Informations générales
Événement : 83e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Les anglophones du Québec, malgré une langue commune, sont divisés en de nombreuses communautés et sous-groupes. Identifier les caractéristiques de ces diverses communautés d’expression anglaise représente alors un défi pour la recherche et l’action publique. En effet, les marqueurs identitaires liés à la langue s’accompagnent souvent d’autres marqueurs parfois plus significatifs pour les individus. Ces marqueurs peuvent être liés au sentiment d’appartenance à un groupe culturel (p. ex. : Irlandais, Pakistanais, Premières Nations, etc.), à une confession religieuse (p. ex. : juive, chrétienne, etc.) ou à un territoire (Montréal, Québec, les régions). La grande variété de situations de ces communautés est aussi attribuable à leur présence historique, ou pas, au Québec. Cette présence joue sur la force de leurs institutions, la visibilité de leurs représentants et, à travers ces derniers, sur les possibilités de dialogue avec la majorité francophone.
Malgré la complexité d’établir des critères définissant de façon univoque ces communautés, une grande tendance se dessine : celle d’une disparité toujours plus grande au fil des ans entre les anglophones de Montréal et ceux hors de la métropole. Jusqu’à maintenant, la majorité de la recherche s’est penchée sur la région montréalaise, où l’on retrouve plus de 80 % des anglophones du Québec. Notre colloque innove donc en se penchant plus spécifiquement sur les défis et les enjeux entourant le fait d’appartenir à une communauté d’expression anglaise loin de cette masse critique. Ces défis et ces enjeux touchent, entre autres, le maintien d’institutions, la capacité de se mobiliser en tant que communauté, la rétention des jeunes qui migrent vers Montréal ou d’autres villes canadiennes, l’attraction d’immigrants et l’accès à des services en anglais garantis par les lois fédérale et provinciale. Les présentations à notre colloque aborderont plusieurs de ces enjeux. L’objectif est d’offrir un meilleur portrait des communautés d’expression anglaise implantées en région et de générer une lecture critique et actuelle de leur situation.
Ce colloque est organisé par le Réseau de recherche sur les communautés québécoises d’expression anglaise et l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques.
Le colloque sera suivi d’un après-midi à Métis-sur-Mer afin d’y découvrir son patrimoine et ses institutions anglophones. Une visite guidée des Jardins de Métis est prévue, suivie d’un cocktail aux bureaux de Heritage Lower Saint Lawrence. Ce sera l’occasion de découvrir les réalités de la communauté d’expression anglaise du Bas-Saint-Laurent dans un cadre enchanteur en bord de mer. Un souper aura également lieu pour ceux qui souhaitent rester après le cocktail. L’inscription pour ces activités se fera lors du colloque (transport et frais d’admission aux Jardins non inclus). Informations : acfas2015@gmail.com.
Comité scientifique : Cheryl Gosselin, Paul Zanazanian et les organisateurs du colloque
Dates :- Lorraine O' Donnell (Université Concordia)
- Anne Robineau (ICRML - Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques)
- Patrick Donovan (Université Laval)
Programme
Portraits sociodémographiques des anglophones hors Montréal
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Mot de bienvenue
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Un modèle unique, vraiment? Une analyse géospatiale des communautés d'expression anglaise du QuébecWilliam Floch (Patrimoine canadien)
La géographie a toujours eu un rôle important à jouer dans le développement et l'épanouissement des populations. La présence d'un cours d'eau, de ressources agricoles, de ressources naturelles ou même de reliefs et de paysage récréotouristiques ont une incidence directe sur la capacité des habitants de ces régions de s'épanouir en tant qu'individus et en tant que collectivité. La façon dont une population s'approprie son territoire est aussi intimement liée à sa capacité d'exploiter ses ressources, développer son capital humain et mobiliser ses individus. Tout comme la population francophone du Québec, les communautés d'expression anglaise se sont, tout au long de leur histoire, appropriées une partie du territoire québécois. Ainsi, des facteurs historiques, culturels ou encore économiques ont influencé la disposition géographique de ces communautés. En effet, la distribution de la population d'expression anglaise de la Gaspésie diffère de celle de l'Estrie, tout comme celle du Pontiac diffère de celle de la Basse Côte-Nord. Alors que certaines communautés sont très concentrées à l'intérieur d'une région restreinte, d'autres sont davantage dispersées ou isolées. L'analyse géo-spatiale que nous avons effectuée nous a permis de mettre en lumière une partie des défis auxquels sont confrontées certaines communautés d'expression anglaise du Québec quant à leur capacité de s'organiser, de s'épanouir et de se développer en tant que minorité de langue officielle au Canada.
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Disparités géographiques : un portrait comparatif des caractéristiques des communautés d'expression anglaise à l'extérieur de la région métropolitaine de MontréalJan Warnke (Université Laval)
Cette communication se base sur l'analyse de 730 caractéristiques de la communauté dont la première langue officielle parlée est l'anglais (PLOP) (Enquête nationale auprès des ménages, 2011). Les caractéristiques de la population sont présentées sous forme de chiffres, de proportions et d'indices comparatifs entre la population minoritaire d'expression anglaise et la population majoritaire d'expression française, et sous forme de cartes thématiques. Selon le dernier recensement, la minorité québécoise « PLOP » compte près d'un million de personnes (1 058 250), soit 13,5 % de la population totale du Québec. Cependant, la majorité (80 %) réside dans la région métropolitaine de Montréal et le reste (20 %) est géographiquement dispersé dans des zones de différentes tailles à travers le Québec. Les minorités visibles constituent 28 % de la population d'expression anglaise, mais seulement 7,8 % de la population d'expression française, et 1,7 % des anglophones travaillent dans les arts contre seulement 1 % des francophones. Non seulement les petites communautés d'expression anglaise doivent-elles faire face aux défis de l'isolement dans leurs efforts quotidiens pour maintenir leur qualité de vie par l'accès aux services, mais leur vitalité et leur développement sont davantage compromis par les disparités saisissantes qui marquent leur composition (notamment en termes d'emploi, de revenu, d'âge, d'appartenance à une minorité visible et de profession).
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L'intention de migrer chez les anglophones en milieu rural au QuébecDominique Pépin-Filion (Université de Moncton)
Quels sont les déterminants des intentions de migration chez les minorités linguistiques anglophones vivant au Québec? L'intention de migrer est-elle différente en milieu rural qu'en milieu urbain? Existe-t-il chez les anglophones du Québec rural une relation inverse entre la concentration territoriale des minorités linguistiques et leurs probabilités de départ? Les migrations sont des phénomènes multifactoriels complexes tributaires à la fois de caractéristiques sociodémographiques et de motivations personnelles, tout comme de contraintes structurelles et de conjonctures économiques et politiques (Piguet, 2013; Piché, 2013). Les facteurs reliés à la scolarisation ou encore aux liens sociaux et aux réseaux de connaissances ont par ailleurs nuancé le postulat de la migration exclusivement économique. Une analyse multivariée des caractéristiques des anglophones en situation minoritaire qui avaient l'intention ferme de changer de province au cours des cinq prochaines années (Statistique Canada, 2006) permettrait d'estimer l'effet simultané de plusieurs de ces facteurs. Bien que l'intention de migrer n'aboutisse pas toujours en migration, l'étude des intentions de migration offre l'avantage de prendre en compte le facteur économique de l'effet des revenus avant la migration, ce qui est impossible avec les données de recensements. Nos résultats apporteront des éléments de réponses à ces questions en comparant les intentions déclarées en 2006 avec les migrations observées en 2011.
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Période de questions
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Pause
Communautés d'expression anglaise dans le Québec maritime
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Les anglophones des Îles-de-la-Madeleine face à une mer de changements : une enquête ethnographiqueRoberta Robin Dods (Department of Community, Culture and Global Studies (CCGS) Irving K. Barber School of Arts and Science University of British Columbia, Okanagan Campus)
Cette recherche met en lumière un ensemble de préoccupations au sein des communautés anglophones issues des populations insulaires et côtières qui sont aux prises avec les changements climatiques. Elle compare de nouvelles données avec celle d'une recherche précédente, menée en 2011, et portant sur trois régions du Québec : la vallée de la Châteauguay/Covey Hill, dans le sud-ouest du Québec, les Cantons-de-l'Est, et les Îles-de-la-Madeleine du Golfe du Saint-Laurent. La recherche comportait des éléments d'auto-ethnographie et a examiné les liens de parenté afin d'acquérir une compréhension des structures communautaires historiques et actuelles. La première analyse (en 2011) de ces trois régions a révélé des réalités différentes, notamment que les communautés sans littoral bénéficiaient de certains avantages découlant de la proximité des grands centres urbains. À la suite d'un terrain de recherche effectué auprès de communautés anglophones en déclin, notamment aux Îles-de-la- Madeleine, nous avons observé que toutes ces communautés vieillissent et doivent faire face aux nouvelles attentes des jeunes. Cette communication vise à mieux comprendre les éléments qui pourraient assurer la continuité de ces communautés prises en plein changement démographique, économique et environnementale.
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Évolution et variantes de l'anglais gaspésienJenna Hotton (Université McGill)
Cette recherche rend compte de la toute première étude linguistique sur l'anglais parlé dans la région québécoise de la Gaspésie, dont 86 % de la population est d'expression française. Au moyen d'un sondage en ligne, on a recueilli les données de 200 participants portant sur 58 variables phonologiques, grammaticales et lexicales. L'analyse, axée sur les données colligées auprès de 124 participants habitant encore en Gaspésie, dresse un portrait linguistique complexe de la communauté. Elle montre en effet une combinaison unique de traits distinctifs caractéristiques de l'anglais du Canada, du Québec, des provinces maritimes et de la campagne, et présente des signes de conformité et de différence par rapport à l'anglais québécois parlé à Montréal. Par exemple, l'anglais de Gaspésie possède des traits distinctifs des provinces maritimes qu'on ne trouverait pas à Montréal, ainsi que des traits distinctifs du français montréalais qu'on ne trouverait pas dans les provinces de l'Atlantique. Tandis que certaines caractéristiques de l'anglais québécois s'atténuent au fil des générations, d'autres sont de plus en plus répandues, tel le gallicisme stage pour rendre internship. En fait, plusieurs gallicismes sont maintenant plus courants en anglais gaspésien qu'en anglais montréalais, ce qui donne à penser que l'immersion plus complète des Gaspésiens dans un milieu francophone est un élément important du mécanisme de transfert lexical entre le français et l'anglais au Québec.
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Période de questions
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Dîner
Conférence-dîner
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Incorporer l'engagement communautaire dans l'éducation des adultesCathy Martin (First Nations Regional Adult Education Center)
Outils et modèles pour la mobilisation communautaire
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Conscience historique et éducation communautaire : le rôle des dirigeants de la communauté anglophone du Québec dans la vitalité communautaire et l'engagement civiquePaul Zanazanian (Université McGill)
Cette communication présente les résultats d'une étude qualitative à méthodologie mixte expliquant comment la conscience historique des dirigeants de la communauté anglophone du Québec influence l'attitude sociale à partir de laquelle ils éduquent les membres de ce groupe au sujet de l'engagement civique et de la survie de la communauté. En considérant la conscience historique à la fois comme l'objet d'une enquête et comme une approche théorique, l'étude emploie la méthode d'analyse narrative pour examiner le contenu et la forme des expressions textuelles des participants sur le passé de la communauté et la manière dont ces narrations sont utilisées et mises de l'avant afin d'encourager l'action sociale concertée. En comparant des données de quarante participants issus de cinq principaux lieux où se concentrent les anglo-québécois, nous exposerons le potentiel éducationnel qu'offre les dirigeants communautaires d'informer le public et de revitaliser le Québec anglophone. Il en ressort une compréhension fondamentale de l'utilité que revêt l'histoire pour prendre des décisions et effectuer des changements positifs et pour diffuser des aspects de l'histoire anglo-québécoise pour favoriser l'engagement civique et la survie du groupe.
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Approche collaborative et besoins essentiels des minorités linguistiques dans la région historique des Cantons de l'Est : un exemple de recherche-action en coursRachel Hunting (Townshippers' Association)
Deux initiatives répondant aux priorités des communautés minoritaires d'expression anglaise seront présentées au moyen d'un modèle Impact collectif (cabinet FSG, 2012). L'une vise le recrutement et la rétention des jeunes, et l'autre, un accès à des services de santé et à des services sociaux. Elles illustreront comment l'Association Townshippers a réussi à mobiliser différents intervenants communautaires en réponse à certains besoins afin d'optimiser l'efficacité collective et les résultats. L'initiative Make Way for YOUth de l'association s'intègre au réseau Place aux Jeunes en Région et remplit une mission unique dans toute la province. En effet, depuis ses débuts en 2006 sous le nom Place aux jeunes anglophones pour la MRC de Coaticook (Make Way for Youth), elle appuie la migration des diplômés et des professionnels d'expression anglaise âgés de 18 à 35 ans dans la région administrative de l'Estrie. En neuf ans, le programme s'est étendu à cinq MRC supplémentaires et comprend maintenant différentes sous-activités organisées avec des partenaires communautaires pour attirer des nouveaux venus et retenir les jeunes de la région. En décembre 2014, l'association a entamé un projet pilote avec cinq intervenants de trois secteurs afin de soutenir l'expansion, la mise en œuvre et l'évaluation du programme Community Watchdog. Cette communication présentera les premiers effets de cette mise en œuvre sur la vitalité de la communauté anglophone de la MRC du Val-Saint-Francois.
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Partenariat pour le bien-être des jeunes, des écoles et des communautés appartenant à la minorité d'expression anglaise : un nouveau cadre d'actionRussell Kueber (CHSSN - Réseau communautaire de santé et de services sociaux), Joanne POCOCK
Après un survol des perspectives et des méthodes de recherche adoptées pour dresser un portrait actuel des défis, des forces et des aspirations des jeunes d'expression anglaise du Québec, nous présenterons un cadre d'action créé pour les écoles et leurs partenaires communautaires afin de favoriser le bien-être de ces jeunes. Ce cadre s'appuie sur les expériences et pratiques prometteuses consignées pendant cinq ans par les Réseaux communautaires de santé et de services sociaux (Initiative réseaux et partenariats ou IRP) et les Centres scolaires et communautaires (CSC). On discutera de deux études de cas du milieu rural qui mettront en évidence des exemples concrets décrivant comment les IRP et les CSC ont réussi, en partenariat, à favoriser le bien-être des jeunes. Des jeunes y expliquent comment les écoles et ressources communautaires anglophones ont nourri leur réalisation, leur persévérance et leur bien-être. On exposera un cadre d'action modèle à utiliser comme guide et comme outil de planification pour soutenir les écoles et leurs partenaires communautaires dans leur effort constant de mise en œuvre d'approches systémiques visant à améliorer le bien-être des jeunes anglophones. Pour conclure la communication, on présentera un outil d'évaluation rapide conçu pour aider les écoles et leurs partenaires à mesurer leurs efforts en matière de mise en œuvre du cadre d'action.
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Période de questions
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Pause
Services de santé pour les communautés anglophones hors Montréal
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Un programme de bourses pour la rétention des professionnels de la santé dans les communautés d'expression anglaise du Québec : une mesure efficace?Marie-Pierre Gagnon (Université Laval), Amélie LAMPRON (Centre de recherche du CHU de Québec)
Sujet de recherche :Dans le cadre du Programme de maintien en poste et de soutien professionnel et communautaire à distance, l'Université McGill a mis en place un programme de bourses destiné aux étudiants dans le domaine de la santé, afin de les encourager à offrir leurs services au sein des communautés d'expression anglaise du Québec.
Méthodologie :Une évaluation du programme de bourse a été réalisée en utilisant une approche mixte, alliant un volet qualitatif et un volet quantitatif. Neuf entrevues semi-dirigées ont d'abord été réalisées avec des récipiendaires de la bourse ayant gradué depuis un minimum de six mois, et sept avec des réseaux communautaires impliqués dans ce programme de bourses. Par la suite, tous les récipiendaires du programme de bourses ont été invités à répondre à un questionnaire en ligne dont les analyses statistiques visaient à apporter un complément d'information suite aux entrevues précédemment réalisées.
Présentation succincte des résultats :La totalité de ceux qui travaillent dans une des régions visées par le programme ont respecté et même dépassé le délai imposé. De plus, la majorité de ceux-ci prévoient y demeurer encore longtemps. Bien que l'incitatif financier reçu ait joué un rôle dans la décision des boursiers de retourner en région à la fin de leurs études, le fait d'être originaire du milieu et d'y avoir des liens familiaux a eu davantage d'impact.
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Le défi d'améliorer l'accès aux services de santé pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire éloignées ou disperséesRoger Farley (Santé Canada), Roger GUILLEMETTE (Santé Canada), François Rivest (Santé Canada)
L'évaluation de la dernière phase du Programme de contribution pour les langues officielles en santé de Santé Canada a mis en évidence les difficultés d'accès aux soins de santé dans la langue officielle minoritaire au Canada dans les régions où les minorités linguistiques sont dispersées ou éloignées. En réponse à cette situation, le rapport d'évaluation comprenait une recommandation selon laquelle Santé Canada devrait identifier de nouvelles approches pour accroître l'accès aux services de santé dans ces communautés.
Bien qu'une bonne partie du financement de Santé Canada au Québec serve déjà à améliorer l'accès dans les régions situées à l'extérieur de Montréal (formation linguistique de professionnels de la santé, bourses et stages en région pour des étudiants bilingues, projets d'adaptation des services de santé, etc.), le Ministère a lancé un appel de propositions en 2013 visant spécifiquement à mettre sur pied des projets d'interprétation linguistique et d'intégration des ressources humaines en santé là où les minorités linguistiques sont éloignées ou dispersées.
La présentation donnera un aperçu des projets financés par Santé Canada et dressera un état des lieux de l'appui de Santé Canada à la minorité anglophone québécoise à l'extérieur de Montréal ainsi que des résultats obtenus jusqu'à maintenant.
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Période de questions
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Pause
Conférencier d'honneur
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Identités anglophones : réinterpréter les perceptions du passéAlexander Reford (Les Jardins de Métis)
Les Jardins de Métis (aussi connu sous le nom des Reford Gardens) illustrent bien le changement de perceptions des communautés anglophones au Québec. Fondés par les dirigeants de plusieurs familles qui ont façonné Montréal et ses institutions au XXe siècle, Les Jardins de Métis sont aujourd'hui un musée et une institution culturelle et artistique qui accueille 50 000 visiteurs tous les étés. Les Jardins reflètent l'évolution du Québec depuis la Révolution tranquille. En effet, ils ont été conservés grâce à une décision du gouvernement Lesage, puis vendus dans les premiers jours du gouvernement de Jacques Parizeau, et enfin sauvés par une série d'engagements issus du milieu communautaire et de partenariats publics et privés. La mission actuelle des Jardins est de préserver le patrimoine horticole de sa fondatrice, Elsie Reford, mais en le faisant d'une façon pertinente et intéressante pour les nouvelles générations de visiteurs. Après avoir partagé sa réflexion sur la gestion de ce lieu historique national au cours des deux dernières décennies, Alexander Reford exposera certains des défis auxquels il a dû faire face en présentant des identités anglophones aux visiteurs francophones et comment la créativité artistique contemporaine est devenue un pont vers une nouvelle communauté de visiteurs.
Regards sociologiques sur les frontières linguistiques et culturelles en région
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Attraction de l'anglais chez les musiciens québécois de l'extérieur de Montréal : une étude de cas du groupe Equse de RimouskiMartin Geoffroy (Cégep Édouard-Montpetit)
Cette communication propose une analyse sociologique de l'attraction de l'anglais chez des musiciens francophones au Québec. « Au Québec, il y a un préjugé négatif contre ceux qui chantent en anglais. À mon deuxième album, j'ai vendu 30 000 copies, et tout juste 10 000 pour le dernier, en 2011 (Paré, 2013). » Ce cri du cœur vient de la chanteuse Pascale Picard de Québec, cette dernière est francophone mais a choisi de faire carrière en anglais. Si l'on considère que la population francophone est surtout concentrée dans la grande région de Montréal et que le reste de la population québécoise est plutôt homogène, c'est-à-dire que la majorité de la population québécoise dans les différentes régions du Québec n'est pas bilingue, comment peut-on expliquer la présence d'artistes francophones venant des diverses régions du Québec qui persistent à chanter en anglais comme Pascale Picard, malgré les difficultés inhérentes que cela représente ? La première partie de cette communication fera un bref survol socio-historique des musiciens franco-québécois qui ont décidé de faire carrière en anglais en mettant l'accent sur ceux venant des régions autres que celle de Montréal. La deuxième partie fera état de l'influence et du pouvoir d'attraction sur les musiciens franco-québécois du succès mondial actuel de la musique anglo-québécoise. La troisième et dernière partie sera constituée d'une étude de cas d'un groupe musical québécois de Rimouski qui a choisi de faire carrière en anglais : Equse.
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Québécois d'expression anglaise : espaces identitaires et lieux d'appartenanceCheryl Gosselin (Bishop’s University)
Cette communication explore la question de la production de frontières linguistiques, sociales et culturelles qui redéfinissent l'identité anglophone dans le contexte sociopolitique québécois. La minorité linguistique d'expression anglaise est, en effet, marquée par des frontières géographiques, socioculturelles, linguistiques et politiques qui témoignent de plusieurs réalités liées à ses conditions matérielles et sa présence dans l'espace public. Elle est aussi traversée par différentes identités ethnoculturelles et religieuses. Après une analyse des projets de loi 10, 14 et 60, nous montrons comment l'État favorise une interprétation d'identités figées et renforce les frontières de la société d'expression française pour en exclure les anglophones. Enfin, nous traitons de la façon dont les communautés d'expression anglaise franchissent ces frontières et articulent leurs propres lieux et sentiments d'appartenance. Nous nous appuyons sur une analyse de contenu des trois lois proposées ainsi que des éditoriaux et articles de journaux sur les audiences publiques, tirés de la revue de presse en ligne Daily Briefing du Quebec Community Groups Network. Nous utilisons aussi les articles et dossiers que présentent les groupes communautaires aux audiences publiques et qui révèlent leur positionnement au sein de la société québécoise. Puis, nous procédons à une analyse régionale, basée sur des sources d'information non montréalaises comme le Sherbrooke Record, La Tribune et le Huffington Post.
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Les jeunes des écoles de langue anglaise au Québec et leur rapport à la langue et à l'identité : regard sur les jeunes des régions éloignées de MontréalMax Antony-Newman (Université de Toronto), Pierre-Olivier BONIN (Université de Toronto), Diane Gérin-Lajoie (University of Toronto)
La présente communication examine le discours d'un groupe de jeunes inscrits dans des écoles de langue anglaise au Québec sur la question du rapport à la langue et à l'identité. À partir d'une perspective sociologique critique, notre réflexion se fonde sur deux principes : 1) que la langue n'est pas neutre (Bourdieu, 2001) et 2) que l'identité représente un construit social, en évolution constante, influencé par les pratiques sociales dans lesquelles évoluent les individus (Hall, 2006; Gérin-Lajoie, 2003, 2011, 2013). Nous nous sommes intéressés tout particulièrement aux jeunes qui vivent en régions au Québec, à cause de l'omniprésence de la majorité francophone dans leur vie quotidienne. Ces jeunes sont donc amenés à immanquablement à vivre à la frontière des deux langues officielles. Dans un tel contexte de vie, comment se développe leur rapport à la langue et à l'identité ? Comment se perçoivent-ils ? Leur discours est-il différent de celui des jeunes des écoles de langue anglaise de la région de Montréal (Gérin-Lajoie, 2011; Magnan et Lamarre, 2013) ?
La communication discutera des résultats préliminaires d'une étude en cours, où sont menés des entretiens en profondeur avec 20 jeunes de deux écoles secondaires de langue anglaise dans deux régions du Québec. Leurs trajectoires de vie révèlent jusqu'à présent un rapport à la langue et à l'identité des plus complexes, où l'école représente souvent le seul milieu anglophone pour ces jeunes qui vivent dans un milieu franco-dominant.
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Période de questions
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