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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

L’étude des rites constitue un champ de recherche qui transige avec toutes les disciplines des sciences humaines et sociales. Depuis le début du siècle dernier, plusieurs spécialistes ont développé diverses perspectives théoriques sur les rites (Durkheim, Mauss,Van Gennep, Reik, Turner, Douglas, Levi Makarius, Cazeneuve, Isambert, Grimes, Bell, Hall, Bourdieu, Goffman, Martens, Balandier, Rivière, Thomas, Maisonneuve, Girard, Segalen, Fellous, Cyrulnik, Wulf, etc.). Il ressort de leurs travaux que les rites ne peuvent plus être considérés commedes actes aliénants, mécaniques et figés. Ces auteurs ont plutôt mis en évidence leur univers symbolique très riche. Éliade, Caillois, Durand, Isambert et Sperber (156-159) se sont notamment intéressés au sémantisme de cette dimension symbolique. Bourdieu de son côté a reconnu qu’ils sont des actions hautement significatives dans la mesure où ils rendent visible l’identité. Ils permettent l’acquisition progressive d’habitus, de comportements, d’attitudes, de dispositions d’esprit, etc. Plusieurs auteurs ont aussi analysé leur fonction sacramentelle en vue d’un rapport au sacré ou à une transcendance. De sa perspective sociologique, Goffman les analysait à travers ses descriptions des interactions sociales. D’autres auteurs plus contemporains, comme Gebauer et Wulf, ont relancé les études sur les rites en insistant sur leur performativité et leur transmission par mimétisme. Le champ des études sur les rites est donc largement ouvert et plusieurs approches théoriques s’y rencontrent. À cet égard, nous désirons rassembler des chercheurs de tous les horizons disciplinaires pour faire état des travaux les plus récents sur les rites.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Passages et initiations

  • Présentation générale sur les rites
    Denis Jeffrey (Université Laval)

    Cette présentation introductoire vise à situer la richesse des études sur les rites.

  • Rites de passage façon 21e siècle : du rite personnalisé à la fête ritualisée
    Martine Roberge (Université Laval)

    La
    notion de rite, et a fortiori celle
    de rite de passage, ne correspond plus au XXIe siècle à une
    catégorie étanche aux contours bien définis. Toujours
    présents dans nos sociétés contemporaines, les rites témoignent, par leurs transformations
    et leur plasticité, de la perte de repères et de symboles qui les façonnaient
    autrefois.

    Cette
    communication, qui reprend les grandes lignes de notre ouvrage publié sous le
    titre Rites de passage au XXIe
    siècle : entre nouveaux rites et rites recyclés
    , propose une
    exploration des rites entourant trois grands passages de la vie: naissance, conjugalité
    et mort. L'étude s'appuie sur un corpus d'observations et d'entrevues qui rend
    compte d'expériences rituelles qui se sont déroulées en contexte québécois de
    1998 à 2012. L'échantillon se compose donc d'une ritualité diversifiée:
    cérémonies d'accueil de l'enfant, fêtes de bienvenue, baptêmes, réceptions-cadeaux
    (showers) de naissance, rites entourant
    l'accouchement, enterrements de vie de jeunesse, fiançailles, pendaisons de
    crémaillère, mariages thématiques, cérémonies d'union, hommages au défunt,
    funérailles, cérémonies d'adieu. Si les rites que nous observons aujourd'hui
    sont davantage marqués par leur diversité, ne seraient-ils que des formes
    altérées des rites de passage classiques?

  • Le rite de passage sous le regard interdisciplinaire
    David Harvengt (Université Laval)

    La notion de rite a été étudiée à l'aune de bien des
    disciplines : l'anthropologie, la sociologie, la théologie, l'histoire,
    etc. Pourtant, si les auteurs ont braqué leur regard en fonction de leur
    discipline d'attache, force est de constater qu'ils ont aussi bien souvent
    puisé dans d'autres disciplines pour étayer leur propos, ne serait-ce qu'à
    travers des exemples concrets. Cette constatation que nous pouvons faire pour
    nombre d'études sur les rites, nous pouvons la faire également lorsqu'il est
    question des rites de passage. Est-ce que comprendre le rite de passage peut se
    faire dans l'unidisciplinarité? Peut-être. Est-ce que cela rend compte
    pleinement de la richesse de la notion du rite de passage? Nous pensons que
    non. C'est ce que nous allons essayer de montrer dans la présente
    communication. À partir d'exemples concrets et de quelques auteurs principaux
    tels qu'Arnold Van Gennep ou Éliade (pour ne nommer que ceux-là), nous allons
    montrer que le regard interdisciplinaire est essentiel
    pour analyser le rite de passage.

  • Pause
  • Analyse épistémologique des rites de naissance en Haïti
    Obrillant Damus (UniQ - Université Quisqueya)

    Les actions rituelles qui entourent la naissance traditionnelle
    ou moderne font de celle-ci un phénomène social, culturel, symbolique, etc.
    Sans la réalisation des rites, l'accouchement serait chez l'Homme un évènement
    purement biologique. La ritualisation de la naissance et des autres rites de
    passage est concomitante de la dénaturation de l'Homme. Les actes rituels
    accomplis par les sages-femmes et les sages-hommes traditionnels en faveur de
    la parturiente et de l'enfant ont une dimension épistémologique ou
    anthropologique cognitive qui doit être décrite. La compétence et la
    performance rituelle des accoucheuses traditionnelles en Haïti sont très peu
    étudiées.

    L'objectif de cette communication est de réfléchir sur
    les savoirs rituels que les sages-femmes et les accoucheurs traditionnels
    d'Haïti mettent en oeuvre lors d'un accouchement. La question centrale qui
    mérite d'être posée est la suivante: Quels sont les types ou les formes de
    savoirs rituels qui définissent l'accouchement traditionnel?

  • La vie après la carrière professionnelle a-t-elle un sens? Le passage ou le virage vers l'ailleurs
    Pierre-W. Boudreault (Aucune institution d'attache)

    Le propos qui sera abordé dans la
    communication vise à montrer comment, de l'intérieur, la retraite est vécue
    comme une séparation. Une coupure est opérée, or elle est souvent présentée
    comme une formalité à administrer. Simone de Beauvoir, avant de quitter, a
    écrit : La cérémonie des adieux
    pour dire son grand départ. N'y a-t-il pas un décès et, partant, la nécessité
    de signer pour la famille tant professionnelle que personnelle un acte qui confirme
    la fin d'un type de vie, et ce à l'image de la mort. Cependant, à la différence
    de la mort physique, la personne concernée vivra ou survivra après avoir quitté
    ce qui pourtant aura signifié et ce qui aura contribué à structurer et à
    ordonner la vie. Est-ce qu'il s'agit simplement de quitter une routine et des
    habitudes pour consentir à en intérioriser et à en intégrer coûte que coûte une
    autre vie qui ne soit qu'un virage? Ou s'agit-il d'un bouleversement complet,
    un silencieux renversement qui doit être tenu au secret?

  • Dîner
  • L'apport des sciences humaines dans la résurgence du concept d'initiation chrétienne au 20e siècle, notamment dans la mise en forme du Rituel de l'initiation chrétienne des adultes
    Daniel Laliberté (Université Laval)

    Le concept d' « initiation
    chrétienne » est aujourd'hui couramment utilisé dans la pastorale
    catholique ». « Initiation » remonte à l'Antiquité, où les Pères
    de l'Église l'ont emprunté au paganisme. Il y a déjà là un indice qu'il s'agit
    ici d'un dynamisme anthropo-sociologique important, au point de passer
    par-dessus de sérieuses réserves pour en faire un lieu théologique.

    Sorti du placard par Mgr
    Duchesne en 1889, le terme a progressivement retrouvé droit de cité au fil du
    20e siècle. Toutefois, entretemps étaient nées les sciences
    humaines, de sorte que le mot ne pouvait plus être considéré comme relevant du
    seul domaine de la théologie. Sociologie, ethnologie et anthropologie (Weber,
    Éliade, Lévi-Strauss, Van Gennep, Turner…) se sont penchées sur ce processus
    qu'on découvrait présent dans plusieurs sociétés et notamment dans celles qu'on
    qualifiait de « primitives », faute de meilleure expression à
    l'époque pour désigner ces groupes où les étapes de la vie et l'intégration
    sociale donnaient lieu à une ritualisation destinée à ancrer l'histoire de
    chaque individu dans la longue tradition clanique. Parallèlement, la
    psychologie (Erikson, Fromm…) s'intéressait aux mécanismes psychiques mis en
    œuvre quand individu et groupe entraient en relation dans une dynamique de
    quête d'identité. Enfin, les sciences historiques (Beauduin, Botte…)
    permettaient de retrouver les sources antiques des rites chrétiens.

  • Écrire le deuil, c'est appeler à le faire : la performativité rituelle des textes littéraires relatifs à la mort
    Myriam Watthee-Delmotte (UCL - Université catholique de Louvain)

    Si l'on s'accorde sur le fait que le geste anthropologique par excellence est celui d'enterrer les

    morts, qui est une activité rituelle, il faut constater que la littérature l'accompagne invariablement :

    de la déploration des pleureuses face à la dépouille mortelle dont on ferme les yeux à l'éloge

    funèbre, en passant par les

    Requiem et les Dies irae qui traduisent les sentiments

    des endeuillés confrontés au choc du décès, ou les élégies propres à donner droit à la nostalgie,

    les

    memento mori et les Tombeaux littéraires qui servent de support à la commémoration positive

    du défunt, voire les biographies

    post mortem des hommes célèbres, il n'est aucune phase du rapport

    des hommes à la mort d'un des leurs qui ne soit accompagné de textes littéraires.

    La littérature de la mort gagne donc à être envisagée sous son rapport à la ritualité, qui

    détermine en partie ses formes discursives : la création esthétique s'avère dépendante d'une

    finalité qui s'atteint par le respect des phases, des postures et des investissements symboliques

    d'un rite particulier. On verra ainsi comment les textes littéraires de circonstances liées à la perte,

    à la mise au tombeau et à la commémoration montrent la production parallèle des rites

    d'ensevelissement gestuels et langagiers, et font voir la construction simultanée de monuments de

    pierre et de mots. La littérature, en se déployant en différents genres, assure une forme

    d'efficacité du travail du deuil et une relance constructive des endeuillés dans la vie.

  • L'étude des rituels funéraires : une épistémologie marginale ou une épistémologie sur mesure
    Gil Labescat (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'analyse des funéraires contemporains soulève
    des difficultés épistémologiques particulières. L'essentiel de mon propos articule
    des propositions épistémologiques autour de l'approche complémentariste ethnopsychanalytique
    (Devereux, 1972 ; Brohm, 2008). Je montre comment la démarche d'étude
    critique en sciences humaines permet de renouveler, à la fois, l'analyse des
    pratiques rituelles, et celle des phénomènes funéraires actuels. Pour ce faire,
    ma réflexion s'attache à l'étude d'un phénomène émergent depuis trente ans en
    Amérique du Nord et en Europe : la crémation. Ma communication est
    construite autour de deux principaux axes argumentatifs. Dans le premier axe, il s'Agit de reconnaître du rite dans la
    réalité sociale sans prédéterminer la forme que l'on cherche ? Le second
    axe relève de la spécificité de l'objet d'étude qu'est la mort.

  • Pause
  • Anthropologie brésilienne des rites
    Pedro Simonard (FITS - Faculdade Integrada Tiradentes)

    Nous profiterons de la chance qui nous est accordée ici pour présenter nos principaux travaux sur l'évolution de différents rites dans la société brésilienne. Nous voulons notamment montré comment les rites forment des amalgames entre le religieux et le social. Nous fournirons quelques exemples de ces amalgames

  • La circoncision et la condition féminine
    Karima Chader (Université de Bejaïa)

    Des rites et de leurs catégories, l'on a choisi les rites de passage, étant
    donné qu'ils ponctuent et jalonnent la vie de l'individu de sa naissance
    jusqu'à sa mort.

    Le rite de passage qui nous intéresse à cet endroit est, le rite de la
    circoncision qui est essentiellement masculin, et surtout du point de vue de sa
    valeur sociale, et à travers lequel, nous tenterons de mettre en exergue la
    condition féminine dans la société algérienne.

    D'aucuns s'accordent à dire que les pratiques rituelles sont l'apanage des
    femmes. Mais le recours de ces dernières aux rites, démontre bien que
    tout ce qu'elles déploient en matière d'efforts, ne peut refléter que le
    conflit hommes/femmes, car il faut souligner cette opposition qui monte les uns
    contre les autres. Qui cherche à maintenir sa position sociale et tout ce
    qu'elle lui confère comme privilèges, et qui, cherche à se frayer un chemin et à
    se positionner socialement.

    La circoncision est considérée comme une
    promotion sociale du garçon en Algérie, est
    désormais injecté dans le monde des hommes. Ce rite qui marque le
    passage de l'enfant d'un seuil à un autre, mettra fin à tout ce qui trait à la
    féminité, et s'il arrive que le circoncis meure en bas âge, sa toilette
    funéraire incombera aux seuls hommes. Ainsi, les femmes se retrouvent du fait
    de la circoncision, exclues, alors que le petit continue à évoluer au sein de
    leur monde.

  • Synthèse

Communications orales

Rites : entre instituant et institué

  • Introduction à l'étude interdisciplinaire sur les rites
    Ângelo Cardita (Université Laval)

    Cette introduction vise à rendre compte de la richesse actuelle des études sur les rites anciens et nouveaux.

  • Sociabilités festives et prétextes rituels : les soirées thématiques comme expériences de ritualisation
    Catherine Arseneault (Université Laval)

    Dans
    le cadre de ma recherche doctorale, je m'intéresse à la question des rites festifs en tant que
    rites de sociabilité.
    Plus précisément, mon projet de thèse porte sur la dilution des fêtes au sein des loisirs. Il
    a pour objet les soirées festives issues de la sphère privée, désignées par le
    terme de soirées
    thématiques. Celles-ci sont des performances rituelles qui construisent, par leur
    scénographie, un capital immatériel et symbolique en
    infusant intensité, émotion et ambiance à la soirée. L'effet de
    situation, le jeu social et la capacité des acteurs à créer des fêtes à leur
    image semble s'inscrire dans la même dynamique contemporaine que celle des
    rites en général. Si les rituels se détachent de leurs ancrages collectifs
    pour devenir l'expression de l'individualité, qu'expriment alors en parallèle les
    conduites festives actuelles (de proximité) qui manifestent, a priori, un
    processus de personnalisation similaire? Comment ces performances
    festives, sous l'influence de l'industrie événementielle, expriment-elles une
    forme re-visitée de ritualisation? Dans cette communication, seront présentés
    les résultats préliminaires d'une enquête de terrain (entrevues et
    observations) réalisée auprès de divers participants à des soirées thématiques.
    Elle est l'occasion pour l'ethnologue de réfléchir à la relation étroite qui
    existe entre rite et fête, rite et événement, fête et performance rituelle.

  • La transformation de la notion de rite (19e-20e siècles) : plaidoyer pour une « relation nécessaire » entre l'anthropologie et la théologie
    Andrea Grillo (Pontificio Ateneo S. Anselmo)

    a)
    Avec les recherches introduites
    par les nouvelles sciences qui ensuite, vers la moitié du XXème siècle,
    seraient nommées « sciences humaines », la notion de
    « rite » a connu une grande transformation sur le plan structurel ;

    b)
    Ce changement structurel du
    concept de rite ainsi que de l'expérience rituelle a été noté et promu non
    seulement par les diverses disciplines impliquées dans cette nouveauté
    (l'anthropologie, la sociologie, la psychologie, etc.), mais aussi par la
    théologie et même par les églises chrétiennes: d'où les transformations de la
    « notion théorique » de rite dans les églises chrétiennes;

    c)
    Après une rapide référence à mon
    modèle théorique de relecture du rapport entre la théologie et le rite
    (« présupposition », « refoulement »,
    « surdétermination » et « réintégration » du rite dans – et
    par – la pensée théologique), je proposerai une réflexion autour d'une question
    aussi urgente que nouvelle: l'enjeu du passage du « ritus servandus », introduit par le Concile de Trente,
    au « ritus celebrandus »
    qui caractérise le Concile Vatican II.

    d)
    Il faut, cependant, admettre que
    ce n'est pas du tout facile introduire la notion de « rite » avant
    qu'elle ne soit une « notion scientifique »;

  • Pause
  • L'intervention rituelle et les controverses socioenvironnementales : analyse d'un cas
    Nicole Bouchard (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Nicole Bouchard (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Au
    Québec, depuis quelques années ces débats occupent un large espace médiatique. Cette communication présente une
    première exploration de la place de l'imaginaire, des symboles, des récits au sein de ces débats afin d'expérimenter et
    proposer certaines interventions
    rituelles susceptibles de rétablir les liens sociaux fragilisés par la
    virulence et l'ampleur des débats qui souvent brisent
    des liens au sein des petites communautés. Nous faisons l'hypothèse que la création et la
    mise en place de rites d'interactions pourraient favoriser et soutenir le dialogue nécessaire à la résolution de ces
    conflits sociaux.

    Notre propos se construit autour d'une analyse du cas de l'exploitation
    d'une mine de phosphore au cœur de la pourvoirie
    du Lac à Paul et la problématique
    environnementale entourant la construction d'un port en eau profonde à
    l'Anse à Pelletier sur le fjord du Saguenay. La première réaction à l'annonce de la
    construction de ce port a été virulente et
    actuellement les opposants au projet s'organisent et la controverse est visible surtout dans les
    médias et les médias sociaux.

    L'analyse de ces discours et la participation
    des chercheurs au sein du collectif de l'Anse à Pelletier constituent le corpus
    soutenant le travail de problématisation et
    d'une lecture herméneutique s'inspirant
    des travaux des G. Durand, C. Castoriadis et Paul Ricoeur.

  • Les rites : le point de vue des participants
    Olivier Bauer (UdeM - Université de Montréal)

    Depuis près de 20 ans que je travaille sur les rites
    (principalement sur le culte et sur les actes pastoraux protestants), je me
    suis concentré sur la manière dont les institutions et les officiant-e-s les
    pensent, les organisent et les célèbrent. J'ai travaillé en particulier sur la
    valeur théologique des rites, sur les stratégies de ritualisation que mettent
    en place des Églises protestantes (à partir des travaux de Catherine Bell), sur
    les sens que les rites sollicitent ou ne sollicitent pas, enfin sur l'influence
    qu'ils cherchent à exercer (à partir des travaux de Tobie Nathan).

    J'aimerais désormais aborder les rites d'un autre point de
    vue, celui des participant-e-s. Je souhaite en particulier explorer la manière
    dont les participant-e-s choisissent les rites qui leur conviennent et de
    l'effet que ces rites produisent sur eux/elles. J'aimerais le faire en
    élargissant ma perspective aux nouveaux rites et aux nouvelles formes de
    spiritualités, immanentes ettranscendantes.

    1. J'aimerais en
    particulier préciser des questions dans trois grands domaines: 2. La question des motivations qui poussent
    telle personne à privilégier tels rites; 3. La question de la liberté que les
    participants s'octroient dans l'interprétation des rites; 4La question de la reconnaissance d'un Ultime
    dans les rites. J'aimerais ici discuter de l'ouvrage Theorizing Rituals
    dirigé par Kreinath J., Snock J. et Stausberg M., et en
    particulier l'article rédigé par Axel Michaels (2006)

  • Dîner
  • Continuité et transformation des pratiques rituelles dans le néodruidisme : le cas du sacrifice
    Nicolas Boissière (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Développé au 18ème siècle en Grande-Bretagne et présent
    aujourd'hui dans l'ensemble des pays occidentaux, le néo-druidisme, ou
    druidisme contemporain, désigne une vaste mouvance religieuse dont l'objet central
    est la restauration de l'ancienne religion des Celtes. Pour ses pratiquants,
    les druidisants et les druidisantes, il s'agit ainsi de remettre au goût du
    jour les croyances et les rituels des druides de l'Antiquité, perçus comme les
    personnages centraux de cet ancien système religieux. Néanmoins, si les
    divinités et le calendrier liturgique celtique sont au cœur d'attentives
    réhabilitations, une pratique rituelle antique est, elle, l'objet de vives
    condamnations de nos jours : le sacrifice animal et le sacrifice humain.

    Les quelques sources
    antiques concernant les druides mentionnent en effet que ces derniers
    immolaient lors de populaires rassemblements des offrandes animales et, plus
    rarement, des offrandes humaines. Sans nous intéresser à la véracité historique
    de tels actes ou aux constructions politiques et littéraires propres à ces
    anciens récits, nous analyserons en revanche dans cette communication leurs
    réceptions auprès des pratiquants d'aujourd'hui : pourquoi, tout en
    prônant le retour à cet ancien culte, les druidisants et les druidisantes
    censurent-ils une pratique supposément majeure de ceux dont ils se considèrent
    comme les héritiers ? Des alternatives ont-elles été trouvées pour
    conserver l'esprit du sacrifice?

  • Ritualités et performativité du genre : le cas du néopaganisme à Montréal
    Martin Lepage (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Il est
    aujourd'hui, entre chercheurs de différentes disciplines, de plus en plus ardu
    d'accorder les définitions de l'objet commun de nos débats. Conceptualiser
    autour du rite et du rituel requiert de problématiser la complexité des
    recompositions religieuses contemporaines, apparues, dès les années 1960, en
    réaction à la perte de sens et de repères religieux institués. Dans la
    rencontre de nombreuses nationalités en contexte urbain, principalement, avec
    le phénomène globalisant qu'est internet, les spécificités des ritualités
    identitaires doivent être comprises sous plusieurs angles à la fois.

    C'est
    le cas pour les néo-paganismes, qui poussent encore les chercheurs en études
    païennes à innover sur le plan méthodologique.

    Or,
    comme l'ont démontré les analyses déconstructivistes de Judith Butler (1990,
    1993), le genre fonctionne en société sur le mode performatif. À l'instar du
    rite, il dit et fait tout à la fois l'appartenance à une catégorie ou à une autre,
    qu'elle soit identitaire ou sociale. Pour cette raison, nous allions à
    l'aspiration religiologique une approche queer, héritière des études
    féministes, afin de théoriser les pratiques rituelles des communautés
    néo-païennes et LGBT observées à Montréal.

  • Observation ethnologique de la fête Dasaī à Saint-Jérôme : pratiques rituelles et festives, et significations plurielles au sein d'une famille de brahmanes bhoutanaisnépalophones hindous
    Béatrice Halsouet (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le
    rite de Dasaī est majeur dans le calendrier népalais et a été élevé au
    rang de « fête nationale du Népal » (Lecomte-Tilouine et Krauskopff,
    1996, p. 9). Il s'étire sur dix jours et se décompose en neuf nuits de rituels
    (navaratri) en l'honneur de Durgā, selon des prescriptions quotidiennes
    précises, et en un dixième jour, Vijaya Daśamī, en hommage à la même déesse,
    victorieuse d'un démon. Ce rituel tel que fêté au Népal est associé à la
    famille par Toffin (1993), mais est surtout décrit comme une « vaste
    construction rituelle» destinée à assoir le pouvoir du roi sur la variété ethnique
    et linguistique du Népal par Krauskopff et Lecomte-Tilouine (1996).

    Toutefois,
    comment ces pratiques et leurs significations s'actualisent-elles au Québec, en
    contexte de migration ? Particulièrement à Saint-Jérôme, comment des réfugiés
    bhoutanais népalophones, réinstallés au Québec après vingt ans passés dans des
    camps au Népal, vivent-ils ces dix jours de rituel ?

  • Pause
  • Rites et routines dans les écoles juives à Montréal
    Sivane Hirsch (UdeM - Université de Montréal)

    Au cours de 2012, dans le cadre d'une recherche portant sur le rôle de
    l'éducation dans les relations entre la communauté juive et les autres
    Québécois, nous avons visité quatre écoles juives de Montréal. Ces écoles, qui
    sont membres de l'Association des écoles juives, suivent le Programme de
    formation de l'école québécoise en plus de leur projet éducatif qui s'inspire
    de différents courants du judaïsme et de visions différentes de la place que la
    communauté doit occuper et le rôle que doit jouer ses membres au sein de la
    société d'accueille. La place accordée aux rituels religieux à l'école varie
    également, influençant notamment le choix de parents à envoyer leurs enfants à
    fréquenter une école plutôt qu'une autre.

    Dans le
    cadre d'une observation des classes de 5e et 6e année du
    primaire dans quatre écoles juives montréalaises, nous avons suivi les
    pratiques des enseignantes dans les classes ainsi que les interactions entre
    élèves et entre élèves et enseignants. Nous avons ensuite conduit des entretiens
    avec le personnel scolaire, les parents ainsi que les élèves pour discuter de
    divers aspects de leurs expériences respectives dans ces écoles. Nous avons pu
    voir alors que les rituels religieux se confondent souvent avec les routines
    scolaires. Dans cette présentation, nous aimerions discuter ce constat à l'aide
    de plusieurs exemples.

  • Rituels de deuil dans un Québec sécularisé : entre créativité individuelle et autorité institutionnelle
    Géraldine Mossière (UdeM - Université de Montréal)

    Les institutions
    religieuses traditionnelles qui ont habituellement marqué les étapes du cycle
    de vie (naissance, mariage, décès) ont perdu beaucoup de leur significativité
    pour les Québécois. Pourtant, les observations montrent que les individus qui
    font face à de tels tournants biographiques, en particulier ceux qui sont
    confrontés au décès d'un proche, sont en quête d'une forme d'accompagnement qui
    permettrait de donner sens à ces événements, tout en se disant athées,
    agnostiques ou croyants sans allégeances religieuses. Bien qu'une part apparemment
    croissante des Québécois en situation de deuil se montre réticente à confier à
    un membre du clergé le volet spirituel ou religieux des funérailles, ils
    souhaitent marquer l'événement de la mort à l'aide d'une forme de ritualité
    permettant de gérer la phase de transition qu'implique le décès d'un proche. Bien
    souvent dépourvus de socialisation et de ressources religieuses, ils manquent
    toutefois d'outils symboliques pour organiser un tel rituel.

    À partir d'un terrain ethnographique mené en 2013 auprès
    de salons funéraires du Québec et d'entrevues réalisées avec des personnes endeuillées,
    nous montrerons que les rituels de deuil constituent à l'heure actuelle un
    espace de liberté et de créativité personnelles qui se décline autour de la
    catégorie générique du « spirituel ».

  • La ritualisation dans le scoutisme catholique
    Jean Pirotte (UCL - Université catholique de Louvain)

    Lemouvement scout s'est développé dans la jeunesse à partir de 1907 et a bientôt conquisle monde. Né de la rencontre entre, d'une part, les expériences de Baden Powellutilisant des jeunes comme agents d'observation dans les campagnes militaireset, d'autre part, ses intuitions sur la sociabilité des adolescents, lescoutisme a d'emblée développé une gestuelle particulière, des ritesd'intégration et de progression dans le groupe, ainsi que toute une symbolique.Le centenaire du mouvement en 2007 a suscité un regain d'intérêt scientifique. Chaquepays ayant acculturé sur des modes originaux ce système d'encadrement de la sociabilitéjuvénile, on se propose ici d'examiner le cas particulièrement révélateur de laritualisation dans le scoutisme catholique en Belgique francophone entre 1907et les changements survenus dans le mouvement vers 1980.
    Seront notammentétudiés : la signification des uniformes, différenciés suivant les classesd'âges (louveteaux, éclaireurs, routiers) et suivant le niveau atteint dans lahiérarchie ; les rites d'intégration et de progression dans le mouvement(badges, classes) ; les rituels initiatiques (tenderfoot, totémisation imposantun changement de nom ; rites de reconnaissance entre les membres du groupe(salut scout) ; ritualisation de la vie en groupe (salut au drapeau, rassemblements,feux de camp, cris de patrouille) ; sacralisation des règles de vie (loi,principes de vie, etc.

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