Winnipeg et Montréal, le 11 mai 2020 – Le 16 avril dernier, l’administration Pallister a sommé les établissements postsecondaires du Manitoba de commencer à envisager des compressions budgétaires de l’ordre de
10 à 30 %. Bien que le gouvernement semble s’être partiellement rétracté à la suite de la forte mobilisation des universitaires depuis – les coupures envisagées seraient dorénavant de l’ordre de 2,2 % –, l’Acfas et l’Acfas-Manitoba s’inquiètent de ces compressions et des effets néfastes qu’elles auront sur la recherche dans la province et sur les programmes de l’Université de Saint-Boniface, pilier de la communauté franco-manitobaine.
Les compressions risquent de causer des dommages permanents aux universités de la province, mettant en péril des décennies de travail acharné pour les construire. Puisque ces coupes réduiront les capacités d’enseignement et de recherche du Manitoba, les programmes d’enseignement et de recherche qui étaient déjà en place devront être rebâtis éventuellement.
Ce sont pourtant les universités qui ont formé, qui forment et qui formeront ceux et celles qui sont et seront nécessaires à la gestion de la crise pandémique actuelle et à la relance économique qui suivra. Les établissements postsecondaires participent pleinement et activement à la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, ainsi qu’à l’éducation et à la formation de citoyens et citoyennes avisés, critiques et polyvalents, a fortiori en milieu minoritaire francophone. La formation d’une telle main-d’œuvre sera d’autant plus importante dans un monde qui se transformera après la pandémie et qui aura besoin d’innovation pour reconstruire une économie solide et diversifiée.
Il est crucial que la province maintienne ses investissements en recherche, à travers le soutien aux universités notamment, pour réagir efficacement aux prochaines crises. Sans soutien administratif – le premier élément qui risque d’être coupé lors de compressions –, les professeur-e-s ne seront pas en mesure de mener ces travaux indispensables.
« Nous nous inquiétons pour toutes les universités de la province, et particulièrement pour celles de plus petite taille, comme l’Université de Saint-Boniface, seule université francophone du Manitoba, qui ont déjà dû couper des postes de professeur-e-s dans les dernières années. Il s’agit pourtant d’un pilier pour l’éducation postsecondaire, les activités de recherche et les événements scientifiques francophones de la province. Ainsi, la réduction des ressources au sein de cette université réduira aussi notre capacité à faire de la recherche en français, notamment sur les communautés francophones au Manitoba », affirme Patrick Noël, président de l’Acfas-Manitoba.
« La recherche faite en français dans les communautés francophones minoritaires est essentielle puisque sans elle, peu de travaux se penchent sur les réalités à la fois complexes et singulières vécues par ces communautés. Maintenir cette capacité de recherche passe par des institutions d’enseignement postsecondaire bien financées, où des chercheurs et chercheuses peuvent mener à bien leurs activités, tout en permettant aux étudiants et étudiantes qui les fréquentent de se développer », ajoute Lyne Sauvageau, la présidente de l’Acfas.
L’Université de Saint-Boniface offre en effet un soutien fondamental à la minorité francophone de la province : tant la possibilité d’étudier en français au niveau universitaire, que celle de faire une panoplie d’activités pour s’épanouir en français. Les coupes envisagées entraîneront une réduction de l’offre de cours et des possibilités d’épanouissement en français dans la province.
Ainsi, l’Acfas et l’Acfas-Manitoba rappellent au gouvernement du Manitoba que, dans le cadre des compressions envisagées, toute coupure risque de compromettre les capacités de recherche et d’innovation de la province ainsi que la mission fondamentale de l’Université de Saint-Boniface, soit celle de soutenir la communauté francophone manitobaine par la recherche et l’enseignement. Vu le rôle unique qu’elle joue pour maintenir la vitalité du français dans la province, cette université devrait avoir un statut particulier.
À propos de l’Acfas
L'Acfas fait rayonner les savoirs comme moteur de développement de nos sociétés en rassemblant les actrices et acteurs de la recherche au sein de la francophonie. Résolument tournée vers l'avenir, elle est un puissant vecteur de démocratisation et de communication scientifique. Elle valorise les chercheuses et chercheurs de toutes les disciplines, ainsi que l'excellence en recherche.
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