Le prix Acfas Ressources naturelles 2018 a été remis à Joanie Caron, doctorante à l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Au Québec, la plupart des mines sont hors du champ de vision des citoyens. Elles sont pourtant bien présentes et essentielles, car notre civilisation fait grand usage des métaux, tant pour les secteurs de la construction que pour ceux des nouvelles technologies. Face à ces besoins, l’industrie minière est et sera confrontée à de nombreux défis quant à ses besoins de main-d’œuvre. On évalue que 17 000 emplois seront à pourvoir d’ici 2025. Malgré ce très grand besoin, cette industrie fait très peu appel aux travailleurs autochtones, des populations pourtant jeunes, en croissance et désireuses de participer au développement minier qui voisine, très souvent, leurs territoires. La lauréate s’attardera donc pendant son doctorat à caractériser les facteurs qui favoriseraient une bonne intégration et une rétention raisonnable d’employés autochtones au sein de cette industrie.
En 2013, selon le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, l’industrie minière comptait pour 1,16 % du PIB du Québec, pour une valeur avoisinant les 300 milliards de dollars. C’est un euphémisme de dire que cette industrie est d’une grande importance pour la province. Elle est toutefois aux prises avec divers défis, et Joanie Caron travaille à en résoudre plusieurs.
Le premier défi auquel s’est attaquée la lauréate est celui de l’élaboration d’une certification selon les principes du développement durable pour l’exploration minière. D’abord porté par l'Association de l'exploration minière du Québec (AEMQ), le choix d’accorder le contrat à la Chaire en entrepreneuriat minier UQAT-UQAM a été influencé par la possibilité de travailler avec la lauréate. Son projet de maitrise consistait à établir une liste de principes et de critères permettant d’élaborer une certification en développement durable pour l’exploration minière. Joanie Caron a su relever cette lourde tâche avec brio, établissant un lien de confiance avec les entreprises comme avec les ONG et les acteurs politiques. De ce fait, l’AEMQ a retenu ses services afin de mettre en œuvre cette certification. Dans cette foulée, l’étudiante-chercheuse a obtenu la médaille d’or du Gouverneur général du Canada. Cela lui a également permis d’occuper une charge de cours à l’UQAT dans le secteur des ressources naturelles et du développement durable.
Forte de cet accomplissement, Joanie Caron s’est engagée sur la voie du doctorat en études autochtones, avec en main un projet répondant à un second grand défi auquel l’industrie minière est présentement confrontée, celui de la pénurie de main-d’œuvre. En effet, entre 2015 et 2025, elle devra pourvoir environ 17 000 emplois.
Les communautés autochtones sont constituées d’un fort pourcentage de jeunes – une population, de plus, en croissance – en recherche d’emploi et désireux de contribuer au développement minier. Pourtant, ce secteur d’activité recrute peu auprès des Premières nations, notamment dû aux défis d’intégration et de rétention que cela implique. Joanie Caron souhaite donc étudier les facteurs qui favoriseraient l’intégration de travailleurs autochtones dans l’industrie minière, en s’attardant autant aux mesures prises par les employeurs, par les gouvernements, qu’aux perceptions des communautés visées.
Bien engagée sur la voie de la recherche appliquée, Joanie Caron a déjà des accomplissements impressionnants, que l’Acfas souhaite récompenser en lui attribuant le prix Ressources naturelles 2018.