La production de téléséries et de webséries est particulièrement florissante. Cette prolifération résulte entre autres du développement des chaînes spécialisées comme HBO ou Showcase, puis des sites de lecture continue (streaming) comme Netflix, iTunes, Amazon et le site HBO. Non seulement la production de séries est en forte croissance, mais les nouveaux modes de distribution ont contribué à l’accessibilité accrue et aux nouvelles possibilités de visionnement, et ils ont fourni de nouvelles possibilités d’interaction entre le public et les producteurs des séries, notamment via les réseaux sociaux (Perticoz et Dessinges, 2015). Une telle prolifération témoigne de l’importance de ces produits culturels dans le paysage télévisuel contemporain (Esquenazi, 2009).
De nombreuses disciplines, incluant plus récemment les sciences sociales, prennent les téléséries et webséries pour objet d’étude (Pasquier, 2003). Certaines traditions de recherche traitent ces produits comme des objets d’étude en soi, décodant les représentations et significations véhiculées dans leurs diverses composantes. D’autres traditions centrent leurs analyses autour de la réception de ces produits et de leurs impacts sur la transformation des normes et des conduites. La fonction et les impacts sociaux et culturels des séries, notamment dans la reproduction et la transformation des normes du vivre-ensemble, sont régulièrement mis en question (Combes, 2013). Paradoxalement, alors que certaines perspectives présentent les séries comme des produits de la société et de la culture, d’autres présentent la société et la culture comme des produits des séries. Les méthodes développées pour réaliser ces travaux s’inscrivent dans des traditions scientifiques et des postures épistémologiques variées dont le panorama reste à tracer (Sepulchre, 2011).
Ce colloque vise à réunir des chercheuses et chercheurs qui prennent les téléséries et webséries pour objet autour de deux axes : 1) les approches techniques du traitement d’un matériau audiovisuel selon qu’il porte sur les contenus ou la structure narrative, la mise en scène, l’image, etc.; et 2) les fondements épistémologiques de ces approches, les représentations de l’interaction entre produits audiovisuels et sociétés qu’elles sous-tendent.