L’utilisation des autorisations judiciaires de soins (AJS) dans le domaine de la santé mentale est en augmentation (Rugkåsa et Burns, 2017). Cette mesure, visant à traiter une personne contre son gré lorsque celle-ci est jugée inapte à consentir à ses soins et qu’elle les refuse de manière catégorique, soulève des questionnements en raison de son efficacité mitigée (Kisely, Campbell et O'Reilly, 2017) et de son caractère coercitif (Rugkåsa et Burns, 2017). Leur utilisation est un défi pour les infirmières, dont le désir d’offrir des soins visant le rétablissement se heurte à l’application des conditions de l’AJS (Corring, O'Reilly, Sommerdyk et Russell, 2018). Considérant les impacts positifs de la relation thérapeutique (Strandås et Bondas, 2018), il est impératif de comprendre les enjeux entourant son développement dans un contexte de soins coercitif. Cette étude a pour but de décrire la relation thérapeutique en contexte d’AJS telle que rapportée par les infirmières et les personnes ayant un trouble de santé mentale. Une analyse secondaire de données qualitatives a été réalisée, provenant d’entrevues individuelles semi-structurée auprès de personnes qui sont sous AJS et d’infirmières (N=20). Les résultats préliminaires montrent une divergence de perspective entre les infirmières et les personnes sous AJS. Les infirmières croient en la possibilité de la relation thérapeutique malgré l’AJS, alors que les personnes sous AJS en doutent, soulignant le déséquilibre de pouvoir.
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