dans une approche sociale et solidaire. Cette solidarité se justifie dans la méthodologie d’octroi de crédits et d’amélioration des performances de remboursement sous l’utilisation du cautionnement solidaire.

  Une analyse de de panel dans les Institution de microfinance de l’UEMOA, permettra de classifier les variables d’inclusion financière et solidaire dans les pratiques d’innovation managériale des IMF, mais aussi de spécifier les influences relatives entre ces variables.

L’innovation sociale au sein des PME

• Communication orale 10 h 45
  Innovations sociales, durée de vie des très petites et petites entreprises et pérennité des emplois en République du Congo
  Mathias Marie Adrien Ndinga (Université Marien Ngouabi de Brazzaville)

  Les TPE et PME jouent un rôle de premier plan dans l’économie. A cet égard, le Conseil international pour la petite entreprise estime que ces entités représentent plus de 90 % de toutes les entreprises. Elles sont responsables, en moyenne, de 60 à 70 % de l'emploi total et de 50 % du produit intérieur brut (PIB). En dépit de ces performances, ces unités de production ont une faible espérance de vie ; ce qui a des répercussions sur la pérennité des emplois qu’elles créent. Or, ces dernières sont essentielles à la réalisation des objectifs du développement durable.
  L’une des solutions au problème de survie et de création d’emplois permanent est l’innovation sociale qui renvoi, selon Mulgan (2006), aux activités et services innovants permettant de satisfaire les besoins sociaux. Cette perception permet, selon Bund et al. (2013), de retenir qu’une innovation est dite sociale, lorsqu’elle : (i) satisfait les besoins sociaux en terme d’emploi, de santé, d’éducation, … ; (ii) comporte des éléments nouveaux (ou du moins être nouvelles dans leur contexte) ; (iii) effectivement mise en œuvre (elle est loin d’être une simple idée) et (iv) fonctionnent bien (elle est plus efficace que les solutions traditionnelles). Dans cet optique, l’analyse de la relation entre l’innovation sociale, la durée de vie des très petites, petites et moyennes entreprises et les emplois permanents devient une nécessité dans les pays en développement.

• Communication orale 11 h 10
  Les micro, très petites et petites entreprises africaines sont-elles mal comprises ? Quelle relation entre l’organisation du travail, le développement des capacités et l’innovation
  Serge Francis Simen Nana (Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) de l'Université Cheikh Anta DIOP de DAkar)

  Les études traditionnelles sur l’innovation considèrent les processus d’innovation comme étant nécessairement entraînés par les dépenses de R&D. Ce biais dans la littérature a conduit à penser que les très petites entreprises (TPE), évoluant essentiellement dans l’informel et qui constituent la majorité des entreprises africaines, ne sont pas innovantes.

  Cherchant à montrer que les TPE sont innovantes, nous partons du constat suivant lequel l’organisation de l'activité professionnelle est étroitement liée à l'apprentissage, au développement des capacités et, en fin de compte, à l'innovation.

  S’appuyant sur une démarche qualitative basée sur des entretiens semi-directifs, organisé dans des TPE situées dans quatre pays (Sénégal, Mali, Bénin et Côte d’Ivoire), nos résultats démontrent que les TPE innovante ont su développer l’adaptabilité des employés et leur capacité à apprendre sur le tas à s’adapter et à utiliser leurs propres idées pour résoudre les problèmes auxquels elles sont confrontés dans des situations de travail.

• Communication orale 11 h 35
  L’innovation sociale et le financement des Très petites entreprises et des petites et moyennes entreprises (PME) au Congo Brazzaville
  Felicien Moussavou (Université Marien NGOUABI- CONGO)

  L’objectif de la présente est d'examiner la capacité des TPE et des PME à s’élire à un financement suite à une innovation sociale.
  Cependant, ce papier que nous proposons est novateur dans la mise en relation des financements des TPE et des PME par le biais de l’innovation sociale, notre question de recherche sur cette étude est la suivante : « Quel est l’effet de l’innovation sociale sur le financement des TPE et PME au Congo Brazzaville? »
  A cette question centrale nous avons un objectif central qui est celui d’analyser les effets de l’innovation sociale sur le financement des TPE et PME du Congo - Brazzaville.
  Pour répondre à cette question de recherche, l’approche méthodologique prend appui sur le recensement des TPE, des PME et de l’artisanat, réalisé par l’Institut National de la Statistique (INS) en 2017. Ce recensement a permis de dénombrer 11805 unités économiques sur l’ensemble du territoire national. Dans le cadre de notre recherche, nous utilisons le sous-échantillon des activités en lien avec les coopératives. Ce sous-échantillon est composé de 1280 TPE et PME dont 851 Institutions 391 ont un financement informel (Tontine) et 38 autres très TPE.
  Grâce à une analyse de classification hiérarchique ascendante, les entreprises sont réparties en trois catégories (niveau élevé, moyen et faible de l’innovation sociale).

• Communication orale 12 h 00
  Innovation sociale et performance des PME en République du Congo
  Igor Dieu-Merci Bambi Nganamh (UdeS - Université de Sherbrooke)

  Alors que bon nombre de travaux à travers le monde affirment, que l’innovation sociale est une importante source de croissance des PME, il n y n’a pas assez de publications sur les pratiques d’innovation au sein des PME et leurs déterminants en Afrique Subsaharienne. La présente étude de nos travaux tente de combler ce gap en se fixant pour objectif d’identifier les déterminants de l’innovation sociale dans l’appréciation de la performance des PME en République du Congo.

  Spécifiquement, il nécessite :

  • d'examiner le niveau d’innovation sociale de la performance des PME;
  • d’analyser les sources d’innovation sociale dans la performance des PME ;
  • d’identifier les obstacles liés à l’innovation sociale pour la performance des PME ;
  • d’énumérer synthétiquement les politiques relatives pour la création d’un cadre idéal pour la mise en œuvre de l’innovation sociale pour la performance des PME.

  Les PME contribuent à environ à 20% du PIB national dans la majorité des pays, elles représentent environ 80% de la population des entreprises au Congo Brazzaville tant formel qu’informel (Pnud 2015) et arrivant à hauteur de 60% dans les pays développés (Admassu, 2009).

Dîner

Innovation sociale et philanthropie : perspectives d'Afrique francophone

Innovations sociales et entrepreneuriat social

• Communication orale 14 h 00
  Rôle de l’innovation sociale dans la promotion de l’économie sociale et solidaire - Cas des coopératives féminines marocaines
  Dounia Karimi (Université Hassan II - Casablanca - MAROC)

  Dans le cadre de la réflexion sur le nouveau modèle de développement au Maroc, l’Economie Sociale et Solidaire constitue une source de solutions à des problèmes urgents, tels que la précarité, le chômage, l’exclusion sociale,… Dans ce contexte, les coopératives ont été envisagées comme un levier en faveur du développement de l’innovation pour améliorer les conditions de vie de la population. Le lien entre les coopératives et l’innovation ne semble pas évident au premier regard. Toutefois, il est constant que l’innovation constitue un enjeu de survie pour ces dernières. En effet, l’innovation est un moyen de différenciation par rapport à ses concurrents, qui cherche à satisfaire une demande croissante de produits équitables et biologiques.

  Le présent travail a pour objectif d’examiner l’impact de l’innovation sociale, comme démarche participative, collective et territoriale au sein des coopératives féminines, sur les bénéficiaires leurs ménages, leurs territoires et leurs produits. Il s’agit de s’interroger sur le rôle des coopératives, particulièrement féminines, dans la satisfaction des consommateurs, durable et responsable, en intégrant des préoccupations sociales et environnementales dans le processus d’innovation d’une part, et d’apprécier leur contribution au développement territorial, d’autre part ; Pour ce faire, une enquête a été menée auprès d’un échantillon de coopératives

• Communication orale 14 h 30
  Filière des emballages alimentaires végétaux au Bénin : acteurs et sources d’approvisionnement
  Denis ACCLASSATO HOUENSOU (Université d’Abomey-Calavi), Ehouédé Pascaline Agboca (Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG))

  L’utilisation des feuilles végétales comme emballages alimentaires, répond à un souci de protection de la santé et de l’environnement. Au Bénin, certaines feuilles végétales présentant des caractéristiques potentielles pour être utilisées dans la confection des emballages végétaux moulés de type pakistanais et respectueux des normes environnementales font l’objet d’un commerce florissant. L’objectif de notre recherche a été de caractériser les acteurs de la filière des emballages végétaux ainsi que les différentes sources d’approvisionnement au Bénin. Les analyses ont porté sur un échantillon de 1500 acteurs enquêtés répartis dans dix (10) communes. A travers une remontée de la chaîne de valeurs, les schémas de circuit de distribution, la catégorisation des acteurs suivant leurs fonctions dans les circuits, les lieux de provenance des emballages, les services dont les acteurs bénéficient ont été déterminés et ont permis de caractériser la filière. Les indices de concurrence de Lerner et de Herfindahl-Hirschman sont calculés pour mesurer la concentration des acteurs à chaque niveau de la chaîne de valeurs des emballages végétaux. Les résultats ont montré qu’au niveau des emballages végétaux, il n’existe presque pas de producteurs pour certaines feuilles qui sont encore à l’état sauvage.

• Communication orale 15 h 00
  Les tiges de vieux cotonniers comme moyen d’accroissement des revenus agricoles : le cas de la zone cotonnière du Burkina Faso
  Namponndi Kader Ouedraogo (CNRS - LADYSS)

  L’objet de cette communication porte sur les revenus des ménages agricoles de la zone cotonnière du Burkina Faso. Les revenus des agriculteurs de cette zone sont tributaires du marché international, nous entendons par là des cours de ce marché. Cela rend très vulnérables les ménages ruraux de la zone et hypothèque par là même leurs développements. Notre propos consiste à montrer, au travers de cette communication une méthode originale pouvant représenter une voix de sortie de la dépendance systématique des revenus des paysans de la vente de leur coton, et ainsi entrevoir une voie de sortie de la pauvreté

Innovations sociales et gestion d’entreprise

• Communication orale 14 h 00
  Applications mobiles, IoT et gouvernance de l’information : défis pour la gestion et le suivi des innovations sociales dans les environnements des entreprises
  Maria Aparecida Moura (Université de Minas Gerais), Davy Maurice Ouadja (UNIVERSITÉ PAUL VALÉRY MONTPELLIER)

  Parmi les applications mobiles qui sont devenues fondamentales dans l'environnement d'entreprise, il y a WhatsApp - une application de messagerie instantanée créée en 2009 qui est progressivement devenue un hub pour les produits et services. En 2019, WhatsApp comptait déjà 1,5 million d'utilisateurs dans environ 180 pays. Ces utilisateurs interagissent avec l'application environ 23 fois par jour à la recherche de messages et d'informations pour coordonner leurs routines personnelles et professionnelles.
  Les principaux avantages de cette plateforme sont : l'immédiateté, la traçabilité, l'autonomie par rapport au temps et à l'espace pour mener à bien les actions, le stockage de la documentation, l'horizontalité des échanges, la sécurité et le low cost.
  Dans cette étude, nous cherchons à comprendre les impacts de l'utilisation de l'application WhatsApp sur la surveillance et la gestion de l'innovation sociale dans les environnements d'entreprise du secteur des services et les contributions de la gouvernance de l'information dans ces processus.

• Communication orale 14 h 30
  Information comptable et innovation sociale dans l'entreprise
  Ludovic Ngatse (Faculté des Sciences Economiques)

  Le paysage de l’entreprenariat congolais reste aujourd’hui dominé par deux grandes composantes : le grand secteur informel, composé de micro-entreprises et de très petites entreprises, souvent évoluant à l’abri du système financier de type bancaire, et ne tenant pas de comptabilité, et le secteur formel composé de PME, actrices de l’économie formelle et devant respecter l’architecture institutionnelle organisant l’essentiel de l’activité économique des entreprises au Congo. Les obligations comptables applicables aux entreprises sont prévues par l’acte uniforme OHADA portant système comptable et information financière, mis à jour en 2018, il s’agit d’un système comptable qui est à mis parcours entre les systèmes comptable français institué par le plan comptable général de 1999 et les IFRS.
  Pour les entreprises retenues, il s’agira d’identifier celles qui ont pu mettre au point des innovations sociales ces dernières années dans le cadre d’un panel, et analyser leur comportement en matière de choix de systèmes d’informations comptables. La seule dimension du système d’information qui sera retenue est la production des données comptables de gestion (Chapellier et al ; 2013).

• Communication orale 15 h 00
  Potentiel de l’innovation sociale et gouvernance des entreprises en République du Congo
  Fortune Etoka Lockaka (Université Marien Ngouabi)

  Est-ce que la gouvernance influence le potentiel d’innovation sociale des entreprises au Congo ?

  Pour répondre à cette question, nous avons pu extraire un échantillon de 960 PME et dont 857 très petites entreprises et petites entreprises, extrait sur un total de 11805 recensés par l’INS en 2017. Cette base de données permet, dans un premier temps, de construire, au moyen d’une analyse de correspondance multiple, un indicateur composite permettant d’apprécier le niveau du potentiel de l’innovation sociale dans la gouvernance des entreprises. Grâce à une analyse de classification hiérarchique ascendante, les entreprises sont classées en trois classes (niveau élevé, moyen et faible de l’innovation sociale).

  Dans le deuxième temps nous recourrons à une analyse statistique pour évaluer les effets de la gouvernance sur le potentiel d’innovation sociale au Congo.

• Communication orale 15 h 30
  La gouvernance des informations numériques personnelles au Canada: Qui devrait gouverner?
  Sébastien Gaudreault (Université du Québec en Outaouais), Raef Gouiaa (UQO - Université du Québec en Outaouais)

  La présente étude vise principalement deux objectifs. Premièrement, statuer sur qui devrait gouverner la gestion des données numérisées personnelles et deuxièmement, proposer, sur la base des objectifs recherchés par l’encadrement de la gestion des données numérisées personnelles, des recommandations de modification au niveau de la gestion des données numériques personnelles.

  Notre recherche tend vers un intérêt académique et pratique. II s'agit d'apporter des éléments de réponse à une question d'actualité au Québec et au Canada. Ainsi, si nous parvenons à atteindre nos objectifs de recherche, nous aurons, dans une certaine mesure, élargi le champ des connaissances en matière de la gestion des données numériques personnelles.

Clôture du colloque