Judith Robitaille
Chopin, Vivaldi, Bach, Mozart, Beethoven. Tous ces grands « classiques » sont chaque année étudiés et revisités par des étudiants en musique. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce qui se cachait derrière ce doux son arrivant jusqu’à vos oreilles? Beaucoup de travail, certes! Mais aussi de la douleur. Et tout particulièrement, la douleur musculaire et squelettique causée par la pratique assidue d’un instrument. Un bémol auquel notre lauréate compte bien remédier!
Judith Robitaille est ergothérapeute de profession mais aussi violoniste. C’est pourquoi son mémoire de maîtrise en sciences cliniques est bien le prolongement naturel de sa double expérience professionnelle! Débuté en 2012 à l’Université de Sherbrooke, il traite de « l’épidémiologie de la douleur musculo-squelettique liée à l’exécution de la musique classique chez les étudiants d’un instrument de musique à cordes frottées », soit le violon, le violon alto, le violoncelle et la contrebasse.
Déjà en 2003, pendant ses études au baccalauréat en ergothérapie à l’Université d’Ottawa, la jeune étudiante se démarque par l’originalité de ses idées. De fait, elle met de l’avant la pertinence d’une vision holistique des problèmes de santé des musiciens. Par cette initiative, elle remporte le Prix Anne-Lang-Etienne, remis à l’étudiant se distinguant « par son approche humaniste et holistique de l’ergothérapie ».
Ainsi, son parcours d’ergothérapeute clinicienne, de professionnelle de recherche au Centre de recherche sur le vieillissement de Sherbrooke, et de musicienne lui a permis d’acquérir, au cours de ces dix dernières années, les compétences nécessaires à la réalisation de son mémoire de maîtrise.
Un constat préoccupant motive sa recherche : la douleur musculo-squelettique liée à l’exécution de la musique (DMEM) affecterait autant les étudiants que les professionnels. De fait, les musiciens développent dès leur apprentissage des habitudes de travail, bonnes ou mauvaises, qu’ils maintiendront tout au long de leur carrière. Ainsi, le projet de Judith Robitaille permettra d’agir en amont des problèmes de santé susceptibles de se poursuivre dans leur vie professionnelle.
Son objectif sera donc de favoriser la santé et la sécurité de ces jeunes travailleurs par des interventions de prévention articulées autour de facteurs de risque connus comme la durée du temps de jeu d’un instrument à cordes frottées. Une étude novatrice, car la vérification de l’impact des changements de cette durée sur la douleur n’a encore jusque-là jamais été documentée. Pourtant, ces changements surviennent régulièrement dans le parcours des étudiants en musique, comme lors de la participation à un camp musical intensif.
Cette recherche permettra donc de développer de nouvelles connaissances utiles à la mise en œuvre de stratégies d’intervention favorisant la santé des étudiants se destinant à une carrière musicale.
Par ailleurs, Judith Robitaille s’est également illustrée par sa participation à la rédaction d’articles scientifiques parus dans des revues avec comité de pairs, telles que l’International Journal of Therapy and Rehabilitation ou encore la Revue canadienne d’ergothérapie.