Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :Le colloque est l’occasion de diffuser les premiers résultats de l’enquête Sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire (ESSIMU), menée à l’hiver 2016. Il s’agit d’une recherche portant sur les violences sexuelles en milieu universitaire à laquelle collaborent des chercheures de six universités québécoises. Partant d’une définition large de la violence sexuelle, le regard se porte sur différents types de manifestations telles que : harcèlement sexuel, agression sexuelle, exhibitionnisme, voyeurisme, cyberharcèlement, attouchement sexuel non désiré, menace de viol, pression ou coercition sexuelle. Ce colloque permettra d’aborder différentes dimensions de cette problématique, comme l’ampleur des manifestations de violence sexuelle, les conséquences possibles et les réactions de l’entourage lors du dévoilement; des récits permettront également d’illustrer les contextes dans lesquels ces violences s’installent. Le colloque se veut un outil de réflexion collective autour des enjeux individuels et collectifs des violences sexuelles en milieu universitaire au Québec, notamment pour les interventions de soutien, de prévention et de sensibilisation.
Les résultats de cette recherche se démarquent de plusieurs manières des recherches antérieures. D’une part, le terme « milieu universitaire » indique que l’enquête inclut les gestes commis tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du campus par une autre personne affiliée à l’université. D’autre part, la plupart des études antérieures sont limitées à un échantillon étudiant, omettant ainsi un pan de la communauté universitaire de ce même milieu qui est tout aussi susceptible d’être impliqué dans des situations de violences sexuelles. La présente recherche inclut toute la communauté universitaire, c’est-à-dire toute personne ayant un statut d’étudiant ou d’employé.
Équipe interuniversitaire ESSIMU : en 2014, une équipe indépendante de l’UQAM a lancé cette recherche sous la direction de Manon Bergeron, professeure au Département de sexologie et membre du Réseau québécois en études féministes (RéQEF) et de l’équipe Violence sexuelle et santé (ÉVISSA), de Martine Hébert, professeure au Département de sexologie, et de Sandrine Ricci, doctorante en sociologie et chargée de cours. Le projet a pris de l’ampleur et plusieurs cochercheures s’impliquent dans leur université respective : Dominique Damant (UdeM), Isabelle Daigneault (UdeM), Francine Lavoie (ULaval), Isabelle Auclair (ULaval), Sylvie Parent (ULaval), Geneviève Paquette (UdeS), Jacinthe Dion (UQAC), Laurence Clennett-Sirois (UQO) et Stéphanie Demers (UQO). Ce projet se réalise aussi en collaboration avec Lyne Kurtzman du Service aux collectivités de l’UQAM, Nathalie Duhamel du Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) et Marie-France Goyer, coordonnatrice du projet et doctorante en sexologie (UQAM). Ce colloque est soutenu financièrement par RéQEF et ÉVISSA.
Date :Programme
Enquête ESSIMU : portrait des violences sexuelles en milieu universitaire au Québec
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Mot de bienvenue
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Un portrait chiffré des situations de violences sexuelles en milieu universitaire au QuébecManon Bergeron (UQAM - Université du Québec à Montréal), Et l'équipe interuniversitaire ESSIMU, Marie-France Goyer (UQAM - Université du Québec à Montréal), Martine Hébert (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sandrine RICCI (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Plusieurs événements impliquant des situations de violences sexuelles en milieu universitaire ont marqué l'actualité américaine et canadienne au cours des dernières années. Les études, provenant surtout des États-Unis, permettent peu de rendre compte des réalités québécoises. Les travaux les plus près de nous, issus de l'Université d'Ottawa, révèlent des taux de violences sexuelles préoccupants. Cette présentation dévoilera les premiers résultats de l'ampleur des situations de violences sexuelles suite à l'enquête menée au cours de l'hiver 2016, dans six universités du Québec. Elle permettra de répondre aux questions suivantes : combien de personnes rapportent avoir vécu une situation de harcèlement ou de violence sexuelle par une autre personne affiliée à leur université, quels sont les principaux contextes dans lesquels ces gestes ont été commis et quel était le statut des personnes ayant commis ces gestes? Cet état des lieux au Québec permettra d'échanger sur les implications individuelles et collectives.
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Témoignages des personnes ayant vécu de la violence sexuelle en contexte universitaireManon BERGERON (UQAM - Université du Québec à Montréal), Dominique DAMANT (UdeM - Université de Montréal), Coralie Labelle (UdeM - Université de Montréal)
Démystifier l'agression sexuelle est au cœur de la lutte contre cette forme de violence. L'adhésion aux mythes sur les agressions sexuelles est un obstacle à la capacité d'une personne à identifier la situation qu'elle a vécue comme de la victimisation (Peterson et Muehlenhard, 2004). C'est aussi en lien avec la propension des agresseurs à commettre ces agressions (Burgess, 2007; Widman et Olson, 2013) et à comment une personne témoin interviendra dans une situation avec un potentiel de violence sexuelle (McMahon, 2010). Ces mythes reposent surtout sur de fausses représentations des agressions sexuelles. À l'aide de vignettes, cette présentation illustrera l'expérience de personnes ayant vécu de la violence sexuelle en contexte universitaire. La présentation exposera les différents types de manifestations de la violence sexuelle et fera ressortir les thèmes communs à plusieurs récits, notamment l'adhésion ou non aux mythes sur les agressions sexuelles.
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Conséquences liées aux situations de harcèlement et de violence sexuelle vécues en milieu universitaireManon BERGERON (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jacinthe DION (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Isabelle Daigneault (UdeM - Université de Montréal), Martine Hébert (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sandrine RICCI (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les conséquences associées aux situations d'harcèlement et de violence sexuelle vécues en milieu universitaire (VSMU) demeurent peu documentées de même que les facteurs pouvant influencer ces conséquences. La présente analyse offrira un premier aperçu des conséquences liées aux situations d'harcèlement sexuel, aux attentions sexuelles non désirées et aux situations de coercition sexuelle. Il s'agira d'abord de présenter un portrait descriptif de la fréquence des conséquences perçues des VSMU au plan de la réussite scolaire, de la vie professionnelle, personnelle et sociale, de la santé physique et des symptômes de stress post-traumatique. Une analyse subséquente permettra d'explorer la contribution de deux facteurs sur l'ampleur des conséquences rapportées, soit une expérience d'agression sexuelle pendant l'enfance et le fait de dévoiler les VSMU. Les implications des résultats au plan des pistes d'intervention à privilégier seront abordées.
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Pause
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Réactions nuisibles et aidantes de l'entourage lors d'un dévoilement de violence à caractère sexuel ou de harcèlement sexuelSophie DUBÉ (Université Laval), Francine Lavoie (Université Laval), Catherine Ruel (Université Laval)
Sans avoir de mauvaises intentions, il est possible que des personnes recevant des confidences au sujet d'une agression à caractère sexuel ou de harcèlement sexuel aient des réactions nuisibles. Deux raisons nous incitent à mieux comprendre ces réactions: premièrement, il serait important de préparer les victimes à faire face à la diversité des réactions et deuxièmement, il serait utile de sensibiliser cet entourage dans un but de promotion de relations aidantes. Il y aurait selon Reyla et Ullman (2015) deux types de réactions nuisibles, l'accusation-exclusion et la reconnaissance de l'événement sans offre de soutien. Dans leur recherche auprès de femmes adultes victimes d'agression sexuelle, la très grande majorité ont fait l'objet de telles réactions. Nos objectifs sont de rapporter la validation au Québec, à partir de l'enquête ESSIMU, du questionnaire d'Ullman en tenant compte des deux genres, et de décrire les types et sous-types de réactions nuisibles et les réactions aidantes.
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Après l'étude ESSIMU, les changements s'imposent : les violences sexuelles en milieu universitaireSimon Lapierre (Université d’Ottawa)
Au début de 2014, deux incidents ont plongé l'Université d'Ottawa dans le débat entourant la violence sexuelle. En réponse, le recteur de l'Université, Allan Rock, a créé le Groupe de travail sur le respect et l'égalité ayant pour mandat de formuler des recommandations sur la manière de favoriser, sur le campus, une culture qui encourage les comportements respectueux, prévient la violence sexuelle et permet aux membres de la communauté d'apprendre et de travailler dans un environnement exempt de harcèlement et de violence sexuelle. Le Groupe de travail a notamment réalisé une vaste consultation auprès des membres de la communauté universitaire et une enquête auprès des étudiantes et des étudiants. Cette présentation examine comment les recommandations issues d'une telle initiative peuvent amener des changements significatifs au sein de l'institution.
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Discussion
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Mot de clôture