Informations générales
Événement : 88e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines
Description :La question des archives du livre a suscité, au cours des dernières années, plusieurs colloques et projets de recherche. Les chercheures et chercheurs qui s’y sont confrontés n’ont pu que constater la présence évanescente et feutrée des femmes et de leurs trajectoires au sein de ces masses de documents. C’est précisément cette question que ce colloque souhaite soulever de manière frontale : quelles sont les traces laissées par les femmes dans les archives du livre et de l’imprimé?
Longtemps écartées de tout poste à responsabilité, les femmes ont développé des stratégies alternatives, qui nous obligent à penser autrement la recherche sur leurs pratiques. La mise à la marge des femmes dans le monde de l’imprimé au Québec et l’obligation de renouveler nos approches de recherche seront les deux axes autour desquels s’organisera le colloque :
Axe 1. Questions institutionnelles
Le récit de l’histoire du livre et de l’imprimé au Québec, au moins jusqu’aux années 1970, est celui d’un monde d’hommes. Si notre connaissance de l’histoire des femmes écrivaines et journalistes s’affine de plus en plus, reste à éclairer celle de leur présence au sein des maisons d’édition, du monde de l’illustration, des imprimeries, des librairies, des associations. Les communications de cet axe permettront, à partir d’archives (au format papier ou audiovisuel), de mieux cerner la présence des femmes dans l’histoire de l’imprimé au Québec.
Axe 2. Questions de méthode
Où trouver les traces du travail des femmes dans le milieu du livre et de l’imprimé? Plus leur action est éloignée dans le temps, plus les chercheures et chercheurs doivent faire preuve d’inventivité pour débusquer même les faits biographiques les plus banals. Les communications de cet axe nourriront une réflexion inédite sur les spécificités des archives laissées par les femmes et sur la nécessité de développer de nouvelles méthodes pour appréhender ces objets.
Remerciements :Le comité organisateur souhaite remercier ses partenaires : le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH, Programme Connexion), la Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke, la Chaire de recherche du Canada sur l'histoire de l'édition et la sociologie du littéraire et le Groupe de recherches et d'études sur le livre au Québec (GRÉLQ).
Dates :Format : Uniquement en ligne
Responsables :- Marie-Pier Luneau (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Anthony Glinoer (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Marie-Andrée Bergeron (University of Calgary)
Programme
Conférence d’ouverture
-
Communication orale
Les femmes dans les fonds d’archives de l’Université de SherbrookeMarie-Pier Luneau (UdeS - Université de Sherbrooke)
En guise d'introduction au colloque, des exemples tirés des fonds d'archives de l'édition, disponibles à l'Université de Sherbrooke, serviront à lancer les débats.
-
Communication orale
"Libres et féministes depuis 1976” : Les Éditions du Remue-Ménage Discussion avec Marie-Andrée BergeronMarie-Andrée Bergeron (Université de Calgary), Rachel Bédard (Les Éditions du remue-ménage)
Animée par Marie-Andrée Bergeron, cette conférence grand public revisitera le riche parcours d'une pionnière de l'édition québécoise, Rachel Bédard. Actives depuis 1976, les Éditions du Remue-Ménage ont, plus que tout autre maison, été au coeur des tensions qui ont animé le champ littéraire des dernières décennies. Cette présentation permettra d'offrir un volet pratique aux réflexions du colloque : d'une part, les Éditions du Remue-Ménage possèdent elles-mêmes un fonds d'archives volumineux jetant la lumière sur la présence effective des femmes dans le monde du livre québécois; d'autre part, les dirigeantes de la maison sont à même d'offrir un regard critique sur les avancées des femmes dans « ce monde d'hommes ».
Archives et auctorialité
-
Communication orale
« Two men in one frail body ! » : Les correspondances des amantes de Louis Dantin – l’exemple de Florence CrawfordPierre Hébert (UdeS - Université de Sherbrooke)
Louis Dantin (1865-1945) a correspondu avec les principales jeunes auteures des années 1930, dont Éva Senécal, Jovette Bernier, Simone Routier, Alice Lemieux. Ces correspondances féminines ont déjà été étudiées avec brio (Bernier, 2018; Brosseau, 1998). Il est toutefois d’autres femmes qui, dans la vie de Dantin, ont joué un rôle majeur en leur qualité d’amoureuses ou d’amantes, et dont nous disposons aussi des correspondances : Charlotte Beaufaux, une jeune Belge que Dantin a fréquentée à l’époque où il était Père du Très-Saint-Sacrement (1894); Florence Crawford, sa ménagère et maîtresse entre 1916 et 1922; Fanny Johnston, son amante de 1922 à 1924 et Rose Carfagno, cette jeune fille de 13 ans avec qui il entretiendra des relations dès 1928 et qui l’accompagnera jusqu’à sa mort. Chacune d’elles est à l’origine de nombreux poèmes, voire d’un roman (Les Enfances de Fanny). Dans cette communication, je vais étudier la correspondance entre Florence Crawford et Gabriel Nadeau (le légataire et biographe de Dantin). Ces importants échanges, quelque 100 lettres et 350 feuillets, révèlent un autre Dantin composé de deux personnalités que Florence compare à docteur Jekyll et monsieur Hyde; et son œuvre, elle, prend ainsi une tout autre dimension, tant dans sa genèse que dans son interprétation.
-
Communication orale
Signer, négocier, publier. Le travail souterrain des autrices de la collection « Le Roman canadien » des Éditions Édouard GarandCaroline Loranger (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Durant l’entre-deux-guerres, les Éditions Édouard Garand développent le créneau du roman populaire à diffusion de masse en lançant la collection « Le Roman canadien ». Cinq femmes - Mme Azylia Rochefort, Mme Alcide Lacerte, Mme Graveline, Andrée Jarret et Mme Elphège Croff – s’occupent de l’écriture des romans sentimentaux de la collection. Par le dépouillement des archives contenues dans le fonds Édouard-Garand, cette communication permettra de mettre au jour l’important travail de négociation fait par ces autrices lors de la signature des contrats d’édition et dans leurs correspondances avec l’éditeur, en plus de montrer le traitement différencié dont elles sont parfois l’objet en comparaison de leurs homologues masculins.
-
Communication orale
“Ce n’est pas tous les jours qu’une étudiante a la chance d’écrire à un auteur”. Marie-Claire Daveluy (1880-1968), telle qu’éclairée par ses archivesLouise Bienvenue (UdeS - Université de Sherbrooke)
Reconnue comme pionnière de la littérature de jeunesse et de la bibliothéconomie au Canada français, Marie-Claire Daveluy ne fait pas partie des oubliées de l’histoire de l’imprimé. Cantonnée à ces secteurs toutefois, la connaissance que nous avons de ses contributions demeure partielle. L’exploration de son fonds d’archives permet d’éclairer plus largement son rapport au livre. Dans cette communication, j’examinerai son rôle de cheville ouvrière au sein d’associations d’écrivains et de bibliothécaires, ses efforts pour la promotion de la lecture ainsi que son statut d’auteure vedette et de mentor auprès de ses lecteurs et lectrices.
Dîner
Macrocosmes : les femmes dans l’histoire du livre au Québec
-
Communication orale
Les femmes du Dictionnaire des gens du livre au QuébecJosée Vincent (UdeS - Université de Sherbrooke)
Le Dictionnaire des gens du livre au Québec comprend près de 400 notices, dont une cinquantaine sont consacrées à des femmes. Que penser de ces chiffres? Traduisent-ils la réalité d’un univers dominé par les hommes ou la nécessité de repenser nos approches pour rendre compte de la présence des femmes? Je souhaite répondre à ces questions en dressant le portrait de cette population féminine, puis en questionnant les conditions dans lesquelles le projet du Dictionnaire a été lancé, ainsi que les critères et les sources utilisés pour l’établissement du corpus. J’évoquerai enfin de nouveaux projets de recherche qui visent à mieux cerner la place des femmes dans le monde du livre.
-
Communication orale
« La plus adorable des éditrices » : Simone Bussières au service des lettres québécoisesAdrien Rannaud (University of Toronto)
La communication consistera à présenter le fonds Simone-Bussières nouvellement constitué à Bibliothèque et Archives nationales du Québec et, ainsi, à donner un aperçu de la trajectoire d’une actrice déterminante de la vie culturelle québécoise du xxe siècle. Plus précisément, on se penchera ici sur son travail d’éditrice, à partir de sa correspondance avec plusieurs écrivains et écrivaines du Québec. Entre 1968 et 1988, les Presses Laurentiennes que crée et dirige Simone Bussières se font notamment connaître par le développement d’une collection particulière : « Le choix de ». Pour l’éditrice, il s’agit de proposer au public des anthologies fondées sur le choix personnel de l’écrivain concerné ou écrivaine concernée. Plusieurs auteurs et autrices figurent dans le catalogue de la collection, dont Roger Duhamel, Claire Martin, Hector de Saint-Denys Garneau (choix de Benoît Lacroix), Bertrand Vac, Félix Leclerc ou encore Rina Lasnier. Les correspondances de Bussières avec les écrivains et écrivaines révèlent les directions que se donne l’éditrice avec cette collection, ainsi que les liens de collaboration et d’amitié qui l’unissent à ceux et celles qu’elle cherche à mettre en valeur. La communication étudiera quelques-unes de ces correspondances, dans le but de mettre en lumière les stratégies de promotion et de patrimonialisation de la littérature québécoise chez Bussières.
Les archives de la presse
-
Communication orale
Une collaboratrice en jupon dans un monde de pantalons. Parcours et contribution de Georgiana Charlebois, alias Mlle Graziella *** à la presse des années 1870Julie Roy (Bibliothèque et Archives Canada)
Dans les années 1870, quelques femmes apparaissent sur les listes des collaborateurs officiels de certains journaux, notamment pour leur apport aux chroniques de modes ou à l’économie domestique. Cette communication entend explorer le phénomène des collaboratrices officielles à la lumière du parcours de Georgiana Charlebois, alias Mlle Graziella***, dont le nom apparaît sur les listes de plusieurs périodiques dont L’Album de la Minerve et le Foyer domestique. Au-delà de la valorisation d’une certaine culture féminine que l’ajout de noms féminins permet d’envisager, il s’agira d’examiner le rôle qu’elle a joué au sein de ces périodiques. De quelles stratégies a-t-elle usé pour s’infiltrer dans cet univers masculin? Quelle est la nature de sa contribution? Quel est son rapport à la légitimité de ses écrits dans l’espace public? Quel incidence son parcours a-t-il eu sur celui des femmes journalistes des décennies subséquentes?
-
Communication orale
Odette Oligny et la place des femmes dans la presse canadienne-française, de 1920 à 1962Marie-Andrée Bergeron (Ubniversité de Calgary), Jean-Philippe Warren (Université Concordia)
Après avoir été totalement absentes du champ journalistique, les femmes investissent les rubriques féminines à
la fin du XIXe siècle, tout en restant résolument minoritaires. En 1936, une jeune femme écrit à « tante Odile » pour connaître les débouchés qui s'offrent à elle dans le domaine du journalisme. La réponse est décourageante: « Il est très difficile de devenir journaliste au Canada français. Ici les femmes ne sont pas admises dans les salles de rédaction. Pour "être de la profession", je dois avouer qu'il faut avoir du cran. » Une des rares Canadiennes françaises à vivre de sa plume avant la Révolution tranquille, Odette Oligny suit une carrière qui reproduit de près les caractéristiques du champ journalistique de son époque. Elle meurt à Montréal, le 2 mai 1962, laissant dans ses archives un témoignage représentatif de la place des femmes dans la presse canadienne-française. (Communication présentée conjointement avec Marie-Andrée Bergeron). -
Communication orale
Par des femmes, pour des femmes : le rayonnement de Françoise Gaudet-SmetValérie Bouchard (Université Laval), Jocelyne Mathieu (Université Laval)
Constatant le peu d'attention accordé aux femmes rurales dans les revues et journaux et répondant au courrier d'une agricultrice, Françoise Gaudet-Smet lance en 1938 la revue « Paysana ». Cette revue, destinée à ces femmes, est aussi essentiellement portée par des femmes. Or, pour survivre dans le monde de l'imprimé où les hommes demeurent majoritaires, Françoise Gaudet-Smet et ses collaboratrices doivent mettre en place certaines stratégies pour nourrir et financer la revue. À partir du fonds Françoise Gaudet-Smet, conservé aux Archives du Séminaire de Nicolet, nous proposons d'étudier les stratégies ayant permis la création, la diffusion et la survie de sa revue. (Communication présentée conjointement avec Valérie Bouchard).
Les marges et l’archive
-
Communication orale
Une place pour les femmes et les enfants : L’émergence de la bibliothèque jeunesse au QuébecMarie Martel (UdeM - Université de Montréal)
Les études menées pour mettre en lumière l’héritage des femmes à la bibliothéconomie québécoise a récemment permis de révéler dans ses marges une autre trame historique : celle de l’émergence de la bibliothèque jeunesse. Cette histoire permet de redonner une visibilité à la contribution de quelques unes des pionnières de ce secteur dont les contraintes et les motivations dans l’exercice de cette profession naissante puisent dans des idéologies en tension à plus d’un égard : les représentations de l’enfance, la place des femmes en bibliothèque, les normes culturelles liées à certains genres littéraires et le rôle de la censure dans l’espace public.
-
Communication orale
Présider à partir des marges : Claire Martin à la Société des écrivains canadiensCatherine Parent (UdeS - Université de Sherbrooke)
Sur son poste de présidente à la Société des Écrivains, Claire Martin affirme qu’« [o]n aurait cru que, pour certains, le poste de président était plus honorable, et donc plus enviable, que d’être assis sur le trône d’Angleterre ou celui du Vatican. C’est peu de dire que ceux-là se jugeaient plus aptes que quiconque à s’asseoir là-dessus. C’était à ce point qu’ils se sentaient déshonorés d’avoir une femme comme présidente, une femme présidente, je me demande de quoi a-t-on l’air ?[1]» Ma communication proposera de mettre au jour l’apport méconnu de Claire Martin en tant que présidente de la Société des Écrivains dans l’histoire du livre au Québec. J’aborderai tant les conditions d’accès à ce poste (en particulier sa relation avec Pierre Tisseyre) que l’exercice de ses fonctions qui, selon le passage ci-dessus, s’est révélé être un défi simplement parce que Claire Martin était une femme.
[1] Claire Martin, « De l’écriture et de l’édition : Pierre Tisseyre vu par Claire Martin », Séminaire du GRÉLQ, 24 septembre 2004.
Dîner
L’engagement politique révélé par les archives
-
Communication orale
De l’invisibilité à la revendication: la place des femmes au sein du réseau des revues indépendantistes québécoisesJean-Philippe Carlos (York University)
Notre communication vise à faire connaître le parcours, l’influence et les idées des principales figures féminines actives au sein du réseau des revues indépendantistes des années 1960. Peu visibles dans les publications nationalistes traditionnelles, celles-ci arrivent néanmoins à se frayer un chemin dans certains périodiques progressistes qui sont lancés durant les premières années de la Révolution tranquille. Si la voix des militantes indépendantistes est valorisée dans certains cercles militants, il n’en demeure pas moins que la majorité d’entre elles peinent à être reconnus par leurs collègues masculins, notamment en fonction du maintien de certains stéréotypes culturels qui perpétuent les représentations liées aux rôles sociaux traditionnels des hommes et des femmes. En somme, c’est avec l’arrivée du Front de libération de la femme et de la revue Québécoises debouttes!, au tournant des années 1970, que les intellectuelles indépendantistes commenceront à articuler un discours original juxtaposant la nécessité d’une libération totale, à la fois nationale et sociale.
-
Communication orale
Éléonore Sioui, directrice de la revue nationaliste autochtone Kanatha (1974-1976)Élise Couture-Grondin (Université Concordia), Marie-Hélène Jeannotte (Queen's University)
Éléonore Sioui (1920-2006), poète et militante wendate, est la cofondatrice, la directrice et la principale autrice de la revue Kanatha (Wendake, 1974-1976), une des premières revues publiées dans une communauté autochtone au Québec. Bilingue et illustrée, imprimée aux presses Thunderbird (Collège Manitou, La Macaza), Kanatha s’inscrit dans les luttes décoloniales autochtones émergeant au Canada dans les années 1970. Nous éclairerons dans un premier temps la trajectoire de cette intellectuelle et son rôle dans la création de Kanatha. En partie autodidacte, Éléonore Sioui a entrepris sa scolarisation du secondaire au doctorat après la naissance de son septième enfant. Dans un deuxième temps, nous mettrons au jour la manière dont s’actualise, dans la mise sur pied de la revue, la démarche intellectuelle de Sioui qui se développe à travers le récit personnel, la poésie et les essais, de même que dans sa thèse de doctorat. Comment ses chroniques et articles pour Kanatha s’inscrivent-ils dans la pensée de Sioui?
-
Communication orale
De la solidarité féminine à l’essai politique : trajectoires de Solange Chaput-Rolland et de Gertrude LaingValérie Lapointe Gagnon (University of Alberta)
Cette présentation s'intéresse à l'histoire d'une amitié intellectuelle entre la chroniqueuse et journaliste Solange Chaput-Rolland et la commissaire à la commission Laurendeau-Dunton, Gertrude Laing. Dans les années 1960, Chaput-Rolland semble faire bande à part en publiant ses journaux politiques, à une époque où les obstacles sont nombreux sur la route de celles qui souhaitent prendre la parole publique sur des sujets considérés comme des bastions masculins. Elle noue alors des relations avec plusieurs femmes qui travaillent dans la sphère politique, dont Gertrude Laing, et ce réseau devient un lieu de solidarités, d'échanges un tremplin pour accéder au milieu de l'édition. En revenant sur les parcours et les publications de ces deux femmes engagées en politique, nous souhaitons explorer les mécanismes qui ont rendu possibles leurs publications. Nous voulons également analyser les obstacles à leur prise de parole.
Les femmes dans la francophonie canadienne
-
Communication orale
Être éditrice en contexte minoritaireLucie Hotte (Université d’Ottawa)
La situation des femmes dans le milieu littéraire en contexte minoritaire est loin d'être enviable, car elles sont le plus souvent doublement minorisées. Pourtant, les femmes occupent une place importante dans le monde de l'édition franco-canadien, sans doute à cause de la présence de certaines figures tutélaires incontournables, dont celles de Monique Bertoli, de Denise Truax et d'Annette Saint-Pierre. Qu'est-ce qui explique cette place importante des femmes dans le monde de l'édition franco-canadienne? Dans cette communication, un portrait d'ensemble des femmes du monde de l'édition franco-canadien sera d'abord esquissé, puis sera analysée finement la trajectoire de Denise Truax.
-
Communication orale
Femmes, archives et la question linguistique en AcadieIsabelle Leblanc (Université de Moncton)
En mobilisant comme corpus la presse étudiante féminine en Acadie (1947-1965), j’analyserai la production du patrimoine culturel au féminin en brossant les grandes lignes de la matérialisation discursive du travail de « sauvegarde de la langue » de la part des femmes en milieu minoritaire. De plus, je décrirai la différence dans le traitement de ce fonds d’archives, selon deux centres archivistiques acadiens, l’un dirigé par des hommes et l’autre dirigé par des femmes. Est-ce que le traitement archivistique est genré ? Comment, pourquoi et avec quels enjeux pour les francophones en milieu minoritaire ?
-
Communication orale
Huguette Légaré : d’une trajectoire en mode mineur à l’archive in extremisBenoit Doyon-Gosselin (Université de Moncton)
Dans l’Acadie des années 1970, l’écriture des femmes, éditée et récompensée, se résume essentiellement à Antonine Maillet. Or, avant l’arrivée des Dyane Léger, Rose Després et France Daigle au début des années 1980, une autre écrivaine maintenant tombée dans l’oubli fait paraître un œuvre atypique. Entre 1973 et 1985, Huguette Légaré, née à Québec, mais établie au Nouveau-Brunswick, publie un roman et cinq recueils de poésie. Elle a d’ailleurs remporté le prix du Cercle du livre de France pour La conversation entre hommes en 1973. Puis, après 1985, c’est le silence complet ou presque. Un doctorant et chroniqueur culturel tente sans succès de la retrouver au début des années 2000. Enfin, dans la dernière décennie, par une série de hasards, plusieurs boites d’archives appartenant à Huguette Légaré sont recueillies par le Centre d’études acadiennes de l’Université de Moncton. L’objectif de ma communication est de retracer la trajectoire de cette écrivaine, de témoigner de son oubli dans les anthologies de littérature acadienne et surtout de faire parler ses archives. Comment une fille de notaire de la ville de Québec a pu s’installer dans le Nord-Est du Nouveau-Brunswick avec l’ambition, le désir de croire à l’écriture?
Femmes, archives et mémoire
-
Communication orale
Écrire le reportage littéraire à partir des failles archivistiques : le cas de la mémoire oblitérée des femmesAlex Noël (Université Laval)
Je propose d'aborder la question des archives des femmes par l'angle de la recherche-création, en étudiant les interactions entre l'écriture du reportage littéraire et le matériel archivistique. Si l'article savant peut difficilement s'écrire à partir d'une absence de données, un écueil que connaissent bien les chercheur.ses féministes, mon pari méthodologique est que le reportage littéraire peut aller là où l'article ne peut s'aventurer. Devant conjuguer avec la présence ou l'absence de matériel archivistique, j'ai écrit trois reportages portant sur les couturières de la « Fruit of the loom », des peintres évincées du MNBAQ, ainsi que des lettres retrouvées d'Anne Hébert. La réflexion qui découle de ma démarche consiste à avancer que l'oubli des figures marginalisées peut être saisi par le reportage littéraire, au sein duquel cette absence de données devient le sujet du texte, l'enjeu à partir duquel le reportage s'écrit.
-
Communication orale
Donner forme aux silences : écriture et mise en scène de l'absence des femmes dans les archivesCharlotte Biron (Université Laval)
Pour qui s’intéresse aux femmes dans les archives de l’histoire du livre et de l’imprimé, les sources révèlent souvent davantage leur propre fragilité qu’elles ne traduisent des trajectoires nettes et faciles à mettre en récit. Au contact des archives affleurent des silences, des blancs, des absences dont l’histoire peine à rendre compte. Que faire de cette fragilité des sources qui traverse nos processus de recherche ? Que faire des noms manquants sous les photographies, des carnets vides ou des projets de livre abandonnés ? Dans les dernières années, plusieurs artistes, chercheuses et écrivaines placent au centre de leur démarche cette difficulté d’écrire l’histoire devant des archives lacunaires afin de mettre en récit le caractère effacé, accidentel ou incomplet des sources, mais aussi afin de rendre compte d’impasses et d’hésitations, de tout ce qui a pu empêcher certaines archives d’exister. Ces démarches offrent des pistes de réflexion d’ordre méthodologique que je propose d’explorer dans cette communication.
Dîner
Enjeux actuels
-
Communication orale
Table ronde sur les enjeux actuelsAnthony Glinoer (UdeS - Université de Sherbrooke)
Cette table-ronde réunit quatre professionnelles du monde du livre. Il a semblé nécessaire, voire évident, dans le cadre d’un colloque portant sur la place des femmes dans le monde du livre au Québec, de laisser la parole à quatre femmes occupant aujourd’hui des fonctions variées dans ce monde : une libraire, une attachée de presse, une directrice commerciale d’une maison d’édition et une responsable de l’Association nationale des éditeurs de livres. Elles seront interrogées sur leur parcours, sur les relations genrées dont elles ont été les témoins ou les actrices, sur la présence de femmes dans certains secteurs du monde du livre plutôt que dans d’autres, etc.