Montréal, le 17 juin 2020 – L’Acfas estime que la nouvelle mouture de la réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) présentée le 28 mai dernier par le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Simon Jolin-Barrette, comporte des améliorations par rapport au projet déposé l’automne dernier, notamment le retrait de la liste de domaines spécifiques éligibles à l’obtention d’un permis de travail. Plusieurs points posent cependant problème, notamment la clause de droits acquis promise à l’automne et l’expérience de travail qui sera dorénavant demandée aux étudiant-e-s.
Selon l’annonce faite par le ministre en novembre dernier, la clause de droits acquis aurait dû s’appliquer à toutes les étudiantes et à tous les étudiants déjà au Québec au 1er novembre 2019. Or, cette clause semble ne s’appliquer finalement qu’à celles et ceux qui auront déjà déposé une demande au moment de l’entrée en vigueur du règlement.
Il est primordial que le gouvernement du Québec respecte sa parole et que les étudiantes et étudiants venu-e-s au Québec, attiré-e-s notamment par la perspective de souscrire au PEQ, puissent accéder au programme selon les modalités actuelles. D’autant plus qu’avec la crise sanitaire provoquée par la COVID-19, plusieurs ont pris du retard dans leur parcours scolaire. Il serait malheureux de les pénaliser davantage.
Pour l’Acfas, l’enjeu principal de la réforme du PEQ réside toutefois dans l’expérience de travail exigée auprès des étudiant-e-s à la suite de l’obtention d’un diplôme. Cette situation reflète, il nous semble, un manque de considération pour l’expérience acquise pendant le parcours universitaire, plus particulièrement dans le cas des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs.
En effet, les étudiantes et étudiants à la maîtrise et au doctorat sont appelé-e-s à travailler comme assistant-e-s de recherche, comme auxiliaires d’enseignement ou auprès de partenaires, en plus des recherches qu’ils et elles effectuent dans le cadre de leur formation. À ces expériences s’ajoutent les importantes compétences transversales qu’ils et elles acquièrent et développent à travers leurs études, que ce soit en gestion de projets, en analyse et en résolution de problèmes complexes, en communication, etc. « L’expérience acquise en recherche à l’université est formatrice », souligne Lyne Sauvageau, présidente de l’Acfas. « Elle développe les compétences recherchées dans un marché du travail de plus en plus innovant. La crise actuelle nous montre combien savoir faire face aux situations inédites de façon rapide et créative est important. C’est ce que nos diplômés universitaires apprennent à faire en recherche. »
Enfin, l’Acfas considère que l’augmentation du délai de traitement des demandes, qui passera de 20 jours à six mois, aura un effet dissuasif sur les étudiantes et étudiants admissibles au programme. Ces délais apparaissent injustifiés.
Dans sa version actuelle, le PEQ s’avère un programme performant. En effet, une étude à paraître obtenue par Radio-Canada montre qu’il permet une excellente intégration des étudiant-e-s diplômé-e-s au marché du travail québécois. Il donne de plus un avantage comparatif inestimable au Québec par rapport aux autres provinces canadiennes dans la capacité d’attirer les travailleuses et travailleurs qualifié-e-s dont nous avons cruellement besoin. L’innovation est un pilier de plus en plus crucial pour notre économie. Le Québec ne peut se priver de toutes ces chercheuses, de tous ces chercheurs, étudiantes et étudiants, formé-e-s ici et prêt-e-s à relever les défis posés par les mutations économiques actuelles. L’Acfas souhaite que le PEQ reste accessible à tous nos diplômé-e-s.
À propos de l’Acfas
L'Acfas fait rayonner les savoirs comme moteur de développement de nos sociétés en rassemblant les actrices et acteurs de la recherche au sein de la francophonie. Résolument tournée vers l'avenir, elle est un puissant vecteur de démocratisation et de communication scientifique. Elle valorise les chercheuses et chercheurs de toutes les disciplines, ainsi que l'excellence en recherche.
-30-
Source :
Acfas
Contact :
Alexandre Jay
Directeur des communications et partenariats
Téléphone: 514 849-0045, poste 225
Courriel : alexandre.jay@acfas.ca