Pour plusieurs observateurs des médias, sans la télévision, il n’y aurait pas de Donald Trump (Poniewozik, 2019). Depuis son avènement à la Maison Blanche, non seulement on remarque bon nombre de séries télévisées américaines ayant pour filon narratif sa présidence, mais aussi des séries qui prennent la télévision elle-même pour sujet. Que signifie cette prolifération d’œuvres qui se regardent dans le miroir et comment se manifestent-elles de manière discursive? À l’aide d’un corpus composé de séries américaines réflexives produites depuis 2016 (The Goodfight (2017- ), The Loudest Voice (2019), Years and Years (2019) et Succession (2018- )), nous démontrerons que les séries au caractère métafictionnel suggèrent une critique du média télévision (Currie, 1995) et agissent en tant que filtre (Nussbaum, 2019) entre la fiction et la réalité pour aborder le politique (Esquenazi, 2017) et ainsi proposer des pistes de compréhension à l’ère Trump. Notre analyse s’inscrit dans une perspective sociosémiotique et empruntera le modèle de «l’œuvre en contexte» de Pierre Barrette. Nous interrogerons à la fois l’espace de production, de réception et de médiation de chacune des œuvres étudiées pour révéler un axe de pertinence commun. Nous chercherons à prouver que ces objets métafictionnelles, en diégétisant les dispositifs de production et de diffusion, participent à une réflexion critique sur l'industrie télévisuelle en signe de résistance au climat politique actuel.
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