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Informations générales

Événement : 87e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Les nombreuses réformes opérées dans le réseau de la santé et des services sociaux depuis les 20 dernières années se sont réalisées dans le sillon de la nouvelle gestion publique (NGP). Ces réformes ont contribué à transformer la pratique d’intervention sociale individuelle, de groupe et collective dans les secteurs institutionnels et communautaires. Plus récemment, le projet de loi no 10, communément appelé la réforme Barrette, marque une transformation majeure du réseau public par la création d’un nombre réduit de mégaétablissements centralisés, visant à favoriser l’accès aux soins tout en réduisant les coûts du système. Des mégaétablissements ont été créés en fusionnant les établissements d’un territoire donné en un centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS), certains avec un statut universitaire (CIUSSS). La majorité des services du réseau a été regroupée dans divers secteurs : CLSC, CJ, CR, CH, CHSLD, GMF. Dans le contexte de cette fusion – forcée –, les intervenants sociaux font face à des changements importants : réorganisation des programmes et des services, nouvelles équipes de travail et nouveaux collaborateurs, déplacement dans des territoires immenses, changements de poste, surcharge de travail, détresse, etc. Quatre ans après l’entrée en vigueur du projet de loi no 10, plusieurs questions et enjeux soulevés par la pratique méritent d’être posés : comment se sont opérés les changements au sein des établissements? Quels ont été les facteurs facilitant ou compliquant les transferts de personnel – du CLSC au GMF, d’une équipe à une autre? Comment se déroule la pratique, notamment en GMF et en protection de la jeunesse? Quelles sont les retombées pour les services à la population, notamment les plus vulnérables? Quels sont les nouveaux enjeux pour les intervenants sociaux et pour les cadres? Plusieurs autres questions sont susceptibles d’émerger de ce contexte en pleine transformation appelant à une adaptation et à une réorganisation inachevées.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

Les nouvelles normativités – enjeux de transformation et de réorganisation

Salle : 2.431 — Bâtiment : Cégep G.-Roy
  • Communication orale
    Les organisations communautaires et la création de nouvelles catégories de l’action publique : le cas de l’intervention de première ligne en usages de drogues.
    Romain Paumier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    À première vue, le nombre et le nom des organismes communautaires dont le mandat premier est d’intervenir auprès d’usagers de drogues à Montréal sont stables depuis 1995. Une longévité des acteurs communautaires cependant accompagnée de très nombreux et très profonds changements organisationnels : programmes et postes naviguant entre financement à la mission, aux mandats ou aux projets, déficits structurels, multiplication des programmes et des services, diversification et homogénéisation du matériel de consommation distribué, hybridation de certains programmes à l’interface du communautaire et de l’institutionnel (les services d’injection supervisée), etc. Par ailleurs, la liste des nouveaux services ou programmes ayant émergés depuis les trente dernières années est ainsi particulièrement longue. S’appuyant sur une recherche doctorale basée sur une ethnographie de près de deux ans au sein d’organisations communautaires travaillant avec des personnes utilisatrices de drogues (observation participante, entretiens semi-directifs, documents d’archives), cette communication propose d’éclairer les enjeux de développement et de structuration de ces organismes. Entre la volonté de répondre au mieux aux réalités du terrain et les contraintes politiques, juridiques, financières voire morales qui entourent la question des consommations de drogues, comment le communautaire façonne-t-il les contours nécessaires, légitimes et pertinents de son action sociale?

  • Communication orale
    Les figures d’usagers à domicile et la relation d’aide : quelques nouvelles balises
    Lucie Dumais (UQAM - Université du Québec à Montréal), Audrey-Anne Dumais-Michaud (UQAM), Christian Jetté (UQAM), Stéphanie Éthier (Université de Montréal)

    Au-delà de l’optimisation des services à domicile visé par les réformes récentes, les politiques sociales comme les mouvements associatifs placent le « pouvoir d’agir » des usagers au cœur des dispositifs dans les champs du handicap et du vieillissement. Or, les personnes aidées adoptent des postures d’autorité plus ou moins affirmées, en raison de leur statut socioéconomique, ou en s’affichant comme militants pour leurs droits, ou parce qu’elles peuvent compter sur leurs proches. En outre, la posture de la personne aidée ou de l’employeur, qu’on a vu évoluer dans la politique, coexiste en fait avec toutes les autres formes de pouvoir d’agir de l’usager, y compris celle de préférer une prise en charge. Dans notre recherche France-Québec sur la politique de soutien à domicile, nous étudions les épreuves de professionnalité tant dans les dispositifs organisationnels que dans les rapports avec les usagers. Nous constatons que plusieurs figures d’usagers, en écho à des modes de régulation des services à domicile en expansion depuis 20 ans, s’amalgament plutôt que de se substituer aux anciennes. Elles se répercutent dans les rapports directs avec les intervenants ou dans le jugement porté envers l’institution. Ces figures nous questionnent doublement dans l’analyse des effets des politiques dans la sphère du domicile. D’abord, parce que d’anciens rapports sociaux subsistent et pèsent lourd, tandis que les nouveaux modèles d’organisation n’atteignent qu’en partie leur cible et très inégalement selon le statut des personnes aidées.


Communications orales

Politiques publiques, dispositifs organisationnels et répercussions sur la pratique

Salle : 2.431 — Bâtiment : Cégep G.-Roy
  • Communication orale
    Le travail invisible des intervenantes : dualité entre le travail prescrit et travail réel
    Lucie Dumais (UQAM), Audrey-Anne Dumais Michaud (UQAM - Université du Québec à Montréal), Christian Jetté (UQAM), Éthier Stéphanie (Université de Montréal)

    Les dernières années témoignent de changements dans l’organisation du réseau de la santé et services sociaux. Animées par de nouvelles logiques d’organisation du travail les pratiques d’intervention se sont modifiées, adaptées et transformées pour plusieurs catégories de professionnels du secteur public afin de répondre à de nouveaux impératifs de performance et d’efficience. Cette communication discutera des contraintes et des défis liés aux injonctions des politiques publiques et leurs conséquences sur la pratique des intervenantes. Nous avons ainsi cherché à savoir ce qu’il advenait de l’aspect relationnel des services (éthique du care) dans un contexte organisationnel et institutionnel fortement marqué par la centralisation ministérielle et des pratiques managériales ayant souvent vu leur marge de manœuvre réduite à une plus ou moins grande application de mesures quantophréniques. Dans un premier temps est abordé la question du travail relationnel réalisé par un amalgame de professionnelles, mais souvent invisible et donc non reconnu. Dans un deuxième temps, nous présenterons certaines des stratégies de résistance déployées par ces professionnelles afin de trouver un sens à leur pratique. Ces données constituent les résultats préliminaires d’une recherche portant sur les politiques de soutien à domicile réalisée dans deux régions du Québec, soit la Mauricie et Montréal. Cinquante-deux professionnelles du réseau de la santé et services sociaux ont été interrogées.

  • Communication orale
    L’évolution de la qualité du travail des cadres suite à la mise en œuvre de la réforme de 2015 : description et enjeux pour les services sociaux.
    François Bolduc (Université Laval)

    Depuis le début des années 2000, le système de santé et de services sociaux québécois a été l’objet de deux réformes importantes, s’inscrivant dans le courant de la nouvelle gestion publique. Ces réformes ont eu des impacts sur les conditions de travail de l’ensemble des travailleurs du réseau. Dans le cadre de nos recherches, nous avons porté notre attention sur la situation des cadres et gestionnaires des établissements de ce secteur. S’ils ont été bousculés par la réforme de 2003, force est d’admettre que ceux-ci ont été frappés durement par la réforme de 2015.

    Ainsi, nos recherches nous ont permis de constater que la dernière réforme a entraîné une dégradation importante de la qualité du travail de ces acteurs. Ceux-ci rapportent, entre autres, une augmentation de leur charge de travail accompagnée d’une diminution de leur pouvoir décisionnel et de la possibilité d’exercer leur créativité. Ils rapportent aussi ne plus avoir le sentiment de se réaliser, ne plus avoir un travail en cohérence avec leurs valeurs et ressentir moins de fierté à faire partie du réseau québécois de la santé et des services sociaux.

    Dans le cadre de cette communication nous nous intéresserons à cette dégradation de la qualité du travail des cadres. En nous appuyant sur des résultats de recherches empiriques, nous décrirons l’évolution de la qualité du travail des cadres du réseau de la santé et des services, avant d’identifier certains enjeux que cette évolution soulève pour les services sociaux.

  • Communication par affiche
    Impacts des transformations du réseau de la santé et des services sociaux : Opinions et réflexions des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux
    Mélanie Bourque (UQO), Josée Grenier (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Présentation de résultats d'une recherche en travail social réalisée auprès de travailleuses sociales et de travailleurs sociaux du milieu institutionnel. Les témoignages des professionnel(le)s illustrent l'ampleur des transformations dans le réseau de la santé et des services sociaux et des impacts sur leurs activités professionnelles.


Communications orales

Entre tensions, résistance et réappropriation

Salle : 2.431 — Bâtiment : Cégep G.-Roy
  • Communication orale
    Épuisement et perte de sens : la mobilisation et la solidarité sont-elles des remèdes à la souffrance des intervenant(e)s du réseau de la santé et des services sociaux du Québec?
    Mylène Barbe (UQO - Université du Québec en Outaouais), Justine Guillot (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Notre présentation se veut une imbrication de nos deux mémoires, l’un portant sur la souffrance psychique vécue des travailleuses sociales au sein du réseau de la santé et des services sociaux du Québec, et l’autre, sur l’épuisement professionnel des intervenant(e)s en contexte de protection de la jeunesse. La tension entre les fondements de la relation d’aide et la réalité organisationnelle engendre plusieurs effets sur les intervenant(e)s : perte de sens, souffrance éthique, conflits de loyauté, surcharge de travail, épuisement professionnel. Les restructurations et les modes de gestion, inspirés par la NGP, ont également des impacts sur les usagers : accroissement des listes d’attente, discontinuité et diminution de la qualité des services, roulement de personnel, etc. La question se pose : comment les professionnels peuvent s’approprier un pouvoir d’agir? La décision arbitrale Jobin, rendue en 2016, démontre que la participation à une action collective syndicale permet l’émergence d’un sentiment de solidarité et l’appropriation d’un pouvoir d’agir. Les professionnels peuvent reconstruire des liens de proximité, préserver leur identité et leur autonomie professionnelles, par le biais de gestes de solidarité et de coopération en résistance aux effets néfastes des modes de gestion (Sibaud, 2014). Ces stratégies apparaissent intéressantes pour l’avenir des conditions de travail des intervenant(e)s du réseau de la santé et des services sociaux.

  • Communication orale
    Il faut un changement structurel dans le réseau de la santé et des services sociaux pour assurer sa démocratisation et que l’intervention sociale sorte de la marge
    Denis Bourque (UQO), René Lachapelle (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Nous abordons la transformation des services sociaux au Québec du point de vue de l’intervention sociale de type collectif et en tenant compte de trois périodes distinctes dans les rapports de la société civile avec l’État : 1) les décennies 1960 et 1970, de la révolution tranquille au développement communautaire ; 2) les années 1980 et 1990 marquées par de nouvelles approches de développement des communautés et territoires ; et 3) les années 2003 à 2018, une période marquée par la gestion néolibérale et la marginalisation de la société civile et qui ouvre sur une quatrième période en train de s’écrire.

  • Communication orale
    une expérience de mobilisation citoyenne ayant une influence sur les pratiques sociales.
    Yvon Boucher (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Cette proposition de communication à être présentée au colloque de l’ACFAS 2019, à l’Université du Québec en Outaouais, se veut d’abord et avant tout un plaidoyer pour l’action et la prise de parole de la part des travailleuses sociales [1] dans le contexte actuel de l’organisation des services sociaux au Québec, héritage des politiques néolibérales des dernières années. Les professions d’aide comme le travail social ont été mises à mal dans cette opération menée selon les valeurs, principes et techniques de la nouvelle gestion publique(NGP).

    Notre objectif vise à donner une orientation à la profession du travail social, un sens à l’action, comme antidote à l’épuisement professionnel, la démobilisation, le découragement, le sentiment d’impuissance des professionnelles de l’intervention sociale. Notre proposition de communication doit être envisagée comme l’une des avenues possibles afin de donner au travail social la place qui lui revient dans le système de santé québécois.

    [1] Nous utilisons le féminin dans ce texte afin de refléter le fait que la profession du travail social est très majoritairement occupée par des personnes de sexe féminin.


Communications orales

Enjeux de la transformation dans les sphères connexes à la pratique du travail social

Salle : 2.431 — Bâtiment : Cégep G.-Roy
  • Communication orale
    Quand la transformation des services sociaux s’invite dans la salle de classe : enjeux et perspectives de l’enseignement des conditions de pratique des praticien.ne.s du social
    Christian Guillemette (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    Les transformations successives dans l’organisation des services sociaux publics, qui ont cours depuis les années 90, ont eu des impacts sur les conditions de pratique des professionnel.le.s (Grenier, Bourque et Boucher, 2018; Larivière et Bernier, 1997; Simard, 2012), lesquels ont accentué leur détresse au travail (Biron, 2006; Grenier, Bourque et St-Amour, 2016). En raison de leur vision souvent plus idéalisée des services sociaux, les jeunes professionnel.le.s sont susceptibles de vivre un choc encore plus grand (Portebois, 1993).

    Comment est-il possible de préparer les finissant.e.s en travail social à cette réalité? Genest Duffault, Gusew, Bélanger et Côté (2017) esquissent des pistes d’action applicables durant les stages. Mais qu’en est-il des cours offerts à l’université? Comment préserver un équilibre entre une analyse réaliste des conditions de pratique des praticien.ne.s du social et la préservation d’une image positive du réseau, pour ne pas décourager les étudiant.e.s qui souhaiteraient y travailler au terme de leur formation?

    Les enjeux liés à l’enseignement de contenus touchant aux conditions de pratique seront abordés. Des perspectives comme l’empathie organisationnelle (Silverman, 2018), la mise en place de communautés de pratique (Davel et Tremblay, s.d.), le développement d’une éthique de la solidarité (Chénard et Grenier, 2012) et le développement d’une logique d’action s’inspirant du modèle solidaire / démocratique (Bourque, 2017) seront approfondies.

  • Communication orale
    Quand le travail social est dans tous ses états : constater, réfléchir, se mettre en action avec d’autres.
    Geneviève Cloutier (Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec), Marie-Lyne Roc (OTSTCFQ)

    Quand le travail social est dans tous ses états : constater, réfléchir, se mettre en action avec d’autres

    Comment penser le travail social, en parler et soutenir ses pratiques quand celui-ci est dans tous ses états? Cette question se posait chez les membres travailleurs sociaux et au sein de l’ordre professionnel des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux il y a près de trois ans. Elle s’inscrivait dans le contexte socio-politique que nous connaissons. Les pistes de réponse devaient tenir compte des multiples transformations du réseau de la santé et des services sociaux, des enjeux reliés à l’application du PL 21 ainsi que les problèmes sociaux en émergence qui influencent, voire modifient les façons de faire et de penser l’intervention sociale.

    Il est apparu évident que le projet « Le travail social dans tous ses états » devait être le fruit de collaborations. Dans cette perspective, nous exposerons le processus menant au développement des thèmes choisis et de la programmation des journées professionnelles. Plus spécifiquement, nous proposons un échange sur les possibles gains actuels et futurs de ce projet pour les travailleurs sociaux, leur identité professionnelle et l’acquisition de connaissances; pour l’Ordre et les partenaires impliqués; finalement, pour le travail social.