Isabelle Gallard ENAP - École nationale d'administration publique
5a. Résumé
Au cours des 10 dernières années, l’actualité a été riche en débats autour de la question de la laïcité au Québec. La laïcité dite ouverte, telle que décrite dans le rapport sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles (commission Bouchard-Taylor), m’a semblée porteuse d’une proposition originale pour gérer la diversité des croyances au sein d’une société pluraliste. Par l’étude d’un corpus bibliographique, j’analyse ce qui fonde le régime de laïcité ouverte comme une conception normative spécifique des relations entre État et religions dans le cadre de l’État québécois. J’en déduis que ce régime diffère des positions plus tranchées du débat actuel. D’une part, si les principes au fondement de la laïcité sont identiques pour les tenants de la laïcité ouverte comme pour ceux de la laïcité dite « stricte », leur hiérarchisation est différente : primauté de la neutralité pour les derniers, primauté du respect de la liberté de conscience et de l’égalité pour les premiers. D’autre part, ce qui se présente actuellement sous le terme de laïcité ouverte pourrait plutôt être considéré comme du pluralisme libéral en ce qu’il met l’accent uniquement sur la primauté des droits et libertés et en minimisant la reconnaissance de « la dimension spirituelle de l’existence » (Bouchard-Taylor, p. 141). Cette reconnaissance est cependant porteuse de dialogue et de recherche du consensus qui semblent prometteur sur le plan du vivre-ensemble.
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