Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 84e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

L’étude des enjeux fondamentaux et finalités de la vie humaine tente de répondre aux questions telles que : Quelles sont nos perceptions de la vie et de la mort? De la douleur, de la pauvreté, de la justice ou de l’éthique? Qu’est-ce qui nous aide à vivre? Les rapports sociaux, la spiritualité, la psychanalyse?

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Enjeux de la santé et des émotions

  • Le phénomène de l’?intimidation par les pairs vécu par les adolescents : sous écoute et analyse psychanalytique!
    Marie HAZAN, Sophie Lapointe (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La souffrance des adolescents demeure préoccupante, notamment celle reliée au phénomène de l’intimidation par des pairs. Malgré de multiples efforts pour venir en aide à ces jeunes, un sentiment d’impuissance demeure présent chez plusieurs d’entre eux.

    Cette étude exploratoire a eu pour objet d’étude de comprendre le phénomène de l’intimidation par les pairs vécu par les adolescents. Le défi était de rester au plus près du récit de ces adolescents et d’entreprendre des analyses en utilisant la méthodologie de la théorisation enracinée tout en nous inspirant de l’écoute et l’analyse psychanalytique. À partir du recrutement effectué par plusieurs intervenants dans les écoles de la Commission scolaire de Laval, nous avons rencontré dans un premier temps 7 sujets dont 16 entretiens. Comme certaines catégories n’avaient pas atteint de saturation théorique, d’autres données provenant de la série « Les intimidés » ont été ajoutées et intégrées à l’analyse (8 autres sujets).Dans le respect des assises épistémologiques et méthodologiques de la théorisation de la méthodologie enracinée, des analyses (ouverte, axiale et sélective) ont aussi été effectuées.

    Les résultats empiriques démontrent comment le processus dynamique du vécu familial et fraternel vient influencer la construction identitaire de ces adolescents. Alors, ce vécu prédispose les adolescents à rejouer ce qu’ils ont appris dans leur famille, c’est-à-dire qu’avec leurs pairs, à l’école.

  • Le deuil en contexte nouveau. Étude exploratoire de l’expérience de l’endeuillé lors de sa recherche de soutien en ligne
    Marie-Claude Leblanc-Beaulieu (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La recherche de soutien en ligne par les endeuillésestun phénomène assez nouveau et encore mal connu. Cette communication présentera une étude exploratoire qui a été réalisée auprès de trois personnes endeuillées qui ont trouvé du soutien en ligne pendant leur deuil. Elle a permis d’étudier tant les aspects psychologiques que les aspects relationnels du deuil, dans ce contexte particulier. Chacune des personnes a été rencontrée à deux reprises. L’objectif visé était de documenter leur expérience et d’en proposer une description phénoménologique. Les premières étapes de l’analyse des données recueillies tendent à démontrer que les endeuillés ont une perspective positive par rapport à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux au cours de leur deuil. En effet, ces échanges peuvent s’avérer très pertinents et ils apportent une contribution au processus de deuil dans lequel ces personnes sont engagées. Certains de ces échanges ne sont d’ailleurs possibles que par le biais d’Internet, qui permet ainsi à des gens qui ne se connaissent pas de se rencontrer virtuellement, d’échanger et de se soutenir lors d’un deuil commun ou dans leur deuil respectif. La description phénoménologique de leur expérience est pertinente car elle permet de mieux comprendre comment s’exerce l’influence des nouvelles technologies sur le processus de deuil.

  • Regard exploratoire sur les composantes relationnelles entre une personne de la rue et un animal de compagnie
    Caroline Leblanc (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L’itinérance est un phénomène qui est vécu par une diversité de personnes. La communication orale proposée dans le cadre du 84e congrès de l’ACFAS porte un regard sur la réalité des personnes itinérantes qui partagent leur quotidien en présence d’un animal de compagnie. Sachant que le milieu de la rue est un environnement stressant et rempli d’épreuves à surmonter, il est possible de croire que d’y vivre en compagnie d’un animal peut amener des contraintes importantes pouvant entraver leurs moyens de survie.

    Or, afin de mieux cerner le contexte situationnel que les personnes vivent lorsqu’elles entretiennent une relation avec un animal de compagnie dans la rue, cette communication orale présentera les bénéfices et les contraintes d’une telle relation dans leur parcours de vie. Plus précisément, cet échange de connaissances portera sur l’influence que l’animal peut avoir sur l’identité personnelle et sociale de l’individu ainsi que sur le processus de désaffiliation sociale dans lequel la personne se situe. Bien que ce fragment populationnel ne représente que 10 % des personnes itinérantes, il est important d’aborder leur réalité et cela dans le but de réfléchir sur les actions à mettre en place pour améliorer leur condition de vie.

    Mentionnons que cette recherche est en ce moment à l'étape d'analyse des entrevues. Par contre, d'ici la présentation, il sera possible d'avoir accès aux résultats dans son ensemble.

  • Les perceptions et les attitudes des femmes enceintes et des couples sur le Test Prénatal Non-Invasif (TPNI) au Québec, Canada
    Gilles BIBEAU, Hazar Haidar (UdeM - Université de Montréal), Vardit Ravitsky (UdeM - Université de Montréal)

    L’introduction du Test Prénatal Non-Invasif au sein des soins prénataux pour détecter les aneuploidies foetales rencontre actuellement un grand succès. Dans le but d’explorer les attitudes et les perceptions des femmes enceintes et de leurs partenaires vis-à-vis du TPNI, nous avons conduit une étude qualitative basée sur des entrevues semi-dirigées à l’Hôpital Sainte-Justine. La majorité des participants ont considéré que le test constitue un progrès dans le cadre des technologies reproductives. Ils ont souligné de nombreux avantages d’un nouveau test non-invasif, ayant une spécificité élevée et pouvant être effectué dès la dixième semaine de grossesse. Les participants ont préféré que le consentement relatif à la prise de décision autour du test soit fourni par écrit après avoir reçu le counseling d’un professionnel de la santé. Cependant, une des préoccupations soulevées et affectant leur prise de décision pour considérer le TPNI était l’inaccessibilité au test suite à son prix élevé et l’absence de couverture par le système de soins de santé. D’autres enjeux portent sur la routinisation du test et l’augmentation potentielle du nombre d’avortements affectant la diversité de la société en diminuant le nombre d’individus ayant un handicap. Pour assurer une prise de décision éclairée par les femmes et leurs partenaires, des lignes directrices et des stratégies de counseling devraient être mises en place pour une introduction appropriée et à large échelle du TPNI en clinique.

  • La conceptualisation de la spiritualité à travers l’expérience des infirmières auxiliaires et préposées aux bénéficiaires œuvrant en soins palliatifs
    Nathalie Tremblay (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La philosophie des soins palliatifs favorise la prise en charge globale des patients, à travers l’ensemble des dimensions de la vie. Dans un contexte de fin de vie, la réponse aux besoins spirituels compte parmi les éléments majeurs et constitue l’un des fondements des projets de soins partagés, à travers la relation patients-soignants. Les infirmières auxiliaires et préposées aux bénéficiaires réalisent de 80 à 90% des soins auprès des patients. Malgré le fait qu’elles occupent une place centrale dans la réponse aux besoins des patients, elles sont pratiquement invisibles dans la littérature. En effet, très peu de publications portent sur le travail des aides-soignantes et encore moins sur la façon dont elles définissent la spiritualité et comment elle s’exprime dans le quotidien des soins. Pourtant, de par la nature de leur fonction auprès des patients en fin de vie, elles ont la possibilité d’entrer dans l’intimité de ceux-ci. À partir d’une approche phénoménologique, cette étude vise à mieux comprendre comment les infirmières auxiliaires et préposées conçoivent la spiritualité et la façon dont elles intègrent les dimensions de l’expérience spirituelle dans les soins aux patients en fin de vie. Les données recueillies à partir d’observations participantes auprès de ces dernières, seront présentées dans le cadre de cette communication orale. Les implications cliniques associées à l’organisation des soins seront finalement discutées.

Communications orales

Enjeux éthiques et politiques 

  • Le rôle incertain des précédents dans la jurisprudence constitutionnelle de la Cour suprême du Canada
    Jean-Christophe Bédard-Rubin (University of Toronto)

    Dans les dernières années, la Cour Suprême du Canada a eu à réévaluer, pour la première fois de son histoire, certaines décisions rendue durant les premières années de la Charte canadienne des droits et libertés. Que ce soit dans l’affaire Bedford sur la prostitution ou dans l’affaire Carter sur le suicide assisté, la cour s’est vue confronter à un nouveau dilemme; quel poids doit-on donner aux précédents face à de nouveaux faits sociaux ou à des consensus moraux qui ont évolués? À première vue, la réponse de la cour est désarmante tellement elle est désinvolte. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, la désinvolture dont fait preuve la cour face à ses propres précédents s’inscrit dans un mouvement plus général de repositionnement dans la structure constitutionnelle accompagné d’un changement de paradigme en matière d’interprétation constitutionnelle. En adoptant la théorie du dialogue entre le judiciaire et le législatif à titre de récit constitutionnel, la Cour Suprême ne faisait qu’officialiser ce repositionnement. Dans cette perspective, l’autorité déchue des précédents constitutionnels n’apparaît plus comme un phénomène singulier et surprenant mais plutôt comme la dernière manifestation de ce repositionnement institutionnel et du rejet d’une conception positiviste du droit qui l’a accompagné.

  • Enjeux éthiques, sociaux et politiques de l’application des connaissances en épigénétique : quelles implications pour les principes de justice et de responsabilité morale?
    Charles Dupras (UdeM - Université de Montréal)

    Un débat important est en train d’émerger en sciences humaines et sociales, au sujet des enjeux éthiques, sociaux et politiques du champ de recherche récent qu’est l'épigénétique. Avec le développement des connaissances de la programmation épigénétique – qu’influencent l’environnement naturel et social – et ses répercussions sur la santé des personnes, l’idée de « responsabilité morale épigénétique » a été proposée, en lien avec les principes de justice environnementale et d’équité intergénérationnelle. Le caractère sensible de telles revendications requiert, comme nous allons le démontrer dans cette présentation, une attention toute spéciale de la part des chercheurs en bioéthique. De façon générale, je ferai valoir qu’avant de tirer des conclusions prescriptives en lien avec ces nouvelles connaissances, il sera primordial d’accorder une attention particulière à la nature hautement complexe des mécanismes épigénétiques. De façon plus spécifique, j’expliquerai pourquoi et comment les notions très ambiguës de « normalité épigénétique » et « plasticité épigénétique » devraient être prises en considération lors de telles discussions. En somme, je m’écarterai de la tendance réductrice qui consiste à faire émerger l’implication des connaissances en épigénétique simplement de la comparaison entre la génétique et l’épigénétique. L’épigénétique possède ses propres contradictions internes, lesquelles doivent être caractérisées avant d’accorder à ce champ d’étude toute force normative.

  • Les enjeux d’éthique environnementale de l’eau chez les Premières Nations au Canada
    Alexandra Caron (UdeM - Université de Montréal)

    Nous sommes dans une époque marquée par la décolonisation et de petites victoires pour les peuples autochtones. Ces derniers luttent pour la reconnaissance de leur existence, leurs droits, leurs territoires et leurs cultures ancestrales. À la suite de la clôture de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, l’heure est au bilan environnemental. Qu’a-t-il été fait pour la conservation et la souveraineté territoriales des Premières Nations? Sont-elles réellement consultées lors des discussions autour de l’exploitation des ressources en eau ou le développement d’industries polluantes? Dans plusieurs cas, c’est la culture occidentale dominante d’exploitation des ressources qui s’impose, au détriment de la qualité de vie même des nations autochtones. Comment remédier aux problèmes que ce type d'exploitation engendre?

    L’éthique environnementale se penche sur ces questions, mettant particulièrement en lumière les failles du système actuel de négociations environnementales, ainsi que la discrimination systématique des cultures et savoirs traditionnels, le manque de reconnaissance de la souveraineté des peuples autochtones ainsi que la négligence des apports autochtones lors de la mise en application des solutions. Une éthique environnementale interculturelle met l’emphase sur le dialogue comme solution aux problèmes éthiques soulevés par l’exploitation excessive ou la pollution de cette ressource commune, dont l’importance est si essentielle à la vie.

  • La lutte à la pauvreté comme symptôme et catalyseur de la généralisation de l’« éthique sociale de la civilisation capitaliste »
    Maxime Boucher (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Alors qu’on célèbre ou dénonce la fin d'un universel, la lutte à la pauvreté, déclarée aux États-Unis en 1964, peut être vue comme une affirmation de cet universel. Par contre, elle s’acharne contre ce qui pourrait être une conséquence inéluctable de la modernité : l’impossibilité pour tout le monde de satisfaire ses besoins par le travail lorsque la production excède la consommation (Hegel, § 248 Z). Or, pourquoi la lutte à la pauvreté fait-elle si largement consensus? Pourquoi ce consensus a-t-il pris forme en 1964? Je soutiens que cette lutte est le symptôme de l’intériorisation généralisée de l’« éthique sociale » de la civilisation capitaliste fondée sur l’obligation de ressentir l’obligation de travailler (Weber). Ce qui ne pouvait subvenir qu’une fois que la contradiction entre le travail et le capital fut suffisamment abstraite des prolétaires et des capitalistes pour que tous puissent désormais se reconnaître comme des sociétaires unis et individualisés sous l’égide d’un État social garant des lois et des procédures capables d’assurer le progrès et la mobilité sociale en fonction du mérite (Donzelot, Aron). Symptôme donc, et catalyseur puisque cette éthique trouve, non seulement dans les personnes des pauvres une désaffection inacceptable à son égard, mais aussi un objet tout disposé pour confirmer, à travers le sous-système de l'assistance (Luhmann), sa moralité universelle d'inclusion et sa foi dans ses capacités techniques de résolution de ses problèmes..

  • Loi sur le multiculturalisme canadien et Charte de la langue française : le Québec entre libéralisme anglo-saxon et républicanisme d’inspiration française
    Nicolas Proulx (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Problématique : Il existe au Québec deux modèles d'intégration en concurrence. L'un est incarné par la Charte de la langue française qui, tout en reconnaissant des droits aux minorités, place la majorité culturelle au cœur de son projet d'émancipation et d'intégration nationale, comme l'indique son préambule. L'autre est incarné par la Loi sur le multiculturalisme canadien qui place tous les groupes culturels sur un même pied, sans reconnaître un rôle particulier à la majorité culturelle québécoise. Eu égard à l'histoire politique, ces deux modèles et ces deux lois découlent de deux visions distinctes : celle de Lévesque (ainsi que de Camille Laurin) et celle de Pierre Trudeau. Se peut-il qu'au-delà de cette différence politique partisane, il existe une différence plus fondamentale relevant de la philosophie politique ? Et se peut-il que cette différence puisse être interprétée à la lumière de débats récents en philosophie politique autour du libéralisme et de ce qui, depuis le déclin du marxisme, constitue une de ses principales propositions philosophiques alternatives, soit le républicanisme ?

    Conclusions : À la lumière de documents datant de l'époque de l'adoption de ces lois (texte de loi d'origine, archives parlementaires, etc.) et de travaux récents en philosophie politique, il est possible d'associer la Charte de la langue française à un certain républicanisme d'inspiration française, et la Loi sur le multiculturalisme canadien à un certain libéralisme anglo-saxon.

  • Le récit autobiographique : confluence transdisciplinaire entre sujet, culture et société
    Lucia Coral Aguirre Munoz (UABC - Universidad Autónoma de Baja California), Joaquin CASO, Gilles LAVIGNE

    Toute vie humaine est complexe, les expériences diverses; comment aborder le récit autobiographique quand le sujet construit lui-même sa propre version, et que l’intervieweur, en plus d’écouter attentivement, a la responsabilité de l’interprétation? Face à l’illusion, fausse, que le récit autobiographique se génère de façon quasi spontanée, et que l’analyse est univoque, surgissent l’obligation d’un enrichissement théorique, le recours à la méthodologie, l’appui de disciplines. La communication fait état des dilemmes affrontés lors de l’analyse des récits autobiographies de sept étudiants sortis de conditions de vie sociale très défavorables pour acquérir une formation universitaire. Un garçon travaillant aux champs; une fille d’ouvrière; un jeune vendeur dans un débit d’alcool; une maman adolescente; une fille d’un père acholique; l’ainée de neuf frères et sœurs, à soigner au détriment de son éducation; une fille avec une incapacité congénital. Seuls points communs entre eux, la vulnérabilité et le succès. Objectivité? Subjectivité ou intersubjectivité? Analyser la narration par fragments ou encore recomposer l’expérience de vie phénoménologiquement? Univocité? Plurivocité? Équivocité? Appartenance de classe, sujet, personne, individu, avec sa réalité propre, ses choix, ou bien produit social? Culture acquise, incorporée, assimilée, exprimée? La sociologie, l’anthropologie et la psychologie s’imbriquent quand il s’agit d’élucider le sens d’une vie humaine.