Montréal, le 14 avril 2021 – L’Acfas est préoccupée par la situation à l’Université Laurentienne, où 69 programmes, dont 28 en français, et 110 postes de professeur-e-s ont été coupés, en plus du personnel administratif touché. La possibilité de faire de la recherche et d’étudier en français disparaît pour de nombreux étudiant-e-s et professeur-e-s du Moyen-Nord de l’Ontario, qui compte pourtant une population francophone notable. L’Acfas est de tout cœur avec les professeur-e-s, le personnel et les étudiant-e-s de l’Université Laurentienne qui subissent les conséquences de ces coupures et espère qu’un soutien adéquat leur soit offert rapidement.
Il est étonnant que l’Université n’ait pu obtenir un quelconque appui pour éviter ce drame annoncé depuis des mois. Cette situation révèle un problème structurel dans le financement des universités qui servent la minorité francophone au Canada. Elle met à jour la nécessité d’exiger une plus grande transparence sur la destination des transferts fédéraux pour l’éducation en français dans les provinces. Elle confirme aussi la nécessité de développer des mécanismes fédéraux d’urgence, en plus de solutions permanentes, lorsque la vitalité d’une minorité de langue officielle est mise en péril par un désengagement provincial, comme on le voit notamment en Ontario et en Alberta.
L’Acfas déplore qu’année après année, des programmes en français et des départements de français disparaissent ou sont fusionnés à d’autres départements dans de nombreuses universités, sans qu’aucune intervention ne soit faite pour les maintenir. Il est également crucial de s’assurer que les universités bilingues aient un nombre suffisant de programmes en français et de professeur-e-s d’expression française.
Pour assurer leur vitalité, les minorités de langue officielle ont besoin d’institutions fortes, qui sont attirantes pour les étudiant-e-s et qui donnent envie d’étudier en français. Il en va aussi de leur sécurité et de leurs droits linguistiques. De plus, il est crucial que le travail mené en immersion soit poursuivi à l’université. Il ne faut pas non plus oublier que les universités sont un milieu de vie pour les étudiant-e-s, où ils et elles peuvent s’épanouir en français à travers des cours et des activités culturelles.
Le président de l’Acfas, Jean-Pierre Perreault, souligne que « les investissements gouvernementaux doivent être augmentés pour assurer la pérennité des institutions des minorités de langue officielle. En ce sens, en temps de crise, des fonds d’urgence devraient être prévus pour préserver ces institutions. Mais en plus de mesures ponctuelles, des changements durables dans le financement de ces institutions sont requis. »
L’Acfas et ses Acfas régionales – Acfas-Acadie, Acfas-Alberta, Acfas-Manitoba, Acfas-Saskatchewan et Acfas-Sudbury – se tiennent disponibles pour participer aux réflexions sur la restructuration du financement de l’enseignement postsecondaire et de la recherche en français au Canada, en vue de mettre en place des solutions durables qui assureront la vitalité du français et une égalité réelle en matière d’éducation en français, du primaire au postsecondaire, partout au Canada.
À propos de l’Acfas
L'Acfas fait rayonner les savoirs comme moteur de développement de nos sociétés en rassemblant les actrices et acteurs de la recherche au sein de la francophonie. Résolument tournée vers l'avenir, elle est un puissant vecteur de démocratisation et de communication scientifique. Elle valorise les chercheuses et chercheurs de toutes les disciplines, ainsi que l'excellence en recherche.
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