Montréal, le 13 avril 2022 – L’Acfas salue les investissements en innovation, de même que les montants ciblés prévus en recherche dans le budget fédéral 2022-2023 du gouvernement Trudeau. L’Association rappelle toutefois l’importance d’investir dans la relève et dans tous les types de recherche, tel que proposé dans le rapport Naylor. Les besoins sont particulièrement criants dans la francophonie canadienne, alors que l’Acfas constate un déclin de la recherche en français au pays.
Comme le souligne Jean-Pierre Perreault, président de l’Acfas, « pour faire face aux grands défis de société et à leur complexité, nous avons besoin de connaissances dans tous les domaines de recherche. Un soutien financier à la recherche diversifié et conséquent est essentiel pour faire naître les innovations qui constitueront le Canada de demain ».
L’Acfas estime que les mesures en matière d’innovation sont les bienvenues, car le Canada traîne de l’arrière au sein du G7 pour ses dépenses en recherche et développement en proportion du PIB. De même, l’économie canadienne est aux prises avec des problèmes de productivité qui doivent être solutionnés afin de faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Ces mesures s’attaquent donc à des enjeux de fond. L’Acfas salue également les investissements du gouvernement fédéral en sécurité de la recherche, afin de renforcer les capacités des établissements postsecondaires.
En revanche, l’Acfas est soucieuse que ces investissements s’avèrent principalement dirigés vers le secteur privé et qu’il y ait peu d’investissements pour soutenir la recherche fondamentale au sein des conseils subventionnaires fédéraux. Certaines mesures ciblent des secteurs en particulier, qu’il s’agisse de la recherche sur les semi-conducteurs, la COVID longue, la démence et la santé du cerveau, l’élimination des déchets plastiques ou l’agriculture carboneutre, par l’entremise de divers organismes et ministères fédéraux.
Il est toutefois primordial, en plus de ces mesures ciblées, d’assurer un financement équilibré dans tous les secteurs de la recherche et de bonifier, globalement, les budgets des conseils subventionnaires fédéraux. Rappelons-nous que ce sont les investissements passés du Canada en recherche fondamentale qui ont permis d’apporter des réponses rapides à la pandémie sur le plan national. Notre résilience à long terme dépend de nos capacités de recherche et exige que nous renforcions celles en recherche fondamentale.
Soutenir les chercheuses et chercheurs aux différentes étapes de leurs parcours
L’Association, dont environ 40 % des membres sont issu-e-s de la relève en recherche, accueille avec optimisme le montant de 40,9 millions de dollars sur cinq ans à compter de 2022-2023, et le montant de 9,7 millions de dollars par la suite, afin de soutenir l’octroi de bourses d’études et de perfectionnement ciblées à des étudiantes et des étudiants issu-e-s des communautés noires par l’entremise des conseils subventionnaires fédéraux. Cette enveloppe contribuera à éliminer des inégalités encore bien présentes dans le milieu de la recherche. L’Acfas est également heureuse d’apprendre que la nouvelle plateforme nationale de passage du laboratoire au marché aidera les étudiantes et étudiants diplômé-e-s à commercialiser leur travail.
L’Acfas tient cependant à rappeler les différentes mesures d’accès aux études promises en campagne électorale, lesquelles ne se sont malheureusement pas matérialisées dans ce budget. Il aurait été plus que temps d’augmenter la valeur des bourses remises à la relève par les conseils subventionnaires, valeur qui stagne depuis presque deux décennies. Les besoins en main-d’œuvre et les salaires offerts sur le marché du travail n’incitent pas les personnes qui possèdent un baccalauréat à poursuivre leurs études aux cycles supérieurs, ce qui représente un réel frein à l’innovation issue de la recherche universitaire et, conséquemment, à la prospérité économique du Canada.
Il est également important de créer des occasions pour que les chercheuses et les chercheurs puissent s’épanouir. Le budget comprend la création de 12 à 25 nouvelles chaires d’excellence en recherche du Canada sur quatre ans. Le recrutement pour ces chaires se fera à l’échelle internationale dans les seuls domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, ce qui contribuera à augmenter les iniquités dans le financement de tous les secteurs. Dans les faits, ce sont 1000 chaires de recherche du Canada qui ont été promises pendant la campagne électorale, notamment pour attirer et retenir les meilleur-e-s chercheuses et chercheurs dans les universités canadiennes, et ce, en favorisant la recherche interdisciplinaire. L’Acfas attendra avec impatience les investissements futurs qui découleront à la suite de l’évaluation du programme des chaires de recherche du Canada.
Peu de détails pour les chercheuses et chercheurs en situation minoritaire
Finalement, l’Acfas note que peu de détails transparaissent dans ce budget sur les investissements en matière de langues officielles, de francophonie canadienne et en faveur d’un meilleur soutien à la recherche en français. L’Acfas suivra de près les consultations du prochain Plan d’action sur les langues officielles et espère que soit doublée l’enveloppe annuelle pour le postsecondaire, tel que promis en campagne électorale par le gouvernement Trudeau, en plus de la mise en place d’un financement substantiel pour soutenir la recherche en français partout au pays. Rappelons que l’Association a publié, en juin 2021, un rapport intitulé Portrait et défis de la recherche en français en contexte minoritaire au Canada, qui documente le déclin de la recherche français au Canada.
L’Acfas se tient disponible pour aborder avec le gouvernement du Canada l’importance du soutien à la recherche pour l’avancement de la société et les mesures permettant d’y parvenir.
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À propos de l’Acfas
L’Acfas, qui célébrera son 100e anniversaire de mai 2022 à juin 2023, fait rayonner les savoirs comme moteur de développement de nos sociétés en rassemblant les actrices et acteurs de la recherche au sein de la francophonie. Résolument tournée vers l’avenir, elle est un puissant vecteur de démocratisation et de communication scientifique. Elle valorise les chercheuses et chercheurs de toutes les disciplines, ainsi que l’excellence en recherche.
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