5a. Résumé
Alors que la didactique de l’oral a longtemps été considérée comme le parent pauvre de l’enseignement du français (Dumais, 2014), l’émergence d’un important courant de recherche dans le domaine a grandement fait progresser la connaissance scientifique (Dumais, Bergeron, Pellerin et Lavoie, 2017). Plusieurs chercheurs ont notamment illustré les bénéfices de l’oral réflexif sur le développement intellectuel et langagier des élèves (Plessis-Bélair, 2010), d’où notre intérêt à présenter une synthèse critique théorique sur ce sujet. Pour ce faire, nous définirons d'abord ce qu’est l’oral réflexif en évoquant son caractère transdisciplinaire, interactionnel et abstractif (Chemla et Dreyfus, 2002; Jaubert et Rebière, 2002; Plessis-Bélair, 2018). Nous analyserons ensuite sa pertinence pour favoriser le développement de la pensée réflexive, axé sur la prise de parole de manière organisée et étayée (Chabanne et Bucheton, 2002), dans le cadre même des activités d’apprentissage proposées en salle de classe, et ce, tant dans le contexte du cours de français que dans diverses matières (Hébert et Lafontaine, 2014 ; Bergeron, Tamsé et Lachance, 2017). Conséquemment, les facteurs de réussite de l’oral réflexif seront discutés, notamment par l’examen des critères qui permettent d’affirmer qu’une discussion entre élèves constitue de l’oral réflexif et de juger de sa qualité. En somme, nous proposons un regard critique sur l’utilisation de cet oral dans une diversité de contextes pédagogiques.